L'ALPHA

Du sang ! Il y avait tant de sang ! Il était dans mes cheveux, sur mon visage, sur ma peau, il était partout et je voulais tout enlever ! Je pouvais sentir des mains me porter mais je n'étais pas assez consciente. J'entendais quelqu'un aboyer des ordres forts alors qu'on me transportait mais je ne pouvais rien comprendre. Tout ce que je savais, c'est que je devais enlever ces vêtements !

Le bruit de l'eau courante était proche et je sentais des mains arracher mes vêtements avec brusquerie. J'ai essayé de protester faiblement, alors que je luttai contre les mains qui déchiraient mes vêtements. Je me débattais encore quand des mains saisirent les miennes et les maintinrent fermement en place.

« Reste tranquille pour moi petite. » La voix grave commanda et pour une raison quelconque, mon corps obéit instantanément à son ordre.

L'homme continua de m'enlever mes vêtements, plus doucement cette fois puisque j'avais arrêté de me débattre. Puis je me sentis portée et je fus plongée dans la baignoire qui était remplie d'eau chaude. Mon corps était encore faible, alors je m'affaissai dans la baignoire. Je fus immédiatement remontée à la surface avec mon dos pressé contre un corps chaud.

« Ne t'en fais pas petite. » Cette voix grave dit à nouveau et je ne sais pas pourquoi mais je pense que j'ai marmonné quelque chose d'incohérent, « Laisse-moi prendre soin de toi » La voix de l'homme m'apaisa et je me détendis contre lui. Une fois de plus, mon corps obéit à son ordre.

Alors que l'homme s'occupait de moi, me lavant du sang collant, la seule pensée dans ma tête était combien il était chaud et combien ses caresses étaient profondément relaxantes.

LE soleil filtrait à travers les rideaux fins de la chambre. J'ai plissé des yeux un peu alors que mes yeux s'adaptaient à la clarté de la pièce. En regardant autour, je réalisai comment j'étais retournée dans la chambre où j'étais retenue. Je baissai les yeux sur moi-même pour constater que j'étais vêtue d'une chemise de nuit en coton blanc qui tombait jusqu'à mes genoux. Avec un soupir, je me levai du lit et étais sur le point de me déplacer quand je réalisai que j'étais enchaînée.

Quoi, diable ? Je regardai mon poignet gauche qui était sécurisé avec une chaîne. Je me déplaçai en essayant de me libérer, me demandant pourquoi diable j'étais enchaînée comme une sorte d'animal. J'essayais encore de comprendre les chaînes quand la porte s'ouvrit et Aurora entra avec trois autres filles qui portaient des paniers dans leurs mains. Elles avaient aussi des vêtements couvrant leurs visages.

« Bonjour Arianne. » Aurora salua joyeusement mais je n'étais simplement pas d'humeur pour ça.

« C'est quoi, au juste, ça ? »

« Oh, ça. » Le regard d'Aurora glissa vers la chaîne autour de mon poignet, « C'est pour t'empêcher de te tuer » Elle expliqua avec un sourire sur mon visage.

Je la regardai avec mécontentement. « Me tuer ? Je ne me souviens pas ... »

« Tu t'es enfuie » Aurora m'interrompit et cette fois son ton était teinté de déception.

Je restai immobile alors que les souvenirs où j'avais tenté de m'échapper me revenaient brutalement. Les bois, le cerf rôti, les hommes... non, pas des hommes, des loups-garous et le sang, tant de sang. Je baissai les yeux sur moi-même me souvenant de l'odeur du sang sur ma peau.

« Tu as de la chance qu'il ait choisi de te sauver à ce moment-là » Aurora dit et je fronçai les sourcils à cette affirmation. Lui ? De qui parlait-elle ? « Bien que je sois réellement surprise qu'il l'ait fait parce qu'il savait quand tu t'échappais, nous le savions tous. Nous pouvions t'entendre bouger des meubles dans ta chambre » Aurora m'informa et je continuai de la fixer, toujours confondue.

