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[FR]Shoto Todoroki - Terroriste des Temps Modernes

« Un meurtrier de masse, l’appelait-on. Le terroriste des temps modernes » Je croyais que j’avais de la chance. Que j’étais différent. Que je pourrais vivre ma vie comme je l’entends. Mais les dés étaient joués depuis longtemps. « C’est amusant, tu ne trouves pas ? Je suis devenu tout ce qu’ils ont dit que je serai » -------- PATREON : patreon.com/Nar_cisseFR English version available on my account

Nar_cisse · อะนิเมะ&มังงะ
เรตติ้งไม่พอ
125 Chs

Chapitre 58

Tomura Shigaraki était un enfant pourri gâté.

Enfin, dans son cas précis, c'était plutôt un jeune adulte pourri gâté – ce qui était pire, d'une certaine façon, parce que plus personne ne pouvait le forcer à corriger ses défauts.

Dès lors qu'il revint de sa première mission – quelque chose de si simple, en théorie, et que le professeur l'avait aidé à mettre en place – il alla se terrer dans sa chambre sans adresser la parole à quiconque.

- Tomura, l'interpella Black Mist alors qu'il passait devant lui. Laisse au moins le médecin te soi-

Shigaraki claqua sa porte et se jeta sur son lit, enfonçant sa tête sous son coussin. D'une main il continuait à s'arracher la peau du cou, des lambeaux de chaire et des gouttes de sang tombant sur ses draps sales, et de l'autre il chercha à tâtons un objet qu'il était sûr d'avoir laissé ici avant de partir. Ses doigts s'enroulèrent autour d'une console froide et il l'alluma, la lumière artificielle de l'écran de jeu éclairant sa peau sèche et craquelée. Il lança une de ses sauvegardes et se remit à jouer, les graphismes de mauvaise qualité et la musique habituelle le calmant peu à peu.

Tomura n'avait pas beaucoup de jeux car il n'était pas du genre patient et avait tendance à faire une crise de nerfs dès qu'il n'arrivait pas à passer un niveau dès la première fois.

Cependant ce jeu là était facile et il l'avait déjà complété des centaines de fois auparavant ; y jouer était un exercice routinier, quelque chose qui le rassurait lorsque – comme aujourd'hui – tout n'allait pas comme il l'avait prévu.

Parfois Tomura détestait le trou, même s'il pouvait y faire tout ce qu'il voulait. Quand il utilisait l'internet et voyait ce que tous les autres de son âge faisaient – aller à l'école, avoir une famille et des amis, sourire beaucoup sans se préoccuper de ce qui arriverait demain – il avait l'envie de faire comme eux, quitter le trou pour aller vivre à la lumière. Une fois qu'il s'imaginait là-haut, sous le soleil et entouré de plein de monde, Tomura se sentait pris d'angoisse. Le monde - et toutes les possibilités qu'il offrait - était un endroit terrifiant.

Dans le trou, au contraire, il y avait sa chambre, ses jeux, le professeur et Black Mist.

Tomura enchaîna les niveaux avec facilité, ses inquiétudes s'évanouissant dans un recoin de son esprit. Il arrêta peu à peu de se gratter la gorge, sa respiration devenant égale.

La télévision de sa chambre s'alluma.

Tomura n'avait pas à tourner la tête pour savoir qui était dessus ou ce qu'il attendait.

- Ne t'en veux pas trop, Tomura, commença le professeur d'une voix douce. Ce n'était que ton premier essai, il est normal que tu aies échoué.

- Il y a quelqu'un qui a triché, là-bas, se justifia le jeune homme. C'est pour ça que j'ai pas gagné.

- C'est donc cela ? Tu sais bien qu'All Might est le 'boss final', c'est pour ça que -

- Non, pas lui. Un des élèves. Un garçon, avec des cheveux blancs et rouges.

Tomura savait qu'il avait capté l'intérêt du Professeur parce qu'il prit quelques secondes avant de lui répondre.

- Et tu dis qu'il a triché ? De quelle façon, exactement ?

Sa voix sonnait bizarre aussi, pas comme d'habitude.

- Il faisait des choses qu'il n'aurait pas dû faire. Il – il -

Penser à lui faisaient remonter toute la colère et la frustration à la surface.

Les mots se bousculaient à la bouche de l'adolescent contrarié.

- Prends ton temps, Tomura. Inspire profondément puis explique moi ce qu'il s'est passé.

Le garçon inspira, reprenant ses esprits.

Il faut toujours commencer par le début, s'enjoignit-il. Qu'est-ce que c'est que le début que je veux dire ?

