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[FR]Shoto Todoroki - Terroriste des Temps Modernes

« Un meurtrier de masse, l’appelait-on. Le terroriste des temps modernes » Je croyais que j’avais de la chance. Que j’étais différent. Que je pourrais vivre ma vie comme je l’entends. Mais les dés étaient joués depuis longtemps. « C’est amusant, tu ne trouves pas ? Je suis devenu tout ce qu’ils ont dit que je serai » -------- PATREON : patreon.com/Nar_cisseFR English version available on my account

Nar_cisse · อะนิเมะ&มังงะ
เรตติ้งไม่พอ
125 Chs

Chapitre 107

Endeavor observa All Might en biais, bras croisés sur son torse.

Le blond évitait son regard, faisant mine de concentrer son attention sur l'environnement extérieur visible par le mur vitré.

- Je ne vois pas en quoi ma présence est requise, dit-il d'une voix égale, différente du All Might spécial 'apparition publique'. Cette affaire ne me concerne pas.

- Cette affaire à tout à voir avec toi

- Ce n'est pas mon fils, nia All Might. Je n'ai jamais échangé plus de trois phrases avec lui

- Tu m'as impliqué dans tes histoires de successeur et de 'duo' sans me demander mon avis. Cette histoire n'est qu'une des conséquences de tes propres actions

All Might sourit d'un air désabusé et secoua la tête.

- Tu as accepté

Le soleil se couchait à l'horizon, projetant sa lumière dorée sur les deux Héros. 

- Parce que si je refusais et que le grand et tout puissant All Might se faisait battre par un vilain de bas étage la prochaine fois qu'il perd à nouveau le contrôle de son Alter, le pays rentrerait en état de crise

Les lèvres d'All Might n'était plus qu'une fine ligne blanche.

- Je ne peux pas faire ça

- Pourquoi ?

- Parce que ton fils est un meurtrier

Les yeux d'Endeavor s'étrécirent jusqu'à devenir deux fentes.

La température ambiante grimpa, l'air devenant aussi lourd et poisseux qu'avant qu'un orage éclate.

- Mon fils, gronda Endeavor à voix basse, est la seule chose qui ait permit de sauver ta pitoyable façade d'imposteur. Sans lui tu serais mort et toutes tes conneries de 'Héros' et de 'destinée' avec toi

All Might ne dit rien, mais ses yeux avaient reprit cet éclat fluorescent, vivifiant, qui apparaissait chaque fois qu'il utilisait le One for All.

- Ce n'est pas un meurtrier, continua Endeavor. Il a fait seulement ce qu'il avait à faire pour survivre

All Might tourna sa tête si vite vers Endeavor que sa nuque craqua.

- Et ceux du camp, hein ? C'était aussi pour se défendre ?

Endeavor était sourd à toute argumentation, sa colère bouillonnant comme une marmite sur le point de déborder.

- Mon fils n'est pas un meurtrier

Les traits d'All Might étaient sévères, plus durs que de la pierre.

- Regarde ce que tu as fais. A force de trop le couver, tu as fini par créer un monstre

Endeavor, sa peau devenant brusquement translucide, traversa le couloir en quelques pas jusqu'à atteindre All Might.

Une odeur de souffre et de lave flotta dans son sillage. 

- Fais très attention à ce que tu dis, Yagi

All Might, loin de s'écraser, se redressa de sa position appuyée contre le mur, faisant face sans broncher à Endeavor. 

Les deux hommes se firent face, leur pouvoir saturant l'air, remplissant leur gorge comme un épais venin, coulant autour de leur corps dans une promesse de violence mal contenue.

- Ou quoi ?

C'était plus fort que lui, plus fort que sa logique, que toute sa raison et son bon sens combiné.

On ne remettait jamais en question l'autorité d'All Might – jamais.

Et, dans les très rares cas où on tentait de lui marcher dessus, un instinct animal prenait le pas sur sa conscience et le forçait à s'imposer, à s'affirmer, à dominer, à prouver qu'il était l'être suprême.

Endeavor sourit, et il y avait quelque chose de dangereux dans sa façon de le faire.

- Tu parles comme si tu n'avais jamais tué, se moqua Endeavor, mais tu l'as déjà fait n'est-ce pas ?

All Might ne répondit pas.

- Nous l'avons tous fait, nous les prétendus 'Héros' - par accident ou parce que le grand patron en personne nous l'a demandé.

