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[FR]Shoto Todoroki - Terroriste des Temps Modernes

« Un meurtrier de masse, l’appelait-on. Le terroriste des temps modernes » Je croyais que j’avais de la chance. Que j’étais différent. Que je pourrais vivre ma vie comme je l’entends. Mais les dés étaient joués depuis longtemps. « C’est amusant, tu ne trouves pas ? Je suis devenu tout ce qu’ils ont dit que je serai » -------- PATREON : patreon.com/Nar_cisseFR English version available on my account

Nar_cisse · อะนิเมะ&มังงะ
เรตติ้งไม่พอ
125 Chs

Chapitre 85

Dabi avançait lentement dans la forêt, presque avec paresse. 

Ses chaussures soulevaient des nuages de cendre sur son passage alors que son regard éteint observait les environs. Tout n'était que ruines et fumée, les arbres réduits en pyramides de cendres noire. Il pouvait voir la mer grâce à la vue dégagée qu'il venait de se créer, et bientôt même la plage.

Dabi s'arrêta en voyant les adolescentes debout à la limite entre le bois et le rivage. Elles tremblaient comme des feuilles mais elles le regardaient d'un air féroce.

Il était déçu qu'aucune n'ait pensé à sauter dans la mer pour lui échapper : il aurait adoré les faire bouillir vivantes.

Il leva les bras d'un geste théâtral.

- Allez-y, montrez-moi ce que vous avez

Ni une ni deux et la grande brune se mit à lancer des bouteilles d'eau ouvertes vers lui.

Une fumée épaisse se dégagea du sol au contact de l'eau, l'empêchant de voir les alentours sur plus de deux mètres.

- Maintenant !

Le sol trembla à nouveau à cause de l'Alter de la fille, mais c'était différent cette fois.

On aurait dit qu'un séisme faisait trembler la forêt toute entière, le faisant jurer. Des crevasses grosses comme des hommes s'ouvrirent dans le sol, zébrant la terre brûlée de déchirures.

Momo serra le flash ball entre son bras et son torse avant d'envoyer une salve de balles en caoutchouc là où se trouvait le vilain. Des trous d'air se creusèrent dans la fumée là où les balles passaient alors que le sol continuait à gronder.

Momo savait que ça ne durerait plus très longtemps : c'était la première fois que Jiro utilisait son Alter à pleine puissance, et elle même ne connaissait pas ses limites. La partie analytique de Momo ne put s'empêcher de se dire qu'une telle attaque aurait mieux valu dans une ville : là-bas le vilain se serait prit des bâtiments sur la tête et n'aurait eu aucun moyen d'en réchapper.

Momo ouvrit son arme et la rechargea de nouvelles balles : elle ne pouvait tirer que dans une certaine zone car autrement elle risquait de frapper Toru, à gauche du vilain, ou encore Tsuyu et Jiro à sa droite.

Une nouvelles flopée de balles fendit l'air en sifflant. 

Le sol trembla encore quelques secondes puis arrêta de gronder.

Momo eut un sourire fier en voyant que des craquelures s'étaient propagées jusqu'à elle. 

Elle tira sa dernière cartouche puis s'arrêta, le coeur battant. Tout reposait sur Toru maintenant. 

Elle était tellement concentrée à observer la fumée, une paire de jumelles aux yeux, qu'elle faillit hurler de terreur en sentant une main sur son épaule.

- Shh, c'est juste nous, souffla Jiro.

Momo desserra sa prise sur l'objet qu'elle tenait serré sous sa veste.

- Alors ? Vous l'avez vue ?

Jiro secoua la tête.

- Trop de fumée. Mais comme on entend plus l'autre psychopathe, je pense qu'elle a réussi

La vapeur commençait déjà à retomber maintenant qu'il n'y avait plus d'eau. Un coup de vent balaya en une fois tout ce qu'il restait de fumée.

Jiro tomba à la renverse, les yeux écarquillés. Tsuyu resta tétanisée de terreur, incapable de détourner les yeux. Momo s'était relevée sans s'en rendre compte, son sang battant violemment dans ses tempes.

Debout au sommet de la pente douce se trouvait le vilain en parfait état, tenant Toru par la gorge. Celle-ci battait des pieds contre l'air, griffant les mains du vilain de ses ongles. Il ne la regardait même pas, trop occupé à se délecter de l'angoisse des autres filles.

