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[FR]Shoto Todoroki - Terroriste des Temps Modernes

« Un meurtrier de masse, l’appelait-on. Le terroriste des temps modernes » Je croyais que j’avais de la chance. Que j’étais différent. Que je pourrais vivre ma vie comme je l’entends. Mais les dés étaient joués depuis longtemps. « C’est amusant, tu ne trouves pas ? Je suis devenu tout ce qu’ils ont dit que je serai » -------- PATREON : patreon.com/Nar_cisseFR English version available on my account

Nar_cisse · อะนิเมะ&มังงะ
เรตติ้งไม่พอ
125 Chs

Chapitre 29

J'étais accroupi sur une branche, paupières closes.

Je sentais Kenzei assit dans le salon comme je l'y avait laissé en rentrant. Les trois domestiques étaient toujours dans la cuisine. L'aile Est était inhabitée, exceptée pour les deux chaleurs boudronnantes dans leurs quartiers.

Mes sens s'étendirent plus loin, jusqu'au coeur de la forêt. Deux larges énergies crépitantes étaient en train de s'y affronter.

Shunshin.

L'énergie se concentra dans mes jambes : un demi-signe de main plus tard et j'avais disparu. 

Mes semelles frôlaient à peine les branches que j'étais propulsé dans mon bond suivant. J'entendais l'écorce craquer sur mon passage, une gerbe de copeaux de bois explosant sous l'impact. 

L'air trembla, sa surface transparente miroitant comme de l'eau, alors que je franchissais la barrière invisible.

Le décor se métamorphosa en champ de bataille. 

Des arbres épais comme trois hommes gisaient au milieu de terre retournée, cadavres déracinés. Des flaques d'eau et de la boue avaient remplacé la prairie de fleurs. Des trous aussi larges que des puits jonchaient le sol labouré. 

Une odeur de brûlé me monta au nez.

Je m'accroupis aux abords du terrain, scrutant les environ pour les débusquer. 

Un tronc d'arbre traversa les airs comme un boulet de canon.

Il franchit la clairière improvisée de gauche à droite, soulevant une bourrasque de vent glaciale sur son passage.

Accroupi horizontalement sur un arbre se trouvait le Second Shoto.

Il fit une moitié de signe.

Tiger.

Il disparu. Le tronc lancé par le Premier impacta le chêne si violemment que la clairière tout entière trembla.

Des mottes de terre volèrent dans tous les sens alors que les feuilles de l'arbre touché tombaient comme de la neige. Des fissures se dispersèrent sur toute l'écorce du chêne alors que son bois grondait, essayant de résister à l'impact. Il se plia en deux, ses racines s'arrachant une à une du sol comme des fouets qui claquent. 

Et puis il s'effondra sur lui-même, la partie touffue retombant sur le tronc qui l'avait assaillit. 

Les oiseaux qui y avaient fait leur nid s'envolèrent dans les cieux à grands coup d'ailes et de piaillements colérique.

Mes yeux filèrent sur la gauche du terrain.

Le Second Shoto jaillit du feuillage au-dessus du Premier, son épée se dirigeant dangereusement vers sa gorge. Le Premier, accroupi sur une branche épaisse, pivota sur ses pieds, un kunai dans la main. 

Des étincelles jaunes jaillirent au contact de leurs deux lames. 

Le bras du Premier trembla mais il repoussa la lame assez loin pour éviter de se faire décapiter. Cependant la branche sous ses pieds craqua, incapable de supporter leurs deux poids conjugués.

Le Premier fit Ram-

De la foudre explosa du corps du Second, traversant son épée comme une onde de choc pour aller frapper le Premier.

Le Premier s'arc-bouta, le corps transpercé par la foudre. Il y eut une explosion de fumée puis la lame du Second trancha le rondin d'arbre avec lequel le Premier s'était substitué. 

Le Second n'eut même pas le temps de se retourner qu'un tanto, identique au sien, lui transperça la poitrine. Nouveau nuage de fumée.

Substitution.

Le Premier, loin de se laisser distraire par le leurre, sauta de deux bons mètres en arrière. L'arbre sur lequel il se trouvait une seconde plus tôt trembla et la demi-douzaine de tags explosifs qui avaient été dissimulés par un genjutsu apparurent au grand jour. 

L'instant d'après tout explosa.

