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[FR]Shoto Todoroki - Terroriste des Temps Modernes

« Un meurtrier de masse, l’appelait-on. Le terroriste des temps modernes » Je croyais que j’avais de la chance. Que j’étais différent. Que je pourrais vivre ma vie comme je l’entends. Mais les dés étaient joués depuis longtemps. « C’est amusant, tu ne trouves pas ? Je suis devenu tout ce qu’ils ont dit que je serai » -------- PATREON : patreon.com/Nar_cisseFR English version available on my account

Nar_cisse · อะนิเมะ&มังงะ
เรตติ้งไม่พอ
125 Chs

Chapitre 22 - La Bête

Il avait fallu une semaine pour que le rendez-vous soit mit en place.

Et même là le délégataire de la Commission Héroïque était arrivé en retard.

- Messieurs et Madame Todoroki, veuillez pardonner mon retard.

Lorsqu'il s'inclina sa petite queue de cheval basse glissa sur son épaule. Il se releva et offrit un sourire radieux à l'assemblée.

Mis à part l'avocat qui lui offrit un hochement de tête courtois, les parents Todoroki restèrent de marbre.

Ils s'y attendaient, bien sûr.

C'est exactement pour cette raison qu'ils avaient envoyé l'homme à la langue de serpent.

- Puis-je ?

Il désigna le canapé vide faisant face à celui du couple Todoroki.

Madame Todoroki eut la décence de hocher très légèrement le menton. Le numéro 2 le regardait toujours avec cet étrange mélange d'indifférence prononcée et de colère froide.

L'homme aux cheveux blancs s'assit en faisant mine de ne pas remarquer toute la tension autour de lui. Il était aussi raide qu'un piquet, son dos ne frôlant même pas l'assise. Il ne pouvait pas se permettre d'être confortable. Pas quand de sa performance dépendrait le recrutement d'un atout aussi important que le fils du numéro 2.

Ses yeux gris pleins d'une joie calculée se promenèrent sur chacun de ceux présents dans le grand salon de marbre et d'or.

L'avocat, les parents en colère, l'enfant promis.

Il s'arrêta.

- Bonjour Touya

Le garçon était assit sur le petit fauteuil à sa droite, entre ses parents et l'homme important.

Il lui répondit par un sourire timide.

- Bonjour

L'homme lui sourit à son tour – pour le mettre en confiance – puis se tourna vers les parents.

- Je suis Ryota Nishimura, directeur du service des ressources humaines de la Commission Héroïque. Enchanté de vous rencontrer.

Il leva la main afin d'échanger une poignée de mains. Le numéro 2, bras croisés, regarda sa main avec désintérêt puis le regarda à nouveau dans les yeux. La main de Ryota pivota vers la femme. Elle fit mine de ne pas la voir.

Rire jaune dans une telle situation ne ferait qu'empirer les choses. Aussi, Ryota opta pour l'option qui avait le moins de chance de tout faire capoter : il continua à sourire et ramena sa main près de lui, agissant comme un écervelé trop heureux pour comprendre ce qu'il se passait.

L'avocat, assis sur le fauteuil à droite des parents, leur lança un regard avant de s'éclaircir la gorge.

- Nous aimerions voir la copie originale du contrat que vous avez faite signer au jeune Touya

Le sourire de Ryota devint éclatant.

- Bien sûr, où avais-je la tête ?

Il ouvrit l'attaché case en cuir qu'il avait posé sur le canapé et en tira l'un des deux seuls documents qu'il y avait.

Il fit glisser le polycopié agrafé jusqu'aux parents.

- Si vous me permettez

L'avocat le tira vers lui et le feuilleta brièvement.

Un silence de mort ponctué par le seul bruit des pages tournées régnait dans le salon.

Ryota échangea un sourire avec le garçon qui semblait au comble de la gêne. Quand il regarda à nouveau les Todoroki il aurait pu jurer que le numéro 2 avait l'air d'encore plus mauvaise humeur.

- Pardonnez ma familiarité mais Todoroki, ce n'est pas très Japonais comme nom. Espagnol peut-être ?

La femme daigna enfin admettre son existence en répondant :

- Italien

Il sourit et ne poussa pas sa chance.

