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Adélie se sentait scrutée de toute part. Certaines jeune fille restaient discrètes mais d'autre ne se gênaient pas le moins du monde.

La jeune femme se réfugia dans un coin de la pièce en priant pour que Gustave revienne rapidement.

Quelques minutes plus tard celui-ci refit son entré visiblement agité. Adélie ne souhaitait qu'une chose, courir le rejoindre mais elle ne pouvait pas, il était le Roi et elle... elle ignorait qui elle était a présent.

Toutes les demoiselles semblaient ravies du retour du Souverain. Mais il ne leur adressa aucun regard et partit s'installer sur son trône.

Adélie gardait les yeux baissé pour se faire oublier, elle n'attendait qu'une chose : une échappatoire.

Elle lissait maladroitement les plis de sa magnifique robe ivoire. Son esprit vagabondait, elle se demandait qu'elle jeune femme serait choisie pour devenir sa Reine. Peut être la petite brune qui riait là-bas ou alors la grande rouquine aux taches de rousseurs. Adélie en avait un pincement au cœur qu'elle ne pouvait expliquer.

La musique festive accompagnait les demoiselles dans leur danse. Elles essayaient toutes de se faire remarquer par Gustave. Un gloussement ici un pas de danse là mais le Roi ne les regardait pas, il avait le regard perdu comme ailleurs loin de cette réception.

Effectivement, il pensait aux paroles de sa mère, à son attirance indéniable pour Adélie ou encore aux révoltes qui grondaient. Gustave était perdu, qu'aurait fait son père à sa place ?

Entre le cœur et la raison il ne savait que choisir.

Alors que la nuit était tombée depuis un bon moment et que les douze coups de minuit avaient déjà tinté, le Souverain se leva enfin de son trône.

« Mesdemoiselles, commença-t-il, je tenais tout d'abords à vous remercier pour votre déplacement au palais, vous avez rendu cette réception mémorable et chaleureuse, je présente mes excuses à celle que je n'ai pu accompagner pour une danse. »

Toutes le fixaient, elles retenaient leur souffle.

« Demain j'annoncerais qui d'entre vous deviendra ma femme, alors à demain mesdemoiselles »

Quelques déçues soufflèrent et la fête reprit. Gustave regagna ses appartements exténué.

Adélie profita de l'absence du Roi pour passer par la porte de service. Elle longea un long couloir sombre et humide. Elle connaissait ces corridors par cœur, ils menaient vers les chambres des domestiques. Le claquement de ses chaussures résonnait dans les escaliers en pierre.

Elle se faufila à pas de loup jusque dans son ancienne chambre qu'elle partageait avec Flore.

La pièce était plongée dans l'obscurité mais Adélie entendit le souffle endormie de son amie.

« Flore ? Flore réveille toi c'est moi, Adélie » chuchota-t-elle

Celle-ci se releva brusquement et alluma sa bougie

« - Adélie ! J'attendais de tes nouvelles !

-Chut, ne parle pas aussi fort on risque de nous entendre

-Mon dieu tu es magnifique, tu étais au bal que le Roi avait organisé ?s'extasia Flore

-Oh ne m'en parle pas Gustave avait l'air furax...

-... Gustave ? »

Adélie remercia l'obscurité de cacher ses joues qui rougissaient. Elle retira sa robe.

«- Mais que fais-tu ? demanda son amie qui s'était empressé de l'aider.

-C'est de la soie, ça vaut une fortune ! Prend la et vend la, dit-elle en lui tendant la robe

-Non Adélie, je ne peux pas... garde là tu donneras l'argent à tes parents...

-Flore je t'en pris je sais que ta famille en a plus besoin que la mienne, ta mère à six enfants à nourrir toute seule... »

Flore se jeta dans les bras de son amie, Adélie avait toujours été là pour elle et elle le sera toujours. Avec les larmes aux yeux elle cacha la précieuse robe au fond de la malle sous son lit.

Adélie avait enfilé une vieille robe de chambre qu'elle avait laissée sous son lit.

«Je dois filer, il ne faudrait pas que l'on remarque mon absence, je te promets de revenir bientôt »

Elles se prirent dans les bras, les yeux humides.

Adélie ressortie de la pièce, le couloir des chambres était si silencieux qu'elle en eut des frissons dans le dos.

Comment allait-elle regagner sa chambre sans se faire remarquer ? Surtout dans cette tenue.

Elle remonta l'escalier et alors qu'elle allait longer le même sombre et humide corridor une main empoigna son poignet.

Adélie émit un petit cri strident. La lueur d'une bougie l'éclaira.

« Que faites vous ici jeune fille ?! » c'était une voix de femme, de vieille femme aigri.

La jeune femme resta muette. La bougie éclaira enfin son interlocuteur, c'était la grande domestique, une vieille femme chargé de l'ordre et de la discipline chez les servantes. Elle devait l'avoir prit pour une domestique dans cette robe de chambre.

« Vous n'êtes pas dans vos dortoirs ?! Et... qu'est ce que c'est ?! »

La femme avait empoigné la parure que Gustave lui avait offert

« Vous savez ce qu'on leur fait aux petites voleuses mademoiselle ?! » cria la vieille femme

Adélie voulait pleurer et courir loin d'ici mais les ongles de la grande domestiques lui rentraient dans le poignet.