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Ange déchu

Dans la pièce centrale d'un vieux et funeste manoir à la périphérie de Kleger Wood. Cinq personnes faisaient face à l'un des plus abominables spectacles qui puisse être vue dans une vie. Devant eux, les corps de douze prêtres de l'église du dieu Soara étaient éparpillés sur le sol comme de simple serpillère que l'on aurait jeté après ne plus en avoir besoin. Une odeur âcre et anormale émanait des cadavres, indiquant facilement de quelles manières ils avaient été utilisés. Certains corps se débattant encore de douleurs à causes des spasmes causées par le traumatismes, il était difficile d'imaginer à quel point ils avaient souffert avant que la douleur ne cesse. Sur chacun d'eux, trois trous béants traversaient leurs corps, et dans leurs dos, il n'y avait plus ni peau ni chair pour recouvrir l'intérieur. Apercevoir ce que seul un chirurgien devrait voir dans sa vie, les fît pour la plupart, détourner le regard du dégoût et de peur. Oui, ils avaient peur que la seule observation d'une scène aussi diabolique et effroyable ne leur cause de grave dommage mentale ou ne corrompe leur esprit. Les cadavres qui avaient été vidé de toutes sortes d'entrailles, possédaient une forme immonde et répugnante. Sur ce qui semblait être à l'origine leur épaules, était encastrées de multiples os à la forme circulaire. L'auteur de cette immondice semblait avoir voulu représenter les ailes d'un anges, mais pour les cinq personnes qui assistait à ça, le résultat était tout autre. Norval qui savait qui en était le créateur chercha à en comprendre la signification, mais il ne parvenait pas à aller plus loin qu'une vague supposition selon laquelle la créature avait voulu représenter son destin d'ange déchu à travers le sacrifice. Et puisque le rituel sacrificielle qu'il avait organisé visait réellement à provoquer le dieu don't il était le serviteur, cette hypothèse paraissait en fait étonnement probable.

Après que chacun ai fini d'analyser l'épouvantable scène et en particulier, de s'être remis de ses haut le cœur, tous en était parvenue à la même conclusion. Ce n'était pas un être humain qui avait réalisé ça. Alors ce qu'avait dit, Norval ne semblait finalement pas si improbable qu'il le pensait auparavant.

« Tu as dit que le dieu Soara était intervenu n'est-ce pas ? » demanda la dame derrière lui. « Comment l'as-tu découvert ? »

Il était vraiment difficile de répondre à cette question. Norval ne pouvait quand même pas lui dire que Soara l'avait gentiment inviter dans son royaume divin, et avait même puni le monstre qui était l'auteur de cette tragédie, devant lui. Ce monstre qui était par ailleurs l'ange et le serviteur de ce dieu. Sans aller jusque là, le simple fait de leurs apprendre que l'abominable créature qui avait mis en place une telle scène était un ange, serait suffisant pour briser leur esprit tellement le choc serait grand et insoutenable. Sentant le regard insistant de la dame qui attendait une réponse, Norval improvisa une mauvaise excuse en simplifiant les faits.

« Rien d'extraordinaire. En ressentant un Vis qui avait les mêmes attributs que celui de l'enfant, mais d'une puissance presque inimaginable, j'en ai naturellement déduit que c'était le pouvoir de Soara qui intervenait dans le monde réel. »

— « Oh mais oui ! » intervient le petit. Je crois l'avoir sentit aussi. Ca c'est passé quand le manoir à disparu dans l'obscurité. »

— « Alors c'est vrai », dit-elle, pensive. « Une divinité est réellement intervenue... c'est un fait historique. »

— « Est-ce qu'il ce serait aussi occupé de la purification de cette zone ? » Commenta l'un des deux militaires. « À l'exception des cadavres, je ne crois pas avoir senti aucun déséquilibre dans le Vis Orbis ambiant. »

Comme éclairé sur un sujet don't ils n'arrivaient pas à trouver la source du problème, les deux autres officiers acquiescèrent lentement.

