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Début des Recherches

Ophélie pénétra fièrement dans la chambre, sous le rire étouffé d'Eiji. Elle observa rapidement la chambre, du lit jusqu'au mobilier.

"Cette auberge n'est pas si mal ! Bien que ma chambre au palais me manque un peu, j'imagine que je ne peux pas faire la fine bouche. Je devrai remercier les dieux pour être encore en vie."

Eiji s'approcha doucement d'elle, il glissa sa main dans le dos de la jeune femme.

"Cesse de te tourmenter avec cela. Tu prieras tes dieux en temps voulu, mais pour le moment, nous devrions manger. Tahrren risque de nous attendre."

Elle accompagna son mouvement, se dirigeant vers la porte.

"Très bien, très bien. Si c'est ce que tu souhaites."

Ils descendirent tous les deux les escaliers menant au rez-de-chaussée. Là, le chaos régnait encore davantage qu'à leur arrivée. Les cris de joie, les rires et les entrechocs des pintes de quelques rustres résonnaient dans la bâtisse en bois.

Eiji balaya du regard les tables, mais n'y trouva pas son mentor. Ce n'est que quelques secondes plus tard qu'une voix posée interrompit ses recherches.

"Vous êtes déjà arrivés ? Bien, louons une table pour la soirée."

Il leur passa à côté et se dirigea vers la réceptionniste.

"Ma dame, vous resterait-il une table pour trois personnes, au calme ? Mes camarades et moi avons matière à discuter."

Elle se dirigea vers ses trois clients et les invita par un succinct geste de la main.

"Suivez-moi, je vous prie. Nous avons des tables un peu plus loin. Les bruits y seront moins assourdissants."

Ils se dirigèrent tous dans une seconde salle au fond de l'auberge. Là étaient quelques tables en bois qui n'avaient rien à envier à celles présentent dans la pièce principale. Sur les six tables présentent, deux étaient déjà occupées.

"Vous serez plus au calme ici. Souhaitez-vous un repas ? Pour les boissons, nous pouvons vous servir de l'eau, du vin ou de la bière locale."

Les trois clients se concertèrent, et après quelques secondes, Ophélia prit la commande.

"Nous prendrons trois plats du jour, avec deux bières pour ces messieurs, ainsi que du vin pour moi."

La réceptionniste gratta le tout sur papier, avant de les saluer une nouvelle fois.

"Très bien, merci. Je vous amène les boissons au plus vite, les repas devraient arriver d'ici cinq minutes."

Ophélie et Eiji s'installèrent côté à côté, tandis que Tahrren s'assit en face d'Eiji. Bien qu'ils étaient dans une salle différente, ils entendaient encore très clairement le vacarme incessant des clients présents dans la pièce principale. Le bruit était toutefois bien plus faible que s'ils avaient soupés à côté d'eux.

"Bien, discutons de ce que nous ferons demain." Dit Tahrren.

Eiji le reprit directement.

"Nous devons retrouver le père Andréa au plus vite, ça doit être notre priorité. Qui sait ce qui lui est arrivé ?"

Tahrren soupira légèrement. Il savait qu'Eiji allait dire ça.

"Ne nous précipitons pas. Nous devons également chercher des informations en ville. Mais il est vrai que la situation est urgente. Ophélie, tu es capable d'utiliser une magie de recherche, n'est-ce pas ?"

Elle hocha la tête en réponse.

"En effet, mais je ne pourrai pas l'utiliser souvent si je n'ai aucun catalyseur."

Tahrren prit sa sacoche, et en sorti une pierre légèrement bleuâtre. Il la frotta légèrement et la donna à sa camarade.

"C'est une célestite. Est-ce que cela sera suffisant ?"

Elle prit la pierre dans ses mains, l'analysa rapidement avant de lui répondre par l'affirmative. Cependant, Tahrren se gratta le front, emplit de doute.

"Tu n'as cependant nulle part où le fixer."

Un sourire confiant se dessina sur le visage d'Ophélie.

"Aucun souci. Admire."

Elle posa la pierre sur le dos de sa main droite, et la couvrit de sa main gauche. Par réflexe, Eiji se concentra sur les flux de mana environnants. Il remarqua une concentration anormale d'énergie au niveau de la main gauche d'Ophélie. Le processus ne dura que quelques secondes, après quoi elle retira sa main pour en dévoiler une pierre polie.

