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2 : Le nouveau monde

Il faisait sombre, l'air était chaude et sa tête lui faisait extrêmement mal. L'adolescente n'avait plus aucun souvenir. Dans sa tête des émotions de bonheur et de joie tournoyaient. Il y avait la lumière du soleil sur son visage, le bonheur de personnes dont elle ne voyait pas le visage et l'amour de ces personnes-là qui l'inondait, mais elle n'arrivait pas à donner des noms. Elle avait oublié qui étaient ses personnes.

Tout d'un coup un sentiment de tristesse l'envahit. Elle les avait oubliés. Toutes ces personnes qui l'avaient rendu heureuse, toutes ces personnes qu'elle connaissait, elle ne les connaissait plus.

Sa migraine continuait dans son esprit et les émotions continuaient à déferler dans sa tête. L'adolescente avait l'impression que rien ne pouvait arrêter ce vacarme. Elle avait l'impression que c'était comme un rêve dans un cauchemar. Les émotions de joie essayaient de la faire délivrer de ce cauchemar rempli de tristesse. Ce cauchemar rempli d'un manque. Le manque de ces personnes-là, le manque de leur amour.

Soudainement les émotions se transformèrent en image. L'adolescente pouvait enfin observer les visages de ces personnes qui lui étaient si chères.

Ce fut d'abord des images joyeuses. Tout le monde lui souriait, tout le monde était heureux. Il y avait du soleil, du gâteau, des sourires, que du bonheur. Mais l'adolescente le savait bien. Elle se trouvait dans un rêve à l'intérieur du cauchemar.

Alors, les sourires devinrent des pleurs, le gâteau devint de la bouillie, le soleil fut remplacé par le néant et il ne resta que la tristesse et le vide. Un vide énorme dans ce cœur. Ce cœur qui était autrefois joyeux et illuminé par l'amour et était à présent noir et rempli de tristesse.

Ce cœur là était tellement rempli de noirceur qui en pleura des larmes noires. C'était le cœur d'Emeraude qui saignait de douleur.

Tout d'un coup elle se réveilla en sursautant. Elle était enfin sortie de ce cauchemar. Ses petits yeux s'ouvrirent difficilement à cause de la lumière du soleil qui illuminait son visage. Devant elle, elle voyait une grande fenêtre d'où cette lumière provenait. La jeune adolescente essaya de détourner son regard du soleil, mais il était si grand que peu importe où elle regardait elle était aveuglé par son éclat. Et puis, elle ne comprenait pas pourquoi elle avait aussi froid s' il y avait un si grand soleil. Certes, elle portait une légère robe rose, mais du vent lui était soufflé. C'était étrange et à cause du soleil, elle n'arrivait pas à réfléchir.

La jeune adolescente décida de fermer les rideaux et découvrit alors à quoi ressemblait la pièce dans laquelle elle se trouvait.

C'était une grande chambre de princesse comme on pouvait les voir dans les films Disney ou autre. Il y avait un grand lit à baldaquin rose, quatre ventilateurs roses, une grande armoire rose dans le fond de la pièce, une table rose, trois grands miroirs et une dizaine de tabourets roses dans toute la pièce. En fait, toute la pièce était rose. Même les murs et la moquette l'étaient.

Pourquoi y-avait-il autant de tabourets, de roses et de miroirs ? Non, plus important encore.

La jeune fille se rendit compte qu'il n'y avait aucune porte. Comment était-ce possible ? Était-elle encore dans un rêve...non, dans un cauchemar ou pire...avait-elle fini comme ses parents ? Etait-ce son enfer à elle de se retrouver dans cette pièce rose sans entrée ni sortie?

L'adolescente devait comprendre, elle essaya donc de réfléchir à ce qu'il s'était passé avant de venir ici. Elle se souvenait 'être chez elle avec ses parents, elle avait fini de manger, elle était montée dans sa chambre, sa mère avait crié, sa mère s'était tue, son père était apeurée, son père était allongé sur le sol sans vie, sa mère était allongée dans la cuisine sans vie et puis noire complet. Et puis après...

