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[FR]Shoto Todoroki - Terroriste des Temps Modernes

« Un meurtrier de masse, l’appelait-on. Le terroriste des temps modernes » Je croyais que j’avais de la chance. Que j’étais différent. Que je pourrais vivre ma vie comme je l’entends. Mais les dés étaient joués depuis longtemps. « C’est amusant, tu ne trouves pas ? Je suis devenu tout ce qu’ils ont dit que je serai » -------- PATREON : patreon.com/Nar_cisseFR English version available on my account

Nar_cisse · อะนิเมะ&มังงะ
เรตติ้งไม่พอ
125 Chs

Chapter 23

Mes vacances étaient géniales.

J'avais du temps libre plein les bras, un professeur à peu près descent en Taijutsu – Enji n'avait pu me trouver qu'un outsider pour le Kenjutsu et il était encore dans la phase d'essai – et surtout, surtout, l'autre sociopathe n'était pas présent.

A vrai dire, à part pour les week-ends, je ne le voyais plus.

J'avais du répit cinq jours sur sept et les deux autres j'agissais comme un infiltré en terrain ennemi. C'était un bon entraînement, surtout quand j'utilisais toutes mes capacités pour le garder à l'oeil. Il ne se doutait de rien et c'était tellement jouissif.

Le truc le plus intéressant était, de façon étonnante, les cours avec Mizuki-sensei.

Apparemment il avait travaillé pour un pays du Maghreb (il ne voulait pas me dire lequel) et avait échangé des informations au gouvernement Japonais en échange d'une extradition. Il aimait me raconter certaines de ses missions et les leçons de vie importantes qu'il y avait apprises même si je doutais parfois de la véracité de ses histoires tant elles étaient loufoques.

La seule raison pour laquelle je lui prêtais une oreille semi-attentive était qu'il était employé à Sword and Cross et que cette prestigieuse école n'allait pas engager un incompétent doublé d'un menteur pathologique pour enseigner à leurs précieuses poules aux œufs d'or.

J'avais d'ailleurs enfin réussi à savoir combien coûtait l'année là-bas : le prix était d'environ un demi-million, internat inclus.

C'était un peu plus cher que l'institut Le Rosey que j'avais fréquenté dans ma première existence mais je crois que c'était plus dû à la quantité monstrueuse de mercenaires armés jusqu'aux dents qui protégeaient le terrain qu'autre chose.

- Shoto, ton colis est arrivé !

Je reposai mon encyclopédie du chakra sur le bureau.

Les pages bleu fluorescentes disparurent et le livre Princesse Sarah reprit sa forme originelle. C'était ni vu ni connu.

J'allais jusqu'à la porte d'entrée pour récupérer le paquet. Rei me sourit avec affection en voyant faire.

Le facteur la regardait avec de grands yeux, sous le charme.

- Qu'est-ce qu'on dit au gentil facteur qui a livré ta peluche ?

J'étouffai un soupir et me forçait à regarder le livreur droit dans les yeux. Mon odorat affûté capta sans problème l'odeur de la transpiration sous le déodorant pas cher. Je fronçai le nez sans pouvoir m'en empêcher.

Les pauvres ont une de ces odeurs.

- Merci

Je tournai les talons et retournai dans ma chambre.

Assis sur mon lit, j'ouvris le carton sans ménagement. C'était censé arriver avant mes vacances d'été mais qu'importe. J'étais quelqu'un de patient.

Le sommet de la touffe mi-rouge mi-blanche, pareille aux bandelettes larges mais fines d'une serpillière, ressortait au milieu des cubes en polystyrène.

Je dégageai la peluche et la levai à hauteur de mon visage pour en avoir une vue d'ensemble.

Il y avait un gros nez rose au milieu de la face et les yeux étaient deux boutons cousus. Le corps et les membres étaient gris et recouverts de marques de couture sans doute pour créer un effet de style.

Il n'avait ni doigts de pieds ou de main mais ça n'était pas important. Dans le noir personne n'y ferait attention.

Je passai une main sur les cheveux en mousse. Ils étaient rugueux au touché et le coloris était inversé par rapport au mien – rouge à droite et blanc à gauche – mais dans la confusion il ne remarquerait rien.

