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[FR]Shoto Todoroki - Terroriste des Temps Modernes

« Un meurtrier de masse, l’appelait-on. Le terroriste des temps modernes » Je croyais que j’avais de la chance. Que j’étais différent. Que je pourrais vivre ma vie comme je l’entends. Mais les dés étaient joués depuis longtemps. « C’est amusant, tu ne trouves pas ? Je suis devenu tout ce qu’ils ont dit que je serai » -------- PATREON : patreon.com/Nar_cisseFR English version available on my account

Nar_cisse · อะนิเมะ&มังงะ
เรตติ้งไม่พอ
125 Chs

Chapitre 72

Je poussai la porte d'entrée du pied, ma paire de chaussures dans une main et un sac en papier kraft dans l'autre.

- Yo Papa, désolé du retard mais Natsu et Léo m'ont accaparé plus longtemps que prévu, vu que ça faisait un moment qu'on s'était pas vus (Je m'arrêtai un instant, repoussant d'une main les cheveux me dégoulinants sur le front : impossible de savoir si c'était dû à la transpiration ou la pluie. Il me faudrait une douche, et une bonne) et puis après je suis passé te chercher des Takoyaki, tu sais, ceux de la boutique du centre-ville ? Le vendeur m'a mis plein de sauce, en plus.

Je claquai la porte derrière moi, jetai mes chaussures dans l'entrée avant d'accrocher ma veste sur un porte-manteau.

Je traversai le couloir, portant le sac à mon nez pour en humer l'odeur : ça sentait encore bon, même s'il avait fallu que je le réchauffe durant tout le trajet pour éviter qu'ils ne perdent leur saveur.

- Papa ?

Il n'y avait personne ni dans le salon, ni dans la cuisine.

Je m'arrêtai le temps de sentir la maison à l'aide de mon chakra : l'énergie de mon père, chaleureuse et bourdonnante, était au premier étage, dans son bureau.

Je grimpai les marches unes à une, sifflotant à voix basse.

Je frappai à la porte en bois massif, attendant qu'il me dise d'entrer.

- J'ai des Takoyaki pour toi (le silence me répondit) et l'équipage a préparé le bateau pour qu'on aille pêcher (faux, mais j'espérai qu'il serait moins ronchon s'il pensait que c'était le cas. J'enverrai une équipe de clones tout préparer pour nous, s'il en avait vraiment envie).

Il n'y avait même pas le bruit de son stylo qui grattait le papier, de l'autre côté.

J'ai vraiment abusé sur les deux heures de retard, hein ? 

J'ouvris la porte à la volée :

- Je suis dés-

Je fermai ma bouche aussitôt : avachi dans son fauteuil, une paire de lunettes menaçant de dégringoler de son nez, se trouvait mon père endormi.

J'eus un bref sourire alors que son ronflement – on aurait dit un chat qui ronronnait – me parvint aux oreilles.

Je posai mon paquet sur la table basse, me saisissant de la télécommande pour allumer la cheminée éléctrique adjacente à la porte.

J'allais ensuite à son bureau sans un bruit, me saisissant de la couverture en patchwork qui traînait sur son canapé : je le couvrais délicatement, veillant à ne pas le réveiller par mégarde.

C'est en retirant ses lunettes pour les poser sur son bureau que je m'arrêtai un instant, le contemplant sans pouvoir m'en empêcher : je ne sais pas si c'était le fait de le voir moins régulièrement depuis que j'avais commencé le lycée, mais je n'avais jamais remarqué à quel point il était vieux. Des pattes d'oies se dessinaient au coin de ses yeux, des rides au coin de ses lèvres, des plis barraient son front :une quantité surprenante de cheveux blancs pointaient même leur nez ça et là au milieu de sa tignasse rouge.

Il ne s'est jamais endormi en plein travail, avant.

J'enlevai le stylo-plume du creux de sa paume, rangeai les piles de feuille sur son bureau pour éviter qu'une ne s'écroule s'il faisait un geste brusque. J'attrapai la tasse de thé vide et sa coupole sur son bureau, rajoutai un coussin derrière sa nuque pour éviter qu'il se fasse mal au dos, tordu comme il dormait.

Manquerait plus qu'il se casse un truc.

J'étouffai un rire moqueur en imaginant la vieille Teka le regarder avec désapprobation, et lui dire 'Regarde toi, Enji, plus fragile et vieux que ta propre mère. Tu aurais dû accepter les injections de composé V'.

Je descendis à la cuisine et regrettai qu'il n'y ait plus aucun de nos employés, tard comme il était.

Il me fallut rester immobile quelques minutes devant mon portable pour trouver une recette de thé adéquate.

Juste des feuilles dans une casserole avec de l'eau ?

Je haussai les épaules : ça me paraissait bizarre, mais si internet disait qu'il fallait faire comme ça…

Je cherchai les ingrédients dans les placards et dû en ouvrir trois avant de trouver une marmite ; je ne savais pas vraiment si je devais être honteux que je ne sache pas où se rangent les ustensiles dans ma propre cuisine.

