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Francis 

Les coups des morts sur les fenêtres se font entendre dans toute la misérable cabane. Un homme se tenait devant eux, recouvert de la tête au pied de sang, à ses pieds gisent des cadavres par dizaines, à leurs côtés une volée de cartouches, toutes vides. L'homme jette son fusil à pompe au sol, et sort sa machette de son fourreau situé à l'arrière du dos. Il fixe les morts calmement. La vitre émet un puissant craquement avant de céder sous le poids des corps.

Ils étaient cinq à sortir par la fenêtre, dans un assourdissant rugissement, ils se jette sur l'homme, le premier ne fais pas deux pas devant luis qu'une lame luis transperce le crâne, les trois autres repousse leurs camarade et marchent tête la première en la direction de l'homme, ce dernier saute d'un pas en arrière avant de livrer un puissant coup de pied à la cheville du plus proche, avant de se baisser pour éviter la charge des deux autres, l'un se retrouve projetée au sol, l'autre voit son crâne se faire exploser sur le mûr, les deux sur le sol subirent le même sort. Le dernier avance plus lentement que ces camarades, il se fait lui aussi transpercer le crâne par la machette.

Le silence revient dans les bois. La puanteur des corps frais commence à se faire sentir. Francis sort de la baraque désormais transformée en boucherie, de sa poche il retire un briquet, allume une torche et la jette sur le toit en bois de la maison, elle prend instantanément feu. 

Dans les ténèbres de la nuit, ressort cette immense torche de feux, elle attire les morts, à la recherche de celui qui a déclenché ses flammes, il était déjà partis.

Dans sa voiture francis se déshabille, repasse le corps d'une serviette mouillé et change ces habits, il met un t-shirt, un pull, une jaquette au haut et un pantalon marron classique. Il se regarde quelques instants dans son rétroviseur et fais une horrible constatation.

- Il faut que je me rase, et vite.

En effet une impressionnante barbe à poussé tout le long de ses joues, recouvrant presque la moitié du visage. Malheureusement, il n'a plus de rasoir, et il est hors de question de se raser au couteau, cela risque de lui blesser le visage.

Il se précipite sur la boîte à gants de sa voiture et en sors un carte du Kentucky.

-Donc, il dois bien y avoir un ou deux supermarché vierge. N'est-ce pas?

Non.

-Bien sûr que non… bon au moin un coiffeur ou quelque chose du genre, je n'ais pas vraiment besoin de nourriture.

Ils sont tous morts.

-...

Tous ceux que tu aimes sont morts. Tous son parti. Et tu n'as rien pu faire, tu a crû que tu était capable de tout. Alors qu'au fond tu n'est rien.

-La ferme.

Tu es sans-cœur, oubliant la voix de ceux que tu as tués.

-Je n'ai pas eu le choix.

Où est donc passé ta foi en dieux.

-Mon dieu est mon…

Ce dieu qui t'a abandonné.

-Arrête, pas un mot de plus.

Ce dieu qui t'a laissé souffrir, en enfer. Il ne t'a jamais aimé.

-LA FERME, J'AI DIS LA FERME

Tu as peur.

-FERME LA!!

Francis agrippe le volant et cogné sa tête violemment, encore et encore et encore et encore.

À chaque coup le bruit du klaxon résonne à travers la forêt, appelant les morts.

Des bruits de pas se rapprochent de la Mercedes, Francis à moitié conscient, sort du véhicule, agrippe ce qu'il peut du coffre, et pars en courant sur la route, esquivant les morts dans sa course frénétique en vers une direction inconnue, hurlant à plein poumons, espèrent que les voix cessent.

Le soleil se lève sur la route, et Francis court toujours. Il a certes cessé de hurler, mais ça ne signifie pas qu'il sait où il va, les voix se sont estompées, enfin.

Il s'arrête au milieu de la route, malgré les heures de course il n'est pas plus fatigué que cela, il a déjà couru plus longtemps que ça. 