Satisfait de l'achat, j'allai ranger la peluche dans un de mes tiroirs.

Je quittai la chambre en regardant à peine les morceaux de cartons déchirés et les cubes transparents qui jonchaient le sol et mon lit comme un millier de confettis lancés.

Une des domestiques nettoierait.

*

Touya tira sur le col de sa veste.

L'uniforme était un peu trop serré et les manches cachaient le haut de ses mains.

Il interpella une des employées qui passait par là.

- Excusez moi ? Mes vêtements ne sont pas à ma taille

La femme releva les yeux de son calepin et le dévisagea froidement. Elle fit claquer sa langue sur son palais.

- Où est-ce que tu te crois ? Vas tout de suite en salle principale et n'importune personne d'autre en chemin

Elle repartit sans lui laisser le temps de fermer la bouche. Cette bonne femme était d'une rudesse sans pareille.

Touya tira sur la fermeture éclair de sa veste mais n'arriva pas à la zipper jusqu'au haut. Exaspéré, il préféra la laisser comme ça.

Il espérait pouvoir voir Ryota pour lui en toucher deux mots sur sa subordonnée irrespectueuse. Et il en profiterait aussi pour demander un uniforme à sa taille.

Mains en poches, Touya marcha lentement dans les couloirs du centre.

L'intégralité de l'installation était souterraine. Il y avait des bureaux à la surface mais le reste était caché : impossible d'y accéder sans taper le code secret dans l'ascenseur.

Ca donnait un petit côté 'espion du gouvernement' que Touya aimait bien.

A part la méchante femme Touya ne vit personne d'autre.

Après un moment qui lui paru une éternité (les murs étaient blancs donc impossible de s'occuper l'esprit en regardant la décoration) Touya arriva enfin à la salle où on lui avait dit d'être.

Il espérait qu'il n'était pas en retard.

Qu'aurait fait son père dans de pareilles circonstances ? Il serait resté indifférent. Il se serait fait remarquer sans avoir besoin de crier.

Finalement Touya espéra être un petit peu en retard.

Il poussa les battants et entra. Ses yeux bleus électriques balayèrent la salle en un instant.

Une vingtaine d'enfants de tailles variées étaient rangés quatre colonnes de cinq. Tous leurs yeux se tournèrent vers lui à l'instant où ils franchit le seuil de la porte.

Aucun n'était surprit par son arrivée. Il n'y avait que du dédain et du mépris dans leurs regards.

Touya ne prit même pas la peine de les regarder correctement.

A quoi bon ? A partir de maintenant ils passeraient leur temps à regarder son dos.

- Tu es en retard. Tu sais ce que ça veut dire pour toi, recrue.

Ses yeux se posèrent sur un quadragénaire à casquette noire et pantalon militaire. Un sifflet était accroché autour de son cou.

Il était grand. Musclé aussi. Mais pas autant que son père.

Touya ne put pas voir son visage car l'individu n'avait pas daigné tourné la tête pour le regarder. Aussi malpoli que la femme du couloir.

- Je suis nouveau.

L'homme gronda.

- Ne me ré- oh.

Le changement de ton provoqua des remous parmi les élèves. Certains échangèrent des regards, d'autres firent les gros yeux, mais personne n'osa parler.

L'homme, mains toujours croisées derrière le dos, pivota à quarante-cinq degrés et fit de grandes enjambées jusque Touya.

Il l'analysa de haut en bas comme s'il cherchait à deviner quelle serait son utilité.

- Mon uniforme est trop grand

L'homme arqua un sourcil, prêt à rembarrer le garçon, mais se reprit à la dernière seconde. Sa bouche devint une ligne amère.

- … je verrai ce que je peux faire

Il se décala sur le côté et lui offrit une vue plongeante des autres enfants.

- Va te mettre dans le fond et essaie de suivre comme tu peux. Si tu as un problème viens me voir mais n'interromps pas la session.

Touya suivit les instructions à la lettre quoique pas assez vite au goût de l'instructeur.

La hiérarchie leur avait dit de tester les eaux cette semaine puis d'ajuster leur approche au garçon en conséquence.