- Une stratégie médiocre, si vous voulez mon avis. Je m'attendais à mieux de votre part, futurs héros.

Jiro leva la main vers lui, implorante.

- Attendez, s'il vous p-

Les hurlements de Toru déchirèrent la forêt alors qu'elle était brûlée vive.

Son corps se contorsionna contre la main du vilain alors qu'il riait à gorge déployée, promenant ses yeux cruels sur les filles horrifiées.

Jiro se mit à pleurer en silence, incapable de détourner le regard. Tsuyu vomit.

Toru arrêta peu à peu de se débattre, perdant les dernières forces qui lui restaient. Le vilain la jeta à terre comme si elle ne valait rien. 

Dabi se tourna vers son assemblée, se délectant de l'effet qu'il produisait.

- Qui veut être la pro-

Momo leva son pistolet et tira trois fois sur le vilain.

Une balle lui transperça le crâne, une autre la gorge, une autre le coeur.

Un silence de mort plana alors que tout le monde réalisa ce qu'elle venait de faire. 

Les yeux du vilain se révulsèrent dans leurs orbites alors qu'il tombait à la renverse.

La respiration hachée, le visage rouge, Momo baissa lentement son pistolet. 

Son sang était glacé dans ses veines, et sa peau lui brûlait. Ses cheveux collaient à ses tempes : elle était en nage. Elle se sentait sale, si sale, tellement, tellement sale-

- -omo ! Momo !

Momo réalisa que Jiro l'avait attrapée par les épaules et la secouait.

- Est-ce que tu vas bien ?

Soudain Momo réalisa qu'elle avait encore le pistolet dans les mains. Elle le lâcha comme s'il l'avait brûlée, s'en éloignant avec horreur.

- Il… il faut qu'on aille voir Toru, murmura-t-elle. Peut-être…

Il y avait une odeur de chaire carbonisée et de cheveux roussi.

Jiro n'osa rien dire d'autre, de peur que Momo ne se mette à faire une crise d'angoisse et qu'elle pète totalement les plombs.

- Oui, bien sûr, on doit la ramener au camp pour pouvoir la soigner

Avoir un objectif clair et précis calma assez Momo pour qu'elle ne s'effondre pas à l'instant même.

Jiro prit soin de lui faire prendre un bref détour pour éviter le corps du vilain. Momo ne s'en rendit pas compte.

Tsuyu avait du mal à respirer dans un endroit si chaud mais elle se força à avancer pour le bien de Toru. Momo était en état de choc, et il faudrait bien quelqu'un pour aider Jiro à ramener Toru au camp.

Elle s'arrêta un peu en retrait, pas loin du corps du vilain. Elle n'osait regarder ni l'un ni l'autre, terrifiée à l'idée de ce qu'elle pourrait y voir.

Même si ce que Momo avait fait était moralement condamnable, elle leur avait sauvé la vie. Sans elle-

Des doigts froids s'enroulèrent autour de la cheville de Tsuyu.

- Tsu-tsuyu !, hurla Momo

L'adolescente baissa les yeux sur le vilain qui la scrutait de ses terribles yeux bleus.

La confusion l'empêcha de bouger parce qu'il y avait toujours la balle logée entre ses deux sourcils mais aucun sang n'en coulait.

- Je t'ai fais peur ?

Il rit.

Et puis il explosa dans une gerbe de fumée blanche.

*

Aizawa se redressa sur son siège en voyant les dortoirs exploser.

La secousse fut si violente que même les ordinateurs de la salle des commandes tremblèrent ; en l'espace d'une fraction de secondes la moitié des caméras du secteur repos devinrent HS.

Aizawa sauta de son siège, attrapa l'échelle rangée sous le lit et la posa dans le coin gauche de la salle. Il monta dessus et frappa le plafond de son poing, criant pour que l'autre l'entende :

- Descends, ça a commencé !

Il sauta de l'échelle et fila sans un mot de plus, son esprit déjà occupé à dresser la liste de chaque endroit où il avait vu les élèves pour la dernière fois. 

Derrière lui un des écrans montra la forêt où l'on pouvait voir un vilain aux cheveux noirs sourire à une caméra avant de la noyer sous un déluge de feu.

