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[FR]Shoto Todoroki - Terroriste des Temps Modernes

« Un meurtrier de masse, l’appelait-on. Le terroriste des temps modernes » Je croyais que j’avais de la chance. Que j’étais différent. Que je pourrais vivre ma vie comme je l’entends. Mais les dés étaient joués depuis longtemps. « C’est amusant, tu ne trouves pas ? Je suis devenu tout ce qu’ils ont dit que je serai » -------- PATREON : patreon.com/Nar_cisseFR English version available on my account

Nar_cisse · อะนิเมะ&มังงะ
เรตติ้งไม่พอ
125 Chs

Chapitre 69 - Résilience

Ochaco Uraraka était une jeune fille qui n'avait pas eu la vie facile.

Née dans une famille pauvre, ça n'était allé que pis en pis avec le temps. Elle se consolait au moins avec le fait que ses parents n'avaient jamais eu d'autres enfants si ce n'était elle.

'Nous savons que nous sommes égoïstes' lui avait dit sa mère, 'mais nous voulions tellement un enfant à nous, tu comprends ?'.

Non, Ochaco ne comprenait pas.

Ses parents étaient pauvres, au summum de la misère, et ils avaient stupidement décidé d'avoir un enfant. 'Par amour', lui avait dit son père. Mais l'amour, ça ne vous nourrit pas quand vous mourrez de faim.

C'est en grandissant qu'Ochaco avait commencé à ressentir ses parents.

Alors que ses autres amies pouvaient profiter de leur adolescence pleinement, Ochaco faisait des petits boulots le week-end. Elle ne pouvait pas être oisive ; l'oisiveté c'était pour les gens riches, ceux qui avaient de la nourriture dans le frigo et qui se demandaient avec légèreté quelle nouvelle activité ils feraient ce week-end.

Ochaco, elle, savait que les dimanches comme les jours fériés, il lui faudrait travailler plus dur que tout le monde. Quand elle n'était pas en train de remplir des rayons ou jouer à la caissière, Ochaco veillait à ce que leur maison ne tombe pas en ruines. Car en plus de ses parents et elle y vivaient aussi son grand-père, quelques uns de ses oncles et des petits cousins.

Tous travaillaient dans l'entreprise de son père ; tous, dès qu'ils voyaient Ochaco, se sentaient obligés de la complimenter sur son dur labeur.

'Tu es une bonne fille, Ochaco. Tu travailles dur pour aider tes parents'. 'Qu'est-ce qu'on ne ferait pas sans toi, 'Cha ', 'Tu as trouvé un autre boulot ailleurs qu'à l'épicerie ? Dis, tu pourrais m'acheter un paquet de cigarettes ? Je te rembourse en début de mois'.

Le soir dans son lit, Ochaco priait pour s'endormir et ne plus jamais se réveiller.

Avec le temps, sa colère pour ses parents grandissaient ; ils avaient eu un enfant qu'ils n'avaient pas les moyens d'élever. Ils avaient eu un enfant en sachant pertinemment qu'il vivrait dans la misère – mais ça ne les avait pas arrêtés.

Par amour.

C'était la pire connerie qu'elle ait jamais entendue.

Un jour, Ochaco avait voulu fuir ; prendre le peu d'argent qu'elle avait réussit à économiser et disparaître sans laisser de trace. Même si elle gagerait peur d'argent, au moins il ne serait pas siphonné dans le puits sans fond que représentait l'usine de son père.

Mais elle avait surprit une discussion entre ses parents qui lui avait fait réalisé à quel point tout ça était vain.

- Comment ça, un autre crédit ? On avait bientôt fini de payer le dernier !

- Il y a eu des complications ; deux de nos voitures sont tombées en panne, et il y avait des irrégularités dans le dernier immeuble qu'on a construit. La mairie veut qu'on le rebâtisse de zéro, autrement ils nous attaqueront en justice en plus de ne pas nous payer.

(Il y avait eu un moment de silence, et Ochaco cru entendre sa mère pleurer)

- J'avais promis à Ochaco que ce n'était que temporaire, tout ça. Qu'il faudrait juste qu'on sorte de cette impasse et que tout irait bien, après.

(Des reniflements ; le bruit de vêtements qui se froissent)

- Il faut qu'on paye ce crédit de notre vivant, tu m'entends ? Je refuse que la seule chose qu'on lègue à notre fille soit une dette.

Et c'est là qu'Ochaco avait comprit ; même si elle fuyait, elle ne pourrait jamais vivre une vie sereine avec des huissiers à ses trousses. Ce problème d'argent contracté par ses stupides parents était le sien maintenant, à cause de son sang. Il lui fallait trouver une solution, parce qu'elle ne voulait au grand jamais finir comme ses parents : misérables et pauvres.

