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[FR]Shoto Todoroki - Terroriste des Temps Modernes

« Un meurtrier de masse, l’appelait-on. Le terroriste des temps modernes » Je croyais que j’avais de la chance. Que j’étais différent. Que je pourrais vivre ma vie comme je l’entends. Mais les dés étaient joués depuis longtemps. « C’est amusant, tu ne trouves pas ? Je suis devenu tout ce qu’ils ont dit que je serai » -------- PATREON : patreon.com/Nar_cisseFR English version available on my account

Nar_cisse · Anime e quadrinhos
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125 Chs

Chapitre 102 - Deux Symboles

Je zappai sur différentes chaînes mais tombait inlassablement sur le même programme.

- Que penser de ce nouveau duo-

- -Endeavor et All Might-

- deux symboles-

- ...nouvelle ère ?

La télécommande retourna sur la première chaîne. Frustré, je coupai le son et la lançait contre le mur.

Sur le lit à côté de moi, mon portable grésilla.

- J'ai de bien meilleures choses à faire que t'écouter regarder la télévision, dit Teka placidement

Je prit le téléphone dans mes mains, frustré, l'approchait de ma bouche, décida finalement de me taire et de le reposer à côté de moi.

Teka ne dit rien pendant un long moment.

- Comment va ton père ?

Genoux coincés sous mes bras, yeux rivés sur la même rediffusion de l'interview qui tournait en boucles depuis hier, je haussai les épaules.

- Je sais pas

Nouveau silence.

Puis Teka prit une longue inspiration.

- Le fait que tu me croies capable de réparer quoi que ce soit dans votre relation me fait chaud au coeur, Shoto. Vraiment.

Sa voix était aussi froide et indifférente que d'habitude.

- Mais tu te méprends sur le genre de relation que j'ai avec Enji. Lui et moi ne sommes que déception et distance.

Je reprit le combiné.

- Ca allait pourtant bien à Noël

Mamie Teka était venue nous voir au Japon pour passer les fêtes et mon vieux l'avait mise dehors après qu'elle ait essayé de m'offrir trois différents pays en Afrique.

Je croyais qu'elle blaguait, et mon père aussi, jusqu'à ce qu'elle sorte un contrat officiel qui aurait pu faire de moi le plus jeune dictateur de l'histoire.

- Il me garde sous la main parce que toi et moi avons des relations relativement cordiales

J'esquissai presque un sourire à l'entendre décrire notre 'relation'. 

Parfois elle me faisait plus l'effet d'un partenaire en affaires que de la vieille peau qui me lançait ses talons aussi aiguisés que des couteaux dès lors que j'avais le malheur de l'appeler 'Mamie'.

- Dis moi ce qui s'est passé

J'inspirai, me balançant d'avant en arrière, mes yeux se posant sur le carrelage blanc sur lequel il y avait une minuscule tâche de sang.

Mon chakra explosa comme une vague autour de moi, scannant l'intégralité de l'hôpital pour la énième fois de la journée, en vain.

Ni groupes étrangement compacts, ni énergies corrosives ou hostiles.

Trois jours s'étaient écoulés depuis que le monde entier savait que Shoto Todoroki était plus que ce qu'il prétendait être, et personne n'avait essayé de me tuer.

Mais j'avais bon espoir que ça arrive bientôt, et le couteau caché sous mon matelas aussi.

- Tu as vu les vidéos

- Evidemment

- Alors tu sais

Dehors le monde était heureux, joyeux, vibrant d'énergie.

Le consensus général était que malgré les dégâts qu'avait subit Tokyo, ça aurait pu être pire. Un bien étrange optimisme de la part de l'opinion publique qui se voulait généralement très négative.

Teka inspira bruyamment, et j'imaginai ses narines se contractant et se dilatant alors qu'elle se renfonçait dans son fauteuil, ses yeux flamboyants balayant son bureau d'un regard.

- Il a des raisons de t'en vouloir

Je sais.

- Tu aurais dû lui en parler il y a bien longtemps

Je me sentais comme un gosse geignant à qui on faisait la morale.

- Mais toi tu ne m'en veux pas 

- Parce que je savais

C'aurait dû être un choc, mais ça ne l'était pas.

Le soir où j'avais enfin réussi à implanter mon sceau de Sharingan, des années plus tôt, me revint en mémoire. Teka était venue dans ma chambre peu après et m'avait avoué à demi-mot savoir que j'étais différent.

Elle m'avait juste informé détenir cette information et depuis, rien d'autre.

Pas une seule allusion ou regard entendu en cinq ans.

- La vidéo, c'est ça ?

Cette foutue vidéo de merde que j'aurai dû détruire moi-même il y a des années.

Sans ça personne n'aurait jamais su, sans ça All for One ne se serait pas intéressé à moi, sans ça-

- Ton père l'a aussi vue

Je me redressai.

- Ou du moins il en a seulement visionné le début.

Mes épaules retombèrent.

Il n'avait vu que la foudre, donc, et la foudre était ce que j'avais fait passer pour mon 'réveil d'Alter'.

Nezu savait, Aizawa savait, les types des Forces Spéciales savaient – et maintenant le monde entier.

Une partie de moi-même aurait préféré qu'il voit la vidéo entièrement, qu'il se doute, qu'il pressente que quelque chose chez moi était différent. 

Mais une autre partie était contente qu'il ne l'ait pas vue, pas vraiment, car ça lui avait permit d'ignorer à quel point son fils était violent et dérangé.