« Qui est 'il' ? » demandai-je en la regardant et elle arqua un sourcil, surprise.

« Tu l'as déjà rencontré. » Elle rétorqua et c'était mon tour d'arquer un sourcil vers elle, « Mon frère n'est pas un homme que beaucoup de dames oublient facilement. Surtout quand elles partagent un bain avec lui » Elle ajouta avec un sourire coquin qui me laissa toujours aussi confuse.

Je décidai de demander de nouveau qui elle voulait dire. « Qui est-il ? »

« Ne t'en fais pas, tu verras. » Aurora me lança un sourire narquois et c'était la première fois que je la voyais sans sourire, « Préparez-la pour le petit-déjeuner. » Elle dit aux filles derrière elle qui s'inclinèrent à son commandement.

« À bientôt et aussi, ne cause pas de problèmes. Laisse-toi faire » Aurora me prévint avec un air fatigué sur le visage et avec cela elle partit, me laissant seule avec les filles qui avançaient vers moi.

Je fis instinctivement un pas en arrière mais elles ne s'arrêtèrent pas. L'une d'elle retira les chaînes de mon poignet avec une clé, tandis que les autres commençaient à me déshabiller.

« Je prendrai mon propre bain, alors pouvez-vous arrêter ? » demandai-je mais elles m'ignorèrent et enlevèrent mes vêtements jusqu'à ce que je sois nue devant elles. Je levai immédiatement une main pour couvrir mes parties intimes. C'était juste bizarre de se tenir nue devant trois belles femmes entièrement habillées.

« Êtes-vous toutes aussi des loups-garous ? » leur demandai-je mais elles ne me répondirent pas, « Comment vous appelez-vous ? » J'essayai une approche différente. Peut-être si je me faisais assez d'amies, elles me montreraient un moyen de sortir de ce pétrin mais évidemment les filles restèrent muettes.

L'une d'elles me fit signe vers la salle de bain tandis que les deux autres se tenaient à mes arrières. Un rappel doux pour que je ne tente pas quelque chose de drôle, comme m'enfuir. Je me déplaçai obéissante vers la salle de bain avec les filles à ma suite. L'une des filles décida de préparer un bain pour moi et j'entrai dedans.

Le savon qu'elle ajouta sentait vraiment bon, je devine de la Lavande. Je restai immobile dans l'eau tandis que les femmes lavaient mon corps. Un souvenir du corps chaud pressé contre moi dans une baignoire me traversa rapidement l'esprit et je fronçai les sourcils à cette pensée. Je me levai immédiatement et regardai les filles qui me regardaient avec des regards vides.

« Avez-vous des serviteurs hommes ? » demandai-je mais elles clignèrent simplement des yeux et je réalisai la stupidité de ma question.

« Je veux dire, ai-je pris un bain avec un homme ? » rectifiai-je mais cela sonnait aussi stupide parce que comment pourrais-je leur demander de mon intimité avec un homme. Nous ne nous étions rencontrées qu'aujourd'hui et maintenant je leur donnais déjà des détails personnels sur ma vie.

Tant qu'à faire, assure-toi de leur dire à quel point tu es inexpérimentée. Que tu es une vierge de vingt ans, Une petite voix me murmura dans ma tête.

Je me détendis à nouveau dans la baignoire et laissai les filles continuer à me baigner. Après qu'elles eurent fini de me baigner, les filles me ramenèrent dans la chambre. Je fus assise devant le miroir et elles commencèrent immédiatement à travailler sur mes cheveux.

J'attendais que la série de questions sur la couleur de mes cheveux tombât mais les filles se concentrèrent uniquement sur leur tâche. Elles brossèrent doucement mes cheveux puis, ensuite, elles tressèrent des fleurs dedans. J'ai essayé de protester mais elles m'ignorèrent. L'une d'elles frappa même ma main quand j'essayais d'enlever les fleurs.

