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[FR]Shoto Todoroki - Terroriste des Temps Modernes

« Un meurtrier de masse, l’appelait-on. Le terroriste des temps modernes » Je croyais que j’avais de la chance. Que j’étais différent. Que je pourrais vivre ma vie comme je l’entends. Mais les dés étaient joués depuis longtemps. « C’est amusant, tu ne trouves pas ? Je suis devenu tout ce qu’ils ont dit que je serai » -------- PATREON : patreon.com/Nar_cisseFR English version available on my account

Nar_cisse · อะนิเมะ&มังงะ
เรตติ้งไม่พอ
125 Chs

Chapitre 8 - Incendie

- Entraîne-moi

J'avais fais une erreur.

J'avais cru à tort que ce monde était le même que j'avais entre-aperçu dans l'anime.

Mais ici les vilains ne monologuaient pas pendant des heures en laissant le temps aux héros de vous sauver, ils ne se battaient pas pour une noble et obscure cause à laquelle vous pouviez trouver un semblant de vérité.

Non, les vilains de ce monde – des êtres tangibles, des humains comme moi faits de chaire, de sang et de conscience - étaient nés avec du pouvoir et ils avaient décidé qu'ils l'utiliseraient pour faire tout ce qui leur chantait, et au diable les conséquences.

Les vivaient de monde, parce qu'ils le pouvaient, avaient décidé de vivre la vie en mode facile.

Moi aussi je voulais vivre la vie en mode facile.

- Papa il a même pas encore trois ans, tu vas pas-

Enji leva sa main pour faire taire Touya.

Ses yeux bleus n'avaient pas quittés les miens.

- Ce sera dur, Shoto. Je ne te ménagerai pas.

Je savais que j'étais quelqu'un de paresseux.

Dans ma vie de l'Avant et dans celle-ci, j'étais un enfant privilégié né avec une cuillère en argent dans la bouche.

Mais à la différence de l'Avant il se pourrait bien que cette planète ne regorge pas d'assez de billets verts pour me protéger si quelqu'un de puissant voulait ma mort.

J'avais de l'argent, mais je n'avais aucun pouvoir.

Et sans pouvoir, dans ce monde, on est rien.

C'est ce que les ambulanciers avaient dit de la petite fille aux yeux éteints, sur le pont.

Un sort pire que la mort.

- Je ne veux pas que tu me ménages

Souffrir pour devenir puissant ou souffrir des mains de plus puissant, quel dilemme.

- Pourquoi ?

J'hésitai, mes yeux se posant sur Touya avant de revenir à Enji.

Il ne comprendrait pas si je lui disais que je ne lui faisais pas confiance. Il dirait que je mens si je lui expliquais qu'il m'avait volontairement abandonné sur le pont.

Mais je savais aussi qu'il ne m'entraînerait pas si je ne lui disais pas explicitement pourquoi je le voulais.

- Parce que il y a des choses pires que la mort

Une panoplie d'émotions aussi brèves qu'un flash traversèrent le visage d'Enji. Pendant un court instant, ses épaules retombèrent et son visage s'allongea de trois mètres.

Il avait l'air... de souffrir.

Je clignai des yeux.

Ses yeux étaient à nouveau aussi durs que de la glace, son visage aussi imperméable que celui d'une statue. Il était à nouveau l'homme puissant et fort dont la simple présence avait terrifié les vilains ce jour là.

Enji hocha la tête.

- Si tu te plains, tu t'en vas. Si tu rechignes à faire un exercice, tu t'en vas. Si tu pleures, tu t'en vas

Je n'en attendais pas moins de mon père.

*

L'entraînement était brutal.

Les premiers jours, sortir de mon lit était si difficile qu'il m'avait fallu ramper jusqu'à la salle de bains.

Mes muscles étaient toujours chauds et courbaturés et j'avais besoin de faire une sieste après chaque session du matin, mais je me sentais bien.

Je me sentais bien parce que je savais qu'à chaque nouveau bleu, à chaque nouveau coup que je recevais, à chaque nouveau jour qui passait, je faisais un pas de plus vers mon objectif.

Enji était un instructeur hors pair.

Ses consignes étaient claires et précises et il ne perdait jamais son énergie à parler inutilement. Il ordonnait, et Touya et moi exécutions.