Le sourire d'Endeavor retomba, son visage s'assombrissant, son regard durcissant. 

- Tu as beau être All Might, tu n'es rien d'autre qu'un autre type en costume qu'on oubliera une fois que le prochain viendra

- Courageux de dire ça de la part de l'homme qui n'a jamais réussi à sortir de mon ombre

- Dixit celui qui est né sans Alter et qui mourra sans Alter

Les deux hommes se regardèrent en chiens de faïence, refusant d'abdiquer la victoire à l'autre.

- Quand je t'ai dis que tu annonceras publiquement soutenir mon fils…

Un éclat dangereux s'alluma dans les prunelles d'Endeavor.

- Ce n'était pas une suggestion

A nouveau le besoin de dominer se ralluma dans la poitrine d'All Might.

- Tu n'es personne pour me donner des ordres

Endeavor l'étudia en silence.

Puis il recula d'un pas, reprenant le contrôle de son Alter, et la pression qui saturait l'air explosa comme un ballon de baudruche qui s'essouffle. 

- Si tu ne le fais pas, alors tout le monde saura quel pathétique être dont l'Alter s'essouffle tu es.

Endeavor s'arrêta.

- Non, j'ai mieux. Tout le monde saura que ton Alter peut se transmettre, et après ça…

Après ça débuterait la chasse aux sorcières, All Might serait traqué comme un chien jusqu'à en mourir ou qu'on arrive à lui arracher son pouvoir à son corps en miettes.

All Might ouvrit de grands yeux.

- Tu n'oserais pas

La peau d'Endeavor bleuit brusquement, précédant l'activation de son God Mode.

Il regarda All Might droit dans les yeux, son Alter bourdonnant sous sa peau, ses yeux aussi sombres que les plus obscures flammes de l'enfer.

- Essaie un peu

*

Les portes du tribunal de Tokyo se fermèrent, et les cris de la foule et du média s'en retrouvèrent aussitôt étouffés, comme si on avait recouvert la cacophonie du monde extérieur à l'aide d'une cloche en verre.

- Messieurs dames, je tiens à vous remercier de vous être déplacés aussi vite dans les circonstances telles que nous les connaissons

Le procureur s'épongea le front avec un mouchoir replié, faisant signe à un des officiers de police gardant l'une des portes d'allumer la climatisation.

C'était déjà une chaude journée d'été accentuée par le fait que nous étions enfermés dans une pièce où Endeavor – aka le volcan humain – se trouvait aussi, bras croisés sur le torse, vêtu d'un costume bleu marine.

J'étais installé entre mon père et Nezu – qui avait, apparemment, un diplôme en droit et quelques années comme avocat à New York sous la ceinture -, le préfet était à droite, présidant le 'U' que formait notre congrégation, puis les deux avocats de la partie adverse ainsi qu'un membre de la Commission Héroïque, en tant que représentant du gouvernement.

- Nous allons maintenant débuter le procès à huis clos

Il fit signe au jeune homme, plus loin sur la gauche, d'appuyer sur le bouton pour lancer l'enregistrement du procès.

- Bonjour à tous et à toutes, je suis Yamanaka Taguchi, procureur général, et serait celui qui prendra en charge le déroulement de ce procès. Nous allons commencer par lister les chefs d'accusations imputés à monsieur Shoto Todoroki au terme d'évènements produits il y a cinq ans et récemment revenus à la surface, après qu'une série de documents déclassifiés aient été révélés. Ne seront ni mentionnés ni considérés les actes du procureur de l'époque, Yorishi Azui, lequel aurait participé aux actes de dissimulation entourant cette affaire. Suite à cela sera donné un temps aux accusés pour formuler une réponse, puis l'accusation prendra le relai. Je compte sur votre coopération et votre professionnalisme malgré le tumulte médiatique qui entoure l'affaire, et vous demanderai de ne pas vous laisser influencer par des opinions biaisées et infondées qui n'ont rien à voir avec le procès.

Il s'éclaircit la gorge et prit une feuille.

- Sont imputés à l'accusé les chefs d'accusation suivants : homicide involontaire coupable, meurtres au premier degré, utilisation illégale d'Alters sur voie publique, violation d'une restriction juridique précédente concernant l'utilisation d'Alters de l'accusé sur voie publique, dissimulation volontaire de la nature de l'Alter de l'individu sans tentative de correction auprès des autorités publiques compétentes

Il se tourna vers Nezu.