— « Oui, ça doit être le cas. » Ajouta le second soldat.

Dans un hôtel au centre ville de Kleger Wood, Norval se fît réveiller par les lumineux rayons de soleil qui entrait par le fenêtre de sa chambre. Alors qu'il n'avait pas eu l'occasion de dormir dans un vrai lit depuis maintenant cinq jours, il n'eut même pas l'opportunité de profiter d'une bonne et réparatrice nuit de sommeil. La veille, après que les deux militaires et la directrice des forces de sécurité publique aient confirmé l'intervention d'une divinité dans l'affaire, lui et Sullivan furent emmenés à l'unité de police de la ville pour répondre à certaines questions. Cela avait pris une bonne partie de la nuit, et quand il était rentré à l'hôtel, l'aube commençait déjà à se lever. Finalement, Norval n'avait pu dormir qu'un très court moment, et puisqu'il avait un train à prendre, il ne pouvait pas se permettre de rester dormir pour rattraper sa nuit. Avec très peu de motivation, Il fît quand même un effort pour s'habiller et se préparer à quitter sa chambre. Alors qu'il était sur le point de s'en aller, quelqu'un toqua à sa porte. Le prince n'avait aucune idée de qui cela pouvait-il être. Il ne connaissait personne dans cette ville, et n'étant qu'un voyageur qui faisait escale, il ne pensait pas que quiconque viendrait à sa rencontre pour faire ami-ami. La porte de l'hôtel ne possédant malheureusement pas de judas, il ne put découvrir qui était venue à sa rencontre qu'après avoir ouvert la porte. En fait, si la porte possédait un judas, il ne l'aurait sûrement jamais ouvert, puisque celle qui était venue le voir et qui se tenait maintenant devant lui, n'était autre que la personne à cause de qui il avait été torturé toute la nuit ! La directrice des forces de sécurité publique de la ville était venue jusqu'ici pour le voir.

Comment a-t-elle su que je logeais ici cette nuit ? Et bien c'est vrai qu'elle est de la police, ça ne doit pas être difficile pour elle d'avoir accès à ce genre d'information. Mais est-ce qu'elle ne dort pas ? Nous nous sommes quittés il y a à peine quatre heures. Heh ça me fait penser à ce célèbre auteur qui n'a besoin de dormir que trois heures par nuit pour continuer à travailler. Ce genre de personne est en fait plus courant que je ne le pensais.

"Pourquoi me cherchez- vous ? J'espère que vous ne comptez pas m'infliger le supplice d'être interrogé pendant des heures, encore une fois." 

— "Et bien…"

— "Non… c'est hors de question. Et puis j'ai un train à prendre, vous ne pouvez pas m'empêcher de partir. Sinon prendrez-vous la responsabilité des répercussions engendrées par le fait que je rate ce train ?"

— "Non, et c'est bien pour ça que je suis là. Ce qui c'est passé la nuit dernière étant un cas d'une importance majeure, nous risquons en effet d'avoir encore besoin de votre aide pour témoigner et répondre à des questions devant certaines personnes haut gradés. Nous avons déjà pris en compte votre situation d'étudiant dans une prestigieuse académie, et nous ferons donc en sorte que notre enquête ne perturbe pas votre vie scolaire.Vous n'avez aucun souci à vous faire là dessus." 

— "Hmm… et est-ce que j'ai la possibilité de refuser cet appel à témoins ?"

— "En théorie oui, mais je ne vous conseille pas de le faire si vous ne voulez pas voir une équipe complète des forces spéciales débarquer à Dryadalis pour vous embarquer contre votre gré."

Norval n'attendit même pas d'entendre la fin de la phrase avant de souffler, agacé par la situation. En fait il s'attendait déjà à obtenir ce genre de réponse en posant la question, mais même en ne s'attendant à rien devoir entendre ce genre de bêtises de vives voix l'irritait au plus haut point. 

— "Puisque je n'ai pas le choix, alors s'il vous plaît faites en sorte de ne pas trop attirer l'attention quand vous venez me chercher."