Je décidai de rester immobile jusqu'à ce qu'elles aient fini. Ensuite, elles s'occupèrent de mon visage, pas autant de maquillage que Rissa m'avait fait. Elles utilisèrent simplement le crayon foncé autour de mes yeux et du baume fut appliqué sur mes lèvres. Quand elles eurent fini, elles apportèrent la robe que je devais porter. Je la regardai une fois et je sus qu'il n'y avait pas moyen que je la mette.

« Hors de question. Pas question. Juste non ! » Je secouai la tête devant la robe que les filles tenaient.

« Vous devez porter cette robe pour le petit-déjeuner » Une des filles parla, me surprenant momentanément avant que ce qu'elle dit s'enregistre.

« Eh bien, je ne vais pas la mettre. » dis-je en tenant bon.

Une des filles soupira lassée. « Cette robe a été choisie par l'alpha lui-même ! »

« Vraiment ? Et où est le reste ? » Je regardai la robe. Elle était réellement magnifique sans aucun doute. Elle était bleue claire avec des sequins blancs tombants. Elle était très belle mais le seul problème, c'est qu'elle était transparente. Elle était aussi très décolletée à l'avant comme à l'arrière.

« Vous n'avez vraiment pas le choix dans cette affaire. L'alpha veut que vous portiez ceci pour le petit-déjeuner et c'est ce que vous ferez. » Une fille me commanda fermement.

Je reniflai à cela. « Je me fiche pas mal de ce que votre alpha veut ! »

« SURVEILLE TON LANGAGE HUMAINE ! » Une fille commanda alors qu'elle s'avançait, ses yeux d'une couleur ambrée brillante. « Ne manque jamais de respect à l'alpha ! Jamais ! » Elle me grogna menaçante, s'assurant que je comprenne le message et j'acquiesçai.

« Mais je ne mettrai toujours pas la robe, je ne peux juste pas. »

« Je crains que vous n'ayez pas beaucoup de choix. Vous porterez la robe même si nous devons vous y forcer » Une autre fille dit d'un ton tranchant. J'ai réalisé que je testais leur patience de cette façon et elles pourraient facilement me forcer à porter la robe aussi. Après tout, elles avaient une super force.

Je décidai d'avaler mes mots et laissai les filles m'habiller. Dès que j'étais habillée, je me tournai pour me regarder dans le miroir. Il n'y avait pas de différence entre ça et être nue. Mes seins étaient exposés. Je pouvais les voir à travers la robe.

La découpe en 'V' à l'avant était si basse qu'elle montrait un peu de décolleté. Elle exposait aussi mon dos. La seule chose qui était couverte, c'était mon vagin mais je sais que je verrais mes fesses si je me tournais et regardais dans le miroir.

« Allons-y, l'alpha attend ! »

Je me tournai et suivis les filles hors de ma chambre. J'affichai une expression solennelle alors que les filles me menaient à la salle à manger. Je n'ai pas eu beaucoup l'occasion de regarder autour et j'ai juste continué à suivre les filles. Bientôt, nous nous arrêtâmes devant une grande porte en bois qui s'ouvrit immédiatement à notre présence.

Dès que je suis entrée, j'ai réalisé que ce n'était pas un simple petit-déjeuner. Une longue table remplie de différentes variétés d'aliments était au milieu de la pièce. Il y avait aussi beaucoup de chaises, j'en comptai comme vingt ou ainsi. Chacune d'elles était occupée par des gens qui buvaient et bavardaient joyeusement.

Je pouvais sentir mon cœur battre de peur alors que j'observais les invités. La personne qui sortait du lot était l'homme qui était assis à la tête de la table. Je suppose que c'était l'alpha. Je le devinais parce que c'était le seul qui me regardait tandis que les autres étaient insouciants à ma présence. Un sourire lent apparut sur le visage de l'homme en me regardant et je compris ce que signifiait toute cette mise en scène.

Les invités, la robe et lui. C'était sa façon de me montrer. J'étais son trophée et c'était sa manière de laisser tout le monde savoir qu'il avait gagné.

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