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Chapitre 21 : Une moins que rien dans la rue

J'ai ensuite passé trois années avec elle, dans cette ancienne ville.

Nous avions décidé d'emménager ensemble près de la maison de ses parents, après avoir vendu mon ancienne maison pour nous mettre à l'abri de tout besoin.

Aussi, pendant ce temps, j'avais décidé de créer une auberge dans la ville pour ceux qui viendraient d'en dehors de la ville et qui chercherait à se loger le temps d'un voyage ou d'une visite approfondi de la ville, pour pas très cher.

Bien sûr, après ces trois années, la Faucheuse est arrivé et le désordre que tu connais s'en est suivi avec tout le lot de morts et de chagrin que ça a provoqué au fil du temps.

Moi et ma femme, heureusement, nous n'étions que très peu soumis aux attaques d'infectés vu que la plupart d'entre eux ont tenté de détruire les grandes villes au lieu des petites villes ou des petits villages.

Victor :

Heureusement aussi que vous étiez dans la cote est des États-Unis, sinon je n'aurais pas donné cher de votre peau quant on voit le nombre d'infectés encore présent au centre et à l'ouest des Etats-Unis.

Ludo :

C'est vrai c'est vrai.

La finalité reste que nous avons survécu pendant plusieurs années, même si malheureusement, ma femme et les parents de ma femme n'ont pas survécu jusqu'à aujourd'hui.

Victor :

Monsieur Cryzim, j'ai une question.

Ludo :

Dis moi.

Victor :

Je sais que c'est indiscret, mais j'ai remarqué que vous n'avez jamais parlé de vos parents depuis tout à l'heure, est ce qu'il y' a une raison ?

Ludo :

Il y' en a bien une, je ne les ai jamais connu.

Les seule choses qu'ils aient pu me donner dans ce monde est un testament où ils me lèguent toute leur fortune et la vie.

A part ça, il n'y a rien d'autre.

J'ai vécu dans un orphelinat où je ne savais pas qui étaient mes parents, ni si j'avais ne serait ce que de la famille proche.

L'identité de mes parents est resté un mystère, tout ce que je savais, c'est qu'il m'ont donné sous ma poche une fortune immense.

Je peux que reconnaître que je n'étais vraiment pas dans de bonnes conditions pour pouvoir avoir une conscience comme je l'ai maintenant, du bien et du mal.

Les orphelinats sont ce qu'il sont après tout.

Victor :

Je vois, je suis vraiment désolé que vous ayez dû vivre autant de choses traumatisantes.

Ludo :

Tout le monde ne naît pas forcément avec toutes les cartes en main, c'est la vie.

Bon je devrais me dépêcher de parler du secret parce que sinon je risque de pas cuisiner.

Après les évènements de la Faucheuse, moi et ma femme avons continué de vivre avec le même genre de routine que je pourrais avoir aujourd'hui.

Avec la chasse, la cueillette de fruits comestibles dans des forêts qui n'existaient pas avant, qui ont pu se développer grâce au déclin de l'humanité dans son ensemble, et la cultivation de légumes et de fruits.

Rien de nouveau ne se présageait si ce n'est un sentiment de solitude qui se faisait de plus en plus ressentir, mais nous luttions vaillamment contre, sans regarder le désespoir présent devant nos yeux, sans regarder nos incertitudes sur l'avenir.

Il faut dire que les visites occasionnelles dans d'autres villages et villes nous ont aidés à beaucoup plus apprécier la vie en générale, ne serait ce qu'avec les différents amis que je me suis fait comme Terry et Andrea.

Mine de rien, ça a vraiment aidé notre moral.

On continuait notre routine chaque jour jusqu'à que ma femme, déjà victime d'une maladie, se consumait de plus en plus.

Années après années, mois après mois, semaines après semaines, jour après jour, avant de rendre son dernier souffle sept ans après la Faucheuse.

Devant moi, impuissant et désespéré de vivre dans ce monde détruit sans la personne que j'aime.

C'est après ces évènements que rongé par le désespoir depuis plusieurs semaines, j'ai décidé de souvent me promener dans le village en espérant trouver quelque chose de nouveau, qui n'existe pas, peut-être du réconfort, de l'amour, de la gentillesse, je saurais pas te dire.

J'errais sans but dans ce village, presque comme un mort vivant, une carcasse qui bouge encore, un truc du genre.

C'est là que j'ai croisé pour la première fois une fille dans la rue, très maigre et visiblement assoiffé, qui fouille des poubelles depuis longtemps vide pour espérer trouver quelque chose à manger.

Cette fille, c'est Rébecca comme tu l'as deviné.

Victor :

C'est ça le secret, le fait que Rébecca soit adopté et qu'elle ne le sache pas à cause de souvenirs floues, ou alors sa vie de vagabonde qu'elle aurait oublié avec le temps ?

Ludo :

J'y viens.

Rébecca avait autrefois des parents qui vivaient eux aussi dans ce même village mais qui pour une raison que je ne connais pas, sont morts.