Norval était très sérieux en insistant sur ce point. Puisqu'il avait fait tant d'efforts pour obtenir cette nouvelle identité, ce n'était pas pour que l'attention lui retombe dessus de sitôt. Un plébéien sorti de nul part qui est le témoin majeur d'une enquête auquel un véritable dieu était mêlé ? Ce serait le meilleur moyen pour que sa véritable identité soit révélée au grand jour.

— "Autant que le renseignement, la discrétion est notre spécialité." 

— "Alors me voilà rassuré."

Après cet échange, la directrice partit enfin. Puis après avoir préparé ses affaires, Norval s'en alla à son tour, se rendant à la gare de Kleger Wood. En rendant les clés de sa chambre, on lui remit une lettre que que quelqu'un était apparemment venue déposé tôt le matin, pour lui. Norval la lu dans une calèche, en chemin pour la gare.

Cher monsieur,

Je n'en ai pas eu le temps ce matin, mais je tenais à vous écrire cette lettre pour vous remercier du fond du cœur pour votre aide précieuse. Hier, lorsque je me suis retrouvé en difficulté, vous m'avez accordé votre soutien sans hésiter, et je ne crois pas qu'un autre que vous, aurait agi ainsi à votre place.

Vous avez fait preuve d'un courage et d'une générosité qui m'ont profondément touché. Grâce à vous, j'ai pu reprendre le contrôle de mes émotions et ai même eu le courage de vouloir venger mes confrères. Même si finalement on s'en sera chargé à ma place, je me sens quand même un peu mieux vis à vis de ce qu'il leur est arrivé, à tous.

Je ne sais pas comment vous remercier pour tout ce que vous avez fait pour moi. Votre acte de bonté a été plus qu'un simple geste, c'était un véritable miracle pour moi à ce moment. J'espère que vous savez à quel point ce que vous avez fait compte et que je vous serai toujours reconnaissant.

A cause de cet incident, ma rentrée à l'académie va être retardée d'au moins deux semaines, et je ne reprendrai donc pas le train aujourd'hui. Je ferais donc en sorte que vous receviez cette lettre avant votre départ.

Je vous laisse les coordonnées de l'académie dans laquelle je vais étudier. Si jamais vous avez besoin de quelque chose, s'il vous plaît, n'hésitez pas à me contacter. Je serai là pour vous, comme vous l'avez été pour moi.

Encore une fois, merci infiniment pour votre aide précieuse et votre grande gentillesse.

Bien cordialement,

Sullivan de Valois.

Sullivan de Valois… de Valois…? — de.. ? …N'est-ce pas une famille aristocratique de l'empire de Curson ? Cet enfant avait en fait une si noble identité… Ça signifie aussi qu'il connaît certainement ce prince qui cherche à me rencontrer. Dans ce cas, si l'enfant découvre qui je suis, il préviendra probablement immédiatement son prince, soupir… pourquoi j'ai l'impression que tout ce qu'il c'est passé ici durant cette demie journée, n'a fait que me rapprocher un peu plus d'être découvert à chaque fois. — Cependant, pourquoi un de Valois fait partie d'un temple en dehors de son pays ? Il y a pourtant de nombreux croyants de Soara dans l'empire de Curson. Je ne pense pas que ce soit dû à un conflit familial, sinon il ne m'aurait pas donné son nom aussi facilement. Non, ce n'est pas la seule raison pour laquelle cette situation semble étrange. Les de Valois ne sont pas des croyants du dieu Soara ! alors pourquoi un membre de cette famille serait-il un adepte d'un temple de cette divinité ? c'est la raison pour laquelle il étudie en dehors de son pays ? Pour que sa famille ne le sache pas ? Mais je ne pense pas qu'il ait pu venir ici de lui-même. Se pourrait-il que certains membres de la maison de Valois manigance quelque chose ? Où Sullivan a été amené à changer de foie par une voie extérieure, et il aurait ensuite trompé sa famille pour partir à l'étranger sans en révéler la vraie raison ? Cette affaire est très certainement louche. Et je n'ai sûrement pas l'intention de m'en mêler.