- Il pouvait réagir aux attaques du Nomu. Tu m'avais dis que ce n'était pas possible, que personne à part All Might ou un pro ne devrait être capable d'y arriver, reprocha le garçon. Est-ce que ça veut dire que le Nomu était trop faible ?

- … Ca pourrait vouloir dire beaucoup de choses, Tomura. Et tu es certain que le fait qu'il puisse réagir au Nomu n'était pas dû à son Alter ?

- Non, il pouvait déjà utiliser du feu et de la glace. Ca ferait trop, sinon.

Cette fois le professeur ne dit rien pendant longtemps, comme s'il était perdu dans ses pensées.

Tomura sentit son intérêt piqué : il se demandait ce qui poussait le professeur à être si pensif alors que, en temps normal, il n'était jamais surpris de rien.

- Merci pour toutes ces informations, Tomura. Repose-toi bien, tu l'as mérité.

Le garçon se renfonça sous ses couvertures, sa Nintendo dans les mains.

*

Au delà des souvenirs de mon clone, c'était le fait que personne ne se pose plus de questions quand au sort de l'alien rose qui me perturbait.

Depuis l'incident de l'USJ, la veille, le groupe de classe n'avait pas arrêté d'être perturbé par l'envoi de messages, émojis ou gifs par les autres élèves. Certains se félicitaient entre eux de la façon avec laquelle ils avaient combattu les vilains, d'autres se remerciaient mutuellement pour s'être sauvés la vie et certains allaient même jusqu'à se vanter de leurs prouesses héroïques.

Les questions sur la jeteuse d'acide avaient été brièvement résumées en trois messages :

[InstallationElectrique] Quelqu'un sait comment va Ashido ? Elle répond pas à mes messages

[FromageKiri]Je crois avoir entendu les profs dire qu'elle avait été vachement traumatisée…

[ElMinétaure]C'est Aizawa-sensei qui doit être traumatisé. Vous l'avez vu sur la civière ? Il y avait quatre pompiers rien que pour lui !

La conversation avait ensuite dérivé et j'avais arrêté de la suivre : mieux valait éviter de se faire contaminer par leur stupidité.

Endeavor avait eu plus de travail que de coutume : Nezu avait besoin de son aide pour résoudre l'enquête sur l'identité des criminels ou un truc du genre. Il m'avait laissé seul à la maison pour mon week-end prolongé et m'avait interdit de mettre ne serait-ce qu'un pied en-dehors de la maison au risque de me voir affubler à nouveau des quatre fantastiques.

Comme j'avais passé l'âge où avoir un paquet de gardes du corps vampires italiens et en costume était le summum de l'amusement, j'avais acquiescé sans faire la moindre objection.

Et puis notre maison était dotée d'une piscine intérieure, d'une salle de musculation et d'un cinéma privé : je n'avais vraiment aucun besoin d'aller quoi que ce soit.

J'avais d'ailleurs décidé de prendre une pause puisque mon dernier projet de fuin ne me menait à rien : j'avais l'idée pour empêcher midorya de me nuire, mais quand à le mettre en pratique… Mon bureau entier était constellé de feuilles barbouillées de cercles inachevés, eux-même entravés de symboles illisibles et sans queue ni-tête. Ca faisait trois jours que j'avais essayé de me forcer à créer un sceau de fuinjutsu qui me permettrait de limiter l'autre idiot ; littéralement, je n'avais que mangé, dormi et bu fuinjutsu : mon cerveau n'était plus qu'une marmelade incapable de réfléchir plus loin qu'à sa prochaine action et mes mains tremblaient dès l'instant où je tenais une plume entre mes doigts.

Visiblement il y avait des raisons pour lesquelles je n'avais pas encore accès au niveau 6 de fuin : malgré toutes mes connaissances en la matière et mes années d'expertise, c'était encore au-delà de mes capacités. J'avais faussement cru que le fuinjutsu était comme le langage informatique et qu'après avoir passé autant de temps à maîtriser les bases et à me créer quelques compétences solides, je serai en mesure de faire à peu près tout ce que je voulais avec : j'avais eu tort, et je me retrouvai dorénavant à contempler la possibilité de voir la tête du faux protagoniste aux cheveux horribles pour au moins les deux prochaines années de ma vie.

Si je révélai la nature de son Alter à All for One, est-ce qu'il le tuerait pour moi ?

C'était un pari risqué : si jamais All for One était bien le boss de fin de jeu, lui donner un tel avantage serait compromettant pour moi.