Laissant Rebecca orpheline et dans la rue, sans pouvoir se réchauffer dans une maison et sans pouvoir se nourrir correctement ni boire à sa soif par ses propres moyens.

La raison de pourquoi personne ne la laissait vivre dans la maison de ses parents et ne la nourrissait est que les habitants ont voulu utiliser la maison pour eux mêmes.

Car ils voyaient quelle vivait dans une maison qui en comparaison des leurs ayant subit les ravages de la végétation, était bien plus belle et chaleureuse que la leur.

C'était un accord commun pour que ces mêmes habitants qui se sont accaparés cette maison puisse en profiter tour à tour pour y faire des soirées comme ils avaient pu le faire avant la Faucheuse.

Abandonnant par la même occasion Rébecca à son sort.

Tu te souviens quand je t'ai dit que les États-Unis avaient sombré dans la pornographie de masse ?

Victor :

Oui je m'en souvient mais quelle est le rapp..., ne me dis pas que c'est ce que je pense ?

Ludo :

Ça l'est, je te laisse imaginer quelles choses sordides ont pu se faire dans cette maison où un enfant innocent comme Rébecca a vécu autrefois.

Ça me répugne toujours autant, il n'y a pas un jour où je ne maudis pas du regard tous les habitants qui ont accepté ces choses, grâce à l'accord de cette espèce de démon qu'est le chef du village.

A cause de ça, Rébecca a dû peut-être vivre plusieurs années dans la rue comme si elle était considérée comme une animale errante dans le village, comme si elle n'existait pas.

Pour te dire la vérité, je m'en veux moi même de ne pas avoir été là quand il le fallait.

Tout ça à cause du fait que je faisait ma vie dans mon coin, sans parler aux autres habitants pendant toutes ces années.

Ce n'est qu'après l'avoir trouvé que je me suis mis à essayer de savoir pourquoi personne ne cherchait à l'aider quand je n'étais pas là pour elle, me menant à ces découvertes répugnantes.

Bien sûr, Rébecca n'a aucun souvenir de tous ce que je viens de te dire, si ce n'est le fait quelle avait des parents.

Mais c'est tout ce qu'elle sait pour l'instant.

Je voulais pas lui dire tout ça par peur qu'elle devienne l'ennemi à abattre pour tout le village.

Si elle sait tout ça, elle ne chercherais pas à discuter mais bien à se venger de tous ces habitants qui ont permis ça.

Sincèrement, en tant que son père adoptif, je ne peux pas permettre à ma fille d'arpenter un chemin aussi sombre, je veux simplement qu'elle puisse vivre heureuse sans qu'elle ne sombre dans la haine et qu'elle se fasse détruire par ce monde cruel.

La vie qu'elle va mener je le sais va être extrêmement compliqué et dangereux, mais je ne veux pas qu'elle se perde elle même comme j'ai pu être perdu dans le passé lorsque je n'avais aucun parent sur qui compter, et où j'ai du faire des mauvais choix que je regrette amèrement.

Je veux simplement qu'elle soit heureuse et qu'elle ne désespère pas devant toutes les difficultés que le monde va lui poser.

C'est pour cette raison que je ne lui ai jamais dis ce secret et aussi la raison qui a fait que je l'ai entraîné et que je continuerais à l'entraîner.

Victor :

Je l'ai remarqué, elle semble être quelqu'un qui est sensible à la culture du pouvoir du vide.

Elle a des muscles assez développé pour que je puisse deviner qu'elle a reçu un entraînement intense dans ce but, de ce que j'ai vu.

Ludo :

C'est que je l'ai aidé ah ah.

Après que ma femme, elle même une manieuse de vide, m'ait aidé à développer mon pouvoir du vide et à le comprendre.

C'est grâce à ça que même si Rébecca se retrouve devant un infecté, elle ne risque pas la mort, et tant mieux.

Victor :

Euh monsieur, merci de m'avoir dit tout ça, mais vous ne pensez qu'il faudrait cuisiner maintenant ?

Rébecca va sûrement se faire des idées si elle n'entends que nos voix à travers l'auberge.

Ludo :

Grâce à qui sérieux, rohh !

Je vais te dire deux petites choses puis je vais cuisiner.

Garde ce secret sans rien lui dire si elle te le demande, je lui dirais moi même plus tard.

Et si je ne suis plus en vie, protège ma fille de tout type de dangers si tu en as la possibilité, d'accord ?

Victor :

Mais comment je pourrais faire ça ?

Je suis pas assez fort pour garantir sa sécurité dans n'importe quel situation où elle sera impliqué.

Ludo :

T'est vraiment psychorigide ma parole.

Essaye au moins, tu crois pas que c'est déjà bien ?

Tu n'auras qu'à la soigner si elle est trop près du danger, dans tous les cas fais en sorte de la protéger quoi qu'il en coûte, promis ?

Victor :

Promis monsieur, vous pouvez compter sur moi.

Ludo :

Bien.

Moi cuisine, toi attendre, du balai.

Victor sourit, gêné.

Victor :

Oui monsieur.