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[FR]Shoto Todoroki - Terroriste des Temps Modernes

« Un meurtrier de masse, l’appelait-on. Le terroriste des temps modernes » Je croyais que j’avais de la chance. Que j’étais différent. Que je pourrais vivre ma vie comme je l’entends. Mais les dés étaient joués depuis longtemps. « C’est amusant, tu ne trouves pas ? Je suis devenu tout ce qu’ils ont dit que je serai » -------- PATREON : patreon.com/Nar_cisseFR English version available on my account

Nar_cisse · อะนิเมะ&มังงะ
เรตติ้งไม่พอ
125 Chs

Chapitre 33

Je vis la scène au ralenti.

Le missile explosa de son tube noir.

L'homme qui venait de le tirer fut violemment projeté en arrière.

Un nuage de fumée blanche jaillit du cylindre. Puis il tourna au rouge. Comme s'il prenait feu.

L'air trembla.

Le vent siffla. Claqua.

Kenzei me projeta sous lui, me forçant à mettre ma tête entre mes genoux.

Je sentis la seconde où le missile frappa le pare-choc.

La tôle plia. Le métal gronda.

Le sol se mit à trembler comme s'il y avait un séisme.

La chaussée craqua. Les bâtiments furent pris de secousses.

Derrière nous, les vitres des voitures explosèrent. L'une d'entre elles, propulsée dans les airs, tournoya sur elle-même avant de défoncer la vitrine d'une boutique de fleurs.

Notre voiture continua à grincer.

Pendant une seconde, les roues avant se soulevèrent.

J'enfonçai mes ongles dans les sièges, serrant les dents. Kenzei, penché au-dessus de moi, m'empêchait de glisser.

Un pneu à l'avant éclata. La voiture retomba. Les airbags se déclenchèrent. L'alarme de la voiture se mélangea à la radio grésillante.

Le missile explosa.

Le pare-brise se fendit.

Un souffle d'air brûlant souleva toute la poussière de la rue, levant une brume grise sur les passages piétons. La température grimpa dans l'habitacle.

Les arbres et les bosquets sur les trottoirs prirent feu.

A notre gauche, un bâtiment s'effondra. Des morceaux de brique tombèrent du ciel en pluie. Un bloc de ciment plus large qu'une télé frappa notre pare-brise. La fêlure s'amplifia, des craquelures pareilles à une toile d'araignée se propageant. Le bloc roula sur le pare-choc.

Des projectiles de brique frappèrent notre voiture si vite et si violemment que je cru, pendant une seconde, que c'étaient des balles.

A notre droite, la vitre du pressing explosa dès le premier impact. Une véritable pluie de météorites en ciment s'abattit sur la route et les habitations, creusant l'asphalte et trouant les murs.

Un bloc de pierre frappa une bouche d'incendie, éclatant le bouchon rouge. Un véritable geyser en jaillit, trempant notre voiture et les arbres en feu.

De la vapeur s'en dégagea.

Les restes du bâtiment effondré noyèrent le trottoir comme une vague écumeuse qui s'écrase sur la plage.

J'attendis, immobile, le coeur battant. Kenzei exerçait une poigne de fer sur ma nuque.

Il finit par me relâcher.

- Tout va bien ?

Je hochai la tête, incapable de parler tant ma gorge était sèche. On venait de se prendre un missile à bout portant - et on avait survécu. Ha.ha.ha.

Kenzei frappa le toit de la voiture du bout du poing.

- Une machine vraiment solide, siffla-t-il, admiratif. Les Allemands sont vraiment les meilleurs quand il s'agit d'automobiles

Il souriait pour me rassurer, mais il s'était positionné de façon à m'empêcher de voir ce qu'il se tramait à l'extérieur.

Tout ce que je savais du chaos ambiant je le devais à mon ouïe.

Il observa la route par-dessus son épaule.

Je baissai les yeux vers le portable, le sortant de ma poche. L'appel avec mon père était toujours en cours.

Kenzei murmura.

- Solide ou pas…

Il se tourna vers moi, continuant à sourire.

- D'accord, Shoto

Je ne tiquai même pas.

- C'est à partir de maintenant que les choses vont se corser. La voiture est solide, mais je ne pense pas qu'elle supportera encore un ou deux impacts de ce genre. Je vais nous faire sortir et tu vas devoir rester très près de moi, tu comprends ?

Vu ce qu'avait fait un seul de ces missiles, j'avais des doutes sur le fait que ce soit l'option la plus judicieuse.

Mais mon père lui faisait confiance – alors je pouvais au moins lui accorder le bénéfice du doute.

- Oui

Kenzei déchira un pan de son blazer noir et noua le masque de fortune autour de ma bouche et de mon nez.

- C'est tout ce que je peux faire pour l'instant. Essaie de ne pas trop respirer la fumée dehors

Il arracha un autre pan de sa veste et s'en fit un pour lui même.