Bah, j'ai mieux à faire que de m'occuper de ce genre de tâches domestiques. Et puis c'est pour ça qu'on a des employés.

Cependant, une fois devant les plaques de cuisson, je me retrouvai bêtement à cligner des yeux.

C'est censé s'allumer comment ce machin ?

Il y avait six boutons, et les plaques ne ressemblaient à rien de ce que j'avais vu dans ma vie précédente. Je fis une rapide photo puis une recherche visuelle sur google pour essayer de trouver un tutoriel : seuls d'autres plaques de cuisson à vendre et des pubs pour des produits de cuisine s'affichèrent.

Je fronçais les sourcils, l'impatience me gagnant.

Mon clone apparut à ma gauche, et je lui confia la marmite remplie d'eau et dans laquelle flottaient les feuilles séchées.

- Fais mois chauffer ça, et assure toi de mélanger un peu de temps en temps (J'avais vu un de nos cuisiniers touiller une marmite avec une cuillère en bois, une fois : ça devait être pareil)

Des flammes bleues jaillirent des mains du clone, léchant les côtés et le rebord de la marmite, là où se trouvaient ses mains.

- Pas comme ça (Je le forçai à mettre ses mains à plat et lui posai la marmite dessus) et fait juste des flammes normales, pas besoin de faire fondre la casserole par erreur.

Et maintenant je peux aller prendre ma douche.

*

Je sirotai une tasse de thé, assis devant la cheminée, un livre sur le genou lorsque mon père émergea de sa sieste.

Il cligna des yeux deux ou trois fois pour se tirer de la brume, regardant autour de lui pour se rappeler où il était, la couverture tombant sur ses cuisses alors qu'il se redressait.

- Tu sais que tu ronfles comme une tronçonneuse à plein régime ?

Ses yeux bleus brillants se posèrent sur moi, comme s'il se rendait à peine compte de ma présence dans son fauteuil préféré.

Il jeta un coup d'oeil à l'horloge murale, juste au-dessus de la cheminée.

- Tu es en retard

Je souris.

- C'est vrai, mais je suis là maintenant, non ?

Il me jeta un regard qui en disait long puis il repoussa la couverture d'une main, se levant pour venir s'asseoir à ma droite, dans le canapé faisant face à la cheminée.

C'était presque comique, la façon dont le dossier était visiblement trop petit pour lui et le fait que la moitié de son dos dépassait.

- Tu veux qu'on échange ?

Il refusa ma proposition d'un geste de la main.

- Non, reste assis.

Il remarqua ensuite le sac en papier que j'avais calé entre mon bras et ma cuisse pour le tenir chaud avec mon Alter.

Je le lui donnai : il reconnut le logo aussitôt, le déballa et commença à en manger quelques unes avant de me le tendre.

- Tu m'as aussi fais du thé ?

Il avait l'air surpris en découvrant les deux tasses et la théière posés sur la table en verre.

J'évitai son regard, préférant enfourner une des petites boules de viande dans ma bouche tout en haussant les épaules.

J'ai une de ces dalles bordel.

- C'est juste de l'eau et des feuilles, pas de quoi s'extasier.

Ses lèvres s'étirèrent dans ce petit sourire sincère et honnête que je lui connaissais bien.

- Merci

A nouveau, je lui répondis par un haussement d'épaules.

Et comme je ne voulais pas enterrer la conversation sur… ça, j'enchaînai :

- Comment ça va, le travail ?

Il haussa brièvement les sourcils, soupira et me parla à mi-voix tout en écrasant ses Takoyaki entre le pouce et l'index avant de les manger avec appétit. J'étais satisfait de ma décision d'en prendre quatre douzaine.

Il me parla des nouvelles recrues, des derniers dossiers qu'il avait complété et de sa charge de travail croissante depuis qu'All Might avait quitté sa zone habituelle de patrouille pour Mustafu.

Il approche de la cinquantaine, maintenant. Quand est-ce qu'il prendra sa retraite ?

Je ne le lui avais jamais demandé parce que j'avais cette vision de lui comme un être fort et indestructible ; même si je savais qu'il ne lui arriverait rien sur au moins l'année à venir grâce à mes connaissances du canon, il n'empêche que je n'étais pas sûr d'apprécier qu'il continue encore longtemps un tel travail.

Mais tu sais que pour une raison ou une autre, All Might va devoir annoncer sa retraite – et on connaît tous les deux assez bien le vieux pour savoir qu'il n'abandonnera pas non plus sa place s'il n'est pas sûr que quelqu'un d'assez fort est là pour le remplacer.

J'avais foutu en l'air deku, et j'avais pour projet de faire pareil avec le reste des personnages du canon.

Si je fous en l'air l'avenir du pays, est-ce que ça ne veut pas dire qu'il serait obligé de continuer à être un héros pour au moins les dix prochaines années de sa vie ?