A moins que je crée le sceau avant de l'en informer ?

Mais dans ce cas retour au point de départ ; je n'avais qu'à tuer midorya moi-même.

Mon niveau d'irritation monta à vitesse grand V, aussi je préférai laisser ces réflexions pour plus tard : un film intéressant était sorti récemment et j'avais très envie de le voir. Ca me changerait les idées.

C'est donc main dans un pot de pop corn, glace dans l'autre et yeux glués sur l'écran géant que passais ma journée. L'ambiance sombre du film et l'excellent jeu des acteurs secondaires avaient réussi à m'exciter assez pour que j'active mon sharingan, rendant mon immersion quasi irréelle.

- Je suis la vengeance, susurra l'acteur principal.

C'était un chef d'oeuvre visuel, auditif et métaphorique : dès que l'acteur principal entrait sur scène, on ne voyait plus que lui. Je devais prendre exemple sur lui et atteindre un tel degré de présence au quotidien : de cette façon, je serai en mesure de devenir le protagoniste de mon shonen.

Les deux heures s'écoulèrent plus vite que je ne l'aurai voulu et bientôt les lumières de la salle se rallumèrent. Je ramassai le pot de pop corn vide et retournai dans la cuisine principale pour aller me chercher de nouveaux snacks.

Evidemment si trouver un seul sachet de pop corn dans notre cuisine remplis de fruits et légumes bien frais avait été difficile la première fois, ça s'avérait encore plus compliqué la seconde. J'en étais à peine à la fouille de mon quatrième placard que, déjà, je sentais l'espoir m'abandonner.

Je devrai peut-être me contenter de bouffer des carottes comme un cheval.

Je tendis une oreille distraite aux bruits de pas et aux éclats de voix venant du couloir.

Mes yeux quittèrent un instant le placard pour croiser ceux de mon frère inutile aux cheveux blancs.

- Oh, Shoto.

Il était surpris ; son sourire se figea, son expression prit un air ennuyé.

Derrière lui se trouvaient deux personnes avec des bras chargés de livres et dont l'une manqua de lui rentrer dedans.

- Hmm, grognai-je en réponse, mes yeux retournant au placard devant lequel j'étais accroupi.

Est-ce que je suis désespéré au point de manger du céleri ?

- Tu nous avais pas dit que t'avais un frère, Natsuo, fit remarquer la fille, perplexe.

Natsuo l'ignora, choisissant plutôt de se lancer – pour je ne sais quelle raison – dans une discussion avec moi :

- Tu ne devrais pas être en train de t'entraîner sous l'égide du démon ?

Je posai le céleri que je tenais dans ma main et me relevai lentement, prenant cette fois grand soin de ne pas lâcher son regard, mon irritation grandissant à vitesse grand V. J'eus une satisfaction perfide à voir que j'étais plus grand que lui, même si ce n'était que d'une demi-tête.

- Tu vis bien aux crochets du-dit démon

Je lançai ensuite un coup d'oeil appuyé à ses deux acolytes, ne me gardant pas de leur montrer tout le mépris que leur existence même m'inspirait.

- Je te rappelle qu'on ne doit inviter personne de l'extérieur ici.

Natsuo, amer que je lui rappelle sa propre hypocrisie, essaya de la jouer cool devant ses petits camarades en minimisant mes paroles par un geste de sa main :

- Comme si j'en avais quelque chose à faire.

Il roula des yeux, alla s'asseoir à la table de la cuisine.

Je vis les deux autres hésiter du coin de l'oeil ; mon attention n'avait pas quitté l'être qui partageait ma parenté, et je ne pus que m'étonner de constater à quel point l'entièreté de la situation familiale lui passait au-dessus de la tête. J'ouvris la bouche pour réitérer mes propos – avec plus de vigueur cette fois-ci – mais la refermait aussitôt.

Pourquoi est-ce que je m'entêtais ? Il ne m'écouterait pas, de toute façon. Lui parler des kidnapping et des tentatives d'assassinat que j'avais essuyées durant la majorité de ma vie lui laisserait à penser que je mentais.

Savait-il seulement pourquoi j'avais réellement dû quitter le pays, à mes dix ans ? Lui, sa mère et sa sœur savaient-ils même que j'avais quitté le pays à cette époque ?

Oh et puis qu'ils crèvent tous.

Comme si ça allait changer quoi que ce soit à ma vie.

Je fermais le placard et m'en allai, mains en poches, décidant d'aller acheter à manger.

Je crois que le vieux aime bien les Takoyaki...