A partir de là ce fût comme si une épidémie d'écrans noir frappait la salle des commandes : chaque caméra de chaque secteur était soit fondue, éteinte manuellement ou décomposée en poussière par des doigts bleuâtres. 

Certaines caméras avaient été ratées, mais aucune de celles entourant le désert n'était encore allumée.

Aizawa utilisa son écharpe de capture pour s'accrocher à une poutre du bâtiment avant de s'envoler au-dessus des escaliers, atterrissant dans un bruit sourd face aux classes ouvertes.

Il s'engouffra dans la première où il savait avoir vu des élèves aller une demi-heure plus tôt.

- Ecoutez-moi tous très attentivement, nous sommes att-

Aizawa se figea, écarquillant les yeux.

- Ai-aizawa sensei ?

Debout au milieu des quatre adolescents se trouvait déjà Aizawa Shota qui regardait son double d'un air tout aussi surpris.

*

Mes yeux se révulsèrent dans leurs orbites.

- ...cardiaque…. foudre….

- ….pas le choix…. mourir….

Une décharge électrique secoua mon corps.

Je me cabrai contre le sol alors que mes muscles étaient pris de spasmes incontrôlables.

Mes doigts s'enfoncèrent dans la terre meuble, mes dents grinçants les unes contre les autres. Mon dos était chaud, brûlant, bouillant, horriblement et intolérablement bouillant- 

Quelqu'un claqua des doigts.

- Regarde par ici

Une main froide s'empara de mon menton et me força à regarder vers la lumière. 

Je sentais la sueur rouler sur mes tempes brûlantes et tremper mon t-shirt et mes yeux qui voyaient flou-

Mes pupilles se contractèrent en deux fentes sous le faisceau blanc.

- Il est conscient

Des tâches noires dansaient dans ma vision et mes oreilles bourdonnaient. J'avais l'impression d'entendre les pas d'une demi-douzaine de personnes autour de moi et il faisait tellement, tellement chaud-

Je hurlai.

- Merde, faites le taire !

On m'enfonça un morceau de tissu dans la bouche alors que j'essayais de me mettre à genoux. Il fallait que je me dégage d'eux, de ce qu'ils étaient en train de me faire mais mon dos-

La douleur irradia si intensément qu'elle m'envoya au tapis la seconde suivante.

Pendant une fraction de seconde les mains sur mes bras étaient devenues irréelles, presque comme si elles m'étaient passées au travers, avant de redevenir matérielles.

- Putain il a failli nous avoir

- On peut pas faire un truc pour la douleur ?

Je haletai comme un chien, mes cheveux trempés collant à mon visage ruisselant de larmes de douleur et de transpiration tiède. Mes dents s'enfoncèrent dans le baillon alors que je hurlai jusqu'à m'en déchirer la gorge. Crier était la seule chose qui m'empêchait de m'endormir parce que m'endormir- m'endormir-

- Hé, reste éveillé tu m'entends ? Regarde moi, Shoto !

On me gifla, je crois. 

Mes yeux papillonnèrent quelques instants. A nouveau je vis flou, les formes et les couleurs se mélangeant pour former des tâches de lumière. Il y avait du vert et du marron, et du rouge qui le grignotait. En bas, il y avait une tâche jaune qui ne bougeait pas. C'était un jaune criard, entouré d'un tas de rouge foncé. Je ne sais pas pourquoi mais toute mon attention se fixa sur ce jaune et ce rouge en pleine expansion.

Je crois que le jaune devrait bouger. Pourquoi est-ce qu'il ne bouge pas ?

Une des voix me barra la vue de la tâche jaune.

- Ne pense pas à lui, pense à toi

Mes yeux se tournèrent vers la voix. 

Elle avait un œil cyan et l'autre gris. J'avais déjà vu ça quelque part.

- Vous avez bientôt fini ?

Les voix sont toutes pareilles, comme des jumeaux. 

- Laissez nous trente secondes et on pourra commencer à refermer

Oui, des jumeaux. Je suis entouré de jumeaux.

- Tenez-le !

Des mains froides attrapèrent mon visage en coupe.

- Tu t'en sors très bien mon vieux, tu le sais ? Un dernier effort et après ça ne fera plus mal

Je sentis qu'on arrachait quelque chose de mon dos mais je n'avais plus la force de crier.