- Et toi, l'école ? J'ai cru comprendre que vous aviez un voyage scolaire, bientôt.

Sa voix me ramena à notre discussion en un quart de seconde.

- Ah oui, ce truc lundi. (Je m'écrasai dans mon fauteuil comme si le poids du monde me tombais sur les épaules) Je n'aurais pas hésité à sécher si Aizawa ne m'avait pas menacé de me coller pour les trois prochaines années de ma vie à Yuei.

Même si j'envoyais un clone en colle, subir trois heures d'ennui de façon journalière était une torture, que je le vive indirectement ou non.

Mon père m'offrit un sourire moqueur entre deux gorgées de thé.

- Rappelle toi que tu aurais pu passer l'été avec ta grand-mère, si tu l'avais voulu : c'est toi qui as choisi d'aller expressément à ce camp de vacances ci.

Ah oui, parce que le chaos doit s'ensuivre et que je dois éviter qu'atomic-man se fasse capturer par la ligue de seconde zone, sinon All Might va lâcher son trône et mon vieux se retrouver projeté à l'avant de toute cette merde...

- Tu ne me demandes pas comment j'ai apprit pour l'existence du camp ?

Il ne me l'avait pas dit, et je n'aurais pas dû être au courant.

- Tu as tes moyens pour acquérir des informations, et je peux respecter ça.

Je restai silencieux alors qu'il trempait les dernières boulettes dans leur sauce piquante.

- Et tu sais où est-ce que ce camp de vacances aura lieu ?Il leva à peine ses yeux sur moi avant de les baisser à nouveau vers son plat :

- Le lieu est censé être confidentiel

- Je suis certain que tu le sais.

Il ne me répondit pas, préférant hausser les épaules.

Je soupirai, préférant me renfoncer dans le moelleux du fauteuil capitonné.

- Arrêtons de parler de ça, veux-tu ? (Ca me minait le moral de me dire que je gâcherai mes vacances avec les vomisseurs d'arc-en-ciel) Et parlons plutôt de ce soir : on ne se revoit pas avant un moment, qu'est-ce que tu veux qu'on fasse ?

*

Bonus :

Le cuisinier en chef des Todoroki – un homme de la soixantaine, avec une montagne d'expérience sous la ceinture – aimait ses ustensiles de cuisine au moins aussi bien que chacun de ses enfants.

Il sentit une nouvelle vague de fierté l'envahir en voyant les nouvelles plaques à induction ultra révolutionnaire qu'il avait demandé à Monsieur Todoroki d'acheter. 'Elles chauffent plus vite, vous comprenez' avait-il dit 'et ce sera plus facile pour moi de cuisiner avec, comme Shoto-sama a tendance à arriver dans la cuisine de façon impromptue pour me demander des plats élaborés...'.

Le cuisinier savait qu'il avait gagné la partie dès l'instant où il avait mentionné le nom du fils bien aimé : les yeux d'Enji-sama s'étaient allumés et il avait signé le chèque sans aucune autre question.

Ce n'était pas la première fois qu'il utilisait ce tour de passe-passe : dès qu'il prononçait le nom de son fils, il pouvait faire acheter à Enji Todoroki tous les ustensiles de cuisine dernier cri qu'il voulait.

Il se sentait fier de savoir que sa cuisine – même s'il ne cuisinait au bas mot que pour deux personnes – était sans doute la mieux fournie et la plus high-tech au monde.

Quand il sentait la culpabilité l'envahir, le cuisinier se rappelait qu'il ne faisait rien de bien grave : après tout, qu'étaient quelques milliers face à la fortune des millions que possédaient père et fils ? Et puis, ce n'est pas comme s'il les volait : tout ce qu'il demandait était juste des outils pour être plus performant, et il avait simplement trouvé la parade pour être gagnant à chaque coup.

C'est sifflotant joyeusement et en ouvrant un de ses tiroirs qu'il se prépara à commencer sa semaine de travail : Monsieur Todoroki avait demandé du gâteau au chocolat, aujourd'hui.

Il tira une marmite de son emplacement, la posant sur les plaques et-

Il cligna bêtement des yeux une, deux, trois fois.

Il saisit à nouveau la casserole, la retournant pour en voir la partie externe et c'est là qu'il se rendit compte qu'elle avait été totalement carbonisée, si bien que des morceaux brûlés se détachaient en plaques pour s'émietter et finir en amas noirs entre ses chaussures.

Il resta quelques secondes à se demander ce qui avait bien pu lui arriver – parce que, c'était sûr, jamais il n'aurait pu traiter un de ses précieux outils avec tant de maladresse – avant de décider que, finalement, le pourquoi du comment n'était pas vraiment important.

Il y a cette casserole que j'ai vue dans le dernier master chef...

Et c'est pourquoi, dès huit heures ce lundi matin, il se retrouva devant le bureau de Monsieur Todoroki, une casserole trouée dans la main et un chèque à signer de l'autre.