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[FR]Shoto Todoroki - Terroriste des Temps Modernes

« Un meurtrier de masse, l’appelait-on. Le terroriste des temps modernes » Je croyais que j’avais de la chance. Que j’étais différent. Que je pourrais vivre ma vie comme je l’entends. Mais les dés étaient joués depuis longtemps. « C’est amusant, tu ne trouves pas ? Je suis devenu tout ce qu’ils ont dit que je serai » -------- PATREON : patreon.com/Nar_cisseFR English version available on my account

Nar_cisse · อะนิเมะ&มังงะ
เรตติ้งไม่พอ
125 Chs

Chapitre 84 - Le Chaos

Katsuki arriva sur la plage, mains en poches et nonchalant. Le soleil était à son crépuscule, nimbant les nuages de reflets roses et orange. Les vagues caressaient la plage de leur écume mousseuse dans un rythme régulier, les flots scintillant comme des diamants.

C'était une belle vue, mais elle était plus belle encore. Comme elle ne l'avait pas entendu arriver il resta silencieux quelques instants de plus, imprimant l'image de sa silhouette auréolée d'or dans son esprit.

- Tu voulais me voir ?

Ochaco Uraraka se tourna vers lui, le regard indéchiffrable.

- Ah, Bakugo. Je commençais à perdre patience.

Elle lui sourit. 

Il l'observa durant quelques secondes puis détourna le regard, le visage neutre.

Elle le regarda curieusement se mettre à son niveau pour regarder l'océan mais sans jamais trop s'approcher d'elle.

Le vent fit voler leurs cheveux et claquer leurs pantalons, des gouttes d'eau éclaboussant leurs pieds.

- C'est une belle journée, n'est-ce pas ?

Il tourna la tête vers elle. Elle le regardait. Il détourna encore le regard.

- Hmm

Un silence confortable s'installa entre eux. Le crachotement des vagues sur le rivage parvenait en bruit de fond pour Katsuki qui ne faisait que penser à la suite.

- Tu voulais me dire quoi ?

- Hein ?

Ochaco ouvrit à demi la bouche, surprise. 

Katsuki n'aimait pas se répéter mais il se répéta quand même :

- Le français a dit que tu voulais me voir.

Cette fois elle fronça les sourcils, regardant l'horizon durant quelques secondes. Le soleil n'était plus qu'une fine ligne dorée.

- … Aoyama m' a dit que tu voulais me voir. Que tu avais quelque chose à me dire.

Ce fut au tour de Katsuki de froncer les sourcils.

- Il m'a dit que j'te trouverais sur la plage et que t'avais un truc urgent à me dire.

Les lèvres de l'adolescent se transformèrent en une fine ligne blanche. Il serra les poings, agité.

- Il m'a dit que tu avais un truc-

Il y eut une explosion.

Leurs visages se tournèrent d'un même ensemble vers le campement. 

Un nuage de fumée noire s'éleva de l'arrière des dortoirs.

- Bakugo-

Katsuki s'était mit à courir sans même s'en rendre compte, son instinct prenant le dessus. Ochaco le suivit au pas de course mais il commençait déjà à la distancer.

Ils passèrent le feu de camp éteint, se rapprochèrent du bâtiment en bois.

- Attends m-

Les dortoirs explosèrent. 

Des planches de bois volèrent dans tous les sens, projetées avec violence. Les arbres alentours ployèrent comme s'ils allaient être déracinés d'une seconde à l'autre. La terre trembla comme si le sol allait s'ouvrir en deux pour tous les engloutir. Un souffle brûlant et poussiéreux balaya tout sur son passage, forçant Katsuki à s'arrêter pour éviter de se faire balayer. Il couvrir ses yeux de l'avant-bras pour se protéger.

Il y eu un bruit de grincement et la charpente s'effondra. 

Katsuki se força à ignorer l'odeur de roussi de ses poils et ses yeux qui picotaient pour pouvoir voir l'étendue des dégâts.

Il écarquilla les yeux.

Le bâtiment avait été pulvérisé de l'intérieur, un immense cratère remplaçant ce qu'il avait été. Une frêle poutre en bois se tenait en solitaire dans le coin gauche, tenant encore debout par miracle. De la fumée âcre se dégageait en tourbillons du sol brûlant et barrant la vue des alentours. Le sol grondait encore. 

De la cendre et des copeaux de bois enflammés se mirent à tomber du ciel en pluie.

Katsuki resta figé, incapable de détourner le regard. Il n'avait jamais vu un tel niveau de destruction.

- -kugo ! Bakugo !