-Oú est ce que je suis…

Autour de lui, il n'y a rien d'autre que des arbres et la route. Il est perdu au milieu de la forêt avec aucun moyen de locomotion si ce n'est ces jambes.

Il s'accroupit et fouille le sac qu'il avait agrippé à la hâte.

-Merde. C'était celui des médocs… fais chier.

Il n'y avait dedans que le butin d'une pharmacie pillée. Quelques bandages et beaucoup d'antibiotiques. Utile, certes, mais pas pour l'instant.

Le français s'assoit au sol, fouillant le sac frénétiquement, mais il n'y trouve rien. Là il est vraiment dans la merde.

-C'est pas sympa ça… mon dieu.

Après quelques instants de réflexion, il décide d'avancer sur la route. Espérant trouver quelque chose, où quelqu'un. La peur aux tripes.

2 jours se sont écoulés depuis les hallucinations. Il n'a ni bu ni manger depuis. La fatigue commence à se fair sentir, et ses forces le quittent petit à petit. Il avait essayer de fouiller les cadavres qu'il trouver sur la route, mais il n'y trouva rien. Il fouilla aussi chaque voiture sans exception, mais toutes son dans un état si terrible que les faire démarrer sera un miracle. 

Sur la route ses pas sont lourds, pesant. Il grogne de douleur à chacun d'eux. Il ne sait pas ce qu'est advenue de ses pieds, sûrement en lambeaux.

Après quelques mètres, il s'effondre au sol. Il ne peut plus avancer. Sa respiration commence à s'affaiblir. Il ferme les yeux, et se repose une dernière fois. 

Enfin, je vais mourir dans le silence.

Une larme coule sur sa joue.

Merci, mon dieu.

Au loin, un bruit résonne. Des paroles, ceux d'une femme. Elle ne parlait pas anglais.

Du russe… putain.

Francis, ouvre ses yeux, et se relève à moitié. Les yeux à demi fermé, la bouche sèche. Et la peau d'un pâle terrifiant. Il se tenait debout sur la route regard rivé sur la jeune femme devant lui. Ils se fixèrent pendant un moment.

La fille était assez grande de taille, ses cheveux était blond et ses yeux bleus, elle était coiffée d'un bonnet noir, elle portait une doudoune de la même couleur, et un pantalon bleu foncé. Elle porte à son dos un sac de randonnée. À sa ceinture pendait une Hachette et un holster vide.

Où est son flingue… oh.

Pointé en direction de Francis un Revolver modèle 1870, il était tenu par la russe, elle le tenait maladroitement entre ses mains.

Pourquoi elle tremble ?

-Bonjour monsieur, est-ce que vous êtes armé ?

Son anglais était pittoresque, c'était à peine si on pouvait distinguer le début de la fin des mots. Même avec cela, il a pu comprendre ce qu'elle voulait à peu près dire.

Francis essaya d'ouvrir la bouche mais aucun son n'en sortit, il se contenta alors de lever les mains en l'air. 

-Bien, pouvez vous parler monsieur.

Cette fois c'était pire, il a dû attendre quelques secondes pour pouvoir comprendre ne serait- ce que la moitié. 

Il fit non de la tête, et demanda à boire par signe.

-Je ne veux pas me battre, moi amis.

Elle se rapproche de Francis l'arme toujours pointée sur lui. Lorsqu'elle se trouve à quelques pas, elle range son flingue et attrape Francis par l'épaule. Celui-ci s'effondre dans ses bras, elle sors une gourde et lui donne de l'eau, gorgée par gorgée.

Après avoir bu, il se remet sur pied et se retourne vers la jeune fille.

-Vous êtes pas d'ici vous. Vous seriez pas russe ?

À l'appellation de son pays, elle baisse les yeux.

-Oui… mais je ne suis pas communiste.

