La nuit fut longue, morceler en raison des bruits de machineries faisant rage dans le camp. Signe qu'Orson avait décider de réparer les androïdes au plus vite, sur place, quitte à utiliser des outils de réparation sommaire, ou non prévu à cet effet.
À cause de tout ces bruits, trouver le sommeil fut une véritable épreuve pour tous les membres de l'escouade. Tout particulièrement pour Reiner, qui serrait ses couvertures, impuissant, alors qu'une scène rejouait en permanence dans son esprit. Il avait l'impression d'entendre son frère l'appeler de la même voie sans vie, avant de s'effondrer sans vie à cause de Térésa. Tout cela se répétait sans cesse dans son esprit.
Mais quand soudan il le vit son frère se relever sur le champ de bataille taché de son sang, arborant une apparence horrifique, il l'entendit parler d'une voix glacial.
« Pourquoi ne pas m'avoir sauvé ? Tu aurais pu faire plus ? Pourquoi avoir fait confiance à ce scientifique douteux ? Je croyais qu'on venait de se réconcilier. Je venais de retrouver mon petit frère dont j'ai toujours pris soin, je pensais que tu étais heureux de me retrouver aussi. »
Mais quand Léo commença à s'approcher, la bouche grande ouverte comme si il voulait dévorer Reiner, celui-ci se réveilla en sursaut. Des larmes sécher entourait ses yeux, alors que les rares restes de ses larmes encore liquides s'échappait de ses yeux, pour tomber sur son lit, illuminer par la faible lumière des éclairages du camp filtrant légèrement par la fenêtre de la pièce.
Il n'avait aucune idée d'à quel moment il s'était endormie, et quelle partie était un rêve ou la réalité. Mais quand il vit qu'il faisait nuit noire dehors, et que tout le monde avait trouvé le sommeil dans la nuit désormais silencieuse, il se leva de son lit.
Il sortit rapidement du bâtiment, ne portant que le fin uniforme militaire lui servant d'habit pour le protéger de la nuit glacial du désert. Il n'avait aucune destination en tête, alors qu'il allumait une cigarette en marchant simplement entre les tentes pour penser à autre chose. Oublier tout ce qu'il venait de se passer. Mais quand il passa devant l'une des nombreuses installations du camp, il put voir grâce à l'éclairage disposer à l'intérieur d'une des tentes plusieurs silhouettes debout, immobile. Se demandant ce qu'il se passait, il entra discrètement dans la tente qui ne devrait comporter que quelques caisses. Mais tout ce qu'il vu fut une apparence familière, celle d'Alice.
Son apparence était méconnaissable. Son corps, auparavant mutilé, avait été sommairement réparé avec des plaques de riftine maladroitement fixées. Pourtant, malgré leur aspect rudimentaire, les réparations semblaient efficaces. Les genoux de Reiner vacillèrent alors qu'il manqua de s'effondrer en réalisant ce que cela impliquait. Il pourrait au moins revoir Alice. Il s'approcha alors d'Alice d'un pas tremblant. Son cœur battait à tout rompre alors qu'il esquissait timidement une phrase. L'espoir teintait sa voix, qui était pourtant également emplie de peur. La peur que rien ne se produise après ses paroles.
« Protocole 1... activation... mots de passe, 7274. »
En entendant la commande vocale, la tête d'Alice commença à se lever doucement. Sa tête tremblait légèrement, mais bientôt, elle ouvrit les yeux. Ils ne possédaient aucune vie dans un premier temps, pourtant, ils se chargèrent bien assez tôt d'émotion. La crainte, la terreur, la démotivation, l'impuissance, voilà ce que reflétaient ses yeux. Reiner ne prit même pas la peine de le remarquer, s'avançant à la place d'un pas tremblant, pour serrer Alice dans ses bras alors qu'une spiral d'émotion plus forte les unes que les autres semblait l'engloutir.
Alors qu'elle réalisait ce qu'il se passait, les yeux d'Alice se chargèrent de confusion. Elle ne connaissait pas cet endroit, et n'avait même pas pu voir qui l'enlaçait, la laissant perplexe face à la situation. La dernière chose dont elle se souvenait était un groupe de titans et de sentinelles se battant contre des dieux démons, qui les écrasaient comme des mouches. Puis, plus rien, si ce n'est un violent sentiment de projection, et une spiral de sang entrant dans sa vision floue.
« Tu peux pas imaginer à quel point je suis soulagé... »
Murmura Reiner d'une voix plus que tremblante.
Toutefois, Alice ne sut pas quoi répondre, fixant Reiner avec une confusion grandissante. Mais alors qu'elle prenait conscience de la situation, plusieurs pensées fusèrent dans son esprit, la poussant à sortir précipitamment de l'étreinte de Reiner alors qu'elle parlait d'une voix urgente.
