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[FR]Shoto Todoroki - Terroriste des Temps Modernes

« Un meurtrier de masse, l’appelait-on. Le terroriste des temps modernes » Je croyais que j’avais de la chance. Que j’étais différent. Que je pourrais vivre ma vie comme je l’entends. Mais les dés étaient joués depuis longtemps. « C’est amusant, tu ne trouves pas ? Je suis devenu tout ce qu’ils ont dit que je serai » -------- PATREON : patreon.com/Nar_cisseFR English version available on my account

Nar_cisse · อะนิเมะ&มังงะ
เรตติ้งไม่พอ
125 Chs

Chapitre 74 - Appâts

- Tu ne te demandes pas pourquoi le principal nous a mit ensemble ? Pourquoi notre exercice est différent de celui des autres ?

Bakugo me jeta un coup d'oeil en coin, le glaçon qu'il suçait (comme une tétine) dans la bouche et de la sueur roulant à foison sur ses tempes. L'après-midi s'était transformé en fournaise et, visiblement, il ne le vivait pas très bien.

Il s'essuya le front de l'avant bras avant de retirer son glaçon d'une main :

- Aizawa a dit que c'est parce que t'es problématique et que je suis trop génial pour être avec n'importe lequel de ces minables

Il s'arrêta pour me répondre, essoufflé, et je fis de même, faisant mine d'en avoir besoin aussi : on avait laissé les autres élèves sur la ligne de départ il y a plus d'une demi-heure, ayant décidé d'emblée que nous devions être les premiers à atteindre l'oasis. Leurs expressions ahuries quand nous avions prit par le ciel directement, moi avec mon Hell Flame et Bakugo avec ses explosions...

Quand – au bout de dizaine de minutes - Bakugo avait commencé à montrer des signes de fatigue, j'avais fais mine d'avoir besoin d'une pause aussi ; il fallait bien que j'agisse comme le plus mature, autrement il aurait continué jusqu'à l'épuisement et j'aurai dû traîner un corps jusqu'à la ligne d'arrivée.

Et j'ai vraiment autre chose à faire que traîner un poids mort aujourd'hui.

Ce qui nous amenait à la situation actuelle, c'est à dire moi qui prévoyais à nouveau de baiser le plot – ou du moins qui l'envisageait.

Je secouai la tête.

- Non, ça c'est ce qu'il a dit au début ; quand tu lui as posé la question 'Pourquoi il ferait ça ?', il a très exactement répondu 'Il y a une souris, et nous avons besoin de chasseurs'.

- Aizawa-sensei est bizarre comme ça, dit-il en haussant les épaules. J'veux dire, si j'le croisais dans la rue, j'le toucherai même pas avec un bâton

J'ouvrai et fermai la bouche, hésitant quand à la démarche à suivre.

Le scénario du camp de vacances est que Bakugo va se faire capturer avant qu'on retourne à Yuei ; si on part du principe que je lui révèle mes soupçons mais qu'il est quand même kidnappé, est-ce qu'il ne sera pas plus suspicieux à l'égard des autres élèves ? 

Il pourrait trouver un indice, une fois avec les vilains ou avant sa capture qui permettraient de découvrir le traître ; je ne peux pas laisser passer cette opportunité.

Sans compter qu'All Might n'avait toujours pas de successeur et que je le voyais lorgner de beaucoup trop près les élèves de la 1-A ; il ne manquerait plus qu'il donne son Alter à l'espion travaillant pour One for All et tout était fini.

Certes, je me retrouverai avec le scénario de fin de jeu dès ma première année à Yuei ; ça n'était pas trop mal, moi qui avait pour objectif de faire péter le canon, mais c'était trop risqué.

Pour peu que AFO soit plus que ce qu'All Might avait dit, je pouvais me retrouver avec une fin du monde sur les bras.

Je décidai donc de changer d'approche :

- Qu'est-ce que tu en as pensé, de l'attaque à l'USJ ?

- Hein ? (Il prit quelques instants pour réfléchir) A part le piaf et le type avec les mains, les vilains basiques sont vraiment nazes

- Et ?

