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Release that witch [fr] | Relâchez cette Sorcière

Suite à un épuisement professionnel, Cheng Yan, jeune ingénieur en informatique chinois, perd connaissance et se réveille en Europe Médiévale dans la peau du Prince Roland, héritier potentiel du trône de Graycastle. Malgré certaines similitudes, ce monde est très différent du sien. Plongé, par décret du Roi, au cœur d’une bataille acharnée contre ses « frères et sœurs » et catalogué par son « père » de cas désespéré, Roland va devoir redoubler d’ingéniosité et user de son expérience passée s’il veut l’emporter…. Qui sont vraiment les sorcières, qualifiées de servantes du diable et pourchassées par l’Eglise? Qu’est-ce que le pouvoir magique? Autant de questions auxquelles il va devoir répondre s’il souhaite un jour changer la face du monde. Oeuvre originale de Er Mu Novel traduit avec l'aide de Transn, Galadriel et Henyee Translations

Teruki · Fantasia
Classificações insuficientes
55 Chs

Chapitre 30 : Hors du brouillard

À peine le substitut du Balafré s'était-il avancé que deux attaques rapides de Brian le dépouillèrent de son épée.

Ils ne formaient pas une importante patrouille, aussi aurait-il été plus correct de les qualifier de groupe d'intimidateurs. Cela contribuait à alimenter la colère de Brian. À part l'extorsion et le chantage, qu'avaient fait ces gens ?

Greyhound et lui avaient accompli intégralement les tâches confiées par le seigneur, mais les rangs inférieurs constituaient une catégorie totalement différente.

Et c'était ce groupe de déchets, qui comptait se réfugier dans la forteresse! Ces ordures, ces deux fléaux qui avaient osé tuer Greyhound en employant une méthode extrêmement méprisable.

C'était impardonnable!

Son épée cingla en direction de son adversaire terrifié et lui trancha la tête.

Mais au même instant, une ombre cachée derrière sa cible l'atteignit en plein cœur en un clin d'œil. Le coup était trop subtil, et lorsque Brian s'en aperçut, il était déjà trop tard pour parer.

Dans un acte désespéré, il se jeta au sol et sentit au même instant la douleur d'un coup de poignard dans la région de la poitrine.

Il fit deux roulades arrière et se releva immédiatement pour prendre une posture défensive. Brian avait eu de la chance que l'attaque furtive ait seulement transpercé son manteau et sa peau, n'occasionnant pas de blessure grave. La clé, c'était de toucher le point faible de l'ennemi! De l'impression que lui avaient faite les membres de la patrouille, il était certain qu'aucun d'eux n'avait de compétences en escrime.

– « Huh ? Vous en avez réchappé ? » L'homme dégagea à coup de pied les armes de ses coéquipiers morts, et s'avança pas à pas vers Brian.

– « Que diable se passe-t-il ? »

Brian était incapable de reconnaître son assaillant. Il n'était pas très grand, mais ses mains étaient immenses par rapport à son corps. Quand ses bras pendaient sur le côté, elles atteignaient presque ses genoux. Ses yeux étaient si étranges. Brian aurait pu jurer qu'il n'en avait jamais vu de semblables.

– « Vous n'êtes pas membre de la patrouille… Qui diable êtes-vous ? »

Bien que cinq des dix membres de la patrouille de la ville fussent ses voisins, il les fréquentait rarement mais les aurait reconnus. Par conséquent, ce type avait forcément remplacé l'un d'entre eux et suivi l'équipe. Le fait qu'il ne l'ait pas vu plus tôt dans le château n'était pas surprenant après tout, car la nuit était sombre.

Cependant, le groupe du Balafré n'avait pas réagi. Comme ils le regardaient sans surprise, il n'y avait qu'une seule possibilité : ce type avait été engagé par le Balafré.

– « Vous connaissez la réponse. Pourquoi me poser la question ? », Répondit l'inconnu en souriant, indifférent. « De toute façon, vous allez mourir bientôt. »

– « Fichtre, il m'a blessé! » ragea le Balafré, amer. « Viper, coupez-lui vite les mains et les pieds, je veux me baigner dans son sang! »

– « Malheureusement, monsieur Hill, je dois d'abord accomplir la mission qui m'a été confiée par mon Seigneur. »

Comme son nom l'indiquait, ce type était vraiment l'incarnation d'un serpent. Il attaquait toujours sous un angle étrange et malin, ceci ajouté à la surprenante longueur de son bras. Il entraîna Brian dans une lutte amère. Celui-ci était contraint de reculer encore et encore, sans pouvoir trouver l'occasion de contre-attaquer.

Il était trop imprudent! Brian ressentait une certaine inquiétude. Ca faisait un moment qu'ils se battaient temps dans ces galeries souterraines, les gardes au-dessus avaient déjà dû s'en rendre compte!

Au départ, il avait l'intention de venger Greyhound, mais à présent il ne se souciait plus que de préserver sa vie, en attendant que les chevaliers de Son Altesse viennent déloger ces traîtres.

– « Vous semblez attendre quelque chose », dit Viper, interrompant soudain ses assauts. « Je suppose que vous attendez que les chevaliers du prince viennent vous sauver ? Malheureusement, ce château en pierre n'a pas été construit comme les pubs et les maisons closes. Ce n'est qu'une question de temps avant que ces cabanes en bois ne se décomposent. Mais avec une porte comme celle-ci, vous pouvez toujours vous égosiller à crier, personne ne vous entendra. »

En entendant cela, Brian eut un moment d'hésitation. C'était exactement l'occasion que Viper attendait. Il abaissa son épée d'un trait, immobilisant celle de Brian, tandis qu'avec sa main libre, il déclenchait l'arbalète cachée dans sa manche.