Je me passai une main sur le visage, tirant mes paupières comme si j'essayais de me réveiller.

- Je sais pas quoi faire

Même à la lointaine époque où les Todoroki étaient une grande famille, j'avais toujours été l'enfant préféré de mon père.

Il ne me refusait rien, se débrouillait toujours pour dégager du temps pour moi dans son emploi du temps surchargé, n'avait pas raté un seul anniversaire ou une seule célébration en quinze ans.

Être le paria, le mal aimé, était quelque chose que je trouvais étrange, stressant, détestable.

- Dis moi quoi faire

Teka ne dit rien, et je l'imaginai regarder le plafond, haut parleur de son téléphone fixe allumé, mains croisées sur le ventre.

- Tu sais quoi faire

Je serrai mon poing.

- Je ne peux pas

- Pourquoi ?

Je mordis ma lèvre inférieure, incapable de répondre.

A l'autre bout de la ligne j'entendis du plastique gémir, et le faible son du cuir se distendre.

Teka était assise, pieds bien à plats sur le sol, coudes sur le bureau, yeux rivés sur son combiné comme si elle pouvait me voir.

- Pourquoi est-ce que tu ne peux pas lui dire ?

Son ton était inquisitif, maintenant. 

Je ne dis rien.

- Est-ce que tu caches d'autres 'choses', Shoto ?

Mon silence était assez éloquent. 

Mon chakra bourdonna à nouveau et je scannai encore le bâtiment.

Rien.

Pour le moment.

- Ton père t'aime énormément, Shoto. Le terme 'amour inconditionnel' prend tout son sens quand ça vous concerne

Je le savais, je le savais, et c'était justement parce que c'était lui, le seul qui m'avait jamais vu et me verrai jamais être le pire, faire le pire, et qu'il était maintenant en train de me rejeter que ça faisait si mal.

- Il a besoin de savoir que tu lui fais confiance, que c'est réciproque. Parce que c'est de ça qu'il s'agit, Shoto. Tu as trahi sa confiance, et c'est ça qui l'a blessé

Mon coeur eut un soubresaut aigu. 

- Bien sûr que je lui fais confiance, mais-

- Laisse moi finir.

Ma bouche se referma aussitôt.

- Si tu ne peux pas lui dire la vérité – pour des raisons que j'espère valables, et sur lesquelles je ne te demanderai pas d'élaborer - alors mens-lui

L'idée m'avait déjà traversé l'esprit mais savoir que c'était ma seule solution m'écoeurait.

- Je n'ai pas d'autre option ?

Je pouvais être le meilleur menteur, voleur, meurtrier qui soit, mais pas pour lui – pas quand ça concerne mon père.

- Si tu ne veux pas que vous vous éloigniez, c'est ta seule option

Un silence, aussi lourd que le poids du monde, tomba sur mes épaules. 

Je sentais mon dos ployer sous la force sans que je ne parvienne à me décider.

Blesser autrui ne me dérangeait pas parce que, justement c'était les autres, et que les autres n'étaient pas 'moi' et qu'ils n'avaient rien à faire avec 'moi'.

Mais mentir, potentiellement blesser l'homme qui avait fait de moi celui que j'étais, qui m'avait protégé et caché les atrocités que j'avais commises au péril de sa vie, de sa carrière, de tout ce qui constituait son essence, ça me- ça me-

L'homme qui a sacrifié son fils, sa famille, son mentor, qui aurait pu mourir en venant me secourir contre All for One-

- Soit indulgent envers moi, mon garçon, reprit Teka. Et explique moi pourquoi tu ne peux pas lui dire

Je repensai aux cicatrices sur mon dos, aux ramifications de ce que la révélation de mes clones et de l'étendue de mes capacités impliqueraient pour le monde, à la nuée de meurtriers en tout genre qui m'attaqueraient, aux pays qui feraient tout pour m'arrêter et empêcher le Japon de posséder une telle arme militaire, à ce qu'on me ferait une fois qu'on aurait comprit qu'on ne pouvais pas – plus – me faire du mal, à la façon dont on chercherait à m'atteindre, aux leviers qu'on chercherait à employer contre moi, à la menace constante et éternelle que subirait mon père, et au jour – au jour – où je me révélerai être pas assez, pas assez, pas putain d'assez même après des années et des années et des années-

- Parce qu'on pourrait lui faire du mal pour m'atteindre

S'il savait, d'autres se chargeraient de lui forcer la main – de quelque façon que ce soit – pour savoir à leur tour. 

Et à partir de là…

Je m'imaginai, pantin, mu par la volonté de quelqu'un d'autre, forcé à faire des choses que je ne voulais pas faire, jusqu'à ce que j'en crève et qu'on m'abandonne dans une fosse, sans nom et sans visage.

J'ajoutai, à demi-voix :

- Parce qu'il pourrait être en danger

Je savais que quiconque réussirait à s'emparer de mon père pourrait me faire commettre les atrocités les plus abominables que ce monde ait jamais connu.

Pire, je savais qu'il y avait quelque chose de profondément dérangé, malsain, malveillant en moi, qui n'hésiterait pas une seule seconde. 

Et ça me terrifiait.

- Alors voici une deuxième option, dit Teka. Si tu ne veux pas lui mentir, fais en sorte qu'il n'ait plus de raison d'être en danger

Je restai figé, clignant des yeux bêtement, mes yeux rivés sur l'écran où mon père et All Might serraient la main du présentateur.

Et soudain j'eus une terrible idée.