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[FR]Shoto Todoroki - Terroriste des Temps Modernes

« Un meurtrier de masse, l’appelait-on. Le terroriste des temps modernes » Je croyais que j’avais de la chance. Que j’étais différent. Que je pourrais vivre ma vie comme je l’entends. Mais les dés étaient joués depuis longtemps. « C’est amusant, tu ne trouves pas ? Je suis devenu tout ce qu’ils ont dit que je serai » -------- PATREON : patreon.com/Nar_cisseFR English version available on my account

Nar_cisse · อะนิเมะ&มังงะ
เรตติ้งไม่พอ
125 Chs

Chapitre 86 - Le Wendigo

Aizawa et Aizawa se regardèrent en chiens de faïence durant une seconde entière, l'un surpris et l'autre en colère. 

Puis le Aizawa entouré des élèves cracha :

- Merde

Le Aizawa qui venait d'arriver en furie activa son Alter, ses yeux rouges vrillant le copy cat.

La peau du faux Aizawa se mit à fondre comme de la cire, dévoilant une adolescente aux yeux de chats. Elle avait dégainé un couteau et s'élançait vers le premier élève à sa portée.

- Attention !

Koda leva son bras à la dernière seconde pour protéger son torse à découvert : le couteau de Toga s'enfonça dans son avant-bras comme dans du beurre. Entendre le garçon le plus silencieux de leur classe émettre un tel cri de souffrance surprit les trois autres adolescents.

Mezo fonça tête la première dans le dos de la vilaine pour lui faire perdre l'équilibre. 

Sa respiration fut coupée durant une seconde alors qu'elle trébuchait en avant, son couteau s'envolant dans les airs. 

Monoma visait son visage tombant comme il l'aurait fait pour une balle de football, prêt à l'envoyer directement k-o : Toga dégaina un autre couteau caché sur sa taille, trancha la cuisse de la jambe prête à lui écraser la tête puis se laissa rouler au sol pour s'éloigner de la mêlée.

Monoma jura, une main sur sa cuisse en sang. 

Toga n'eut même pas le temps de prendre la pleine mesure d'où se trouvait chaque personne qu'elle dû rouler sur le côté pour éviter la mâchoire acérée de la bestiole faite d'ombre.

- Tokoyami !

L'ombre se rétracta et Toga eut à peine une fraction de seconde pour sauter entre les bandes de l'écharpe de capture, enchaînant sauts et galipettes pour éviter d'être capturée.

Elle jura en voyant que le héros était en train de l'éloigner de la fenêtre et que bientôt, elle serait acculée contre un mur.

Elle tira huit couteaux de ses poches, coinçant chacun entre deux doigts, avant de les lancer à la volée vers les élèves. Aizawa lui prouva que sa stratégie avait du bon puisqu'il abandonna totalement sa tentative de capture pour secourir les élèves sur le point d'être empalés. 

Monoma en particulier avait eu du mal à marcher et aurait eu du mal à éviter les projectiles si ça n'avait été pour le sauvetage express d'Aizawa.

- Merci, souffla-t-il une fois à l'abri.

Aizawa hocha la tête.

Il y eut un bruit de verre brisé.

Aizawa eut à peine le temps de tourner la tête pour voir les cheveux blonds de la vilaine disparaître à travers la fenêtre brisée. 

- Est-ce que tout le monde va bien ?

Koda avait l'air de souffrir terriblement mais Neito – s'il avait mal – n'en montra rien.

- J'ai connu pire

Aizawa déchira des morceaux de son écharpe pour panser les blessures de ses élèves en commençant par Koda.

- Est-ce que la vilaine a eu le temps de vous dire quelque chose avant que j'arrive ?

Tokoyami secoua la tête.

- Elle a à peine eu le temps de mentionner que nous étions attaqués et qu'il fallait qu'on quitte les lieux…

- Elle ne nous a pas dit où aller mais elle ne voulait pas qu'on reste dans l'école

Aizawa fronça les sourcils : savaient-ils pour son collègue où voulaient-ils juste attirer les élèves dans un piège avec d'autres vilains ?

- Monoma, tu tiens le coup ?

Le blond hocha la tête : sa blessure l'empêchait de bien se tenir droit, mais il pouvait marcher.

