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[FR]Shoto Todoroki - Terroriste des Temps Modernes

« Un meurtrier de masse, l’appelait-on. Le terroriste des temps modernes » Je croyais que j’avais de la chance. Que j’étais différent. Que je pourrais vivre ma vie comme je l’entends. Mais les dés étaient joués depuis longtemps. « C’est amusant, tu ne trouves pas ? Je suis devenu tout ce qu’ils ont dit que je serai » -------- PATREON : patreon.com/Nar_cisseFR English version available on my account

Nar_cisse · อะนิเมะ&มังงะ
เรตติ้งไม่พอ
125 Chs

Chapitre 21

Trois de la fournée d'avocats s'étaient réunis en cercle sur la terrasse. Ils discutaient à voix basse et avaient l'air grave.

Occasionnellement je pouvais aussi entendre Touya piquer une crise dans la maison.

- Shoto, regarde par là

Je jetai un coup d'oeil ennuyé à Mizuki-sensei

- Appelez-moi Todoroki

Il roula des yeux.

- On est pas à l'école. Je t'appelles comme je veux.

- Vous êtes mon employé

- Je suis l'employé de ton père, idiot.

Je lui lançai un autre coup d'oeil irrité mais continuai à observer la débâcle. C'était comme ça depuis ce matin, quand Enji et Rei avaient annoncé qu'ils poursuivaient la Commission Héroïque en justice pour avoir recruté Touya – un mineur – sans leur consentement.

La maison était en effervescence depuis et je n'avais aucun moyen de savoir ce qu'il s'y passait.

- Si tu ne te concentres pas je jure que je vais te botter le cul

J'eus un rire sec.

Un nouvel avocat venait d'arriver.

- Comme si-

Je sautai en arrière, évitant d'un cheveu le couteau scintillant de Mizuki.

Ce n'est pas un de ceux en bois.

- Qu'est-ce-

Il me mit un coup de pied dans le torse et m'envoya valdinguer sur le sol poussiéreux. Je roulai pour amortir le choc et me relevai aussitôt pour éviter le pied qui s'écrasa là où mon visage se trouvait un instant plus tôt.

Il est vraiment sérieux.

- Si y'a une chose que t'apprendras de moi c'est que tu ne dois jamais détourner les yeux de ton adversaire

Il m'envoya un coup de pied en plein visage. Je m'accroupis pour esquiver et je me glissai sous sa jambe. Son poing me cueillit et m'envoya rouler par terre.

Un nuage de poussière s'éleva autour de moi. Je toussai.

Sa silhouette sombre se découpait derrière les grains jaunes tombant. Il faisait tournoyer son couteau avec dextérité entre son pouce et son index.

- Lève toi. On est loin d'avoir fini.

*

Enji se massa les tempes.

Rei se pencha en avant, inquiète.

- Donc ce que vous essayez de nous dire c'est qu'on ne peut pas rendre le contrat nul et non avenu ?

L'avocat se trémoussa sur le canapé.

- Et bien à première vue il semblerait que non, Madame Todoroki. Mes confrères finissent actuellement de l'étudier mais j'ai bien peur qu'on ne puisse rien en tirer.

Plus qu'en colère, Rei était abasourdie.

- Mais c'est un enfant. Comment est-ce qu'un contrat signé par un enfant, sans la présence ou la connaissance même dudit contrat par ses tuteurs légaux, peut valoir quoi que ce soit en justice ?

Enji n'avait jamais eu d'opinion quand au sujet épineux qu'était la Commission Héroïque.

Il savait cependant que, dans le milieu héroïque, les avis étaient partagés. Les Héros qui sortaient de l'institut gouvernemental étaient de bonne qualité, se rapprochant très souvent du top 10 du pays, quoique on puisse questionner le destinataire de leur allégeance.

Ce qui divisait, en revanche, c'était la façon dont la Commission acquérait ses recrues. Leur cible étaient les orphelins et tous les enfants trop jeunes et crédules pour comprendre ce qui était vraiment exigé d'eux en échange d'une petite signature.