La calèche étant arrivée à la gare de Kleger Wood, Norval paya la course avec cinq roys et alla attendre Mars devant l'entrée principale. Dans les trois minutes qui suivirent, il vit un jeune homme au teint basané avec des cheveux bouclés et un large sourire accourir vers lui, une malle à la main. Il était habillé d'un large pantalon blanc et d'une grosse veste en cuir marron.

"Excuse-moi pour le retard…" lança-t-il essoufflé.

Quelle distance a-t-il parcouru pour être essoufflé à ce point ? Les saints sont pourtant très endurants et lui est en plus entraîné. Ne me dites pas qu'il a traversé toute la ville à pieds pour arriver jusqu'ici ?

— "Ce n'est rien", répondit Norval légèrement surpris. "Trouvons le train qui part pour Argol."

Après que Mars ait repris son souffle, les deux jeunes gens entrèrent dans la gare et cherchèrent leur quai. Bien que ça soit en partie grâce à la taille de la gare qui était très modeste comparé à celle de la capitale, Norval parvient cette fois à trouver son chemin facilement. Cependant, Mars était en fait celui qui avait pris les devant dans la recherche du quai.

Les deux garçons traversèrent le train jusqu'à arriver face à un compartiment pour quatre personnes. Puisque Mars avait payé le billet le moins cher, celui en passager libre, il n'avait pas de place ou de compartiment prédéterminé et ne pouvait que s'asseoir là où il y avait de la place. Norval lui avait donc proposé de s'installer avec lui, mais le jeune homme ne s'attendait certainement pas à ce que Norval ait réservé un compartiment entier pour lui tout seul.

"Répond moi sincèrement Emile, à quel point es-tu riche ?"

— "Ce n'est pas ce que tu crois, ma famille est seulement un peu à l'aise financièrement."

Tout ça à cause du vieil homme…

Mars acquiesça, faisant mine de ne pas comprendre quand il réalisa soudain quelque chose. Une expression compliquée apparut sur son visage. Il avait auparavant imaginé que quand ils s'étaient rencontré la première fois, si le compartiment dans lequel se trouvait Norval était vide, c'était simplement parce que les autres passagers n'étaient pas montés dans le trains, ou encore parce qu'il était était le seul à avoir réservé et que les autres places étaient simplement vacantes. Mais en y réfléchissant bien, Mars se rendit maintenant compte que ses présuppositions étaient en fait totalement incohérentes puisque cette fois-là, le train était plein et qu'il n'était donc pas possible qu'un compartiment se retrouve avec autant de places encore disponibles. Ajoutant à cela que Norval venait de lui dire que le compartiment lui était entièrement réservé. Cela signifiait que la dernière fois, le compartiment lui était comme cette fois-ci entièrement réservé aussi ! c'est pour cela que toutes les autres places étaient vacantes. Mars qui venait juste de réaliser à quel point son nouvel ami était extravagant, dû faire un gros effort pour ne pas surréagir et perdre la face inutilement devant son cadet. 