- Il y a un autre professeur à l'étage, leur expliqua Aizawa. Je veux que vous montiez et que vous restiez avec lui.

- Sensei, nous pourrions-

- Non.

Même s'il en mourrait, Aizawa ne laisserait aucun autre de ses élèves se mettre en danger ce soir - peu importe ce que Nezu en disait, la vie de ses élèves était plus précieuse que débusquer le foutu Némésis d'All Might.

Et puis l'école était un endroit sûr : à la différence des autres bâtiments, il était quasi impossible qu'elle ait été piégée au vu de sa structure particulière et des scanners dissimulés autour des entrées.

- Je vais sortir et aller chercher les élèves un par un. Je vous les enverrai en groupe et votre rôle sera de les guider jusqu'au premier étage tout en leur répétant bien de ne pas sortir d'ici.

- Mais sensei-

Aizawa lança un regard d'avertissement à Mezo qui se tut.

- Monoma, combien de temps est-ce que tu peux copier un Alter ?

Le blond lança un regard aux autres adolescents, hésitant, avant de dire à son professeur : 

- Je peux faire huit minutes après un contact physique mais si vous me laissez un peu de vos cheveux…

- Ah, c'est vrai

Il avait été tellement préoccupé par ce que Nezu attendait de lui qu'il avait oublié son autre élève un peu spécial.

Aizawa s'arracha quelques cheveux qu'il posa dans le creux de la main de Monoma, puis il lui toucha la main.

- Ca ira comme ça ?

Les yeux de Monoma virèrent au rouge et ses cheveux flottèrent au-dessus de son visage.

- C'est parfait

- Monoma tu utiliseras ton Alter sur chaque personne qui franchira les portes pour t'assurer qu'ils sont bien ceux qu'ils prétendent être. Tokoyami, je veux que tu restes caché et que tu couvres les arrières de Monoma. Idem pour Mezo. Koda, tu montes à l'étage et tu restes assis sagement. (Aizawa leva la main pour faire taire ses protestations) Tu es blessé, tu seras plus une gêne qu'autre chose pour les autres.

Aizawa ignora l'air déçu de Koda.

- Tout le monde a comprit ? Bien

Aizawa mit ses lunettes sur son nez, ses yeux virant au rouge.

- Je reviens vite

Et il s'évanouit dans la nuit.

*

- Vous avez entendu ?

Les trois garçons tournèrent la tête vers le camp.

Ils attendirent une poignée de secondes de plus, le coeur battant et les oreilles aux aguets. 

- Peut-être que c'était-

Pendant une seconde entière, le ciel au dessus du camp s'illumina comme en plein jour.

Izuku écarquilla les yeux en voyant le toit des dortoirs s'envoler dans les airs avant de se disperser dans une pluie de planches en feu. Un champignon de cendres et de copeaux de bois s'éleva du cratère ; ils virent plus qu'il ne sentirent le souffle de vent poussiéreux qui balaya tout sur son passage comme un tsunami.

Les quatre garçons sentirent le sol gronder comme s'il allait s'ouvrir en deux d'un instant à l'autre.

Puis tout s'arrêta.

- C'était- vous croyez… ?

- Des vilains, murmura Séro. Comme à l'USJ

- Il faut qu'on aille les aider, dit Izuku. Peut-être que quelqu'un était dans les dortoirs…

Kirshima frappa ses poings l'un contre l'autre, sa peau devenant aussi dure que de la pierre.

- Deku a raison, faut y aller !

Les garçons laissèrent leur campement à moitié monté avant de filer en direction du camp. Il leur faudrait environ dix-minutes pour y arriver, mais s'ils se dépêchaient…

Izuku, légèrement en retrait, lâcha la tente qu'il était en train de monter pour en récupérer deux tiges de métal : ils auraient peut-être besoin de se défendre.

Les garçons dévalèrent la frontière de rochers en courant, Sato en tête. 

Des cendres et des copeaux de bois enflammés se mirent à tomber du ciel en pluie. D'un accord tacite, ils redoublèrent d'ardeur. 

- On aurait dû faire notre campement plus proche, grogna Kirishima entre deux foulées.

Les autres ne répondirent pas mais n'en pensaient pas mieux.