Il y avait aussi les rumeurs, ces histoires sordides selon lesquelles la Commission éliminait les parents réticents à vendre leurs enfants au diable.

Si le reste était plausible, Enji ne croyait pas une seule seconde à ce mythe bon marché.

- Je suis désolé de vous l'apprendre Madame Todoroki mais la Commission Héroïque possède un statut particulier de même que le NCB et quelques autres institutions gouvernementales

- Le NCB ?

- Les Services Secrets, lui répondit Enji.

Les lunettes de l'avocat glissèrent sur son nez. Il regarda le couple Todoroki par-dessus ses verres rectangulaires.

- Nous pourrions les poursuivre en justice en utilisant le fait qu'ils se soient introduits dans un établissement de soins privés comme une faute grave de leur part mais ce serait revenir à dire que votre fils aîné a été admis dans un tel endroit. Il se pourrait même que la raison de son internement soit révélée au cours du procès. J'ai cru comprendre que ce n'est pas quelque chose que vous voudriez voir arriver.

Rei serra sa robe entre ses poings.

- Touya est un fils de Héros. Si cette histoire sort au grand jour, tout le monde la lui rappellera toute sa vie.

L'impact que cet unique évènement aurait sur son existence irait bien au-delà que tout ce qu'ils pouvaient imaginer.

Enji se leva et fit les cent pas dans le salon.

- Ce que je comprends pas c'est comment est-ce qu'ils ont pu entendre parler de Touya

L'avocat haussa les épaules d'un air impuissant.

- C'est le gouvernement, Monsieur Todoroki. Ils ont des yeux et des oreilles partout.

Enji s'arrêta.

Bien sûr qu'il le savait. Il le savait même mieux que quiconque.

Mais Enji avait toujours veillé à ce que l'anonymisation de ses enfants et de sa femme soit totale. Il allait même jusqu'à faire conduire des backgrounds checks dignes des Forces Spéciales sur tous ses employés de maison.

Il ne s'exposait jamais en public avec l'un des membres de sa famille. L'unique fois où c'était arrivé Touya n'avait pas été présent et Enji avait fait sécurisé la zone au préalable par la moitié des Héros de son agence déguisés en civils.

Alors comment avaient-ils pu savoir ?

Il pouvait toujours essayer d'appeler sa mère pour qu'elle l'aide à résoudre cette histoire.

Il aurait ses réponses, mais ça finirait forcément mal. Tout ce qui se rapportait de près ou de loin à Teka Todoroki finissait mal.

Et si jamais le gouvernement Japonais apprenait à quel genre de groupe il avait fait appel…

Non. Ce n'était pas assez important pour qu'il risque l'implication de la matriarche Todoroki.

Il pouvait toujours en appeler à quelques faveurs de vieux amis. Gunhee lui en devait une belle depuis la fois où il lui avait évité une amputation.

La porte du salon grinça.

- Papa. Maman.

Enji et Rei relevèrent simultanément les yeux vers Touya.

Ses yeux étaient brillants d'avoir trop pleuré et ses joues rouges à force de les avoir frottées pour en chasser les larmes.

Le visage d'Enji ne refléta rien d'autre que son indifférence habituelle.

- Tu as fini de faire ton cirque ?

Le garçon se mordit la lèvre et hocha lentement la tête, le menton tremblant.

- Enji…

- Qu'est-ce que tu veux ?

Le garçon flancha. Il baissa les yeux vers ses pieds et agrippa son pantalon à deux mains.

Il avait l'air honteux.

Tant mieux.

La crise de nerfs qu'il avait faite ce matin était indigne d'un enfant de presque onze. Il avait hurlé, pleuré, menacé de tout casser si on ne le laissait pas faire ce qu'il voulait. Rei avait été inquiète. Les domestiques aussi.

Enji avait croisé les bras sur son torse, avait regardé son fils aîné droit dans les yeux et dit – de sa voix la plus froide et la plus calme - deux mots très simples :

Fais-le.

Le gosse avait été surprit.

Evidemment.