Ses prunelles rouges s'arrachèrent de sa contemplation pour se tourner vers Ochaco. Des cendres blanches maculaient déjà ses cheveux.

- Il faut qu'on retrouve les autres

Katsuki regarda à nouveau le cratère et ce qu'il en restait. 

- On ne peut plus rien faire pour eux, lui dit-elle. Si quelqu'un était dans le bâtiment…

Il ne répondit pas. Elle serra les dents et lui attrapa la main, le forçant à venir avec elle.

- Les filles m'ont dit qu'elles allaient dans la forêt, tout à l'heure. Il faut qu'on les rejoigne.

Katsuki cligna des yeux avant de se reprendre, serrant inconsciemment la main d'Ochaco avant de la lâcher.

Il ne dit rien mais son visage parlait de lui-même : si quelqu'un avait effectivement été dans les dortoirs et que le vilain responsable avait le malheur de croiser sa route…

*

- Je commençais à perdre patience

Les quatre adolescentes se figèrent.

Un homme leur barrait la route, nonchalamment appuyé contre un arbre. Son long cardigan noir flottait au vent derrière lui alors qu'il les scrutait de ses intenses yeux bleus. Il les regardait comme s'il avait pitié d'elles.

Momo, les jambes tremblantes, se força à se mettre devant les filles pour les protéger.

- Qu'est-ce que vous faites-là ? C'est un terrain privé !

Dabi eut un rire méprisant.

- T'es pas supposée être intelligente, vu que t'es dans une école de héros ? 

Le sourire du vilain s'agrandit en voyant l'effroi de la réalisation se dessiner sur leurs visages.

- Vous avez entendu les explosions, vous savez pourquoi je suis là

- Momo !

Sans même réfléchir la brune sauta sur le côté, tout comme Toru et Tsuyu.

Les prises jack de Jiro s'enfoncèrent dans la terre meuble et firent trembler le sol jusque Dabi.

Le sol se fissura et les arbres commencèrent à trembler sous la force de son Alter. 

Le vilain arqua un sourcil sans bouger, n'ayant aucun mal à rester stable là où il était.

- C'est tout ce que tu sais faire, petite fille ?

Il leva la main vers elle.

- Jiro !

La bouche du vilain se tordit en un sourire amusé.

- Laisse moi te montrer ce qu'un vrai Alter peut faire

Jiro écarquilla les yeux alors qu'une vague de flammes bleues explosa de la main du vilain, balayant tout sur leur passage. Les feuilles sur les branches se racornirent jusqu'à n'être plus que des cendres, les arbres se transformant en allumettes en l'espace de secondes. L'herbe brûla comme du foin, propageant le feu plus vite et plus fort encore que la vague de feu du vilain.

Tsuyu étendit sa langue et attrapa Jiro pour la mettre à l'abri, la brûlant au passage.

- Tsuyu, est-ce que ça va ?, s'affola Jiro

De la fumée noire sortait de la bouche de grenouille. Elle hocha faiblement la tête, une main sur sa gorge.

- Courez !

Les filles sprintèrent vers la mer, essayant de mettre le plus de distance possible avec le vilain.

Jiro s'arrêtait ça et là pour faire tomber des arbres sur leur passage avec l'aide de son Alter, espérant ainsi ralentir le vilain. 

- Plus vite !, lui cria Momo en pleine fabrications de bouteilles d'eau pour hydrater Tsuyu.

- A ce rythme là on s'en sortira jamais, hurla Toru. Il faut qu'on fasse quelque chose !

- Ah ouais, et quoi ?

Momo serra les lèvres tout en continuant à courir.

Elle pouvait l'arrêter, elle, mais quand on apprendrait qu'elle avait utilisé son Alter pour une telle chose…

- Vous pourriez faire diversion, reprit Toru. Et moi je lui tombe dessus par derrière.

Jiro secoua la tête. 

- Impossible, comment est-ce que tu comptes passer son rideau de feu ? Tu seras carbonisée en une fraction de seconde

Tsuyu frappa l'épaule de Momo et lui murmura difficilement à l'oreille.

La brune s'arrêta un instant pour l'écouter.

- Tsuyu a raison, je pourrai te créer une combinaison. Si on arrive à le distraire assez longtemps…

- J'aime pas cette idée, répliqua Jiro. S'il se rend compte que t'es là…

La fille invisible tremblait de peur elle aussi mais elle n'avait pas le choix.

- Il est en train de nous éloigner du campement. Si on ne fait pas quelque chose, on va toutes y passer.

Cette brusque remarqua fit taire les dernières protestations de Jiro.