Cet anglais…

-J'ai travaillé avec des soviets avant, je peux parler russe.

Elle sourit et entreprend de parler sa langue maternelle.

-Ah bon, c'est rare de croiser quelqu'un capable de parler une vraie langue. Que faisiez vous en URSS avant.

Francis hésite à parler, par reflex il évite de révéler son métier.

Ça n'a plus d'importance

-Je suis "fleur rouge" agent du département anti-espion du KGB. Et vous.

La jeune femme n'en croyait pas ces yeux. Cet homme est un agent du KGB, un héros pour la patrie. Elle n'est peut-être pas communiste mais ça ne veut pas dire qu'elle n'est pas patriote.

-Je… c'est un grand honneur monsieur, je suis Maria. Enchanté.

Elle lui tend la main, et il la serre.

Puis, plus rien. Le noir total, Francis tombe.

Dans le noir le plus total, il fit un rêve…

Debout dans les rues enneigées de Moscou. 

Ce jour là il portait une veste marron et un pantalon noir, il avait même décider de mettre son chapeau favori pour l'occasion. Jamais il ne s'était aussi bien habillé de sa vie, qui ne le serait pas. C'était le mariage de sa fille, et c'était aussi le plus beau jour de sa vie. Il était heureux, c'est rare dans le métier. 

Seulement, dans un métier tel que chasseur d'espion on ne se fait pas que des amis. Ce jour-là, hâté par sa fille, il a oublié de changer de vêtement après une mission. Il s'est fait traquer.

Tous sont morts. Tous ceux qu'il a jamais aimé. Leurs cris, leurs pleurs, leurs douleurs. Il a tout vu. Brûler dans ses yeux les derniers instants de son humanité, enfouis sous les balles de l'ennemi. 

Il les a suivis, il les a torturés, il a torturé leur proches, puis les a tué sous leurs yeux, avant de les exécuter lui-même. 

Mais tout ça, ça n'a rien changé du tout.

Les cris n'ont jamais cessé.

La douleur ne s'est pas estompée.

Et le regret n'a fait que grossir.

Tel était la punition de dieu pour celui qui ose tuer ses semblables.

Le voilà debout, dans les rues enneigées de Moscou. À la recherche du pardon de la part du seigneur. À la recherche de salvation.

Il se réveilla au sol, la tête sur son sac de médocs. En face de lui, un feu de camp, derrière le feu, était Marie, assise. 

Francis lève la tête et regarde aux alentours. Des fourneaux et des frigos les entourent de toutes parts, tous soit brisés soit entrouverts. Ils étaient dans la cuisine d'un fast-food, elle était complètement abandonnée, avec des plantes et de l'herbe poussant à travers le sol et les murs.

En le voyant s'asseoir auprès du feu, Maira lui tendit une assiette de ce qui ressemble à des haricots cuits.

-Désoler pour le repas, mais c'est tout ce que j'ai.

-Ce n'est rien. C'est déjà mieux que des cafards frits.

-Des cafards …pardon?

Francis eut un petit ricanement. Ça fait longtemps qu'il n'avait pas parlé à quelqu'un comme ça, ça fait qu'il n'a pas parlé à quelqu'un tout court.

En mangeant son repas, il fixait la jeune fille un moment. Elle mangeait d'une manière raffinée, utilisant une fourchette et un couteau, amenant les haricots vers sa bouche avec un tel délicatesse que ça lui faisait honte d'utiliser ses mains pour manger. 

-Alors ? Où sommes-nous ?

La jeune fille lève la tête de son plat, et le fixe de ses yeux bleutés.

-Hmm ? Oh, oui. Nous sommes à quelques kilomètres d'un petit village d'à peine une vingtaine de maisons, lorsque je vous ai rencontré j'était à la recherche d'une voiture fonctionnelle pour aller à la ville. Celle que j'utilisais est en panne. Et elle ne démarrera plus.

-t'a de l'essence ?