Ils avaient cru bêtement que faire leur campement plus loin leur donnerait l'illusion d'être 'coupés du monde', et qu'ainsi leur entraînement de survie serait plus fructueux. 

- J'espère que personne est blessé, murmura Séro

C'était lui qui avait insisté pour cet entraînement de dernière minute. 

A l'origine il voulait faire ça avec tous les garçons mais la plupart étaient déjà occupés ou pas présent dans les dortoirs quand il l'avait proposé. Comme il fallait se mettre en route avant la nuit, les garçons avaient faits leurs affaires à la va-vite et étaient partis.

- Hé

Sato venait de l'interpeller.

- Te sens pas coupable, Hanta. Si tu nous avais pas proposé de faire le camp ce soir, on se serait retrouvés dans nos lits au moment de l'explosion.

Kirishima et Izuku marquèrent leur assentiment.

- C'est vrai ça mon pote

- Oui, sans toi c'est nous qui aurions besoin d'aide à cet instant précis

Le visage de Séro se détendit, sa bouche perdant le pli sévère qui l'avait gagné.

- J'espère jusque que personne-

- Attention !

Izuku sauta sur Séro pour le pousser sur le côté. 

Au même instant une sorte de bestiole humaine referma ses mâchoires sur la main d'Izuku, lui arrachant deux doigts.

- Deku !

Sato tira les garçons en arrière alors que Kirishima frappait la créature en pleine face. Celle-ci, trop occupée à mâcher goulûment les doigts de Deku, valdingua dans les airs.

- Qu'est-ce que c'est que ce truc ?

La créature avait des membres anormalement longs, comme si quelqu'un l'avait placée dans un rouleau compresseur pour l'aplatir. Elle était emmitouflée dans une camisole blanche qui recouvrait chaque centimètre carré de sa peau si ce n'est sa bouche barbouillée de sang.

La créature se tenait bien droite sur les genoux, une langue étonnamment longue pendant entre ses lèvres. Dessus se trouvaient les deux doigts d'Izuku.

La bestiole les avala avec délice.

Kirishima cru qu'il allait vomir.

- Deku, est-ce que ça va ? Oh mon dieu je suis tellement, tellement désolé-

Du sang coulait en un flot régulier de ses doigts. La bestiole les avait arrachés comme un sauvage, croquant à moitié une phalange et laissant l'autre intacte.

- Ca va, ça va, il faut juste…

Le garçon fronça les sourcils, concentrant toute son attention sur ses doigts.

Séro sentit sa panique se subsidier à de la confusion en voyant de la fumée s'échapper de la peau de l'adolescent. Izuku serra les dents, imposant à son Alter sa volonté de guérir maintenant.

Une protubérance de chaire et de peau sortit de ses restes de phalanges, grossissant comme de la mousse. Une goutte de sueur roula sur la tempe d'Izuku.

- Allez, encore un peu, encore un peu…

L'index et le majeur du garçon se reformèrent jusqu'à l'ongle.

Le visage de l'adolescent s'illumina.

- J'ai réussi ? J'ai-j'ai réussi !

C'était la première fois qu'il arrivait à pousser l'utilisation de son Alter. D'habitude il lui fallait attendre et dormir mais là…

Séro attrapa les doigts de l'adolescent et les serra contre lui comme si c'eut été les siens qui venaient de repousser.

- J'y crois pas, j'y crois pas !

Kirishima, qui n'avait pas détourné une seule seconde son attention de l'assaillant, jeta un bref coup d'oeil par-dessus son épaule. Un soupir de soulagement quitta ses lèvres.

- Ton Alter en jette, Midorya

Le garçon sentit la fierté picoter son coeur. Il avait sauvé quelqu'un ! Lui !

- Les gars, murmura Sato. Oubliez pas le Wendigo

La créature humanoïde s'était redressée, visiblement très intéressée par le fait qu'Izuku venait de faire repousser ses deux doigts.

- Hmm ? Soigner ? Plus de viande ?

Izuku sentit son sourire de triomphe se figer.

- Viande infinie !

De la salive coula de la bouche de l'homme, se mélangeant au sang sur son menton. 

- Tiens tiens, qu'avons-nous là ?