« Les autres ? Mélissa, Davis, Jeffe ? Où sont-ils ? Tu les à vu ? »
Ce fut au tour de Reiner de paraître confus. Cependant, il se ressaisit rapidement, pointant les autres silhouettes d'un de ses doigts.
« Là, ne t'inquiète pas...je sais que tout est soudain...mais- »
Toutefois, il se fit couper par le cris d'Alice, agité, contraire à tout ce qu'il avait pu prédit être sa réaction.
« Smith ?! Attends et Jeffe ?! Il portait Davis alors qu'on regardait les espèces de démon écraser des titans comme des moucherons ! »
« Je- C'étaient les seuls qui étaient avec toi. Il y avait bien deux autres cadavres, mais... ils avaient presque disparu depuis le temps...et...je crois qu'il n'y avait pas les jambes de celui-là. Et...puis... les autres étaient trop endommagée pour être réparés... »
Déclara Reiner en pointant la silhouette de Davis, toujours dépourvu de jambe, alors qu'il retenait difficilement toutes les émotions qui le dévoraient. Cependant, il devait se retenir, il le savait. Il savait qu'Alice était bouleversé alors qu'elle s'effondrait au sol, marmonnant le nom de Jeffe. Toutefois, il ne put retenir ses sanglots plus longtemps. Même si il savait tout cela, il était au bord de l'implosion, et cette simple scène avait suffi à détruire tous ses efforts pour ne pas exploser à nouveau en pleure. Il ne savait même pas ce qu'il ressentait, mais ne pouvait s'empêcher d'essayer de marmonner des choses rendu incompréhensible par ses pleurs, poussant Alice à s'excuser, alors qu'elle ignorait toute la situation.
« Désolé de ne même pas t'avoir réconforté...tu à dû t'inquiéter pour moi, et moi... j'ai juste pensé au autre sans même te regarder...désolé. »
Elle baissa la tête en disant cela, se sentant coupable alors qu'elle-même était dévorée par un torrent d'émotion qu'elle n'avait pas eu le temps d'entièrement digérer.
Incertain de l'avenir, Reiner essaya d'oublier ce qu'il venait de vivre, demandant comment Alice avait pu finir dans un si mauvais état, accompagner d'un groupe aussi réduit, au milieu de nulle part. Cependant, quand elle lui raconta en détail ce qu'elle avait vécu, seul un plus grand découragement imprégna Reiner. Savoir les combats qu'avait livré Alice, le fait qu'elle ait du aller jusqu'à sacrifier ses camarades face aux dieux démons, inconnu au moment ou elle leur fit face, pour sauver le peu d'androïde présent dans cette tente. Ça ne pouvait que détruire le peu de positivité qu'il avait pu reconstituer en son for intérieur en revoyant Alice.
Toutefois, quand ce fut au tour d'Alice de lui demander comment il en était arrivé là, et ou étaient-ils, Reiner hésita.
« Nous sommes dans un camp établi à la périphérie de la ville la plus proche du front. On a perdu beaucoup de terrain depuis l'arrivé des dieux démon, ceux qui t'ont mise dans cet état... »
Le visage de Reiner se marqua de découragement et de désespoir alors qu'il lui disait à son tour ce qu'il avait vécu. Cependant, il occulta volontairement les événements récents, s'arrêtant au moment de son opération, alors qu'il commençait à rassembler ses nanites afin de les montrer brièvement à Alice.
« C'est...je suis désolé, Reiner. »
Dit-elle, ne sachant pas quoi répondre, alors que Reiner n'avait même pas évoqué les pires parties de son histoire, trop douloureuse pour que lui-même puisse y penser plus longtemps. Cependant, ces courtes retrouvailles furent brusquement mises à mal, alors qu'une alarme assourdissante, signalant une attaque imminente, retentissait dans tout le camp et ses alentours. Elle réveilla tous les soldats endormis, en plus de mettre sur le qui-vive les androïdes servant de garde de nuit. Mais avant même que Reiner puisse comprendre ce qu'il se passait, la voix paniquer d'Orson retenti dans ses oreilles, ainsi qu'à celle de toute son escouade, qui dormait jusqu'alors.
« C'est mauvais, c'est mauvais, c'est mauvais ! Pourquoi je vous ai accordé ce repos ! J'ai fait une erreur et pas des moindres ! Ils sont tous morts... En plus ils avance beaucoup plus vite qu'avant ! »
« Attends...que se passe-t-il »
Demanda Térésa, sa voix toujours empreinte de sommeil, mêler à un certain stress. Alors que tous les autres membres de l'escouade misent à part Reiner jappait de surprise face à la voix forte d'Orson.