Emeraude s'assit sur un des tabourets et regarda autour d'elle. Est-ce que tout ça était vraiment réel ? La jeune fille se donna une claque, heureusement elle ressentait la douleur. Emeraude se pinça la main, heureusement elle ressentait la douleur. Est-ce qu'elle respirait encore ? L'adolescente décida de se boucher le nez et de fermer la bouche. Si elle était en enfer, elle n'avait plus besoin de respirer, mais après une vingtaine de secondes, elle ressentit le besoin d'oxygène.

Heureusement, Emeraude n'était pas morte, mais malheureusement elle ne rêvait pas. La pauvre jeune fille se trouvait bien dans une grande chambre rose sans aucune porte.

On devait l'avoir kidnappé. Oui, c'était ça, les hommes en noirs l'avaient kidnappés après avoir assassiné ses parents. Mais pourquoi ? Pourquoi elle ? Pourquoi n'y avait-il pas de porte ? Pourquoi tout était rose ? Pourquoi l'avoir enfermée dans cet enfer ?

La violoniste se mit par terre et commença à pleurer. Que pouvait-elle faire d'autre ? Elle avait tout perdu : son meilleur ami, ses parents et sa liberté.

Tout d'un coup, une lumière étrange jaillit d'un des miroirs et ce fut une grande créature de plus de deux mètres cinquante muni d'un fin pelage orange foncé et recouvert d'une grande robe noire volumineuse qui en sortit.

Qu'était-ce que cette créature qui s'approchait d'Emeraude avec un large sourire. Ses dents étaient blanches et légèrement pointilleuses et ses cheveux étaient bouclés et roux comme ceux d'Emeraude. D'ailleurs, elle ne bougeait plus. Elle ne pensait même plus. Son cerveau était bloqué sur pause. Il y avait comme un bug dans sa tête.

La créature s'assied sur le premier tabouret à sa disposition. La jeune fille ne savait pas si elle devait s'évanouir, avoir peur ou rester tranquille. Elle tremblait de tout son corps. Mais ce qui lui fit encore plus peur c'est quand cette "chose" se mit à parler.

- Bonjour, commença la créature avec une voix douce, calme et munis d'un très fort accent, un accent qu'Emeraude n'avait encore jamais entendu. Je m'appelle Milly. Je sais que vous devez avoir extrêmement peur, mais je suis là pour vous rassurer et vous aider à tout comprendre. Vous devez avoir énormément de questions et c'est tout à fait normal, c'est pour ça que je vais y répondre avec plaisir.

Ce qui était sûr c'était qu'Emeraude avait envie de s'enfuir, de se cacher ou d'aller n'importe où, mais loin de tout ça. Elle tremblait de plus en plus, la pièce parut de plus en plus chaude et le monde de moins en moins réel. Depuis quand les aliens parlant la même langue que les humains ça existait ? Et pire encore, depuis quand les aliens existaient ?

La jeune violoniste l'analysa. Cette alien était pieds-nu et avait trois doigts de pieds, trois doigts à la main. Cela lui fit peur, tout lui faisait peur, tellement peur qu'elle était figé sur place, incapable de faire quoi que soit, bloquer par cette peur, la peur de cette créature prénomée Milly.

- Alors comment allez-vous ? J'espère que vous n'êtes pas trop dérouté par tout ce qui s'est passé. Et si c'est le cas, alors vous pouvez poser toutes les questions que vous souhaitez, même celle qui vous semble peu pertinente, dit-elle en gardant son grand sourire et son accent qui empêchait à Emeraude de comprendre directement ce qu'elle voulait lui dire.

Mais Emeraude ne savait dire mot. Elle était comme bloquée. Il y avait quelque chose qui n'allait pas. Non, en fait, dans tout ce qui se passait depuis tout à l'heure, rien n'allait. De la mort de ses parents à Milly en passant par cette chambre. Rien n'allait, rien n'était logique.