Un autre individu apparut à gauche des garçons, les faisant sursauter.

Ils se rapprochèrent les uns des autres pour former un noyau compact et couvrir leurs arrières respectives.

- Ouh, pas besoin d'avoir si peur ! Je promets d'être gentil.

Et puis il rit.

Le vilain portait un haut de forme, un masque en porcelaine blanche et des vêtements colorés.

On aurait plus dit un mime échappé d'un cirque qu'un vilain du mauvais côté de la loi. 

- Je l'ai déjà vu, siffla Deku. Il a fait la une des infos il y a quelques années pour s'être introduit dans une banque. Au lieu de dérober le coffre fort, il a préféré prendre les membres du personnel en otage et s'est amusé à les enfermer dans de petits objets qu'il a parsemés dans la ville. La police devait résoudre des énigmes pour retrouver chacun d'entre eux et quand ils n'y arrivaient pas…

Izuku n'ajouta rien d'autre mais son ton était assez éloquent de lui-même/

- Je suis flatté que même la jeune génération me connaisse

Le vilain retira son chapeau et fit une révérence.

- Permettez moi de me présenter : je suis Mister Compress.

Il se redressa.

- Et si je suis là aujourd'hui, c'est pour vous tuer.

*

Merde merde merde merde merde.

Aizawa se précipita vers un tas de bois entassés.

Il dégagea les planches brûlées sans ménagement, s'écorchant les mains par endroits. 

- Allez, allez, t'es solide comme tout, je suis sûr que…

Une paire de lunettes brisées, coincée entre deux planches, tomba entre ses chaussures. Il y avait du sang dessus.

Le visage d'Aizawa pâlit brusquement. Ses gestes devinrent frénétiques. Il ne remarqua même pas qu'il s'était coupé la paume.

Il repoussa la dernière planche et resta un instant immobile le temps d'évaluer l'ampleur des dégâts.

La jambe gauche d'Iida était plié dans un sens anormal et le dos de sa chemise de pyjama avait été entièrement brûlé, dévoilant sa chaire rose à vif : mais il respirait encore.

Aizawa prit ça comme une raison de plus d'espérer.

Il attrapa l'adolescent et le hissa sur ses épaules le plus doucement possible.

Il commença à s'éloigner, ses yeux scannant toujours la zone des décombres, lorsqu'il remarqua quelqu'un d'autre allongé par terre. Le corps était éloigné des arbres et de la zone d'impact du bâtiment ce qui fit hésiter Aizawa une fraction de seconde. Il se décida tout de même à aller voir mais resta méfiant.

Le professeur resta bouche bée face à la masse de chaire sanguinolente sous ses yeux.

Le visage était tellement défiguré qu'il n'aurait pas cru que c'en fût un s'il n'avait pas été attaché à un corps.

Aizawa hésita à l'emmener avec lui en se disant que c'était peut-être un vilain mais il vit la distincte mèche noire au milieu des cheveux blonds et comprit que c'était Denki Kaminari.

Le coeur d'Aizawa se serra.

Il s'assura qu'Iida était bien accroché dans son dos avant de porter Denki dans ses bras et courir jusqu'à l'école.

Son visage était sombre, ses lèvres serrées.

Il en voulait aux vilains, bien sûr, mais il se surprit en constatant que la majorité de sa colère était dirigée envers Nezu.

*

Dabi tourna la tête vers la mer, un immense sourire aux lèvres.

- Hein ? Où est-ce que tu vas ?

Dabi jeta un bref coup d'oeil à Twice avant de s'éloigner.

- … j'ai vu des futurs héros prometteurs, et il est de mon devoir de les corrompre

Twice – et deux autres de ses clones – s'attrapèrent le visage à deux mains avant de tirer dessus comme pour se l'arracher.

- Non, tu peux pas, le boss va nous tuer !

- Vas-y Dabi, fais-en des rôtiiiiiiissss !

Dabi ricana. Twice était bizarre mais drôle à sa manière.

- Envoi la marée de clones comme prévu d'ici vingt minutes

Twice leva ses deux pouces.

- Compte sur moi !

- T'es qui pour me donner des ordres ?