Tout de même, il n'appréciait pas trop devoir faire du favoritisme. Si ça n'était pas dans l'intérêt de la Commission...

*

La journée passa vite.

Très, même.

Touya – qui avait été stressé bien qu'il avait réussi à le cacher – était de plus en plus satisfait de ses résultats. Ce n'était que son premier jour et il battu au corps à corps tous les autres enfants qu'on avait mit face à lui.

Il s'était délecté de les voir l'observer avec surprise et échanger des murmures à voix basse quand l'instructeur était trop loin pour entendre.

Comme quoi il n'y avait pas besoin de commencer l'entraînement avant ses trois ans pour être le meilleur.

Il y avait aussi tout un tas d'exercices physiques super drôles comme chat mais où il était interdit de toucher quoique soit sauf les structures désignées. Il fallait sauter de l'une à l'autre et en plus utiliser son Alter.

Touya aurait pu adorer mais il y avait un enfant oiseau un peu bizarre qui battait tout le monde haut la main – même lui.

Ensuite ils avaient fait des jeux d'esprit ou un truc comme ça après le repas. Touya était très bon (l'instructrice était surprise) mais tête de piaf était meilleur. Et plus la journée avançait et plus tête de piaf s'avérait meilleur dans tout ce qu'il entreprenait.

Touya mit ça sur le compte de l'expérience (il s'entraînait depuis plus longtemps au centre et il connaissait déjà tous les exercices alors que lui non) mais il se sentit tout de même envieux.

Son père lui disait toujours, quand il était petit, qu'être numéro deux c'était être le premier perdant.

Touya continua de se surpasser tout au long de la journée, en vain.

Il enfouit sa main tremblante dans sa poche.

- Passons au dernier exercice

Il y avait deux séries de dix poteaux dotés de plateformes à peine aussi larges que la main d'un homme. Ils menaient à une plateforme à peine plus grande ou un totem doré les attendait. Les enfants étaient répartis en deux files : l'objectif était de réussir la course plus vite que son adversaire, s'emparer du totem puis revenir.

C'était un des rares exercices où il ne fallait pas utiliser son Alter.

Touya observa la file adversaire. L'oiseau était au fond de son groupe.

Touya compta fit mentalement les binômes d'adversaires puis se glissa à l'avant dernière place. Personne ne lui prêta attention.

Ses yeux bleus passèrent du blond au sol en béton de l'arène.

Une chute de cette hauteur là ferait juste un peu petit mal. Pas de quoi fouetter un chat.

Les élèves défilèrent. Les deux files étaient à égalité. Comme ils étaient en nombre impair, tout se jouerait entre Touya et l'autre.

Touya fléchit les jambes, levant sa main pour que la fillette puisse frapper dedans et qu'il commence le relai.

Il tourna la tête et vit que son adversaire avait deux poteaux de retard sur elle. Un fin sourire étira ses lèvres.

La paume moite claqua contre la sienne.

Touya partit comme un flash.

Il sauta avec aisance d'une plateforme à l'autre. Il ne perdait pas une seconde à regarder où mettre son prochain pied car il avait déjà visualisé son trajet à la perfection.

Il allait si vite qu'il eut presque l'impression de sentir le vent fouetter sa peau. Il s'imagina un nuage de poussière soulevé à chacun de ses pas tant il allait vite.

Il n'entendait plus personne parler. Il s'imagina que c'était parce que sa vitesse les choquait tous trop pour émettre le moindre son.

Confiant, Touya risqua un coup d'oeil à son adversaire.

Le piaf venait tout juste de sauter sur la plateforme opposée de Touya. En à peine un battement de cil il se retrouva sur la prochaine. Il n'en restait plus que trois entre le totem et lui.

Touya perdit son sourire et redoubla d'ardeur. Il traversa les poteaux en un claquement de doigts.

Il releva les yeux.

Le doit du piaf frôla le trophée.

Touya sentit la chaleur bouillonner dans sa poitrine. C'était comme une bête furieuse qui lui griffait l'estomac et lui hurlait de laisser sortir.

Ses pensées s'évanouirent.

Il ne réalisa même pas ce qu'il était en train de faire.

Son pied droit se posa sur la plateforme. Il utilisa l'élan pour se projeter, main tendue, sur le totem.