- Je vous en prie, maître

Nezu, étonnamment sérieux, se leva sur sa chaise, croisant ses pattes dans son dos.

Ses yeux se posèrent sur chacun des membres présents dans la salle avant qu'il ne débute son argumentaire.

- Aux chefs d'accusation suivants : meurtres au premier degré, utilisation illégale d'Alters sur voie publique, violation d'une restriction juridique précédente concernant l'utilisation d'Alters de l'accusé sur voie publique, nous plaidons non coupable

La partie adverse s'agita mais ne dit rien.

- Aux chefs d'accusation suivants : homicide involontaire coupable, dissimulation volontaire de la nature de l'Alter de l'individu sans tentative de correction auprès des autorités publiques compétentes, nous plaidons les circonstances atténuantes

Puis Nezu se lança dans un discours dont le pouvoir argumentatif et les preuves apportées me surprirent tant par leur finesse que leur poids.

Il sortit plusieurs documents médicaux classifiés de scientifiques d'I-Island portant sur la nature des Alters et leur propension à contrôler leurs détenteurs, et non pas l'inverse. 

Il expliqua que le 'malheureux incident du hangar' n'était pas un évènement qui aurait pu être évité si tant est que mon – mes – Alters avaient agi d'eux-même, que je le veille ou non, et qu'un second 'éveil d'Alter' aurait eu lieu.

Il plaida le traumatisme psychologique pour mes violences, présenta mon évaluation psychologique établie après les faits et qui dépeignait un enfant 'inquiet, stressé, effrayé qu'on attente à sa vie de nouveau'.

Il ajouta que j'avais un suivi psychologique depuis lors, que je n'avais pas raté une séance mensuelle en cinq ans et présenta les certificats de mon psychologue me considérant comme 'psychologiquement stable et apte à la vie en société'.

Il me dépeignit comme un jeune homme avec une enfance difficile mais qui avait fait de son mieux pour survivre aux 'échecs infligés par la vie' et qui avait su rebondir en intégrant la plus prestigieuse école Héroïque du pays.

Il parla de ma volonté de servir mon pays, d'être utile à autrui, et de l'intérêt croissant que je possédais pour les forces militaires du Japon et que j'intégrerai 'dès son diplôme en poche'.

Il mentionna l'incident White Horse, peu après les 'tragiques évènements du hangar' et mentionna le fait que 'sans sa présence, le duo de Héros n'aurait pas survécu et aurait laissé leur unique enfant orphelin'. 

Il présenta un document sur l'honneur des deux anciens héros concernés qui m'avaient côtoyés et juraient 'n'avoir pas vu un garçon aussi impliqué dans l'avenir de son pays depuis All Might'.

Il mentionna mes 'actions décisives' lors de l'attaque du camp de vacances qui avaient permit de gagner assez de temps pour que tous mes 'camarades' soient à l'abri, ce qui avait provoqué mon abduction par le vilain dont la simple mention faisait toujours frissonner le pays.

Il rappela ma participation plus que facultative au dernier 'attentat terroriste de Tokyo' et rappela subtilement que sans ma présence, de nombreux civils seraient morts ce jour là.

Puis Nezu sortit une pile de déclarations sur l'honneur faites par tout un tas de Héros que je n'avais jamais rencontrés et qui mentionnaient tous mon 'esprit héroïque', mon 'altruisme sans pareil' et 'ma volonté de répandre le bien'.

Il parla durant près d'une heure, sans être jamais interrompu par qui que ce soit ou questionné sur la provenance ou les circonstances de l'acquisition de tel ou tel documents – même ceux d'I-Island.

L'opposition s'agita à nouveau, et soudain je comprit que ce n'était pas parce que les propos de Nezu les irritaient mais parce qu'un moustique tournait autour d'eux et qu'ils essayaient de l'écraser discrètement.

Le préfet s'éventait avec une feuille, les yeux vitreux, regardant Nezu et hochant la tête à intervalles semi-réguliers pour montrer qu'il écoutait.

Mais c'est le calme de mon père, l'assurance tranquille de son regard, qui me convainquirent que tout ce procès n'était qu'une mascarade, que j'avais déjà été jugé non coupable et que je sortirai d'ici sans aucun problème.

Comme si l'accusation voulut abonder dans mon sens, ils se révélèrent mal organisés et maladroits dans leur propos, leurs arguments peu développés et déjà démontés par Nezu dans sa tirade précédente.