Dabi s'enfonça dans la forêt, toute son attention déjà tournée vers les trois filles et le cadavre brûlé sur lequel elles devaient être en train de pleurer. Il se demandait comment celle à la queue de cheval réagirait lorsqu'il ferait fondre son pistolet entre ses doigts.

Ci et là il croisait ses propres clones mettant le feu à la forêt comme exigé, l'air de s'ennuyer à mourir. Heureusement que c'était lui l'original, il haïrait n'être qu'une copie plus ou moins douteuse d'un être parfait.

Il passa sous un arbre, ne voyant pas la personne accroupie sur une branche et qui l'épiait de ses yeux rouges. Le vent se leva et Dabi fut à nouveau seul dans la forêt.

Twice, de son côté, avait décidé de créer deux clones de plus pour se divertir en attendant l'heure de sa grande apparition.

- Je meurs d'ennuiiiiiii

- Hé, où est la montre ? Quelqu'un a vu la montre ?

Un des clones en désigna un autre.

- Il l'a avalée tout à l'heure

Twice tira sur son visage de façon comique.

- Quoi ? Il l'a avalée ? Le boss va nous tuer !

Un des clones attrapa son menton en coupe.

- On pourrait compter les secondes qu'il nous reste jusqu'à l'heure fixée

- Oui, Dabi a dit qu'il restait vingt minutes avant de partir.

- Mais il est parti il y a combien de temps ?

- Je crois que c'était il y a une heure

- T'es bête, c'était il y a deux heures

Un des Twice s'assit sur un tronc d'arbre, portant une main à son front.

- Les gars, toute cette fumée ça vous fait pas mal à la tête ?

- J'ai dis que c'était une mauvaise idée parce que brûler des arbres ça fait de nous des meurtriers d'arbres

- Assassin ! Assassin !

Twice hurla avant de pointer vers le clone qui avait avaler la montre :

- Tout le monde, ouvrez-lui la bouche !

Cinq des huit clones se précipitèrent vers le sixième.

- Il nous faut cette montre !

- Aïe, il m'a mordu !

- Arrête de gigoter, idiot

- L'insulte pas d'idiot parce que lui c'est nous

- Hein ? T'as qu'à être un idiot si tu veux mais moi j'en suis pas un !

Deux clones des cinq se mirent à se battre. 

Un des trois clones chargé de récupérer la montre enfonça son bras dans la gorge du clone coupable.

- Oui, je crois que c'est ça, j'ai la montre, j'ai la montre ! Encore un peu, juste encore un peu...

Il tira la langue, enfonça son bras jusqu'à l'épaule dans son clone. Celui-ci tournait au violet.

Une ombre se déposa sur une branche donnant dans la clairière, ses prunelles rouges scannant tous les clones. 

Le clone assis sur le rondin d'arbre se leva, pointant un doigt tremblant vers l'homme masqué.

- H-hé, c'est qui lui ?

Les clones tournèrent la tête d'un même ensemble vers l'intrus.

Le regard de Shoto s'arrêta sur le seul individu qui dégageait de la chaleur.

- A-assassin !

Les clones hurlèrent avant de s'éparpiller dans tous les sens.

Shoto tira sa lame de son fourreau, ses yeux prenant la couleur du sang.

Le chakra explosa dans son corps : il fléchit les jambes et un battement de cils plus tard il avait traversé l'intégralité de la clairière, laissant dans son sillage un flash noir.

Le clone qui s'était chargé de tenir l'avaleur de montres écarquilla les yeux avant de se tourner, cherchant à fuir. Il n'eût même pas le temps de faire un seul pas qu'un poids s'écrasa dans son dos, l'envoyant face la première contre le sol.

Il cracha une touffe d'herbe avant de se retourner sur le dos, rampant pour s'éloigner le plus vite possible du monstre aux yeux de sang. La bave lui collait aux lèvres, et il remarqua distraitement que son masque avait grimpé sur son visage.

- L'original c'est pas moi, c'est lui !

Il pointa un des clones au hasard, espérant que le tueur le laisse tranquille. A vrai dire il ne savait même pas qui était l'original.

Le tueur continua à marcher d'un pas lent vers lui, la pointe de sa lame frôlant la cime des brins d'herbes sur son passage.