- On va passer par là

Il me désigna l'espace entre la banquette arrière et le frein à main.

- Je me chargerai de neutraliser le tireur de missile. Ton objectif à toi est de rester sain et sauf, d'accord ?

Il me parlait comme à un enfant mais j'étais un enfant à ses yeux.

Je hochai la tête.

- Nous irons au port et prendrons un bateau pour nous enfuir

Ça me semblai aussi être notre meilleure option.

Ils devaient avoir barré les routes et les accès terrestres à la ville mais peut-être n'avaient-ils pas pensé à la mer.

Après tout, comment auraient-ils pu prévoir qu'un gamin de dix ans et un vieillard arrivent à les semer et à s'enfuir avec un bateau volé ?

- Si pour une raison ou pour une autre nous sommes séparés, tu devras te cacher et attendre que ton père arrive. Je me chargerai de détourner leur attention. Comprit ?

Je désignai le trou qu'il comptait faire.

- Je pourrai les geler

Glacer le lanceur de missiles si vite et si fort qu'il mourrait avant de s'en rendre compte.

Le vieil homme secoua la tête.

- Tu es toujours restreint dans l'utilisation de ton Alter.

Je serrai les dents.

- Qu'importent les restrictions si on meurt ici

Il rit.

- Bonne mentalité, Shoto. Mais ça ne ferait que dire à nos assaillants que nous sommes sortis de la voiture, vu que ton Alter fonctionne uniquement par contact. A vrai dire, vu la manière dont ils ont préparé leur assaut, je pense qu'ils doivent même avoir un moyen de te contrer au besoin.

Mais ils ne savaient pas pour le chakra.

Personne ne savait.

- Très bien

Kenzei activa son Alter et une lumière verte entoura ses mains.

J'observai les alentours à travers les vitres fendues.

Le mélange de fumée, de vapeur et de poussière était si dense qu'à part le miraculeux lampadaire encore debout un demi-mètre sur notre droite, je ne voyais rien d'autre.

Impossible de savoir quand est-ce que le lanceur de missiles s'y remettrait.

Il y eut un grincement, comme de la tôle qu'on plierait à mains nues.

Un instant plus tard et Kenzei avait arraché le sol de la voiture, créant un trou mais assez large pour y faire passer un homme adulte.

Il frappa les bordures irrégulières pour faire plier les morceaux tranchants et nous éviter de nous ouvrir en passant au travers.

Mon chakra s'étendit comme une toile autour de nous.

Personne.

Il me regarda droit dans les yeux puis posa un doigt sur sa bouche.

Ensuite il se glissa dans le trou. Une seconde plus tard sa main gantée me fit signe de le suivre.

Mon pantalon s'effilocha sur mon passage.

Je m'allongeai sur le ventre, mes paumes touchant l'asphalte brûlant.

Kenzei se mit au-dessus de moi pour me protéger, ses longues jambes de chaque côté de mon corps, sa tête au-dessus de la mienne.

Son Alter nous enveloppa comme un cocon protecteur.

Des chaussures – trois personnes – traversèrent la route devant nous. Ils atteignirent le véhicule du lanceur de missile.

Kenzei arrêta de respirer et j'en fis de même.

Je vis le bas de la portière arrière coulisser sur ses rails. Des sièges grincèrent. Ils grognaient sous l'effort, leurs respirations saccadées s'entendant à peine derrière la bruine qui tombait de la bouche d'incendie.

Une paire de chaussures monta dans le 4x4.

Deux autres l'y suivirent puis en redescendirent plus lentement qu'elles n'y étaient monté. Leurs semelles couinèrent au contact du goudron sur lequel se formait déjà des flaques d'eau.

Des volutes de vapeur blanches s'élevaient en tourbillon de la route brûlante et humide.

Les deux paires de chaussures repartirent par où elles étaient arrivées, zigzaguant entre les carcasses de voiture et les morceaux d'immeubles effondrés.

Ils tournèrent à l'angle du bâtiment qui donnait sur le carrefour. J'avais déjà perdu de vue une des deux chaussures lorsque, tout à coup, une main pâle tomba et frôla le goudron. Ses doigts grattèrent la chaussée.

Les chaussures s'arrêtèrent et la main fut remontée hors de mon champ de vision.

Ils ont changé de tireur. 

La portière du 4x4 se ferma à nouveau. Je comptai quarante-huit secondes.

Porte qui coulisse. Inspiration.

Kenzei me colla la tête contre le sol, m'empêchant de regarder. Je sentis la marque des minuscules pierres qui formaient le goudron s'imprimer sur mon front.

Je me tordis le cou pour continuer à voir.

Kenzei me murmura à l'oreille.

- Surtout ne bouge pas

Il y eut un clic.

Le tireur posa ses pieds sur la route pour plus de stabilité.

Mon sang battait violemment à mes tempes. J'inspirai, mon chakra tournoyant avec fureur sous ma peau.

