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[FR]Shoto Todoroki - Terroriste des Temps Modernes

« Un meurtrier de masse, l’appelait-on. Le terroriste des temps modernes » Je croyais que j’avais de la chance. Que j’étais différent. Que je pourrais vivre ma vie comme je l’entends. Mais les dés étaient joués depuis longtemps. « C’est amusant, tu ne trouves pas ? Je suis devenu tout ce qu’ils ont dit que je serai » -------- PATREON : patreon.com/Nar_cisseFR English version available on my account

Nar_cisse · อะนิเมะ&มังงะ
เรตติ้งไม่พอ
125 Chs

Chapitre 4 - Départ de Feu

- Hé, j'ai dis que c'était moi le dé à coudre !

Touya lança un regard en biais à Fuyumi alors qu'il finissait de préparer le plateau de jeu.

- Pourquoi tu t'énerves ? Je prends toujours la voiture

- Je le dis au cas où tu décides de prendre le dé parce que c'est le meilleur

Touya pouffa.

- Carrément pas

- Si

Le garçon roula des yeux sans rien ajouter. Il était assez malin pour comprendre qu'argumenter avec le démon en résidence ne lui apporterait rien d'autre si ce n'est une migraine.

Plus ça allait et plus je trouvais que des trois, Touya était le plus tolérable. Il était calme, au moins, un peu bizarre sur les bords certes, mais tous les enfants ne le sont-ils pas ?

- Ah, pour Natsu et Sho-sho…

Fuyumi trifouilla dans une boite en carton emplie de peluches en mauvais état. Elle posa devant moi une petite souris rose à la queue effilochée. Natsuo, lui, eut droit à un lapin blanc à qui il manquait un œil.

- Natsu, non, c'est pas un jouet c'est un pion!

Le garçon, en voyant que sa sœur allait lui voler son nouveau doudou, recula en arrière et serra sa peluche plus fort contre son torse.

Fuyumi essaya de le lui prendre mais échoua : elle soupira, et ses yeux se tournèrent vers moi.

Ma souris était posée sur la ligne de départ.

- Au moins Sho-sho comprends quand je lui dis que c'est un pion et pas un jouet

Touya lui dit sur un ton désobligeant :

- Il comprend rien à ce que tu lui dis, Fuyu. Il te regarde juste parce que c'est ce que tous les bébés font

La fillette pouffa.

- Carrément qu'il me comprend. Sho-sho est genre super intelligent, il comprend tout ce qu'on lui dit.

Touya n'avait pas l'air convaincu.

Fuyumi continua sur sa lancée :

- Tu vas voir, je suis sûre que si je lui explique bien comment il faut jouer il peut tous nous battre

Elle m'expliqua le jeu avec une minutie qu'une fillette de huit ans n'était pas censée avoir. Je mis ça sur le compte de sa volonté à prouver à son frère qu'elle avait tort.

Je l'écoutai attentivement parce que c'était la première fois que je jouais au Monopoly et j'étais intrigué par le système. On aurait dit une parodie de société capitaliste pour enfants.

Personnellement, lorsque j'avais été enfant, mes loisirs tournaient plus autour de l'équitation et du water polo. J'avais eu un poney, éclair de feu. Un vrai gagnant. Ensuite comme je voulais me lancer dans le trading et que mes parents n'avaient pas voulu me prêter d'argent, je l'avais vendu à un abattoir.

J'avais été, durant une courte semaine, l'enfant de treize ans avec le plus d'argent de poche de mon pensionnat. Ah, que de souvenirs.

Natsuo mit une carte dans sa bouche.

- Non Natsu, c'est des cartes pour jouer pas pour avaler !

Fuyumi attrapa le garçon et essaya de lui faire recracher la carte. Les larmes lui montèrent aux yeux et il se mit à pleurer alors que la fillette tenait enfin la carte, triomphante. On aurait dit qu'elle avait été à moitié dévorée par un chien.

Fuyumi fit une moue écoeurée alors que de la salive lui coulait sur les doigts.

Elle jeta la carte sur le côté et s'essuya les doigts sur le tapis.

