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25

POV Ava

Un poids lourd pèse sur mon crâne lorsque je reprends lentement conscience. Chaque battement de mon cœur résonne dans ma tête comme un coup de marteau. Mes paupières sont si lourdes qu'il me faut un effort monumental pour les ouvrir. Lorsque j'y parviens enfin, une lumière tamisée m'aveugle, me forçant à cligner des yeux plusieurs fois avant de distinguer mon environnement.

La pièce est froide, sombre, presque vide. Une odeur âcre de bois moisi et de terre flotte dans l'air. Je tente de bouger, mais une douleur vive aux poignets m'arrête net. Mon regard baisse et je vois des cordes serrées autour de mes mains, m'attachant à une chaise en bois qui grince légèrement sous mon poids.

La panique monte comme une vague. Où suis-je ? Pourquoi suis-je ici ?

— « Enfin réveillée, Ava. »

La voix glaciale de Lucian fend le silence, me faisant frémir. Il sort lentement de l'ombre, son visage éclairé par une lueur inquiétante. Il sourit, mais ce sourire n'a rien de chaleureux. Son regard, autrefois rassurant et doux, est désormais froid, perçant, presque cruel.

— « Tu as dormi plus de treize heures. »

— « Treize heures ? » ma voix tremble. Je tente de garder mon calme, mais mon cœur bat à tout rompre. « Lucian ? Qu'est-ce que… pourquoi ? Où suis-je ? »

Il s'accroupit devant moi, son visage à quelques centimètres du mien. Son regard fouille mes yeux, cherchant quelque chose que je ne comprends pas.

— « Tu n'as aucune idée de qui tu es réellement, n'est-ce pas ? »

Je secoue la tête, sentant mes pensées se noyer dans l'effroi et l'incompréhension.

— « Je suis Ava, une simple oméga… devenue médecin, rien de plus. Je ne comprends pas… »

Un rire sec et méprisant s'échappe de ses lèvres, résonnant dans la pièce.

— « Une simple oméga ? » Il se relève et commence à marcher lentement autour de moi. « Non, Ava. Tu es bien plus que ça. »

— « Arrête ! » Je tente de me débattre, mais les liens mordent ma peau. « Si c'est une blague, elle n'a rien de drôle. Laisse-moi partir ! »

Son sourire disparaît, laissant place à une expression grave, presque peinée.

— « Je ne peux pas te laisser partir. Pas encore. Pas avant que tu comprennes l'importance de ce que tu es. »

Je le fixe, abasourdie.

— « L'importance de ce que je suis ? Mais qu'est-ce que tu racontes ? »

Il s'arrête, posant ses mains sur le dossier de ma chaise.

— « Depuis des années, je cherche des réponses. Pourquoi mes parents ont été tués. Pourquoi cette maudite prophétie a détruit ma famille. Et tout me ramène à toi, Ava. »

Mon souffle se coupe.

— « Tes parents ? Je… je ne vois pas le rapport avec moi. »

Il se penche, sa voix devenant un murmure dangereux.

— « Tu es la clé de tout. »

Un frisson glacé parcourt mon échine.

— « Non… ce n'est pas possible. Tu te trompes. »

— « Et pourtant, c'est la vérité. Une prophétie ancienne parle d'une louve marquée par la Déesse de la Lune. Elle portera en elle un pouvoir capable de restaurer ou de détruire l'équilibre des forces entre lumière et ombre. »

Je secoue la tête, refusant de croire à ses paroles insensées.

— « C'est absurde. Je n'ai aucun pouvoir. Je suis née dans une famille d'omégas, vouée à servir. Rien de plus. »

— « Une simple oméga ? » Il éclate de rire, un son qui me glace. « Tu continues de te cacher derrière cette fausse identité, mais la vérité est là. Tu as été marquée par la Déesse. Ta naissance même était un signe. »

— « Mes parents ne m'ont jamais rien dit ! » crié-je, des larmes brouillant ma vision.

Il s'assied en face de moi, son regard transperçant le mien.

— « Ce ne sont pas tes parents, Ava. Ils n'ont fait que te protéger. Ils t'ont cachée du monde, te faisant croire à une vie ordinaire. Mais dis-moi, n'as-tu jamais trouvé étrange cette marque en forme de croissant de lune sur ton dos ? »

Mon souffle se coupe, ma voix à peine un murmure.

— « Comment tu sais ça… ? »

— « Parce que cette marque est le symbole de ta destinée. Les sorciers noirs la recherchent depuis des années. Ils ont tué mes parents pour s'en rapprocher. Mon oncle, l'Alpha Elyas, a tout fait pour te protéger, mais il n'a pas pu te cacher éternellement. Maintenant que je t'ai trouvée, je vais m'assurer que personne ne mette la main sur toi. »

Mes pensées tourbillonnent, me laissant étourdie.

— « Tu veux m'aider ? » murmuré-je, ma voix brisée. « Alors pourquoi m'avoir attachée ? Pourquoi ne pas simplement me parler ? »

Son expression s'assombrit, une étincelle de tristesse traversant ses yeux.

— « Parce que je ne peux pas te faire confiance. Pas encore. Tu es puissante, Ava, même si tu l'ignores. Si tu venais à utiliser ce pouvoir inconsciemment… »

— « Je détruirais tout, c'est ça ? » Je le coupe, les larmes coulant sur mes joues.

Il ne répond pas, mais son silence en dit long.

— « Alors, quoi ? Tu comptes me garder ici pour toujours ? »

Il esquisse un sourire triste.

— « Non. Je veux juste que tu comprennes qui tu es avant que les autres ne te trouvent. »

— « Quels autres ? »

— « Les sorciers noirs. Et… Jace. »

Mon cœur se serre à la mention de son nom.

— « Jace n'a rien à voir avec tout ça ! »

Lucian arque un sourcil.

— « Tu crois ça ? Il t'a rabaissée toute ta vie, mais ce n'était pas par hasard. Jace savait au fond de lui que tu étais différente. Il ne comprenait pas pourquoi, mais il le sentait. Maintenant qu'il a enfin compris, il ne reculera devant rien pour te contrôler. »

— « C'est faux ! » crié-je, mais ma voix manque de conviction.

— « Alors demande-toi ceci, Ava : qui as-tu envie de croire ? Celui qui t'a toujours méprisée ou celui qui a tout perdu à cause de toi ? »

— « À cause de moi ? » Ma voix se brise sous le poids de l'accusation. « Je n'ai rien demandé à personne ! »

Lucian se lève et se dirige vers la porte, ignorant mes protestations.

— « Reste calme. Je vais te protéger, que tu le veuilles ou non. »

Je l'entends murmurer au garde de ne laisser personne entrer, puis la porte se referme, me plongeant dans une solitude oppressante.

Je ferme les yeux, envahie par le doute. Qui suis-je vraiment ? Qui dois-je croire ?