Elle avait commencé à s'aventurer plus profondément dans son quartier, dans les endroits où ses parents lui avaient expressément interdit de se rendre. Elle espérait y trouver quelqu'un, n'importe qui, qui pourrait lui donner un moyen de se faire de l'argent facile. Elle n'était pas très exigeante sur le genre d'emploi ; peut-être dealer de la drogue, ou à voir les regards lubriques que les ivrognes lui envoyaient, elle se retrouverait à faire du strip-tease.

La dignité, c'était pour les gens qui avaient les moyens de s'en soucier.

Elle s'était rendue compte bien jeune, quand les autres enfants se moquaient de ses chaussettes trouées et lui demandaient pourquoi elle sentait toujours aussi mauvais, qu'à part faire mal, la dignité, ça ne servait pas à grand-chose.

On pourrait lui demander de lécher la semelle d'une chaussure qu'elle le ferait sans hésiter si ça voulait dire qu'elle sortirait du cercle infernal de sa vie.

Cette nuit là, Ochaco avait trouvé ce qu'elle cherchait.

Elle n'avait cependant pas été la seule gamine à qui on avait proposé de révolutionner la vie en échange de quelques années de son existence ; il y avait eu de la compétition, et on les avais tous mis à l'épreuve les uns contre les autres. Il y avait eu des Alter intéressants, dans le lot, et quelques adolescents qui l'avaient inquiétée, au départ.

Mais les mois s'étaient écoulés à une vitesse vertigineuse, et dès qu'elle avait enfin réussi à intégrer le top 20 du petit groupe, on avait commencé à lui donner de l'argent. C'était plus que ce qu'elle gagnait avec ses deux emplois à mi-temps ; elle avait démissionné, décidant de consacrer plus de temps à ses entraînements.

Il lui fallait devenir la numéro 1 – elle voulait l'argent qui allait avec, même si elle ne savait pas exactement ce pour quoi elle signait. Mais ça n'était pas grave puisque, avec l'argent, on pouvait tout faire.

'L'argent, y'a rien qu'ça d'vrai'

'Si seulement on avait plus d'argent...'

'Plus tard je serai médecin, comme ça je gagnerai plein d'argent !'

Ochaco avait prit conscience de l'importance de l'argent avant même de réaliser qu'elle était un être conscient de sa propre existence.

L'argent est l'argent, quelles que soient les mains où il se trouve. C'est la seule puissance qu'on ne discute jamais. 

Elle ne l'avait jamais discuté, ne le discuterait jamais.

C'était sa règle d'or, celle sur laquelle elle avait basée toute son existence.

- Un million de dollars…

Ochaco se prit la tête à deux mains, tirant violemment sur ses cheveux, ses ongles s'enfonçant dans la peau tendre de son crâne. 

Elle expirait bruyamment, ses narines se contractant puis se dilatant. Ses jambes tremblaient – elle voulait courir, quitter les vestiaires, aller récupérer ce qui lui revenait de droit.

Par inadvertance, Ochaco vit son reflet dans le miroir ; le visage rouge, plein de sueur, son corps entier tremblant. Elle avait l'air de son oncle Jaimie quand il était en manque de coke.

Ochaco se força à se détendre, posant ses mains à plat de chaque côté de son corps, ses doigts serrant le banc en bois sur lequel elle était assise. Elle se redressa, fit rouler son cou pour faire craquer son dos.

Un.million.de.dollars.

Elle avait faillit tout faire capoter quand ce fils de pute de Todoroki avait ouvert sa mallette, ce matin.

Elle avait bougé d'un pas en avant, ses yeux rivés sur les liasses de billets. Son esprit avait été vide durant une poignée de secondes, son attention toute focalisée sur le doux et beau argent. Tout ce qu'elle ferait, avec cet argent. Tout ce qu'elle ferait…

Les voix des autres élèves l'avaient tirée de sa rêverie.

Momo avait été outrée ; elle avait qualifié Todoroki de vulgaire, ses méthodes de mauvais goût.

Ochaco lui avait lancé un regard en coin.

Après Todoroki, c'était Yaoyorozu qu'Ochaco haïssait le plus ; ce n'était qu'une pétasse avec des grands airs de fille distinguée, qui se faisait déposer au lycée tous les matins par son majordome en Mercedes. Elle disait à tout le monde qu'elle voulait devenir un héros pour protéger les civils, mais Ochaco voyait clair dans son jeu ; sa famille était riche, et ils voulaient simplement étendre leur pouvoir dans la sphère héroïque.

C'aurait pu ne pas être aussi évident si leur connasse de fille n'était pas assez stupide pour utiliser si mal un Alter si versatile ; dans les prochaines années, Ochaco prédisait que Momo ne serait qu'une pauvre excuse de héros dont on entendrait tout le temps parler à cause des interviews et des conférences de presse qu'elle s'achèterait.

Son attention s'était très vite focalisée à nouveau sur la mallette. 