Au début, la seule chose que je faisais était me conditionner physiquement.

Enji nous donnait aussi des exercices à faire quand il n'était pas là. Il nous avait fourni des polycopiés avec la façon adéquate de s'échauffer ainsi que la nature et l'intensité des exercices à faire. Au stade où j'en étais ma vie se résumait à courir, courir, courir : cours autour de la maison, cours jusqu'à la colline dans les bois, cours à nouveau autour de la maison. Si tu es fatigué alors cours sur le tapis de course jusqu'à ce que tu ne sentes plus tes jambes.

Touya, lui, devait diviser son temps de façon égale entre entraîner son Alter et s'entraîner au corps à corps, et en plus de ça il avait école.

Je passais mes matinées à me conditionner physiquement et à mémoriser les katas basiques qu'Enji m'avait montrés. Il disait que je grandirai sûrement autant que lui et que savoir bien me servir de mes jambes me donnerait un avantage conséquent sur mes adversaires.

Il me fallut un moment pour réaliser que lorsqu'il me parlait – à la différence de Touya - il ne disait jamais que je devais apprendre telle ou telle chose pour me défendre face à des vilains mais qu'il fallait plutôt que je me défende face aux 'autres'.

Le midi et jusqu'en début d'après-midi je mangeais et je dormais – je dormais beaucoup.

Manger consistait en moi dévorant les repas copieux que la gouvernante me préparait sous les instructions diététiques fort détaillées d'Enji.

Je commençai à me demander où est-ce qu'il avait acquis de telles connaissances, qu'il s'agisse d'arts martiaux, de nutrition où de la multitude d'autres informations étranges et très utiles qu'il possédait : je voyais les héros comme un paquet de gens un peu inutiles avec des connaissances plus ou moins douteuses dans une grande variété de sujets mais Enji n'était pas comme ça.

Enji savait ce qu'il fallait faire, comment il fallait le faire, pourquoi il fallait le faire.

Parfois j'avais l'impression d'être un soldat qui s'entraînait pour partir à la guerre.

Rei n'aimait pas ça.

Elle disait que j'étais trop jeune, trop petit, trop faible pour commencer à m'entraîner. Enji n'avait de cesse de lui répéter que j'étais venu à lui, que c'était mon choix, mais elle ne voulait pas l'écouter. Elle essaya de me faire arrêter par tous les prétextes.

- Si tu ne me laisses pas m'entraîner avec lui, en toute sécurité, ai-je un jour dit, je trouverai quand même un moyen de m'entraîner seul. Par contre je ne te promets pas de pouvoir revenir en un seul morceau à chaque fois.

Après ça Rei laissa Enji tranquille.

L'après-midi je prétextais vouloir partir en 'excursion' dans l'immense parc que constituait notre jardin. Il y avait des hectares de forêt rien que pour nous juste parce qu'Enji aimait que sa vie privée reste bien privée.

C'était là, loin de tout et de tout le monde, que je m'entraînais à sentir mon chakra.

*

La plupart du temps quand j'essayai de ressentir mon chakra je finissais par m'endormir.

La ligne entre zénitude absolue et sommeil profond était très fine pour un être de mon âge qui nécessitait treize heures de sommeil par jour.

Les premières semaines furent une épreuve de patience.

Je m'asseyais dans les bois en début d'après-midi, essayant de gagner une meilleure compréhension de l'énergie que je sentais dans mon ventre. Il me suffisait de perdre le contrôle une seconde pour me réveiller désorienté alors que le soleil se couchait.

Quand je pensais à abandonner – et j'y pensais beaucoup les premières semaines – il me suffisait juste de me rappeler de la fillette allongée sur le pont. Elle avait l'air morte de l'intérieur. Il n'y avait rien de pire qu'être mort de l'intérieur. A sa place, j'aurais préféré être vraiment mort.

Le chakra était une énergie volatile, chaude et insaisissable, comme un solide qui se transformerait en gaz à la seconde où vous essayeriez de vous en emparer. Il coulait entre mes doigts comme de l'eau incapable de rendre ma main humide.

J'ai commencé par là, essayer de faire en sorte que le chakra rende ma main intérieure humide. Je n'avais aucune idée de ce que du chakra pouvait faire à un corps

Six mois et trois jours après ma première tentative, je réussis enfin à l'attraper.