- Je sais que vous devez sûrement avoir peur de moi et de tout ce qui s'est passé, mais ne vous inquiétez pas, bientôt vous comprendrez, dit Milly avec une voix toujours douce.

L'alien l'invita à s'asseoir sur un tabouret mais Emeraude ne réagit pas.

- Calmez-vous et soyez sereine. Tout ce que j'attends de vous c'est que vous puissiez me poser des questions. C'est très important pour vous. Il faut que vous puissiez comprendre tout ce qui vient de se passer. Est-ce que vous comprenez ça ? demande Milly, toujours avec une voix douce, amicale et presque maternelle.

Mais malgré cela, la pauvre adolescente ne savait pas quoi répondre. Est-ce que c'était de la timidité ? Oh, si seulement c'était de la timidité, mais malheureusement la jeune fille savait très bien que ce n'était pas ça. Non, c'était plus encore, c'était de l'angoisse.

L'extraterrestre l'observa intensivement pendant quelques secondes, ce qui n'arrangea pas l'anxiété profonde que ressentait Emeraude. Puis, Milly reprit.

- Je m'en rends bien compte que je peux vous effrayée et que toute cette situation aussi, mais ce n'est pas en ne disant rien que tout va s'arranger. Malheureusement je n'ai pas la capacité de lire dans votre tête pour répondre à toutes les questions que vous vous posez, alors vous devez me les poser. Si vous continuez à rester silencieuse, alors je continuerais à rester ici à vous observer et ça peut durer longtemps, dit-elle d'une manière légèrement agressive tout en gardant sa douceur dans la voix.

Emeraude avait réellement envie de dire quelque chose, mais les mots ne sortaient pas. Et puis qu'allait-elle lui demander en premier. Personne ne se demande un moment dans sa vie ce qu'il pourrait demander comme question à un extraterrestre. Rectification, personne ne pensait rencontrer un jour dans sa vie un extraterrestre. Non, non, changement, Emeraude n'a jamais eu l'idée que les extraterrestres existaient et qui déciderait de la kidnapper !

Alors la seule chose qui sortit de sa bouche fut ceci.

- Pour...pour...Pourquoi moi ? dit-elle d'angoisse

- Pourquoi pas, répondit spontanément Milly.

Puis elle prit un petit moment, regarda un peu bizarrement Emeraude et reprit.

- En fait, je ne comprends pas bien votre question, dit-elle.

- Pourquoi m'avoir kidnappé moi ? Pourquoi ma famille, dit Emeraude en versant quelques larmes.

Milly sortit un mouchoir de la poche de sa robe et le donna à la pauvre adolescente qui n'osa pas l'utiliser.

- Parce que vous êtes notre princesse, dit Milly avec un léger sourire.

Princesse ? Maintenant Emeraude se trouvait être une princesse, vraiment ?

- Je suppose que cela doit vous perturber énormément et c'est normal, mais je suis là pour vous expliquer, alors poser moi plus de question encore.

- Où sommes-nous ?

- Nous sommes sur Dhahabu et je suis une shujaa.

- Une quoi ? demanda Emeraude qui n'y comprit pas.

- Une shujaa. C'est ainsi qu'on appelle le peuple majoritaire qui vit sur Dhahabu. Ici vous êtes dans le château royal de la capitale et moi je suis votre conseillère. Je suis donc là pour vous apprendre, vous expliquer , vous conseiller et vous avertir. Et maintenant je vous apprends que vous êtes une princesse, plus tard je vous expliquerai votre rôle et lorsque vous monterez sur le trône, je vous conseillerai et vous avertirai sur les affaires du peuple.