- Bon, euh, on a qu'à dire que cet endroit existe plus

Elle attrapa un crayon et fit une croix tremblante sur la 'Rue Foch'.

- Tu peux pas supprimer des cases comme ça

- Si je peux, la preuve, je l'ai fais !

Touya s'impatienta :

- Si tu fais ça le jeu marche plus

- Pourquoi il marcherait pas ? Il reste genre, cent cases

Je trouvai admirable la façon dont le garçon rongeait son frein. Fuyumi avait de quoi faire détester les enfants à Angelina Jolie.

La partie commença. Natsuo suçait son pouce et mise à part lancer les dés, il ne fit rien d'autre. En plus de gérer la banque, Fuyumi s'était octroyé le droit d'être sa conseillère financière.

- Qu'est-ce que tu as dis Natsu ? Tu veux me vendre ta Rue de la Paix pour cinquante dollars ? Oh et bien, si tu insistes…

Touya lança tous ses billets à plat sur le plateau.

- Arrête de voler les cartes de Natsu ! C'est de la triche !

La fillette avait l'air consternée. Elle remonta ses lunettes sur son nez de l'annulaire.

- Moi, tricher ? Jamais je tricherai ! Par contre toi, la dernière fois, t'as triché quand on a joué au jeu des canards

Touya agrippa ses cheveux comme s'il était sur le point de se les arracher.

- J'ai mal compté une seule fois, une ! Et c'était y'a deux ans ! Tu comptes me le rappeler toute ma vie ?

- Ha ! Tu vois que t'as triché !

Les épaules de Touya retombèrent. Il se leva.

- Peu importe, je vais aux toilettes

Fuyumi, un sourire triomphant aux lèvres, le suivit du regard jusqu'à ce qu'il ait quitté le salon.

Elle attendit quelques secondes de plus avant de piocher sans scrupules dans la banque. Ses yeux rencontrèrent les miens.

- Quoi ? C'est mon salaire de banquière

Je clignai des yeux.

- Okay, voici ta part (elle me tendit une liasse de billets de 500) Tu dis rien à Tou-tou, d'accord ?

Je rangeai les billets dans ma pile. Enfants ou pas, je les écraserai tous.

Fuyumi cacha ses nouveaux billets sous sa jupe. Elle leva les yeux vers le couloir, attendit quelques secondes. Puis elle piocha à nouveau dans la banque.

- Hé, tu triches !

Fuyumi sursauta. Elle tendit sa main pleine de billets vers moi :

- C'est Sho-sho qui m'a dit de le faire !

Touya s'énerva pour de bon.

- Arrête avec ça, il comprend rien et il sait même pas parler !

Touya arriva en trombe, essayant de lui arracher les billets des mains. Ils se chamaillèrent et renversèrent tout le plateau de jeu. Les dés se perdirent dans un coin obscur du tapis poilu.

La gouvernante arriva en trombe.

- Qu'est-ce qui se passe ici ? Pourquoi est-ce que j'entends tous ces cris ?

- C'est Touya, il arrête pas de-

J'arrêtai de leur prêter attention en voyant Endeavor entrer dans le salon.

Il se séchait le visage avec une serviette, les cheveux encore humides. Des cernes violettes trônaient sous ses yeux.

Ses prunelles glissèrent sur nous, comme s'il nous voyait à peine, avant qu'il n'aille s'installer sur un des canapés couverture en main. Il faisait ça parfois quand il rentrait du travail et qu'il avait besoin de récupérer un peu de sommeil. Quand à savoir pourquoi il dormait dans le salon bruyant et plein d'enfants geignards plutôt que sa chambre...

Je jetai un coup d'oeil à Narumi. Elle essayait toujours de résoudre le conflit entre les enfants, voulant sûrement apaiser les tensions avant que Touya n'assassine Fuyumi. La main gauche du pauvre garçon était prise de tremblements.

Je m'agrippai au rebord d'un fauteuil et l'utilisai comme une béquille pour m'aider à me lever.

Coup d'oeil par-dessus l'épaule. Personne ne me prêtait la moindre attention.

J'inspirai, me préparant mentalement à la suite.