L'arbre éclata comme s'il y avait eu une bombe en son sein. La moitié supérieure du tronc fut arrachée de sa base et s'écrasa au sol dans un bruit sourd, roulant sur plusieurs mètres. Il se fracassa contre des arbrisseaux, les réduisant en charpie. 

La partie inférieure de l'arbre, celle dont les puissantes racines l'ancraient à la terre, prit feu comme si on l'avait imbibé d'essence. Son écorce se racornit et de la sève brûlée en coula comme du sang noir. 

Une fumée obscure, opaque, pareille à une vague d'encre, se dispersa dans toute la zone.

Je me couvris la bouche de l'avant bras et me ratatinai contre ma branche, yeux plissés. Mes yeux piquaient et ma gorge était en feu.

Je ne peux plus les sentir.

Un silence de mort régnait dans la forêt.

Le voile noir continua à s'étendre sur toute la clairière, couvrant le ciel et les arbres. La poussière elle-même s'obscurcit. Je ne voyais même plus ma main pourtant à côté de mon visage. 

Même le soleil ne pouvait pas pénétrer ici.

Une brise se leva, soulageant mon nez irrité. Le nuage ne se dispersa pas.

Une feuille enflammée tomba du ciel. 

Elle traversa l'obscurité comme la torche qu'on aurait jeté dans les abysses, sa lumière dorée éclairant à peine les alentours. Elle tournoya sur elle-même, ses bords se racornissant à mesure qu'elle chutait.

On aurait dit la dernière étoile dans une galaxie morte.

Je m'obligeai à garder les yeux ouverts, pressentant ce qui allait se produire.

Il ne restait plus qu'une tige enflammée. Elle effleura un brin d'herbe.

Le vent siffla.

Clang clang clang.

Des étincelles jaunes jaillirent du choc de leurs tanto au centre de la clairière. Nouveau sifflement d'air. 

Les étincelles éclatèrent dans les arbres, loin sur la gauche. Une fraction de seconde plus tard et elles explosèrent sur la droite. 

Un Shoto auréolé de foudre surgi de l'obscurité et flasha jusqu'au Shoto de gauche.

Un kamikaze.

Le Shoto de gauche bondit en arrière. Une volée de kunais fusa de sa main droite pour intercepter la menace.

Un des kunais effleura la peau du Shoto de foudre. Celui-ci se figea en pleine course. Sa peau vira au blanc comme s'il avait avalé une ampoule allumée. La foudre qui crépitait au-dessus de sa peau s'éclaircit avec lui, illuminant les ténèbres comme une super nova en fin de vie.

La forêt prit des teintes grises puis blanches sous la lumière éclatante.

La silhouette du Shoto de foudre se flouta. Il n'était plus qu'une lumière crépitante, humanoïde, méconnaissable.

Le Shoto de Gauche, paniqué, fit un demi-signe de main.

Le Shoto de foudre explosa.

Un anneau de lumière en jaillit et balaya tout sur son passage. 

Le nuage de fumée noire fut transpercé par le rayonnement. 

Les arbres furent nettement tranchés à leur base. L'herbe prit feu.

Je me jetai à terre, me couvrant la tête à deux mains. La lumière traversa la branche sur laquelle j'étais une seconde plus tôt et la réduisit en cendre. 

Un trou, pareille à un puits, se se creusa au sommet du nuage. Un rayon de soleil oblique s'y glissa, illuminant la forêt dévastée.

Je tournai la tête à droite là où, tapi, se trouvait toujours le Premier Shoto qui avait crée le clone de foudre. Il croisa mon regard. 

Pareille à un démon vengeur, le Second Shoto jaillit des ténèbres. La moitié de ses vêtements étaient carbonisés et de la fumée blanche s'écoulait de ses cheveux en vagues. 

Le Premier tourna la tête sur le côté, les yeux écarquillés. Sa main se leva, ses doigts se pliant et-

Et puis le Second lui transperça la poitrine avec un chidori.

Le cri des mille oiseaux se réverbéra dans toute la forêt alors que le Premier convulsait contre le bras. Il éclata en une fumée blanche, mettant fin au combat.

Le Second croisa mon regard.

Il avait l'air furieux.

- Je peux te soi-

Je me dispersai à mon tour dans une gerbe de fumée.

*

- Alors boss, comment c'était les-

Le clone explosa en fumée. 

Serviette autour du cou, je m'essuyai les cheveux avec le seul carré encore sec.