Après près de trois heures de procès – pause incluse – le procès prit fin, le préfet me jugea non coupable, et la séance fut levée.

Le jeune homme chargé d'enregistrer le procès coupa l'enregistrement, salua tout le monde et partit le premier.

- Monsieur Endeavor, demanda le préfet en ajustant ses lunettes. Ma petite fille vous adore. Est-ce que vous pensez qu'il serait possible d'avoir un autographe ? Pas de photos, hein, Je n'ai pas envie que ça finisse dans la presse

Il sourit.

- Evidemment, répondit mon père

Il signa trois albums photos et un 'Panthéon des Héros' qui regroupait déjà la signature d'une vingtaine de Héros.

Nezu, lui, discutait à voix basse avec les avocats de l'accusation, guilleret, se balançant d'avant en arrière.

- Amusant, n'est-ce pas ?

Je levai les yeux vers l'employée de la Commission Héroïque, laquelle avait sorti sa cigarette électronique.

Elle expira une bouffée de fumée, ses yeux se promenant sur tous les protagonistes de notre petite assemblée.

- Première fois à un procès fantoche, hein ? Toujours surprenant quand on s'y attend pas

Son corps, ses cheveux, tout chez elle sécrétait la fumée, comme si elle était faite de cendres.

- Le vrai procès c'est là dehors, dit-elle, et elle pointa du doigt la fenêtre, là où je savais se trouver une foule de gens en colère avec des pancartes. Si vous gagnez l'opinion publique avant que les résultats du procès soient annoncés, c'est dans la poche

Puis elle m'observa du coin de l'oeil, ses lèvres collées à sa cigarette comme si elle en avait besoin pour respirer.

- Tu parles pas beaucoup, hein ?

Lorsqu'on rentra à la maison, ce soir là, je planai autour de mon père, passant plusieurs fois devant son bureau laissé entre-ouvert – et dans lequel je savais qu'il travaillerait tard pour rattraper le temps perdu – hésitant à rentrer.

C'est la version originale de Lorenzacccio, couverture craquée, pages cornées, jaunies, que je lui avais offerte il y a plus de dix ans pour son anniversaire et posée, entre-ouverte aux trois-quarts du livre, sur un coin de son bureau qui m'attira à l'intérieur.

- Tu as besoin de quelque chose ?

Ma gorge était sèche, et mes paupières lourdes de fatigue.

- Je voulais te dire merci. Pour le procès, et pour All for One

Il me scruta en silence et je restai immobile, droit et fier comme le digne fils d'Endeavor que j'étais, refusant de le laisser voir à quel point je regrettais.

Il baissa à nouveau les yeux vers son travail, humidifiant son pouce et tournant une feuille sèchement.

- Nous sommes une famille. C'est ce que nous faisons.

Il ne dit rien de plus, son stylo grattant le papier froidement, comme si je n'étais déjà plus là.

- Je te raconterai tout un jour

Son stylo se figea dans les airs.

- J'ai juste besoin de temps. Je dois finir…

...de couvrir nos arrières.

- … quelque chose que j'ai entreprit. Ensuite, je te dirai tout.

Ses yeux étaient rivés sur son bureau.

- Combien de temps ?

J'hésitai, essuyant mes paumes moites sur mon jean.

- Un peu moins d'un an

Une mouche vola.

Il se remit à écrire.

- Bonne nuit, Shoto

- Je veux tout te dire. Vraiment. Mais j'ai besoin de temps.

Il m'ignora.

Je me sentis pathétique, désespéré, mais je détestai plus que tout que mon statut d'enfant prodige, de garçon qui ne pouvait jamais décevoir, me soit retiré aussi subitement et violemment.

- Je te fais confiance. Ca n'a rien à voir avec ça. J'ai juste besoin de temps.

Autrement cette histoire risquait de finir avec sa mort, et je refusai que ça arrive.

- Bonne nuit, Shoto

J'attendis qu'il ajoute quelque chose, qu'il s'énerve, qu'il me hurle de sortir.

Mais il resta silencieux alors que je le regardai travailler en silence, comme si je n'étais devenu rien d'autre qu'un objet faisant partie du décor.

Je sortis, déçu, et fermait doucement la porte derrière moi.

Je me massai l'arrête du nez, sentant une migraine poindre le bout de son nez.

Puis une demi-douzaine de nouveaux clones jaillirent de mon corps et se dispersèrent comme du sel dans le vent.