Kenzei compta à voix basse, les yeux rivés sur le pantalon cargo et les chaussures cirées.

- Un, deux…

Clic.

Kenzei, sa lumière verte illuminant son corps, souleva notre voiture et la lança sur le tireur de missiles.

Il y eut un hurlement de terreur.

Le missile explosa les deux 4x4 empêtrés.

Un nouveau séisme ébranla le sol.

Un champignon de fumée et de feu s'éleva dans le ciel.

Les deux voitures roulèrent en tonneau vers le carrefour, des explosions les faisant sursauter par à-coups.

Kenzei me souleva par le col de mon t-shirt, me lançant sur son dos. Je m'agrippai à son cou alors qu'il traversait la rue par là où nous étions arrivés, en sens inverse des deux 4x4 qui continuaient à exploser.

Kenzei zigzagua à vive allure entre entre les morceaux de voitures arrachés et les bouts de bâtiments effondrés.

Une fine pluie tombait toujours sur la rue, collant mes cheveux à mon front.

Je les dégageai d'un geste brusque.

Derrière nous, j'entendis un autre bâtiment s'effondrer. Le quartier tout entier trembla. Kenzei perdit pied pendant une seconde mais se rattrapa aussitôt.

Les immeubles attenants s'effondrèrent comme des dominos.

Boom, boom, boom, boom.

On aurait dit des bombes qui explosaient les unes après les autres.

J'entendis des gens courir sur les toits mais je ne pouvais toujours pas les sentir.

Tout à coup il y eut des tirs en rafale.

Ils mitraillent la rue.

Un vent brûlant se chargea de disperser la fumée derrière nous, leur offrant une vue plongeante sur les ruines que nous laissions.

Kenzei sauta par-dessus un arbre à moitié carbonisé qui nous barrait la route. On passa à côté du van qui avait fini dans la vitrine d'un fleuriste.

- Tu es bien accroché ?

J'entendais des bruits de pas dans la rue d'en face. Des silhouettes sombres se dessinaient derrière la fumée grise.

- Oui

Kenzei fléchit les jambes, la lumière verte tournoyant autour de lui. Il bondit sur près de quatre mètres de haut.

L'air siffla. Un véritable tourbillon d'air nous entoura, chassant la fumée tout autour de nous. Des balles vrillèrent l'endroit où nous étions une seconde plus tôt.

Kenzei atterrit souplement sur un toit en tuiles orange. Ses chaussures crissèrent dessus.

Un sniper cagoulé, dos à nous, une paire de lunettes à verres jaunes vissées sur le nez, était allongé à seulement un mètre.

A la seconde où il releva la tête, Kenzei glissa derrière une cheminée haute.

Silence.

En contre-bas, la rue continuait à être canardée.

Lentement, Kenzei me déposa par terre. Une goutte de sueur roula sur sa tempe. Il me désigna le sniper à travers la cheminée puis me fit signe de me taire.

Je hochai la tête.

Il se pencha très légèrement en avant pour observer notre tireur.

La brume était encore assez épaisse au niveau des toits. Si Kenzei était assez discret, il se pouvait qu'aucun des autres tireur ne remarque la disparition de l'un des leurs.

Notre sniper se remit à tirer dans la rue principale.

Kenzei attendit qu'il ait vidé sa cartouche puis jaillit.

Il y eut un soupir étouffé et le bruit d'un corps qui s'affaisse.

La seconde d'après Kenzei était de retour avec un casque noir, un bouclier de CRS et un corps qu'il m'interdit de regarder.

- Viens ici

Il essaya de me mettre le casque mais il était trop grand pour moi et trop petit pour lui.

Kenzei finit par le laisser retomber sur le côté. Il retira sa ceinture et fit passer la lanière dans l'anse du bouclier. Enfin, il mit le bouclier dans son dos et repassa sa ceinture dans son pantalon pour le faire solidement tenir.

Une lumière verte enveloppa le bouclier.

- J'imagine que je vais devant, cette fois ?

Je rangeai mes deux couteaux dans la ceinture de mon pantalon.

Kenzei sourit.

- Je regrette de ne pas avoir prit mon porte-bébé

Je l'ignorais, bien que ses airs enjoués me calment un peu. Je savais qu'il le faisait exprès pour me rassurer mais ça me faisait du bien de savoir qu'au moins un de nous deux n'était pas sur le point de péter les plombs.

Kenzei me souleva et me cala d'une main contre son torse.

Il enfila le cylindre du silencieux sur son pistolet puis vérifia une dernière fois le nombre de balles de son chargeur.

Dix.

Il tira sur la lanière de son bouclier puis sauta dans une nouvelle rue.

On atterrit en silence derrière une benne à ordures. Kenzei s'immobilisa, scannant les environs.

Je fis la même chose, mes doigts frôlant le holster rempli de couteaux accroché à sa taille.

Objectif : Atteindre le port.