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Tendresse Mort-Vivante

Aussi longtemps qu'il s'en souvienne, il a toujours été dénué d'émotions. Mais que se passe-t-il, quand un "zombie émotionnel" comme lui, rencontre une véritable zombie? Et elle a la joie de vivre?! C'est parfait, elle est détective privée et a justement besoin d'un assistant pour mener l'enquête! Iwao, lui, espère que passer du temps avec elle lui permettra enfin de ressentir des émotions, et de les exprimer correctement. Mais elle oublie parfois que son nouvel assistant peut mourir, lui. Et lui, ne se rends pas compte qu'il tombe, sans le savoir, peu à peu amoureux d'elle. Toutefois, l'amour est bien loin de ses préoccupations à elle. Car elle est à la recherche d'un meurtrier lié à son passé. __________________ EXTRAITS « Quoi ? Tu t'attendais à ce que je déduise tout ça sur le moment, dès ton entrée ici ? Faut arrêter de regarder la télé mon gars... » Ajouta-t-elle en souriant. À présent, elle semblait presque se vanter et se moquer de moi en même temps. « C'est de l'atteinte à la vie privée, » répondis-je à mon tour, sans pour autant être effrayé. --- « Dans ce cas, tombez amoureuse de moi, » proposais-je. Elle sursauta face à l'énormité de ce que je venais de dire. « Non, attends ! » S'exclama-t-elle en brandissant à nouveau ses mains vers moi. « C'est pas comme ça que ça marche ! » __________________ Couverture par Anzai (Fiverr: fiverr.com/anzailee) Lettrage du titre par Gedomaru/Noya (Instagram: @donya.dhl ) Création des personnages: AreeSensei BETA: Nayrroda __________________

AreeSensei · 都市
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39 Chs

Dossier N°1: Des obsessions déplacées - 'Clé' du mystère.

Face aux regards de trois personnes qui semblaient perdues et ne comprenaient pas de quoi elle parlait, la détective dût se rendre à l'évidence. Elle aurait tout à expliquer, depuis le début.

« Quand vous m'avez dit que vous aviez changé les verrous, je me suis demandé si c'était vraiment justifié d'en arriver là. » Dit-elle. « Après tout, vous pensiez que la personne était entrée par la fenêtre. Et la seule chose qui vous as convaincue de changer aussi le verrou de la porte, c'était votre propriétaire. Toutefois, il m'a confié ne pas avoir fait plus que cela, pour garantir la sécurité de ses locataires.»

Oh. C'est vrai. Maintenant que j'y repensais, nous avions croisé le soir même l'homme en question. Il me semblait être quelqu'un de serviable. Mais, je ne sais pas pourquoi, il m'avait paru sur le moment assez suspicieux et méfiant à l'égard de la détective et de moi-même. Comme s'il avait pris l'habitude de se méfier des étrangers. Peut-être était-ce pour cela qu'il avait plissé les yeux, tout en nous regardant.

« J'ai alors vérifié le portail séparant la cour des logements, et j'ai pu observer qu'il s'agissait d'un vieux système de serrure, » continua d'expliquer la détective. « Ce genre de système repose sur l'utilisation de codes et de badges d'accès, et est même assez facile à déjouer et à forcer, en vérité. »

C'était donc ça qu'elle vérifiait, à regarder de près le portail en question ? Sur le moment, elle m'avait juste paru prendre des photos, rien de plus. C'était assez perturbant, de découvrir des choses qu'on ignorait sur des événements dont on avait pourtant été témoin.

La détective, elle, prenait un malin plaisir à exposer tout ce qu'elle avait découvert. Un peu comme dans ces anciennes séries policières passant à la télévision, où l'inspecteur de police exposait son raisonnement et le coupable devant une assemblée.

Pourtant, même si elle m'avait dit d'arrêter de regarder la télévision, c'était bien elle qui agissait comme un vieux cliché de série télé.

Elle avait exactement la même présence dans la pièce à mes yeux que dans ces feuilletons - et devait probablement aimer contrôler les choses - car elle se tourna alors vers madame Munehara, et ajouta :

« Vous-mêmes, vous nous avez donné le code d'accès pour pouvoir rentrer. Et ce code est votre code personnel. Ce qui signifie que vous êtes la seule a normalement pouvoir l'utiliser, et que chaque personne dans la résidence a son propre code, en plus d'un unique badge d'accès. » Expliqua-t-elle. « Ce qui permet, en toute logique, de savoir qui rentre ou sort. »

Puis, elle alla s'asseoir sur le lit juste à côté de moi, et se penchant vers moi, elle dit assez fort pour que tout le monde puisse l'entendre :

« Maintenant, Nijima-kun, te souviens-tu de m'avoir vu taper le code en question, quand nous sommes revenus plus tard dans la soirée ? »

Le mouvement en question ne me dérangea pas du tout, même si je suppose que la plupart des gens auraient pu être mis mal à l'aise par une telle soudaine proximité. Pour ma part, ça ne me faisait ni chaud ni froid, même lorsque c'était elle qui m'approchait de la sorte. Aussi, je réfléchissais déjà à ma réponse.