Les deux garçons s'étant installés, l'un se plongea dans un livre et l'autre sortit ses manuels scolaires, pour s'exercer sur certaines matières scientifiques. Chacun resta absorbé par sa propre activité pendant que le train avançait paisiblement à travers différentes régions de l'empire intérieur, le paysage voyait défiler de vastes contrées enneigées avec des forêts d'immenses pins sylvestres qui dominaient les régions par leurs hauteurs en arrière plan, des rivières gelé par l'hiver, qui reflétaient le ciel infini et ses nuages aux nuances de bleu et de gris, des chaînes de montagnes dont les sommets étaient caché par le brouillard gris, qui descendait petit à petit en altitude, jusqu'à ce que la bruine enveloppe le trains et orne ses vitres de fines gouttelettes qui accélèrent leur course jusqu'à ne plus êtres visible. La bruine se transforma en pluie auquelle le vent frappait les gouttes d'eau sur les paroies du train. A l'intérieur, la pluie et le vent résonnaient dans chaque voiture et les passagers étaient de plus en plus nombreux à allumer les lampes pour faire face à la baisse de luminosité. Dans le compartiment des deux étudiants, le sifflement du train était l'un des rares bruits à venir occasionnellement briser le silence qui y régnait. Mars qui entrait en dernière année, tentait parfois de poser une question à Norval sur un exercices qu'il ne parvenait pas à résoudre, et puisque l'autres était plus jeune, il ne s'attendait à rien en posant la question, mais il était toujours surpris de voir que Norval avait à chaque fois la réponse. Mars commença presque à douter de ses capacités. Mais puisque ça blessait sa fierté, il se persuada finalement que le problème ne venait pas de lui mais de son cadet.

En début de soirée, les deux garçons ont pris une table à l'étage de la voiture restaurant. Puisque tous les deux avaient mangé tard ce matin à cause d'un réveil tardif, ils n'avaient pas déjeuné à midi, et dînaient donc un peu plus tôt que la normale. Les tables étaient pour la plupart encore vides, et les deux étudiants en ont profité pour prendre les places les plus prisées, celles du côté fenêtres. En dehors du snack bar, il y avait deux restaurants dans le train, celui en classe économique et celui en première classe. Ils étaient tous les deux accessibles à l'ensemble des passagers mais le budget repas n'était pas le même. En fait, le premier ressemblait davantage à un self ou à une cantine et visait en particulier les plus pauvres des passagers. Le côut là bas était d'environ un roy et cinquante deniers le plat. Le second s'adressait plus à la classe moyenne et ressemblait davantage à un vrai restaurant. Le coût était entre trois et six roys le plat, ce qui était très raisonnable aux yeux des jeunes gens qui étudiaient dans des académies spécialisées. Mars et Norval avaient naturellement choisi le restaurant en première classe puisque le budget entrait largement dans leurs moyens à tous les deux.

Après s'être installé, un serveur leur apporta le menu et puisqu' il y avait peu de clients à cette heure- là, au lieu de partir et de revenir plus tard prendre leurs commandes, il patienta simplement sur le côté. Les deux jeunes gens échangèrent un moment sur le menu, posant parfois des questions au serveur, puis ils passèrent tous deux commande. Personne n'avait encore raconté ce qu'il avait fait à Kleger Wood, alors Mars fût le premier à en parler. 

"Tu te souviens de ces ecclésiastiques portant des robes bleus que l'on a croisé au snack bar dans le train il y a quelques jours ? Et bien j'ai appris par le personnel de l'auberge où j'étais, qu'ils avaient eu un accident hier. Je ne sais pas exactement ce qu'il c'est passé, le vieil homme semblait dire que ça s'était passé dans le train, et que de nombreuses équipes des forces de sécurités avaient été mobilisés pour ça." 

— "Maintenant que tu le dis, je ne crois pas les avoir revues depuis cette fois là."

— "Non et puis se sont aussi des saints illuminés, alors je ne pense pas que ce qu'ils leur soit arrivé est anodin. Parmi le personnel de l'auberge, certains disaient qu'ils avaient été attaqués par un monstre. A ce moment-là, je n'ai rien dit puisqu'il est normal pour ceux qui n'interagissent que rarement avec le monde des arts mystiques de ne pas savoir ce genre de choses, mais quel monstre serait capable d'anéantir tout un groupe d'illuminés qui étaient en plus les fidèles d'une déité aussi facilement ? Et ce n'est pas fini, plus tard dans la soirée, des clients sont venues rapporter qu'il s'était passé quelque chose dans l'église du dieu de la justice, la zone était apparemment interdite d'accès et cette fois même les forces spéciales étaient présentes. Après que quelques autres personnes aient rejoint la discussion on à compris que ce qu'il c'était passé là bas était liée à ce qui est arrivé au groupe d'étudiants du train, et que que ces étudiants étaient en fait des fidèles de Soara. Puisque personne n'en savait plus à l'auberge, j'ai essayé d'avoir plus d'informations en allant directement là bas, mais en arrivant on m'a dit que l'accès était interdit même pour un étudiant en dernière année venant de Dryadalis, seuls les officiels étaient autorisés sur les lieux. J'ai quand même tenté d'en savoir plus en posant des questions aux officiers, et j'ai appris que les prêtres et l'évêque de l'église avaient disparu plus tôt dans la journée. C'est tout ce qu'ils ont pu me dire."