« Les ennemis ! Ça pourrait être quoi d'autre ?! Je vous ai accordé la journée d'avance que je m'étais réservée en cas d'imprévu pour votre repos, et voilà ce qui arrive, c'est même pas l'aurore que tout est foutue ! Putain !»
La voix d'Orson était méconnaissable. Elle portait une intense fatigue, en plus de la panique démesurée qui semblait le gagner plus profondément à mesure qu'il parlait.
« Les titans, et les soldats que j'avais prévu de vous faire rejoindre en cours de route pour mener une offensive...ils viennent de se faire décimer ! J'ai rien pu faire pour en sauver un seul car vous n'étiez pas là ! Bordel ! Et maintenant, c'est votre tour, sauf qu'en plus de l'hybride vous avez le bataillon que je vous avais préparé sur le dos ! »
« L'hybride ?! Attends comment ?! »
Déclara spontanément Reiner, profitant de la courte pause respiratoire d'Orson, alors qu'Emilie en faisait de même.
« On devait rejoindre une autre force ?! Pourquoi ne pas nous l'avoir dit ! »
Ignorant la déclaration d'Émilie, Orson hurla une rapide réponse à Reiner avant que sa panique ne prenne à nouveau le dessus sur sa raison.
« Oui lui, l'hybride, en plus ils vont arriver ici d'une seconde à l'autre, et en plus je suis au milieu du camp aussi, il est trop tard ! Les soldats ont été tués au début de la nuit, et même les nouveaux titans d'Athéna n'ont pas réussi à les ralentir ! Je vais mourir à cause de toi, Reiner ! On ne peut pas se permettre de perdre mon génie ! Gagner du temps ! Dépêcher vous ! Vous je sais que vous survivrez, pas moi, je sais même pas tenir une arme correctement ! »
Quand on y réfléchissait avec du recul, toutes ses paroles étaient censées, bien qu'un peu exagérées. C'était un homme de science enfermé tous les jours, pas un homme de terrain formé à se battre, et encore moins à contenir son stress face à une possibilité mort prochaine. C'était logique que son stress prennent le dessus. Et si les combats avaient lieu ici, c'était certain que le camp serait en partie détruit. Orson et ses occupants avec.
De plus, il est celui qui a créé les puces implantées dans le cerveau de Reiner et son escouade. Il avait peut-être laissé des plans derrière lui, mais sans le cerveau derrière cela, la création d'autres soldats de ce genre serait retarder d'au moins une semaine. Sans compter le temps de trouver un androïde formé à un niveau suffisamment élevé pour qu'il puisse directement mettre en application ses nouvelles connaissances, et non devoir apprendre en plus de cela les bases. Et même si une semaine ne parait rien, sur un champ de bataille changeant d'une minutes à l'autre, perdre la moindre seconde pourrait se révéler dévastateur, sans compté le retard que prendrait le dictatorial d'Arès dans la course à l'armement qu'il entretiens avec la république d'Athéna, et la perte de toutes les théories ou plan qu'Orson n'a pas entièrement noté, basé sur les observations des prototypes à grande échelle que son Reiner et son groupe. Sa mort serait un vrai frein à l'échelle nationale, et en plus de cela, une immense perte compte tenu de la situation actuelle du champ de bataille, et personne ne pouvait permettre cela.
Toutefois, personne n'avait l'envie, ni le temps de prendre tant de recul, d'autant plus qu'au final, même en prenant du recul Orson était loin d'être irremplaçable à long terme. La réaction de l'escouade fut donc très négative face à son message.
« Tu veux nous utiliser comme bouclier humain ?! Et puis quoi encore ! »
Protesta Shin, bientôt rejoint par Royden, à qui la situation déplaisait tout autant.
« C'est clairement excessif ! Et pourquoi tout rejeté sur Reiner, c'est de votre faute, pas la sienne ! »
Cependant, aucune réaction ne put être entendue de la part d'Orson, visiblement déjà parti alors que Ray pestait sur l'incompétence des titans. Térésa, et Émilie restèrent silencieuses, laissant leur apparence confuse parler à leur place, alors que Reiner semblait regretter toutes ses actions. Et si Orson n'avait pas exagéré et que tout était vraiment de sa faute ? Toutefois, il n'eut pas le temps d'y réfléchir plus en profondeur, alors qu'Alice tirait sur la manche de son uniforme, ne connaissant rien de la situation actuel, simplement inquiète par l'expression déformé qu'arborait Reiner.
« Des...des ennemis arrivent. »
Lui dit-il, alors qu'il venait de revenir à la réalité. Cependant, il n'eut pas le temps d'en dire plus alors que l'alarme du camp se stoppait, laissant un lointain fracas retentir dans les oreilles de tout le monde. Le fracas d'un ennemi s'approchant rapidement, à un rythme bien supérieur à celui qu'une armée morte-vivante avançant lentement était capable de produire.