Si je m'en souvenais ?

Voyons voir…

Nous avions parlé avec monsieur Yoshikawa, puis elle m'avait présenté sa vision du métier de détective. Comme quoi la discrétion était le meilleur atout que pouvait avoir un enquêteur.

Toutefois, notre discussion avait commencé dans la cour, et s'était terminée sans aucune interruption notable dans les escaliers menant à l'étage.

Oh.

Je m'en étais enfin rendu compte, et pour donner de vive voix ma découverte, je répondis :

« Je ne me souviens même pas avoir passé le portail, » dis-je.

Elle sourit, confiante, et se redressa toute droite, avec un coin des lèvres légèrement relevé, comme si elle était satisfaite de me voir répondre aussi vaguement.

« Tu ne t'en souviens pas, parce que je ne me suis pas attardée à taper le code. J'ai utilisé une autre méthode pour cela, » dit-elle avec malice. « Il est en effet possible de déverrouiller la serrure très simplement : en soulevant légèrement le portillon sur ses gonds, tout en passant un aimant contre le lecteur de badge. »

Madame Munehara fut très surprise d'apprendre cela, car elle porta immédiatement une de ses mains à sa bouche, comme pour retenir un sursaut.

« C'est… En effet d'une simplicité dérisoire... » S'exclama-t-elle après quelques secondes.

La détective s'apprêtait à dire autre chose, quand le lycéen l'interrompit dans son élan.

« Attendez… ça voudrait dire que la personne que j'ai vue et qui a été arrêtée était un parfait inconnu ? Qui n'habitait même pas là ? » S'interrogea-t-il. « C'est comme ça qu'il a réussi à rentrer, alors ? »

C'était plutôt logique de penser ça. Avec un tel problème de sécurité, n'importe qui connaissant cette astuce pouvait rentrer. Pourtant, il y avait un détail qui me chiffonnait. Je ne savais pas encore lequel, mais il me semblait que quelque chose n'allait pas dans cette explication.

La détective secoua alors la tête, avant de lui répondre. Et - ça devenait une habitude - elle montra encore une fois qu'elle en savait plus que nous tous sur l'affaire, sans pour autant tout révéler.

« En temps normal, c'est ce qu'on pourrait penser, » dit-elle. «Seulement voilà. Il y a quelque chose qui n'est pas logique dans tout cela : tu as vu l'intrus à l'intérieur même de l'appartement de Munehara-san. »

« C'est… C'est vrai... » Réalisa le lycéen. « Mais dans ce cas, comment est-ce qu'il a pu rentrer ? »

Le portail, passe encore. Mais la porte de l'appartement ? Il fallait forcément une clé pour l'ouvrir. Une clé…

« Comment cela se fait-il que vous ayez une clé de l'appartement avec vous ? » Demandais-je au jeune homme.

Ma question surprit un peu la détective, qui ne devait sans doute pas savoir dans les détails comment j'étais entré la nuit dernière. Elle tapota légèrement son index sur son genou, tout en regardant subitement un coin de la pièce.

Était-elle agacée ? Ça y ressemblait, en tout cas.

De ce que j'en voyais, elle adorait être sous le feu des projecteurs.

« Je les ai trouvées dans la loge du propriétaire, » expliqua le lycéen en remuant nerveusement sur son siège. « La plupart du temps, les doubles des clés y sont gardés dans une armoire ou sur un tableau. C'était donc assez facile de les trouver. »

Il avait entre-temps remis sa lentille de contact colorée, visiblement mal à l'aise de laisser son étrange œil exposé.

« Tu as donc utilisé le double de la clé pour permettre à Nijima-kun d'entrer ? » Demanda la détective, à nouveau intéressée par la conversation.

En réponse, le lycéen hocha de la tête.

Et la détective sourit à nouveau, en laissant reposer sa joue dans la paume de sa main.

« Maintenant, le coupable vous semble évident, pas vrai ? » Dit-elle.

Réfléchissons.

Un portillon facile à forcer, jamais remplacé. Des serrures remplacées pour la fenêtre et la porte d'entrée de l'appartement ; mais un individu qui arrive tout de même à rentrer à l'intérieur.

Un double des clés disponibles au rez-de-chaussée de la résidence, que n'importe qui pourrait prendre s'il en connaissait l'emplacement.

Et une voix qui me paraissait familière.

Il n'y avait qu'une seule réponse possible.

Je crois que mon addiction pour tout ce qui est épicé deviens maladif...

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