Une petite flèche, de la longueur d'un doigt, jaillit de la manchette. Lorsque Brian entendit le bourdonnement du mécanisme, le projectile avait déjà transpercé ses poumons. Une douleur intolérable explosa dans sa poitrine. Brian jeta son épée en direction de Viper, puis se détourna et voulut s'enfuir. Mais le sang qui s'infiltrait rapidement dans sa trachée lui coupait le souffle.

Brian ne put pas aller très loin. Il trébucha sur un pas de porte, fit quelques pas chancelants et tomba lourdement sur le sol.

Viper le rattrapa. Il voulait mettre fin à ce combat rapidement, mais le Balafré le retint.

– « Laissez-moi faire », siffla ce dernier entre ses dents crispées, « Je veux tuer ce type! Après tout, il m'a poignardé! »

Viper lui lança un regard froid, mais en fin de compte, il s'éloigna

– « Mais faites vite, et n'oubliez pas que nous avons encore du boulot, par ici. »

Le Balafré saisit les cheveux de Brian et grogna :

– « Croyez-moi, votre mort sera lente et très douloureuse. »

Brian voulut lui cracher au visage, mais ses forces s'évanouissaient comme de l'eau dans un trou sans fond. Il ne savait pas combien de temps il lui restait. Les regrets l'assaillirent, comme le fait de ne pas avoir rencontré celle qui deviendrait sa femme et de ne pas avoir réalisé son rêve de devenir chevalier.

Mais ce qu'il regrettait le plus, c'était de n'avoir pas pu venger Greyhound.

« Un instant! Qu'est-ce que c'est ? » Se demanda-t-il soudain, en apercevant une femme assise sur le couvercle d'un coffre. Il cligna des yeux. Bien qu'il ne puisse voir clairement son apparence dans la faible luminosité, un corps aussi exquis ne pouvait appartenir qu'à une femme.

Diable, était-ce une illusion ? Cela ne pouvait être que ça. Il était plus de minuit : il n'y avait certainement personne dans cette pièce! Dieu, dans le ciel, avait-il entendu ses plaintes et créé spécialement ce fantasme pour le réconforter ?

– « Hé, vous prenez si agilement la place de quelqu'un d'autre et avez même l'intention de tuer quelqu'un devant moi. Je crains que ce ne soit pas approprié! ».

Le Balafré aperçut quelque chose qui brillait à la limite de son champ de vision. Il lâcha brusquement les cheveux de Brian, sortit son sabre de son fourreau et se tourna vers la femme. Les autres membres de son équipe l'imitèrent.

– « Qui êtes-vous ? »

Pourquoi s'adressent-ils à elle ? Et si ce n'était pas une illusion ? se demanda Brian, la conscience obscurcie.

– « Bien sûr que je suis réelle! », dit la femme en sautant du coffre. Elle se pencha et tapota la poussière de sa robe. À la faible lueur du feu, Brian aperçut des motifs étranges brodés sur son vêtement : trois triangles juxtaposés, dont le centre était un grand œil. Le contour de celui-ci, éclairé par le feu, semblait légèrement doré.

– « Que faites-vous ici ? Vous faufiler dans les égouts comme des rats. »

Sa voix était claire et douce, mais son visage ne reflétait aucune émotion. Ce n'était pas normal, car quiconque assiste à une scène de meurtre ne saurait montrer un tel calme.

Viper savait cela. L'air grave, il se retourna lentement pour faire face à ce nouvel adversaire et attaqua soudain d'une frappe incisive.

La femme ne parut pas s'en soucier, et, comme si de rien n'était, fit un signe de la main. Viper ne vit pas son bras bouger, il sentit seulement un vent froid traverser son corps.

Le Balafré n'en croyait pas ses yeux. Il se précipita pour venir en aide à son comparse, mais vit qu'il était trop tard pour cet homme : un de ses bras manquait.

Viper s'écroula sur le sol près de son bras et de son épée.

En voyant cela, le Balafré fut rempli d'effroi et sentit sa gorge se nouer.

Les autres ne le savaient pas, mais il connaissait très bien les tenants et les aboutissants de Viper. « Vicieux, rusé et très dangereux ». C'est ainsi que son oncle l'avait décrit.

Le Balafré pourrait recruter d'autres personnes. Il tenait une force absolue et ne devrait jamais être sous-estimé. Même Brian avait eu du mal de parer les attaques de Viper pendant une demi-heure. Et maintenant, voilà que cet homme se faisait repousser par le souffle d'une femme et se retrouvait le bras coupé.

– « Ne restez pas plantés là! Allez la tuer! », Cria Viper en pressant ses blessures.

Brian avait perdu beaucoup de sang. Sa vue devenait floue. Il entendit des pas chaotiques, le bruit des armes qui s'affrontaient et celui des corps qui heurtaient le sol autour de lui. Puis tout devint sourd.

Que s'était-il finalement passé ? Il essaya de tourner la tête pour regarder en direction de la lutte. Ce qu'il vit alors était incompréhensible.

Telle un fantôme, la femme entrait et sortait du groupe comme elle voulait, disparaissant de sa vue encore et encore. Chacune de ses attaques pénétrait les organes vitaux de l'ennemi. On ne pouvait pas qualifier cela de combat, on aurait plutôt dit qu'elle dansait. Brian n'avait jamais vu personne capable de maitriser des armes meurtrières tout en ayant un tel sens du rythme, massacrant de haut en bas, selon une trajectoire inconcevable.

En revanche, les autres ne formaient qu'un groupe de clowns maladroits. Ils essayaient de se battre pour tomber inutilement. Pour finir, elle seule resta debout, fière et indépendante.

Ce fut la dernière image que vit Brian avant de perdre conscience.