L'enfant aux ailes écarlates écarquilla les yeux. Le totem glissa de sa main. Un poids monstrueux s'abattit contre son épaule. Il tituba sur le côté. Ses pieds se croisèrent. Sa chaussure se posa sur l'arrête de la plateforme.

Il glissa.

Touya vit la panique dans ses yeux. Le garçon tendit la main en espérant pouvoir se saisir de quelque chose, n'importe quoi.

Il ne pensa même pas à utiliser ses ailes. L'interdiction des Alters pour l'exercice était encore trop fraîche dans sa mémoire. Bon garçon.

Touya perçut sa chute au ralenti.

Il ne ressentait rien.

Le dos du piaf heurta le sol. Il y eut un crac sonore. Un cri s'échappa de ses lèvres. Ses yeux se fermèrent.

Touya, figé, le regarda de ses yeux vides. La bête ne grondait plus.

Et puis il entendit les autres enfants crier. Ca lui fit l'effet d'une douche froide.

L'instructrice avait sauté au bas de la plateforme et se précipita vers le blond. Elle n'osa pas le toucher.

- Takami, tu m'entends ?

Le garçon hocha à peine le menton.

L'instructrice soupira de soulagement.

- Dis-moi ce que tu ressens.

Il leva deux doigts faibles et tapota son torse.

- Mal… respirer...

Il avait le souffle d'un pneu crevé.

- C'est normal. Prends ton temps. Regarde moi dans les yeux.

L'entraînement reprit le dessus et il se força à la regarder dans les yeux. C'était admirable pour un enfant de son âge.

- Inspire. Expire. Inspire. Expire.

Le garçon cala sa respiration sur celle de la professeure. Sa respiration était sifflante mais il pouvait avaler de grandes goulées d'airs. La douleur recula.

Touya sauta au bas de la plateforme. Ses chevilles piquèrent mais il fit comme si de rien était.

- Ca va ? C'était pas mon intention. J'ai pas fais exprès.

L'instructrice l'ignora.

Takami tourna la tête vers lui. Les yeux paniqués de Touya étaient rivés sur le visage inflexible de la femme.

- Je voulais juste le totem. J'avais pas remarqué qu'il était aussi proche du vide. J'ai glissé et-

L'instructrice leva la main dans un signe universel qui disait de la fermer.

Touya se mordit l'intérieur de la joue.

Takami respirait mieux maintenant.

- Est-ce que tu penses que tu peux te lever ?

Les pupilles fendues qui dévisageaient curieusement Touya se tournèrent vers l'instructrice.

- Oui, je… ça va.

Son dos n'était plus brûlant. Il faisait juste un petit peu mal.

Touya présenta ses mains en signe de bonne volonté. Ils ne faisaient que l'ignorer et ça commençait à l'angoisser.

- J'ai pas fais exprès

Le piaf le regarda de ses petits yeux jaunes de serpents, baissa les yeux sur sa main puis le regarda à nouveau.

- C'est pas grave

Il attrapa la main tendue.

Touya ne s'attendait pas au contact et faillit le pousser par terre. Il sentit les yeux de tout le monde lui vriller la nuque. Il le tracta.

- Takami tu restes au fond du groupe jusqu'à la fin de la session. Ensuite c'est direction l'infirmerie.

L'instructrice frappa dans ses mains pour qu'ils se remettent en place. Touya retourna au fond du groupe, les oreilles rouges. Il avait l'impression que tout le monde le regardait.

Touya fit de son mieux sans plus essayer de se faire remarquer. Il se sentait toujours gêné de l'attention négative qu'il avait générée plus tôt.

Son père n'aurait pas prêté attention une seule seconde à des personnes indignes d'intérêt. Non, à vrai dire, son père aurait été au top à l'instant même où il aurait franchi les portes du centre ce matin.

Touya continua ses exercices en silence.

De temps en temps – sans qu'il s'en rende compte – ses yeux retournèrent au garçon ailé.

Mais au lieu de voir des cheveux blonds il voyait une touffe bicolore.

A cause de lui son groupe avait eu la seconde place. La seconde place, tout le monde s'en fichait.

Ses yeux s'assombrirent.

*