Il pensait qu'en se donnant en spectacle de la sorte il pourrait obtenir que son petit monde se plie à ses quatre volontés.

Ha, il n'avait vraiment rien comprit s'il croyait qu'un gamin comme lui pourrait jamais obliger Enji à faire quoi que ce soit.

Touya avait ouvert la bouche comme un poisson. L'avait refermée.

Enji avait haussé les sourcils et lui avait montré d'un geste désinvolte tous les objets fragiles qui se trouvaient autour d'eux.

Qu'est-ce que tu attends ?

Tout à coup ses larmes de crocodiles avaient arrêté de couler. Il était ensuite parti s'enfermer dans sa chambre.

Il n'avait reprit son cinéma qu'une fois qu'il avait su qu'Enji n'était plus dans les parages.

- Je voudrais vous parler. S'il vous plaît.

L'avocat, gêné, passa ses yeux de l'enfant aux parents. Rei semblait sur le point de sauter du canapé pour aller le serrer dans ses bras alors qu'Enji le regardait comme s'il valait moins que la saleté sous ses chaussures.

L'avocat ramassa à la va-vite les feuilles qu'il avait éparpillées sur la table basse.

- Il me restait quelques points à revoir avec mes collègues donc je vais y aller tout de suite et nous pourrons-

- Non

L'avocat sursauta. Il releva les yeux vers Enji.

- Je vous demande pardon ?

- Vous, vous restez ici. Nous n'avons pas fini de parler. Touya.

Ce fut au tour du petit garçon de sursauter.

- Retournes dans ta chambre et réfléchis à tout ce que tu as fais. Nous enverrons quelqu'un te chercher lorsque nous le jugerons nécessaire.

Les épaules de l'enfant tremblaient.

Enji n'était pas assez crédule pour croire que ses larmes – si larmes il y avait bien - étaient sincères. A vrai dire, depuis quelques temps, il se demandait si rien de ce que leur fils ne choisissait de leur montrer l'était.

- Maintenant.

Touya, le haut du visage dissimulé par ses cheveux tombants, tourna les talons et s'en alla sans un bruit.

L'avocat suivit sa retraite avec sympathie.

*

Enji était satisfait d'avoir engagé l'instructeur de son fils pour tous les jours cette semaine. Les sessions se réduiraient ensuite à trois hebdomadaire pour le reste des vacances mais au moins il était assez occupé en ce moment pour pouvoir vivre dans l'ignorance du chaos qui régnait à la maison.

Il ressentit une vague de fierté en voyant Shoto tomber à terre et se relever dans la seconde.

- Tu es méchant avec Touya. Tu le traites froidement.

L'expression apaisée d'Enji se transforma en indifférence. Il lâcha les rideaux et se tourna vers sa femme.

- C'est ce que tu me dis tout le temps mais comment est-ce que je suis censé faire quand il passe son temps à mal se comporter ?

Touya avait essayé de noyer son frère et Rei aurait voulu qu'il lui dise que ce n'était pas grave, que ce n'était rien.

Il avait fait un scandale toute la matinée et s'était comporté comme un enfant pourri gâté et Rei aurait voulu qu'il se mette à genoux avec elle et qu'ensemble ils supplient leur fils de les pardonner d'être des parents responsables et de le punir quand il agissait mal. Tss.

Parfois Enji avait l'impression d'être le seul à réaliser que Touya était sur une mauvaise pente et que s'ils ne lui coupaient pas l'herbe sous le pied dès à présent il finirait très mal.

- Tu ne l'a même pas félicité d'avoir réussi à quitter l'hôpital

- Je l'ai fais. Je lui ai dis que j'étais content qu'il soit rentré

- A demi mot

Enji ne répondit même pas.

Tout était prétexte à la dispute en ce moment. Ca le fatiguait.

On frappa à la porte.

Une servante se glissa dans l'embrasure.

- Monsieur et Madame Todoroki. (Elle s'inclina légèrement) Touya est là.

Le garçon entra.

Apparemment il avait prit une douche et s'était changé car il ne portait plus son t-shirt froissé recouvert de larmes séchées.