- Comment ça, et ? Y'a rien d'autre à dire, c'est juste une bande de nuls.

… si je ne faisais pas confiance à l'intellect de génie de Nezu pour être sûr que Bakugo n'est pas le traître, jamais je ne révélerait à cet idiot l'un des plot twist les plus importants de My Hero Academia.

Parce que je ne voyais aucune raison pour laquelle le principal m'aurait mit en binôme avec Bakugo, et ce après qu'Aizawa nous ait révélé les règles du 'jeu'. Rien que la façon dont il l'avait formulé et les regards appuyés qu'il m'avait lancés…

Look underneath the underneath.

Et si je me fourvoyais ?

Ces types étaient des héros : utiliser des élèves comme appât avec comme unique porte de sortie un pistolet lance-fusée…

Mais il n'y aurait aucune autre raison de nous filer un pistolet lance-fusée. 

Ils auraient pu planter des caméras dans l'oasis, et un paquet de micros avec : s'ils ne l'avaient pas fait, c'est qu'ils devaient soupçonner que le traître de notre classe avait un moyen de brouiller les communications – exactement ce qui s'était passé à l'USJ, maintenant que j'y pensais…

C'était la seule raison qui expliquerait pourquoi ils enverraient deux ados au casse-pipe.

Mais la façon dont Aizawa m'a regardé avec insistance…

Est-ce que Nezu pense que je suis au courant, pour le traître ? Est-ce qu'il n'essaierait pas de me tester ? Pour voir si je préviendrai Bakugo, mon 'coéquipier' ?

Merde, est-ce que c'est un test de loyauté ?

J'y avais pensé souvent, depuis que j'avais rencontré Gunhee et Jin-woo ; s'ils avaient réussi à avoir ne serait-ce qu'une copie de la vidéo du hangar – alors même que mon père m'avait certifié s'être débarrassé de toutes les preuves incriminantes de ce jour-là – qu'est-ce qui me disait que d'autres, comme par exemple Nezu, ne les avaient pas en leur possession ?

J'étais peut-être foutu en l'air depuis un bon paquet d'années déjà et je ne le savais même pas.

J'aurai dû m'occuper des vidéos moi-même, j'aurai dû brûler ce foutu hangar jusqu'à ce qu'il n'en reste rien, j'aurai dû-

- File-moi un nouveau glaçon, double face

Il tendit sa paume vers moi et haussa les sourcils, bougeant ses doigts pour accentuer ses propos.

- Donne moi ta bouteille

Il plissa les yeux mais me la donna sans broncher, l'enlevant de son sac de pique-nique vide qu'il avait fermé de sorte à ce que ce soit un sac à dos de fortune, les anses blanches enroulées autour de ses épaules.

- Je comprends même pas pourquoi tu l'enterres pas dans le sable

Je mis deux doigts à travers le goulot de la bouteille, activant mon Alter : de la glace remplit la bouteille à ras bord. Ensuite ma main chauffa, de la buée se collant aux parois en plastique et de la fumée s'élevant en tourbillons blancs de la bouteille.

Bakugo renifla d'un air méprisant.

- On est des héros, pas des merdeux trop fatigués pour jeter leurs déchets dans une poubelle.

Je me nettoyai l'oreille du petit doigt, mes yeux n'ayant pas quittés une seule seconde la bouteille se remplissant d'eau.

- J'aurai jamais cru le grand Bakugo Katsuki fervent défenseur de l'environnement, lançai-je sur un ton sarcastique

Encore un truc de pauvres, ça : qu'on ait moins d'eau ou moins de bonne nourriture, ma famille avait largement assez d'argent pour que ce genre de choses triviales ne me concerne jamais.

- Pas besoin d'être un accro à l'écologie pour pas être une merde hum-

Il rattrapa de justesse la bouteille fumante qui manqua de lui exploser le nez.

- C'était pour quoi, ça ?

Ses yeux se plissèrent ; il n'avait visiblement pas apprécié.