'Laisse de l'autonomie à tes clones' que je m'étais dis. 'S'il a plus de temps pour se préparer, le combat n'en sera que meilleur'.

Et cet enfoiré sans âme avait failli me buter avec un jutsu sorti de nulle part.

N'empêche que c'était quand même un sacré-

Pouvait-on qualifier ça de suicide ?

Je me rapprochai de mon bureau, soulevant les feuilles sur lesquelles mon clone était en train de travailler. 

Il y avait trois cercles concentriques, remplis d'inscriptions de Fuinjutsu aussi serrées et fines que des épingles à cheveu. 

Trois larges virgules remplies de symboles les traversaient.

J'espère que ce Sharingan ci ne fera pas sauter la cervelle de la prochaine souris.

L'encyclopédie du chakra m'avait un jour révélé que je pourrais reproduire quelques dojutsus si tant est que j'atteignais le niveau suffisant en Fuinjutsu. Mais elle m'avait aussi expliqué qu'au point où j'en étais, même avec mes clones qui y travaillaient nuit et jour, je n'y arriverai pas avant trois ans.

Mais je ne pouvais pas attendre trois ans.

C'est exactement pour cette raison que j'étais en train de brutaliser ma création du Sharingan. 

L'encyclopédie m'avait vaguement expliqué la façon dont il était censé fonctionner mais les étapes de construction étaient verrouillées. Aussi, j'avais lancé mes clones voilà plus de quatre mois dans cette quête de forcenée.

Il se pouvait qu'un jour le test du rongeur soit passé mais que ça foire totalement sur moi.

Mais mourir aujourd'hui en voulant devenir plus fort ou demain de la main d'un meurtrier, qu'est-ce que ça changeait ?

Je reposai la feuille sur le bureau.

C'était du bon boulot, en plus. Mais je n'avais vraiment pas envie de voir un seul de mes clones aujourd'hui.

On frappa à la porte.

- Oui ?

Mon père passa sa tête par l'entrebâillement. 

Il avait des cernes plus longues que mon bras.

- Tu as déjà mangé ?

J'allais à sa rencontre.

- J'attendais que tu rentres. Pour le film.

- Ah, c'est vrai. Le film.

Je m'arrêtai abruptement, haussant les sourcils.

- Encore ?

Il soupira.

- Ecoute Shoto en ce moment…

Je croisai les bras.

- Ouais ouais, 'en ce moment'. Ça fait une semaine que tu reportes.

J'avais passé la semaine à manger mes repas face au mur. Le vieux Kenzei avait voulu 'me tenir compagnie' et au bout de sa troisième histoire abracadabrantesque sur sa jeunesse, j'avais mis les voiles. 

Il me regarda en silence.

- Ecoute, on a qu'à demander de nous amener le repas dans la salle de cinéma. On lance le film et si tu t'endors je le finirai tout seul.

A l'allure où ça allait, c'était le mieux que je pouvais tirer de lui.

- Très bien

*

Je gigotai sur mon siège, mes pieds touchant à peine le bout du fauteuil.

- Qu'est-ce que tu fais ?

Je levai les yeux vers mon père, assit confortablement dans son siège. Les fauteuils avaient tous été faits sur-mesure pour qu'il puisse s'asseoir dans chacun sans jamais avoir l'impression d'être plié en deux.

Mais même assit je ne touchai même pas le bout de l'assise.

- Quand est-ce que tu as eu ta période de croissance ?

Une lueur amusée passa dans son regard.

- Encore ta taille ?

Il se pencha en avant et prit l'assiette (de géant) que lui avait préparée le cuisinier. Ce soir c'était assortiment de poissons cru, quelque chose dont mon père raffolait.

- J'ai toujours été grand. A ton âge déjà je faisais une tête de plus que tous mes camarades.

Ce qui n'était pas mon cas.

Pour la première fois de ma vie je me demandai si le chakra n'était pas détrimental à ma croissance.

- Hmm

- Tu devrais manger. Même si tu ne grandis pas tu pourrais compenser en te musclant.

Il me mima un carré du bout des doigts. 

Je croisai les bras et lançai le film. Les plafonniers s'éteignirent en une seconde.

Son rire ne m'échappa pas par-dessus le vrombissement de la moto derrière le rideau de pluie.

Lorsque je daignai lui jeter un autre coup d'oeil, il s'était déjà endormi.