- Intéressant

L'avocat reposa enfin le contrat sur la table basse.

- C'est bien l'original

Pour la première fois depuis le début de l'entretien, Enji Todoroki ouvrit la bouche :

- Touya

Le garçon se pencha en avant et récupéra le document. Il le déchira en deux puis s'appliqua à le réduire en confettis. Une fois ça fait, le garçon tira une broyeuse à papier de derrière son fauteuil. Il y mit tout ce qu'il restait.

La machine ronronna et déchiqueta les morceaux avec application, les transformant en bandelettes blanches.

Le garçon éteignit la machine, l'ouvrit et mit le feu aux restes.

Ryota haussa les sourcils.

Alors celle-là on ne la lui avait jamais faite.

- Ne croyez vous pas que c'est un peu extrême ?

Il regarda les Todoroki. Ils étaient de marbres.

C'est l'avocat, une main dans son attaché-case Hermès, qui lui répondit :

- Pas plus extrême que de faire signer un contrat à un mineur après s'être introduit illégalement dans son lieu de vie

Ryota pressa ses lèvres.

Il est vrai que ses agents avaient raté leur coup en n'effaçant pas les enregistrements des caméras de surveillance mais ce n'était pas si grave. Au vu des antécédents du garçon ses parents n'auraient de toute façon pas consenti à l'idée d'un procès, alors les enregistrements n'étaient pas une vraie menace pour la Commission.

Ryota tira le deuxième document de son sac ainsi qu'un stylo.

- J'ai avec moi le nouveau contrat

Il le posa sur la table et le fit glisser jusqu'aux parents.

- Si vous le permettez

L'avocat tira lui-même un contrat de son sac. Il le tendit à Ryota.

Ryota arcqua un sourcil et le lut en diagonal. Le lisant d'abord pour la forme, Ryota devint graduellement intrigué puis surpris par la teneur des propos. A part pour quelques clauses modifiées ou totalement supprimées, ce contrat était la copie conforme de celui que le garçon venait de détruire.

La Commission Héroïque ne laissait pas traîner ses petites affaires n'importe où : que les Todoroki aient été en mesure de récupérer un de leurs précieux contrats, de leur faire modifier par leur avocat et de le lui présenter en bonne et due forme et tout ça en une petite semaine…

L'avocat croisa ses mains sur ses genoux.

- Comme vous pouvez le voir la clause stipulant que la personne concernée par le contrat, ici le jeune Touya, devient pupille de la nation et se retrouve sous la tutelle de la Commission Héroïque a été entièrement supprimée

Ryota n'en montra rien mais il serra ses mâchoires.

Ils avaient aussi changé les destinataires du contrat comme étant Enji et Rei Todoroki et avaient stipulé un droit de visite, des entretiens détaillés quand au suivi de leur fils, le fait que l'internat ne soit qu'en demi-pension et qu'il rentre expressément tous les week-ends et toutes les vacances.

Au delà de sa fonction de centre d'entraînement, la Commission Héroïque n'avait aucun droit sur Touya Todoroki.

Les parents se réservaient d'ailleurs le droit de retirer Touya de l'entraînement à leur entière discrétion.

De plus, une fois sa majorité atteinte, Touya avait le droit de décider s'il voulait continuer à poursuivre ou non son 'partenariat' avec la Commission Héroïque.

Ryota faillit se ronger l'ongle. Il fit mine de feuilleter à nouveau les premières pages pour se donner le temps de réfléchir.

Tout l'intérêt de la Commission Héroïque portait sur leur quasi possession des futurs Héros qui s'y entraînaient. Par le biais de leur institution, le gouvernement était ainsi capable d'influer dans une sphère bien plus importante que celle de la politique.

Le garçon – en plus de son Alter au fort potentiel – était le fils du numéro deux. Le recruter et le rendre à peu près satisfait de sa condition les mettrait dans les bonnes grâces d'Endeavor.

Et Endeavor était un allié de choix. Le jeune trentenaire était un homme riche à souhait avant même d'être un Héros : grâce à sa personnalité antipathique, le public s'était habitué à ce qu'il règle ses affaires de façon plus musclée que les Héros habituels.

Il avait du pouvoir, de l'influence et de la notoriété.