-Oui

-Vers quelle ville tu comptes te diriger ?

-West-point.

-Tu t'y rends seul ?

-Non, je m'y rend avec mon frère, c'est un bien meilleur tireur que moi.

-Je peux voir ça. 

Francis reste silencieux pendant un instant, il pense à un plan d'action. Il pourrait essayer de réparer leurs voitures, et partir vers la ville avec eux. Seulement… il ne sait si elle peut être réparée, ni combien de nourriture il leur reste, ni même si elle est assez proche pour y aller en moins de 2 jours.

Je pourrai peut-être…

-Et vous ?

-Hmm ?

-Je veux dire, que faites vous ici ?

-Moi. Je me suis retrouvé coincé au milieu d'une horde d'infectés dans ma voiture, j'ai fini par m'enfuir par je ne sais quel miracle.

-Votre voiture… Depuis combien de temps étiez-vous en train de marcher ?

-2 jours.

-2 jours… Nous pourrions…Peut-être essayez de la récupérer.

-Tu a de quoi tenir pendant 2 jours de route ?

-Non. Mais.

Elle se retourne et attrape son sac, le pose auprès du feu et en sort une carte. Seulement ce n'était pas une carte de tout le kentucky, mais seulement de Muldraugh. Elle pointe vers l'extrême nord de la carte.

-En venant ici j'avais croisé un signe disant que Muldraugh était à 30 km. Si on se dépêche on pourrait y arriver en une journée. Une journée entière.

-Combien de nourriture il te reste exactement.

-Pas beaucoup, mais là n'est pas le problème, c'est plutôt l'eau dont il faut s'inquiéter.

Elle sort de son sac 6 bouteilles de plastique toutes vides à l'exception d'une, qui ne l'est qu'à moitié.

-Une gorgée chacun le matin et l'après- midi. C'est tout ce qu'on peut faire.

Un silence pesant s'installa dans la cuisine. Il n'y a vraiment pas d'autres options que celle-là. Mais 30 kilomètres d'une traite sur 2 gorgées d'eau… Ce ne serait pas une partie de plaisir.

-Et ta gourde ?

-Vous en avez bu les dernières gouttes.

-Putain… Fais chier.

Francis se met les mains sur son visage un bref instant, avant d'agripper la carte et un stylo.

-Très bien, voilà le plan. On quittera le restaurant à l'aube, et de là on se dirigera vers Muldraugh. Là bas on prend tout ce qu'on trouve de nourriture et d'eau et si on en trouve une, une voiture. Sinon on retourne au nord pour récupérer la mienne. 

Francis prend une profonde inspiration avant de continuer.

-Biens, commencent pas ramasser nos affaires et nous reposer, demain vas être un long jour.

à peine a-t-il finit sa phrase que Maira avait mis son sac sur le dos et a sorti son arme du holster pour la tendre à Francis.

-Je vous fais confiance.

-M…Merci.

Il agrippe le revolver et jette un coup d'œil derrière la porte du resto.

-L'aube. Fais chier. 

Il retourne dans la pièce, vide son sac d'une partis des médoc, et le remplis d'un parti du sac de Maira Pour répartir les poids. Maira se rapproche de lui, lui met une tape sur l'épaule avant d'ouvrir la porte.

-Allons y.

Mark s'agenouille devant la croix du Christ et murmure une courte prière. Avant de revérifier sa carte. Aujourd'hui, il se dirige vers le nord de Muldraugh, il compte prendre la route nationale pour aller vers Louisville.

-Si j'ai de la chance, il y aurait un ou deux endroits qui ne se sont pas encore fait piller… Si j'ai de la chance.

Il met son masque à gaz sur la tête, et quitte son église pour la dernière fois, à l'extérieur, le soleil ne s'est pas encore levé.

-L'aube. Dieu soyez de mon côté, donnez moi la force et le courage d'accomplir ma mission… Donnez-moi de l'espoir.