Mes paupières s'alourdirent.

- Reste avec moi, Shoto. Si tu tombes maintenant on est foutus

Je me forçai à rester éveillé parce que la voix était désespérée et je détestai quand j'étais désespéré.

Être désespéré c'était être pathétique et être pathétique inspirait la pitié et la pitié-

- Voilà, j'ai eu le dernier morceau

J'entendis un son aigu, le même son qu'on entendrait si on cassait une bouteille et qu'on frottait les tessons les uns contre les autres.

Les épaules du jumeau s'affaissèrent. Il passa une main tremblante dans ses cheveux.

- Tu nous as fais une sacrée peur mon vieux

Je sentis quelque chose de froid s'écouler dans mon dos, mais ce n'était pas désagréable. Toutes les voix s'arrêtèrent de parler : je crois qu'elles étaient soulagées. 

Je fis rouler lentement mes épaules, sentant la douleur se subsidier peu à peu pour une chaleur constante. Ma peau était toujours brûlante, comme si j'étais sur le point d'entrer en éruption d'une seconde à l'autre, mais c'était… supportable. 

Il ne fallut qu'une poignée de secondes de plus pour que ma vision redevienne à peu près normale.

- Tu peux respirer correctement ? 

Je hochai la tête.

Mon clone attrapa mon masque de son index et le remonta sur mon visage.

Je fermai les yeux, essayant de me remémorer les derniers évènements.

Un flash confus de lumière tonitruante et un cri d'avertissement me revinrent en mémoire.

- … je me rappelle que j'étais avec Denki, et que sa carte a explosé.

Un autre clone vint s'asseoir en tailleur à côté du premier.

Il tira mon épée de son fourreau et aiguisa la lame à l'aide d'un de mes couteaux.

- Il n'y a pas que sa carte qui a explosé : les dortoirs aussi.

Mes souvenirs étaient dichotomes : je me rappelai le visage de Denki criblé de shrapnels et je me rappelai m'être vu d'un point de vue externe, me sacrifiant pour me sauver. 

Ca me donnait le tournis.

- Si on avait pas été parano au point de créer deux unités de clones en plus de la première, on aurait été foutu

Le premier clone expliqua :

- Celui de nous que t'avais laissé sur les dortoirs s'est shunshin entre toi et l'explosion à la dernière seconde. Il a absorbé le plus gros de l'impact mais t'as quand même prit cher.

Les gestes du second clone devinrent frénétiques.

Je me connaissais trop bien pour ne pas comprendre ce qu'il pensait.

Un des clones qui soignait mon dos reprit :

- Tu as failli perdre conscience et nous avons tous ressenti notre disparation imminente. Si nous ne nous étions pas précipités aussi vite vers toi….

- Mais heureusement on y est arrivés et on a pu te maintenir éveillé assez longtemps pour te soigner

L'ironie de la situation me frappa.

- Donc techniquement je me suis sauvé moi-même

Les clones ricanèrent.

- Ouais

- Comme d'hab

Le silence nous enveloppa tous alors que je sentais la chaire se reformer sur mes os, les muscles et les tendons se liant les uns aux autres.

Mon premier clone ne me regardait plus dans les yeux mais les mains qui agrippaient sur ses cuisses tremblaient. Le second clone aiguisait si vite l'épée que je cru qu'elle allait prendre feu à cause de la friction.

- Notre plan tombe à l'eau, hein ?

Leurs yeux sombres se relevèrent vers moi. 

Je me demandai si c'était comme ça que tout le monde me voyait quant j'étais en colère : le regard fou et les mains tremblantes d'excitation à l'idée de détruire la première chose à ma portée.

- Si tu savais à quel point je suis en colère, tu n'aurais pas la moindre envie que mes souvenirs te reviennent

Un bref sourire étira mes lèvres.

Notre psy serait bien content d'entendre ça.

- Notre psy serait bien content d'entendre ça

- L'état de ton dos…

Le second clone arrêta la lame du couteau contre l'épée dans un crissement.

- Je veux les tuer

Le premier clone lui lança un regard en coin avant de se tourner vers moi.

- Nous avions prévu de les laisser tuer les élèves pour le faire payer à aizawa

- Je sais ce qu'on avait prévu

- Mais ils s'en sont prit à nous.