Elles continuèrent à courir, le rivage se dessinant à l'orée de la forêt. 

Jiro demanda d'une voix qu'elle se voulait calme :

- Momo, t'as bientôt fini la combinaison ?

La brune hocha la tête.

- Oui, aide là à l'enfiler !

Elle la lança à l'autre binôme de filles alors qu'elles s'arrêtèrent toutes. 

Se penchant sur Tsuyu, Momo créa une compresse humide qu'elle posa sur son front. C'était un miracle qu'elle ne se soit pas évanouie de douleur et qu'elle ait été assez lucide pour pouvoir courir.

- Tu tiens le coup ?

Tsuyu cligna des yeux mais n'émit pas le moindre son. Elle s'affaissa ensuite contre le tronc d'un arbre, la respiration sifflante et les yeux mi-clos.

Momo sentit l'inquiétude la ronger alors qu'elle créait bouteille d'eau sur bouteille d'eau. Il faudrait une distraction pour que Toru puisse se faufiler derrière le vilain, et si elle n'y arrivait pas…

La brune jeta un discret coup d'oeil aux autres filles.

Toru avait déjà enfilé les jambes et les bras de la combinaison blanche : il ne manquait plus que Jiro la lui zippe avec la cagoule intégrée.

Momo baissa les yeux vers sa poitrine et créa un autre objet dont elle ne parla pas aux autres filles. Si elles en venaient au pire scénario et que Toru ne réussissait pas… il faudrait que quelqu'un prenne les devants, pour le bien de toutes. 

*

Les Izumi s'immobilisèrent alors que le sol tremblait.

Les ustensiles de cuisine suspendus frappèrent contre le mur carrelé dans un bruit de tintamarre. Une pile d'assiettes posées dans un équilibre précaire s'écrasa au sol dans une gerbe de débris.

Tour à tour les ampoules au plafond explosèrent.

Keichiro et Kana se levèrent d'un bond, les sens en alerte. Kenta observa leur visages anxieux curieusement, balançant ses jambes d'avant en arrière avec insouciance. Le lance-fusée faisait un petit bruit de couinement quand il frottait contre son pantalon.

- Chérie, tu as entendu ça ?

Keichiro parlait à voix basse comme s'il avait peur que quelqu'un l'entende.

- Un bruit d'explosion, répondit-elle. Comme une bombe.

Ils échangèrent un regard inquiet.

- Tu crois que les enfants… ?

A nouveau une autre explosion secoua le bâtiment. 

D'un même geste Keichiro et Kana soulevèrent Kenta de sa chaise et s'éloignèrent des étagères encombrées. La vaisselle tombait en pluie autour d'eux, les casseroles se fracassant sur les monceaux de verre brisé. 

- Il faut qu'on y aille, souffla Keichiro, ses yeux faisant des va-et-vient de droite à gauche.

- Mais où ?

Kenta en profita pour s'immiscer :

- Je sais, je sais ! Faut aller à l'école !

Le couple baissa leurs yeux sombres vers leur fils. L'expression joyeuse de l'enfant se fana quelque peu lorsqu'il vit la mine sombre de ses parents.

Kana se tourna la première vers son mari.

- L'école pourrait être une bonne idée, Keichi. C'est le seul bâtiment en béton et je suis sûre d'avoir vu des enfants s'y rendre tout à l'heure.

Keichiro hésita. Les vies de sa femme et de son fils étaient en jeu : il ne pouvait pas se permettre de faire la moindre erreur, sinon la tragédie de ce jour là se répéterait.

- Et si nous traversions la forêt ? Le principal nous avait dit qu'il y avait un repaire de héros de l'autre côté de la côte…

- A trente minutes en voiture, siffla sa femme. Combien de temps crois-tu que nous mettrons à pied ? Et si nous croisons un intrus en route…

Kana serra l'épaule de son mari, essayant de paraître aussi confiante qu'elle le pouvait.

- Keichiro, nous n'avons pas le choix. Il faut qu'on protège Kenta à tout prix.

Ils échangèrent un nouveau regard lourd de sens, le visage fermé.

Kenta avait perdu tout sourire et observait ses parents sourcils froncés, ne sachant plus très bien comment réagir. Sho-sho lui avait dit que ce serait un jeu, et qu'ils devaient juste aller à l'école pour gagner. Est-ce que ses parents ne le savaient pas ?

Kenta ouvrit la bouche pour leur expliquer.

- Mam-

- Qu'avons-nous là ?

La tête de Keichiro se tourna si vite vers la voix que sa nuque craqua de façon audible. Il attrapa son fils et le jeta dans les bras de sa femme avant de les pousser derrière lui, se saisissant du couteau le plus proche à sa disposition.