Si la Commission pouvait l'avoir de son côté…

- Je ne vois pas de problème là-dedans

Ryota sourit à tous, ses yeux se plissant en croissant de lune.

Il tira un stylo de son veston intérieur puis parapha chaque page avant de signer et dater la dernière.

L'avocat récupéra ensuite le contrat, vérifia que tout était en ordre puis le remit aux Todoroki. Ils le signèrent tour à tour.

- Bien !

La femme se leva.

- Comme nous en avons fini laissez nous vous raccompagner jusqu'à l'entrée

- Oh non ce ne sera pas nécessaire, une de vos-

Le sourire de la femme se figea.

- J'insiste

Ryota accepta de bonne grâce et toute la petite famille – excepté l'avocat – le raccompagna jusqu'au perron.

Il fût prit de court en voyant sa voiture déjà attelée et son chauffeur tenant la portière d'une main.

Décidément les Todoroki ne voulaient vraiment pas de lui chez eux.

- Et bien

Ryota sourit, attendant que l'un d'entre eux conclue.

Quelque secondes de silence passèrent.

- J'ai été ravi d'avoir pu vous rencontrer. Vous avez une charmante demeure, Monsieur et Madame Todoroki

Le compliment passa au-dessus de leur tête.

La femme sourit poliment.

- Nous vous souhaitons un bon retour

Le sourire de Ryota eut l'air beaucoup moins sincère cette fois. Il n'essaya pas d'échanger de poignée de main.

Il y eut un bruit sourd, comme celui de deux corps entrant violemment en collision.

Ryota tourna instinctivement la tête vers le son.

Depuis le perron de la maison était en partie visible un des nombreux jardins. Sur un terrain nu, entre la forêt et le bassin de poissons accolé à la demeure, se battaient un homme et un garçon aux distinctifs cheveux rouges et blancs.

Touya suivit son regard jusque Shoto. Il ne manqua pas l'air curieux de Ryota et se mordit l'intérieur de la joue jusqu'au sang.

L'enfant fléchit les jambes et fonça vers l'adulte. Il esquiva le coup de poing de l'homme en se baissant mais il ne perdit pas son élan. En un bond l'enfant sauta sur la cuisse de l'adulte et l'utilisa comme un tremplin pour se propulser à côté de sa tête.

Le garçon lança son couteau en bois dans les airs puis asséna un coup de pied à l'adulte. L'homme protégea son visage de ses avant-bras croises. Il repoussa l'enfant et le projeta en arrière.

Celui-ci s'agrippa à la manche de son t-shirt et tira dessus pour se rapprocher de l'homme. De la main droite il se saisit du couteau volant dans une prise inversée puis il frappa l'adulte en pleine tête avec.

Ryota scruta l'enfant, soudainement très intéressé.

- Et ce jeune garçon est.. ?

Endeavor lui barra la vue.

Il était assez proche de Ryota pour que ce dernier, surpris de la tournure des évènements, doive se tordre le cou pour le regarder dans les yeux.

Si le numéro deux avait l'air naturellement intimidant, cette fois-ci la façon dont il regardait Ryota était tout bonnement hostile.

- Personne qui vous concerne

Ryota fit un petit pas en arrière pour regagner un peu d'espace personnel.

Endeavor, le visage fermé, le toisait du haut de ses deux mètres.

Ryota ne s'était jamais senti aussi petit et insignifiant.

Il sourit.

- Bien évidemment

Il pivota puis s'inclina légèrement face aux deux autres Todoroki.

- Merci encore de m'avoir reçu dans votre demeure.

Il se tourna vers l'enfant et, pendant une seconde, il n'arriva pas à se rappeler de son prénom.

Ryota sourit le temps que sa mémoire ne comble le blanc. Le garçon sourit en retour.

- Au plaisir de travailler avec toi, Touya

- Moi aussi

Ryota s'avança vers sa Mercedes.

Il posa une main sur la poignée intérieure puis s'immobilisa durant une seconde. Ses yeux retournèrent instinctivement à l'enfant aux cheveux bicolores.

Il l'étudia durant quelques instants alors qu'il changeait une volée de coups avec l'adulte.

Du coin de l'oeil Ryota cru voir Endeavor s'agiter.

Il entra dans sa voiture et celle-ci démarra.

*