Elle avait hésité à s'en emparer et disparaître avec. D'accord, des centaines de héros se lanceraient à sa poursuite, mais elle connaissait les plans de Yuei par coeur et n'aurait aucun mal à les semer. 

Surtout qu'elle aurait l'avantage de la surprise ; personne ne s'y serait attendu, et comme personne ne connaissait l'ampleur de ses capacités...

Une fois hors du lycée, il lui aurait fallu trouver un moyen de transport fissa. 

Si elle atteignait la mer, Ochaco était certaine qu'elle pourrait se tirer du pays à la seule force de son Alter.

Mais ce n'était qu'un 'si' ; ils ne la laisseraient jamais atteindre la mer.

Ochaco avait rongé son frein, s'était dit qu'elle gagnerait cet argent loyalement – même si, elle en était sûr, le paternel de Todoroki avait acquis cet argent de façon tout sauf légale.

Mais c'était comme ça ; les riches avaient le droit de tricher, et les pauvres étaient forcés de jouer selon les règles du jeu.

- Je demanderai à tout le monde de regagner sa place, dit Present Mic. Le prochain match va bientôt commencer.

Ochaco se leva, époussetant son pantalon qui n'en avait pas besoin.

Elle passa une main dans ses cheveux, se recoiffant brièvement.

Avant, ils étaient longs et soyeux. Puis Ochaco avait comprit qu'ils étaient trop faciles à agripper et avait tout coupé au couteau. Elle aurait préféré tout raser, mais ça l'aurait rendue trop remarquable. Et puis, sa mère en aurait fait une crise cardiaque. 

Elle traversa le couloir, s'arrêta à l'entrée du tunnel, dans le dernier carré d'ombre avant la lumière.

Elle pouvait sentir la chaleur du terrain d'ici ; à cause de ce qu'avait fait Todoroki, ou bien de la chaleur naturelle de l'après-midi ? Certainement un peu des deux, mais surtout plus à cause du premier.

Elle plissa les yeux, son regard se portant sur les gradins.

Une partie du stade avait dû être évacuée pour que Cementos puisse le reconstruire ; la foule avait continué à applaudir même en évacuant. Ochaco se demandait s'ils se rendaient tous bien compte que sans Cementos, il ne resterait même pas leurs os fondus au milieu des ruines.

Le principal avait minimisé les faits, exagérant ses actes de souris mignonne pour faire passer les derniers évènements comme ceux causés par un adolescent qui s'était laissé emporté par l'adrénaline.

Ochaco aurait pu lui donner le bénéfice du doute, sauf que ce n'était pas la première fois que Todoroki faisait un truc pareil.

Il s'était passé exactement la même chose à l'USJ ; il avait utilisé un genre de technique spéciale avec sa glace, gelant le Nomu (Note ; Ochaco pas censée savoir que c'est un Nomu) qu'il combattait mais aussi absolument tous les autres élèves présents. Si ç'avait duré plus longtemps, il est sûr que d'autres élèves seraient morts. Gelés, pour leur part. 

Et si elle avait pu s'en rendre compte, il n'y avait aucune raison pour que le créateur même de cette technique ne le sache pas. A partir de là, Ochaco pouvait faire deux hypothèses :

1 – Todoroki est inconscient

2 – Todoroki se moque éperdument de la vie d'autrui

Dans les deux cas, elle parvenait à la conclusion qu'il n'était pas taillé pour le métier de héros.

Trop imprévisible, trop dangereux – le genre de vilain parfait.

- … 1-A, Ochaco Uraraka !

Elle pinça ses joues pour les rendre plus rose, releva les coins de sa bouche à l'aide de ses doigts - il fallait que son sourire soit celui d'une adolescente heureuse, mais pas non plus au comble de la joie.

Elle se recroquevilla légèrement, faisant rentrer sa tête dans ses épaules. Elle tritura ses doigts pour donner l'impression d'être nerveuse.

Des petits pas rapides, pour avoir l'air stressée. Regarder le sol, puis un peu les gradins, faire un signe de main hésitant, à nouveau le sol.

Elle jaillit sous la lumière dorée du soleil.

Ses foulées étaient empressées, ses chaussures soulevant un nuage de poussière jaune derrière elle.

Ses yeux étaient d'abord rivés sur le sol : ensuite elle jeta un regard timide vers les gradins, par-dessous ses cils. Elle leva sa main et offrit un salut incertain.

La foule rugit. Ochaco se détendit visiblement, un soupir quittant ses lèvres et ses épaules retombant mollement.

Dorénavant elle regardait autour d'elle avec plus de confiance, les applaudissements la galvanisant.

Midnight lui offrit un sourire empli de gentillesse lorsqu'elle arriva à sa hauteur.

- Aussi issu de la 1-A, veuillez accueillir notre solo ringer du tournoi, Shoto Todorokiiiiii !

Les cris de la foule se muèrent en une quasi-hystérie tandis que le-dit garçon pénétrait l'arène.