On aurait presque pu oublier qu'il avait passé la matinée à pleurer comme une madeleine. Presque.

Il s'inclina profondément et les salua avec respect.

- Papa. Maman.

Il alla s'asseoir sur le canapé.

Enji et Rei s'assirent sur celui lui faisant face.

- J'aimerais m'excuser pour mon comportement de ce matin. J'ai agi comme un enfant.

Touya inspira brusquement, comme pour se donner du courage.

- Rester toute la journée dans ma chambre m'a permit de réfléchir à toute cette situation au calme.

Il les regarda dans les yeux l'un après l'autre.

- Je sais que je n'aurai pas dû signer ce contrat. J'en suis désolé. J'aurai dû vous informer de la présence de la Commission dès lors qu'ils sont arrivés à l'hôpital. Mais je ne regrette pas de l'avoir fait.

Une lueur d'intérêt s'alluma dans les yeux d'Enji.

- La forme n'était pas la bonne. J'en ai bien conscience. En revanche le fond est correct. Je veux être un Héros et c'est exactement ce qu'ils me proposent.

Il se concentra uniquement sur Enji.

- Je sais pourquoi tu t'es marié à Maman. Je sais que vous ne vous aimez pas vraiment. Ou pas exactement comme les autres parents s'aiment (Rei tritura nerveusement ses mains) Je sais aussi qu'à l'origine tu voulais qu'on devienne tous des Héros, moi, Natsu, Fuyu et Shoto.

Enji scruta son fils avec attention. Il ne lisait que de la sincérité sur son visage.

- Je sais aussi que tu as changé d'avis. Mais moi je veux toujours être un Héros. (Il sourit tristement) S'il te plaît, Papa. Ne me refuse pas de devenir un Héros.

Enji resta silencieux un long moment.

Il est vrai que sa volonté première d'être un Héros avait été entachée par les évènements de sa vie. Sa vision pure était devenue cette chose hideuse qu'était la création de l'être ultime, celui qui pourrait le surpasser là où il avait fait défaut pour pouvoir se hisser au sommet.

Mais tout ça n'avait été que la volonté d'un jeune homme souffrant qui voulait se protéger à tout prix

Il avait grandi, depuis, et comprit qu'il n'y avait pas de sens à un pouvoir ultime si solitaire.

- Admettons que je dise oui

Le visage de Touya s'éclaira.

- Cela voudrait dire que tu n'es plus un enfant. Que je te considère comme un adulte.

Touya hocha vigoureusement la tête.

- Ce que tu as fais, ce matin, ça n'arrivera plus. Jamais.

- Je te le promets

- Si ça arrive à nouveau tu prendras tes affaires et tu quitteras la maison sur le champ

Rei poussa un cri d'indignation.

- Enji !

Enji ne lâcha pas une seule seconde le regard de Touya pour qu'il comprenne bien à quel point il était sérieux.

- Tu ne seras plus mon fils et peu importe ce qui t'arrivera, ça ne me concernera plus

Il vit la peur sur le visage de son fils.

Tant mieux.

Il préférait ça plutôt qu'il continue sur le chemin tordu qu'il avait décidé - pour dieu sait quelle raison - de prendre.

Rei le dorlotait trop et Touya en profitait pour mal se comporter.

- Tu vas appeler ces gens de la Commission et tu vas leur dire de venir ici. Ensuite tu leur diras de déchirer ton contrat, qu'ils n'ont plus ton consentement.

Enji leva le doigt pour faire taire ses protestations.

- Nos avocats en prépareront un autre. Cette fois ci c'est ta mère et moi qui le signeront.

Le garçon se détendit un peu.

- Ne crois pas que tu as gagné, garçon. Tu auras des règles strictes. Un couvre-feu. Si tu dérapes, plus de Commission. Si tu refais le cirque que tu nous as fais ce matin, plus de Commission. Ai-je été clair ?

Le garçon déglutit.

Enji avait toujours été quelqu'un d'intimidant mais en cet instant précis il lui faisait presque l'effet de ne pas être son père.

- Très

- Alors nous avons un marché