C'était là que ça se corsait : je m'étais entraîné à me tenir debout dans mon berceau mais quand à marcher…

J'avançai une jambe tremblante sur le tapis. Je tanguai, tombant de côté contre le canapé capitonné.

Je me redressai puis me forçai à avancer une autre jambe tout aussi tremblante que la première. Il me fallut lever mes bras de chaque côté de mon corps pour me stabiliser, mais j'y arrivai.

Sourcils froncés, je me mis en route. Un pas. Se rééquilibrer. Deuxième. Troisième.

C'était une entreprise laborieuse, mais je crois que je commençais à comprendre comment ça fonctionnait.

- Hé, regardez Sho-sho !

Arrive le premier obstacle : la table basse.

Je savais que si je passais en-dessous et me mettait à ramper, la gouvernante viendrait me repêcher en moins de deux.

Il faudrait donc que je prenne la route ardue et semée de dangers pour pouvoir atteindre mon objectif : le parquet froid.

Je levai les yeux de mes pieds pour contempler l'objet de tous mes efforts. Endeavor était allongé sur le canapé, une couverture kaki négligemment posée sur lui. Un bras sur son coussin soutenait sa tête dissimulée sous le plaid. Seuls ses cheveux rouges étaient encore visibles.

Mes pieds quittèrent le tapis. Je titubai sur le parquet, mes bras faisant des moulinets dans le vide. Du coin de l'oeil je vis la gouvernante s'avancer pour me rattraper mais je réussis à me stabiliser sans son aide. Elle s'arrêta mais resta dans ma proximité directe.

Mes orteils se contractèrent : je ne pouvais plus les accrocher aux poils du tapis pour me maintenir debout mais au moins ils n'étaient pas gelés – merci la grenouillère.

Je marchai autour de la table basse, chancelant comme un marin qui aurait trop bu. Je n'eus aucune honte à m'accrocher à un des pieds de la table pour m'aider à avancer.

L'intégralité de cette entreprise et ma difficulté à marcher sans tituber était, certes, un coup à mon égo, mais comme le dit le dicton : la fin justifie les moyens.

Je sentis la fierté m'envahir en voyant le canapé se profiler à portée de main.

Un peu plus et-

Je trébuchai, les orteils de mon pied droit butant contre le sol. Aussitôt le dos de mon pied suivit, ma cheville et ma jambe se retrouvant entraînées dans l'élan.

Mes yeux s'écarquillèrent alors que je brassais de l'air avec mes bras. Je m'écrasai sur le canapé dans un 'ouf' sonore, mes poings agrippant d'eux-mêmes les coussins marrons. Mon corps était en diagonale depuis le sol, comme si j'étais un pont dont l'un des piliers venait de se briser.

Il me fallut user de toute ma force pour me redresser et tenir à nouveau sur mes pieds. Même là le sommet de ma tête ne dépassait pas l'assise.

Je relevai les yeux.

Endeavor avait à moitié relevé la couverture de son visage et me scrutait avec intensité.

Je baissai les yeux, intimidé. Ce type avait une façon de vous regarder qui mettait mal à l'aise.

Concentre toi, Shoto. C'est pas un trentenaire qui a besoin de faire des siestes qui nous fera peur !

J'évaluai ma prochaine course d'action.

Si je m'accrochai à l'accoudoir et que je coinçais mon pied droit sous le coussin-

Mes pieds quittèrent le sol.

Je clignai des yeux, surpris, alors qu'Endeavor me fit glisser sous la couette à ses côtés. Il enroula son bras autour de mon corps et me rapprocha de lui pour me verrouiller contre son torse.

Il me dévisagea quelques secondes, silencieux, avant de me serrer plus fort contre lui. Ses yeux se fermèrent.

- Ne fais pas de bruit où je t'envoie directement au berceau

Je détestai le berceau.

Je le savais, il le savait, tout le monde dans cette maison le savait.

C'est un coup bas, Endeavor. Mais comme j'ai réussi à te manipuler pour que tu me laisses dormir avec toi, je considère qu'on est à égalité.

Il ne me fallut que trois secondes contre le chauffage vivant pour m'endormir.

*