Le dos de Twice frappa contre le tronc d'un arbre : il s'aida des racines pour se redresser avant de secouer ses mains tremblantes devant lui.

- Hé, je suis sûr que tout ça est un malentendu, c'est la première fois que-

Twice s'étouffa lorsque l'assassin plongea son épée dans sa bouche ouverte. Il la fit tourner avec lenteur, frappa ses dents pour le forcer à ouvrir sa bouche plus grand, utilisa l'arrête pour écarter ses lèvres de ses gencives. 

- Cette explosion, dans les dortoirs. C'était dû aux cartes distribuées aux élèves, n'est-ce pas ?

Sa voix était d'un froid glacial mais ses yeux racontaient une tout autre histoire.

Twice hocha lentement la tête, les yeux emplis de larmes.

- f'écoutez f'oi

L'épée s'enfonça plus profondément dans sa gorge, activant son réflexe de déglutition.

- Si tu vomis sur mon épée je te tranche la langue et je te la fais bouffer

Twice hocha la tête – ou du moins il crut qu'il hocha la tête – et s'efforça de reprendre son souffle sans vomir.

- Qui est celui qui les a fabriquées ?

A cette question Twice se figea, défiant. Il ne balancerait jamais aucun de ses amis.

- Tuez moi, je ne dirai rien

L'idée sembla amuser le monstre.

- Te tuer ? Non, je vais faire pire

A ces mots une pile des clones de Twice tomba au pied de l'assassin. Ils étaient tous baillonnés et surtout, plus aucun ne portait son masque.

Twice inhala brusquement.

Shoto attrapa le premier clone par les cheveux, le forçant à regarder l'original de ses yeux larmoyants et terrifiés.

- Je vais tuer tout ce qui constitue ton âme sous tes yeux jusqu'à ce qu'il n'en reste plus rien

Twice leva les doigts vers l'assassin.

- f'affenfez-

L'épée se retira de sa bouche couverte de salive, tranchant comme dans du beurre dans la gorge du clone. Une giclée de sang explosa, trempant l'arme du crime et le meurtrier comme une fontaine.

Twice se regarda droit dans les yeux lorsqu'il mourut : il vit les larmes rouler sur ses joues, entendit les suppliques murmurées qu'il se faisait à lui-même. 

L'assassin lui attrapa le visage et le força à regarder jusqu'à ce que la lumière quitte ses propres yeux.

Twice se mit à pleurer en silence.

- Un bien triste sort, si tu veux mon avis… il nous en reste six autres, je me demande qui sera le prochain ?

L'assassin se tourna vers les clones entassés comme du bétail à l'abattoir. 

Un des captifs avait réussi à faire glisser son bâillon contre son menton.

- Jin, aide-nous ! Aide-nous !

Twice se regarda dans les yeux et y vit une terreur sans nom. 

Il avait peur de mourir, mais eux aussi ils avaient peur. Il ne pouvait pas rester là à se regarder mourir encore et encore tout en sachant que c'était sa faute. Il devait mettre fin à son supplice, à leur supplice.

- Non, non, s'il vous plaît !

L'assassin écarta sa lame de sa prochaine victime.

Twice sentit son coeur se serrer à l'idée de les trahir, mais il n'avait pas le choix.

- Mister Compress

Shoto enfonça son épée dans la bouche du vilain, le transperçant de part en part. 

Une fontaine de sang jaillit sur le tronc alors que Twice écarquillait les yeux, la bouche ouverte dans un cri muet. Derrière Shoto les clones disparurent dans un nuage de fumée.

Il retira son épée de la gorge de Twice : le corps s'écrasa comme une masse à ses pieds. Du sang macula ses chaussures mais il ne voyait pas l'intérêt de les nettoyer, ça où son épée : bientôt il en serait recouvert de la tête aux pieds.

Il huma l'air une seconde, essayant de repérer les différentes odeurs qui marquaient la clairière. 

Il y avait deux pistes à oublier : il avait décidé de laisser filer le premier et avait tué le second. 

Ses yeux se tournèrent à l'est, dans la zone entre le désert et le camp.

Même si ça lui prenait toute la nuit, Shoto trouverait ce foutu vilain. Et une fois trouvé...

Ses mains se mirent à trembler.