- Pas besoin de se mettre dans tous ces états, messieurs dames. Il me faut juste quelques informations puis je disparaîtrai aussitôt.

 La main de Keichiro tremblait mais son regard était déterminé.

- Qui êtes vous ? Montrez-vous tout de suite !

Une silhouette sombre se redressa de sous la fenêtre ouverte. 

Le clair de lune était blafard, éclairant difficilement le vilain. Sa peau écaillée projetait des reflets mouvants sur les murs à mesure qu'il avançait.

Keichiro secoua son couteau d'une façon qu'il voulait menaçante. 

Derrière ses parents Kenta avait les yeux grands ouverts, effrayé par la chose dont il ne pouvait pas voir le visage.

- N'approchez pas !

Le vilain s'arrêta juste devant l'îlot central. Il leva lentement les mains.

- Comme je l'ai déjà dit je n'ai besoin que d'une petite information pour mon boss. Ensuite je m'en irai.

Keichiro serra les dents.

- Si on vous dit ce que vous voulez savoir, vous promettez de nous laisser partir ?

Kana inspira brutalement. 

Ils savaient tous les deux que la parole d'un vilain ne valait rien, mais que pouvaient-ils faire d'autre ? Ils étaient acculés au fond de la cuisine, le seul endroit où il n'y avait ni porte ni fenêtre.

- … je promets de faire vite et sans trop de douleur

Keichiro sentit une goutte de sueur rouler le long de sa tempe.

Il avait besoin de réfléchir à une solution et pour ça, il fallait qu'il le fasse parler.

- Qui est votre boss ?

L'homme à la peau écaillée haussa les épaules, rendant visible le fourreau accroché à son dos.

- Difficile à dire, je l'ai vu que deux fois et la seconde fois c'était aujourd'hui

- Pourquoi est-ce que vous êtes là ?

Keichiro entendit le sourire dans la voix du vilain :

- Pour le grand classique, massacrer des innocents et kidnapper quelques gamins au passage

Il se redressa en entendant ces derniers mots.

- Kidnapper des gamins ? C'est pour ça que vous êtes là ? Vous voulez kidnapper les élèves de Yuei ?

Le vilain s'énerva :

- Je voulais bien répondre à tes questions pour éviter que ton gosse ne se mette à hurler mais je ne suis pas à ta disposition, l'humain. Maintenant tu vas gentiment la fermer et me dire où je peux trouv-

Le vilain tourna la tête sur le côté, les yeux écarquillés. 

Ses doigts eurent à peine le temps de frôler le pommeau de son épée qu'il se prit un coup de pied en pleine tempe. Il s'écrasa à terre dans un bruit sourd.

- Pfiou, une seconde de plus et il aurait remarqué ma présence

Une silhouette se redressa près du corps inconscient : le clair de lune éclaira son visage de profil.

Kana soupira de soulagement en le reconnaissant, relâchant la poigne de force qu'elle avait exercée inconsciemment sur son fils.

- Vous allez bien ?

- Yo-Yoarashi-san, comment est-ce que vous saviez… ?

Inaza se gratta la nuque, brusquement gêné.

- En fait j'avais un petit creux et comme je sais que vous autorisez parfois Todoroki à venir manger hors des heures d'ouverture du réfectoire, je pensai que ça ne vous dérangerai pas si je passai grignoter un peu (Il secoua ses mains en voyant leurs expressions) Mais c'était juste un bol de céréales, je comptai nettoyer derrière moi !

Kana posa son fils à terre et traversa à grandes enjambées la distance la séparant de l'adolescent. Elle serra ses mains dans les siennes.

- Merci, merci infiniment

Inaza rougit jusqu'aux cheveux, pas vraiment habitué à être l'objet de tant de gratitude.

Keichiro farfouilla dans un tiroir et en tira deux bandes de ruban adhésif marron.

Il en lança un à sa femme puis s'approcha du vilain.

- Retirons-lui son arme et attachons-le

- Et ensuite ?

Inaza leva la main.

- Je suggère que nous nous rendions à l'école, si ce n'est pas elle qui a explosé. J'ai vu Aizawa-sensei y aller tout à l'heure : il pourra nous dire quoi faire.

Kenta resta en retrait, observant en silence ses parents désarmer le vilain avant de le ligoter comme un rôti, pieds et poings liés. Par précaution ils lui enlevèrent même ses chaussures au cas où il réussirait à s'enfuir.

Le lance-fusée pesait lourd dans sa main : il le cacha sous son t-shirt sans un mot.