- Je sais

- Il faut qu'on leur fasse payer

J'eus un bref rire.

- Pourquoi est-ce que vous essayez de me convaincre ? Vous êtes moi, vous savez très bien ce que je vais faire

Les yeux des clones s'allumèrent d'un éclat mauvais. Ils échangèrent un regard de connivence.

- … si ça part en couilles, dit que c'est aizawa qui t'as forcé à le faire

Ils levèrent deux doigts pour me saluer avant de disparaître dans un nuage de fumée.

Leurs souvenirs déferlèrent dans ma mémoire comme une vague sombre. Plus que les images, c'étaient leurs sentiments – leur anxiété, leur fureur et surtout, surtout leur rage – qui me firent une impression durable. 

Je n'avais jamais été modelé par les expériences de mes clones mais pour la première fois de ma vie j'eus l'impression de vivre leurs souvenirs comme si ils avaient été miens. 

Je me voyais face contre terre, le dos sanguinolent déchiré par des éclats de verre et des coupeaux de bois, incapable de ne serait-ce que ramper. Je voyais les larmes qui sillonnaient mon visage maculé de boue, j'entendais les cris plaintifs et les grognements de souffrance qui quittaient ma gorge, je sentais l'odeur tiède et écoeurante de mon propre sang, je ressentais la douleur de ma chaire à chaque morceau de verre retiré à la hâte-

Savoir que malgré tous les efforts que j'avais fournis - tout le travail acharné de ces seize putains d'années d'existence - j'étais encore à la merci de plus fort que moi, ça me rendait fou.

Ma main se mit à trembler incontrôlablement.

- Nous avons fini

Le premier des deux derniers clones explosa dans une gerbe de fumée.

Une bouffée de rage me submergea aussitôt. Je fermai les yeux pour essayer de me calmer.

Je crois que je vais faire une connerie.

Le second clone était en train de recoudre mon pull à l'aide de chakra.

- Tes blessures sont soignées mais nous n'avons pas le temps de nous occuper de l'aspect cosmétique

J'enfilai les sangles de cuir qu'il noua dans mon dos. Il rattacha le fourreau et l'épée.

- Massacre-les

A nouveau une gerbe de fumée. 

Je me levai, faisant craquer ma nuque.

Mes muscles étaient chauds, mais ils étaient fonctionnels : ça suffirait.

Je me tournai vers Denki. Inconscient et le visage criblé de projectiles métalliques, il était étendu sur le dos sous un arbre ayant prit feu. Son visage était ouvert comme si on y avait planté un couteau et qu'on l'avait remué, déchirant la chaire et tranchant la peau. Du sang coulait en rivière de ses plaies, traçant des sillons écarlates sur sa peau anormalement pâle, formant des caillots sombres dans ses cheveux.

Plus je le regardai et moins j'arrivais à me dire que l'amas de chaire sanguinolente sous mes yeux était bien un être humain qui un jour avait eu un visage.

Je passai deux doigts sous son nez : il respirait encore, quoique laborieusement.

Au-dessus de nous les branches se mirent à craquer sous l'assaut du feu. J'attrapai Denki par le col de son t-shirt et le traînait hors d'atteinte des flammes et du reste de bâtiment qui pourrait encore s'écrouler. 

Je le lâchai brûtalement dans un endroit ou tous ceux qui passeraient sur la route principale du camp le verraient, qu'ils soient des vilains ou non.

- Je ne gaspillerai pas mon chakra à te soigner, Kaminari. Rester en vie ne doit dépendre que de soi et de sa propre force.

Peut-être qu'il se viderait de son sang avant qu'un des élèves ne le trouve - peut-être même qu'un des vilains passerait avant et se chargerait de finir le travail.

- Si tu meurs, aies la certitude que j'en enverrai d'autres avec toi pour te tenir compagnie dans l'au-delà.

Je me sentais d'un calme massacrant. 

Toutes mes pensées étaient d'une clarté et d'une vivacité que je n'avais encore jamais expérimentée : je savais qui je tuerai, je savais comment je les tuerai, je savais pourquoi je les tuerai.

J'activai mon sharingan, les trois virguler tournant avec paresse dans mes yeux.

Pas de raison de le cacher puisque aucun de ceux qui le verra ce soir ne vivra assez longtemps pour pouvoir en parler.