- Dépêche-toi de boire, on a pas toute la journée.

Il jeta un coup circonspect à la bouteille, la porta à ses lèvres avant d'avaler de grandes goulées.

Il avait eu soif, mais visiblement pas assez pour que son égo le pousse à me demander de l'eau.

Il se serait contenté de sucer des glaçons pour le reste de la journée, même si ça voulait dire geler sa gorge et tomber malade.

Ou risquer une hypothermie.

Est-ce qu'on peut avoir une hypothermie si on bouffe des glaçons alors que notre chaire cuit sous 40 degrés ?

Il grogna de satisfaction avant d'essuyer l'eau qui coulait sur son menton d'un revers de la main.

J'attrapai la bouteille qu'il me lança sans regarder.

- Frimeur

Je lui souris le plus hypocritement possible.

- T'as dis un truc ?

Il roula des yeux ; je portai la bouteille au bord de mes lèvres (après l'avoir essuyée au préalable) alors qu'il m'interpella :

- Attends, tu comptes boires comment là ?

J'arcquai un sourcil :

- C'est juste un masque, l'eau passera au travers.Bakugo fit une mine dégoûtée.

- Donc t'essuies la bouteille après que j'ai bu mais boire le mix de transpi et de poussière collé sur ton masque ça te dérange pas… ? (Il avait l'air éberlué ; croisant les bras sur son torse, il se mit dos à moi) Bois.

J'eus un sourire bref en voyant qu'il campait bien sur ses pieds, n'ayant pas l'air d'avoir prévu de se retourner pour m'épier en cachette.

- Bouge toi, on a pas toute la journée, grogna-t-il

Je baissai mon masque et but promptement le reste de la bouteille.

- C'est bon ?

En guise de réponse, je lui lançai la bouteille ; il la rangea tout aussi vite.

- Dis moi, ton masque…

Il enfila à nouveau ses bretelles de fortune et on repartit en marchant.

- Est-ce que c'est parce que t'es moche, en-dessous ?

Je trébuchai. Sur de l'air.

- J'veux dire, pourquoi tu porterais un masque, sinon ?

- Il pourrait y avoir un million de raisons différentes pour lesquelles je porte un masque, et toi tu te demandes si c'est parce que je suis moche ?

- Être moche pourrait fait partie de ce million de raisons, argumenta-t-il. Tu dois quand même être sacrément dégueux pour refuser que tout le monde voit en-dessous.

- Mon père peut voir ce qu'il y a en-dessous

- Le contraire m'aurait étonné, siffla-t-il en roulant des yeux

Un silence confortable s'installa alors que j'estimais la distance nous séparant de l'oasis.

Si je considère que Bakugo est assez reposé et qu'on peut reprendre par les cieux on peut y être d'ici-

- Donc… tu l'es ?

Il essayait de se donner l'air non-chalant, comme s'il se moquait de ma réponse.

Je décidai d'être indulgent, parce qu il était pas trop chiant.

- Plutôt l'opposé

- Ha, je te crois carrément pas

Je souris.

Il m'avait posé exactement la même question, au Championnat.

Un peu plus et je commencerai à croire qu'il veut mes fesses.

- Et tu veux que je fasse quoi ? Que je te montre mon visage ?

Il haussa les épaules.

Mon sourire s'agrandit.

- Tu me prends vraiment pour un des imbéciles de notre classe, hein ?

Il sourit lui-même.

- J'aurai essayé

Des flammes jaillirent de mes mains, me propulsant dans les airs.

Une demi-seconde plus tard et Bakugo était derrière moi, des explosions sortant de ses mains.

Je ne voyais les autres élèves que comme de petits points noirs – comme des poux sur un crâne chauve – bougeant entre les dunes, au loin.

- Ne perdons pas de temps, criai-je.

Il hocha la tête et on se relança à toute vitesse vers notre lieu de rendez-vous.

Une fois là-bas, il me faudrait décider si oui ou non je révélai le tout à Bakugo.

Mais si je le fais… est-ce qu'il me croira ?