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Chapitre 2

16 ans après me revoilà. Ma vie n'est pas très passionnante. Je n'ai quasiment pas de vie sociale, je n'ai pas d'ami. C'est un choix que j'ai décidé de faire après avoir été trop de fois déçu par les gens. J'ai peut être fait de mauvaises rencontres dans mon passé, mais je n'y peux rien je n'ai plus confiance en personne. Peut être que dans ce monde il existe de bonnes personnes mais le risque que se ne soit pas le cas est trop important. Trop de personnes m'ont détruit pour que je puisse raccorder ma confiance en quelqu'un. C'est peut être triste mais je ne peux même pas faire confiance à ma mère. Je n'ai aucune activité extra-scolaire. En fait je ne sors de ma chambre que lorsque je dois aller en cours. Autrement je passe mon temps dans mon lit. Je suis le genre de personne qui n'est jamais rien demandé et pourtant j'ai l'impression que tout l'univers est contre moi. Avec ma mère on communique le moins possible. Ma vie ne l'intéresse pas, elle ne m'a jamais voulu. J'ai toujours été la pire chose qui ne lui soit jamais arrivé. Je sais que ma présence lui rappelle constamment la pire nuit de sa vie. Je lui rappelle mon père. Et bizarrement je m'en veux d'être le regret de toute une vie. J'ai l'impression de ne pas avoir ma place ici, je suis atterrie sur terre d'un élan de violence avec un peu trop d'alcool. Je me demande qu'elle aurait été la vie de ma mère si cet incident n'était jamais arrivé car oui je suis un incident. Je me demande pourquoi elle ne m'a pas laissé, elle aurait pu avorter ou m'abandonner à ma naissance. Mais elle ne l'a pas fait et je sais pourquoi. Ma mère a toujours eu peur de l'abandon et d'être seule, c'est pour ça qu'inconsciemment elle est restée avec mon père même si leur relation n'était pas saine. Lorsqu'elle a annoncé à mon père qu'elle était enceinte et qu'il n'est jamais revenu, à ce moment là, elle avait déjà perdu ses parents, son copain et elle ne pouvait pas m'abandonner car elle aurait été seule. Et ça, c'est sa plus grande peur. Je sais qu'elle ne m'aime pas, du moins pas comme une mère aime sa fille. Elle aime juste le fait qu'avec moi, elle n'est pas seule. Moi, elle ne m'aime pas.

Pour une adolescente être seule et n'avoir personne avec qui partager ses doutes, ses peines etc, c'est lourd à porter.

On est jeudi soir je suis dans le bus pour rentrer du lycée. Il est 18h45, c'est l'hiver il fait déjà nuit noire. La journée a été éprouvante et je me sens envahie d'une immense tristesse, j'ai envie de pleurer mais je me contiens. Le seul moment où je m'accorde le droit de pleurer c'est le soir dans mon lit lorsque ma mère croit que je dors. Mais là il est trop tôt pour pleurer. Le bus s'arrête au dernier arrêt et je descends. Je dois encore marcher 20 minutes pour rentrer chez moi. J'ai mes écouteurs dans les oreilles la musique est forte et m'envahit. Je n'aime pas le moment où je dois marcher dans les rues la nuit pour rentrer chez moi. Je suis déjà parano en pleine journée mais la nuit je suis carrément en train de flipper.

J'essaie de me concentrer sur la musique et d'oublier le fait que je marche seule la nuit sur la route. J'empreinte une petite ruelle qui est un raccourci. Je marche rapidement je regarde mes pieds et j'essaie de faire accélérer le temps. Soudain je percute quelque chose je lève rapidement les yeux et je reste bouche bée. En face de moi se trouve un homme d'une allure imposante et à sa gauche, plus en retrait il y a deux autres hommes. Je coupe instinctivement ma musique et me confonds en excuse.

«-Eh tu vas où comme ça?

-Heu, je suis désolée, je dois y aller, désolée.

-Attends! Il faut pas te promener toute seule la nuit ma jolie»

Le grand homme m'attrapa violemment par le bras et me dirigea vers ses deux autres compagnons.

Un moment plus tard je me réveilla, j'avais une immense douleur à la tête. Le goudron était froid contre ma joue et lorsque j'ai essayé de me relever j'étais entièrement engourdie. Soudain des images me revinrent en tête. Des voix d'hommes rigolant raisonnèrent dans ma tête. Dans un élan je leva la tête et regarda autour de moi pour tenter de voir les trois hommes mais, ils étaient partis. Bien sûr. Mon tee-shirt et mon pantalon étaient en tas à côté de moi, précipitamment je les ai remis.

Je pris quelques minutes pour réfléchir à ce qui c'était passé. Au bout de peut être 5 minutes le puzzle était reconstitué. Le groupe d'hommes m'avait violé, et frappé jusqu'à ce que je m'évanouisse. Les larmes roulaient sur mes joues je me releva rapidement et rentra en courant chez ma mère. Il était au de question qu'elle soit au courant de ce qu'il venait de se passer. Quand je suis rentrée dans la maison, ma mère m'a sauté dessus et m'a harcelé de question.

«-Éden!!! mais qu'est ce qu'il t'est arrivé enfin?

-Rien, maman ça va.

-Mais comment tu t'es fait ces bleus? Et tu as des égratignures!

-Je suis tombée en rentrant à la maison j'étais sur mon téléphone et j'ai été déconcentré j'avais pas vu une barrière et je suis tombée contre le rebord du trottoir

-Ma chérie il faut désinfecter tes blessures, ce n'est pas beau mais ça n'a pas l'air grave. Suis moi dans la cuisine et assis toi sur une chaise.»

Ma mère me fit les soins nécessaire. Après avoir tenté de manger un petit peu mais en vain je suis rapidement montée à ma chambre en prétextant un tas de devoirs qui ne pouvait pas attendre.