Je ne pensais pas que cette affaire s'était déjà répandue à ce point. Enfin ça doit en partie être à cause de Sullivan… le fait qu'un enfant habillé d'une robe de clerc et recouvert de sang demande de l'aide à toutes les églises à dû faire du bruit en ville. Et dire qu'il y a deux jours encore, cet enfant était en voyage avec ses aînées pour se rendre à l'académie…

Norval soupira en pensant à ce qui était arrivé à Sullivan.

"Mais ce matin on m'a dit que l'affaire était déjà résolue. Alors je ne sais pas ce qu'il c'est passé cette nuit, mais puisque les officiels refusent d'en parler, je doute que ça se soit bien terminé."

— "Hmm, j'ai aussi entendu parler de la disparition des prêtres de l'église du dieu de la justice en ville. Mais j'étais loin d'imaginer que le problème avait commencé dans notre train."

— "Non, moi non plus. C'est une bonne chose que la plupart des passagers ne soient pas au courant. Sinon j'ose imaginer le chaos que ça aurait engendré. A part quelques étudiants d'académies spécialisées, je ne crois pas que les autres passagers soient au courant. Mais même pour les gens comme nous ce qui c'est passé hier est très inquiétant. Et j'ai du mal à imaginer que ce qui a causé la perte d'un groupe entier d'illuminés de notre âge et de plusieurs prêtres, ait pu être arrêté en une nuit à peine."

C'était bien plus rapide que çà en fin de compte… 

— "Je mentirais si je te disais que ça ne m'inquiète pas non plus. Mais je ne pense pas que les officiels aient menti en disant que l'affaire était résolue. Ils ne sont pas du genre à faire ça, si leur enquête c'était mal passé, ils auraient probablement tenté de ne pas aborder le sujet mais ils n'auraient certainement pas menti."

Mars se pencha légèrement en arrière les bras croisés et analysa tout ce que lui avait dit l'officier de police ce matin. Il se redressa et prit une profonde inspiration.

— "Tu n'as pas tort, en tout cas je le souhaite."

Le serveur revint à leur table, ses bras chargés d'assiettes. Il déposa les plats devant les deux jeunes gens et s'en alla. Norval avait commandé une tartiflette aux lardons avec de la salade verte. Mars avait lui commandé des côtes de bœuf avec des pommes de terre au four. Les deux garçons ne perdirent pas plus de temps, et entamèrent directement leur repas. Dehors, la pluie s'était depuis un moment transformée en chute d'épais flocons blanc. La neige tournoyait dans les airs selon la volonté du vent, et s'abattait contre les vitres du restaurant. Isolés de la tempête qui régnait à l'extérieur, les clients étaient de plus en plus nombreux à s'installer. Au fur et à mesure que les gens venaient, l'ambiance devenait chaleureuse et le sons des voix s'élevait chaque fois un peu plus fort. Parmi eux, des familles, des étudiants, des groupes d'amis ou même des couples. La nuit avait fini par tomber et la bonne odeur de nourriture s'était répandue dans les autres voitures du train, faisant venir toujours plus de monde. Mars et Norval en avaient reconnu certains. Beaucoup étaient déjà dans le train avant l'escale à Kleger Wood.

Après avoir terminé de manger et fini de discuter avec les étudiants de la table d'à côté, les deux garçons se levèrent et retournèrent à leur compartiment.