J'étais dans le salon, assis sur le canapé. J'attendais qu'Enji rentre pour la sieste habituelle, emmitouflé sous une demi-tonne de couvertures.

La BD posée sur l'accoudoir glissa. J'essayai de la rattraper

Je crois que cette fois là, au lieu d'essayer d'attraper mon chakra, je l'ai poussé. Je me rappelle l'avoir distinctivement senti frapper contre quelque chose, comme s'il se heurtait à une autre piscine.

En une fraction de seconde la BD avait été réduite en cendres.

Je n'avais même pas eu le temps de cligner des yeux que la moitié du salon avait fini gelé.

Je me rappellerai toujours la tête d'Enji lorsqu'il m'avait trouvé assis seul dans une pièce où la première moitié était partie en fumée et la seconde était plus solide qu'un iceberg.

Enji était tellement excité qu'il me souleva dans les airs, son visage s'enflammant comme Ghost rider.

- SHOTOOOOOOO

Je ne pouvais pas m'arrêter de rire.

- PAPAAAAAAAA

Je crois que Rei faillit avoir une crise cardiaque lorsqu'elle vit Enji me balancer dans les airs dans une pièce remplie de fumée noire.

Lorsque Fuyumi et Natsuo rentrèrent de l'école, ils étaient très excités à peu propos de l'apparition de mes Alters. Ils piaillèrent comme des oisillons et exigèrent des tas et des tas de démonstrations.

J'étais bien content de les obliger puisque ça me donnait une excuse pour les utiliser. Cette fois-ci je tapais directement dans la seconde piscine plutôt que celle du chakra : un mini-blizzard apparu dans ma main droite alors qu'une flammèche crachotante apparu dans la gauche.

J'eus beau me concentrer autant que je le pouvais, je n'arrivai pas à faire plus que ça. Mon hypothèse était que j'avais utilisé mon chakra pour brutaliser mes Alters et les forcer à s'activer. Le chakra avait agi comme un carburant et les avais boostés sous ma demande.

Pour la première fois depuis un moment, je me sentis heureux.

J'avais enfin ce truc qui pourrait faire la différence entre vivre ou mourir : le chakra.

Grâce à lui et au temps que j'avais devant moi, tant que je faisais de mon mieux, alors tout irait bien.

Touya rentra tard de son entraînement de foot.

Il avait l'air surpris en entendant que j'avais activé mes Alters, mais il sourit et me félicita.

Je ne me rappelle pas de l'expression qu'il avait mais je me rappelle aussi clair que le jour que sa main gauche tremblait.

*

Plus tard, ce jour là, Touya vint me voir.

- Hé, Sho-sho

J'étais assis sur les escaliers en bois de la véranda, réfléchissant à la suite de mon entraînement. Enji ne pouvait m'entraîner que trois fois par semaine et uniquement le matin. Le reste du temps j'étais aussi libre que l'air et comme je n'étais pas prêt d'entrer à l'école, j'avais énormément de temps à tuer.

Il me faudrait un entraînement clair, rigoureux et précis pour les deux prochaines années.

Touya s'assit à côté de moi, laissant assez de distance entre nous pour que je ne me sente pas oppressé. J'en fus reconnaissant.

- Ecoute, pour la dernière fois sur le pont…

Il se tut, lèvres serrées en une fine ligne blanche. Sa main gauche tremblait encore.

Je me demandais si ce n'était pas un effet secondaire de son Alter.

- Je sais. Je ne t'en veux pas.

Tout le monde sain d'esprit, dans ce genre de situation, privilégierait sa vie. Encore plus un enfant. Ça coulait de source.

- Sans rancune ?

Je ne lui confierai pas ma vie, mais je ne lui en voulais pas.

Ou du moins, maintenant que la terreur était passée, je ne lui en voulais plus.

- Sans rancune

C'était la première fois que Touya me sourit d'un air sincère.

Il y avait toujours cet éclat étrange dans ses yeux mais je choisis de l'ignorer. Je crois qu'en fait c'était juste un enfant un peu bizarre, et qu'il n'y avait pas de quoi s'inquiéter pour lui.

Je levai les yeux vers le ciel, regardant les étoiles.

Avec assez de temps moi aussi je pourrais vivre la vie en mode facile.

*