Elle murmura ensuite quelques mots, avant de rapidement passer sa main gauche au-dessus de la pierre une nouvelle fois. Lorsqu'elle eut terminé, la célestite était incrustée au dos de sa main droite. Le résultat était à la fois magnifique et effrayant. Tahrren ne sut cacher sa stupéfaction.

"Une incrustation dans le corps ? Je ne savais même pas cela possible ! La plupart des pierres ne sont-elles pas des poisons pour le corps ?"

Ophélie fut surprise à son tour.

"Vous ne connaissez pas cette technique ? C'était pourtant plutôt commun de s'implanter des cristaux dans le corps, à l'époque. Il n'était même pas rare de voir certains shamans nomades avec le corps recouvert de catalyseurs."

"Je n'en ai jamais entendu parler. Je pense que cette technique a été complètement oubliée, mais je ne saurai dire pour quelle raison !"

Tandis qu'Ophélie et Tahrren discutaient minéralogie, Eiji ne put s'empêcher de se gratter la main.

"N'est-ce pas douloureux ? Quels sont donc les avantages à mutiler ainsi son corps ?"

Ophélie fixa Eiji du regard avant de rire aux éclats. Elle n'avait jamais vu un tel air sur son visage, à la fois dégouté, surpris et inquiet, ce qui résultait en une hilarante grimace.

"Ne t'inquiète pas, voyons ! Ce n'est pas comme si c'était irréversible. Il suffit de la désincruster et de traiter la plaie avec un sort de guérison !"

Eiji n'arrêta pas d'être surprit par la versatilité de la magie. Pouvant servir aux besoins de tous les jours, elle possède également un fort pouvoir dévastateur comme Tahrren le démontra face à Ophélie sous sa forme possédée. Il serra le poing. Il se savait trop faible.

Il pouvait encore gagner en expérience au combat, mais son corps atteignait ses limites humaines quant au combat au sabre. Même parmi les Higashito, peu lui arrivaient à la cheville, et rares étaient ceux qui le surpassaient malgré son jeune âge.

Il se jura une nouvelle fois de gagner en puissance, de maîtriser la magie. Après tout, comme Tahrren le disait, la magie n'a rien de surnaturelle. C'est un pouvoir offert à tous par la nature, et sans elle, il ne saura surmonter les épreuves qui l'attendent.

"Mais vous avez raison. Ce n'est pas vraiment conseillé d'incruster des cristaux dans son corps. Certes cela renforce l'effet du catalyseur car il est plus proche de notre source, mais il influe également sur sa circulation, le rendant plus difficile à le contrôler. Je ne l'utilise personnellement qu'en dernier recourt."

Ophélie caressa la pierre incrustée dans sa main. Les boissons arrivèrent enfin, et suivirent peu après les repas. L'assiette, remplie d'un gratin de pomme de terre, d'une poêlée de légumes et d'une imposante cuisse de lapin, était copieuse.

"Je propose donc la chose suivante : demain, j'irai me renseigner en ville, tandis que vous deux, vous chercherez le père Andréa dans les environs de la ville."

Ophélie et Eiji acquiescèrent, avant de continuer à apprécier leur repas. Lorsqu'ils eurent fini de manger, chacun remonta dans sa chambre. Eiji s'entraîna une nouvelle fois quelques dizaines de minutes avant de se coucher, tandis qu'Ophélie l'observa, allongée dans le lit. Elle s'endormit avant que celui-ci eut terminé.

Le lendemain, les trois se préparèrent rapidement avant de se réunir face à l'auberge.

"Bien, souvenez-vous. Aucun combat, vous devez restez le plus loin possible du danger. Et si par miracle vous le retrouvez, ne tentez rien, même si cela vous semble sans danger. Cela pourrait-être un piège."

"Même si sa vie est en danger, et qu'il a besoin d'aide dans l'immédiat ?" demanda Eiji.

Tahrren le fixa dans les yeux, cherchant à être certains que son apprenti avait saisi toutes ses instructions.

"Oui. Votre vie pour le moment a plus de valeur que la sienne. Vous ne devez en aucun cas vous mettre en danger."

Eiji ravala sa salive et acquiesça.

Ainsi, ils se séparèrent, chacun allant de son côté. Eiji et Ophélie sortirent tous les deux de la ville, tandis que Tahrren se rendit auprès des commerçants et des instances politiques de la ville pour obtenir le maximum d'informations utiles.