Emeraude rigola. "Vous êtes une princesse", "Lorsque vous monterez sur le trône". N'importe quoi. Ce qu'elle disait c'était du délire. Bon, Emeraude était consciente que tout ce qu'elle vivait depuis quelque temps étaient complètement n'importe quoi, mais là c'était la cerise sur le gâteau. Il ne manquait plus que ça pour qu'elle en perde la tête. Elle était maintenant devenue une princesse et même que, plus tard, elle monterait sur le trône. N'était-ce pas un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, du grand n'importe quoi ?

- Je pense que vous êtes en train de délirer et que vous me confondez avec une autre personne. Je ne suis pas une princesse, je ne monterai sur aucun trône d'aucun royaume que ce soit et je ne veux pas rester ici. Que l'on soit sur dhabama ou qu'on soit sur Terre, peu m'importe. Je veux simplement rentrer chez moi, dit-elle sérieusement.

- Mais vous êtes chez vous, dit l'alien avec un grand sourire. Enfin, je veux dire à moitié, mais néanmoins vous en restez la princesse. Même mieux, vous êtes la princesse héritière de Dhahabu.

Emeraude rigola de plus belle. Elle n'était pas seulement devenue une princesse en une seconde, mais devenue princesse héritière en moins de dix secondes. C'était un record. L'alien s'enfonçait de plus en plus dans son délire incongru. L'adolescente se leva et regarda droit dans les yeux de l'alien. Tout d'un coup elle n'avait plus peur. Maintenant qu'elle savait que cette alien était complètement dérangé, Emeraude avait comme l'impression qu'elle était devenue inoffensive et qu'à présent c'était elle le prédateur.

- Regardez-moi ! Je ne suis pas comme vous, ni comme votre peuple. Je suis une humaine et j'ai cinq doigts. Vous voyez, dit-elle en comptant ses doigts. Donc je ne peux pas être votre princesse. Cherchez quelqu'un d'autre s'il vous plaît et laissez-moi retourner à la maison, sur Terre.

- Vous avez peut-être cinq doigts, mais vos cheveux sont oranges comme tous les shujaa, tout comme vos yeux qui le sont à la lumière du soleil et votre peau n'est pas si loin du orange. Vous êtes un mélange entre les terriens et les shujaa.

Emeraude n'en pouvait plus. Comment pouvait-elle croire une extraterrestre qui pensait tout bonnement qu'elle aussi en était une. Heureusement qu'elle savait très bien qui elle était. C'était une adolescente de seize ans, qui avait deux parents humains tués par ses extraterrestres shujaa de malheur et malgré le fait qu'elle avait des cheveux oranges, des yeux bruns clairs et une peau métisse cela ne faisait pas d'elle une extraterrestre.

- Bon, voyant le fait que vous êtes assez têtu, ce qui est une bonne qualité, je pense qu'il faut utiliser d'autre moyen pour vous prouvez ce que j'essaie de vous dire est vrai.

L'alien prit de sa poche de sa robe une de sorte de grande bille et la donna à Emeraude.

- Mettez ceci dans votre oreille. Elle contient toute la vérité que vous avez besoin de savoir.

- Vous rigolez ? demanda Emeraude gênée

- Je suis sérieuse. Mettez ceci, lui indiqua-t-elle d'un air sévère.

L'adolescente qui avait toujours peur de cette extraterrestre s'exécuta et tenta de mettre ce mystérieux appareil dans son oreille. Ce fut étrange car elle eut l'impression que cette bille rentra directement dans son cerveau et remplit celui-ci d'informations : Il existe deux soleils et trois lunes sur cette planète, les livres sont exclusivement en tissu ou en argile, les shujaa ne marchent exclusivement pieds-nu, elle est la petite fille du roi actuel de Dhahabu et de ce fait la princesse héritière ...

Puis, la bille sortit de son oreille et tomba à terre.

- Alors, avez-vous eu la preuve qu'il vous fallait ?

Elle ne savait pas si elle était une shujaa, mais ce qui était sûre c'était qu'un nombre incalculable d'informations nouvelles étaient maintenant dans son cerveau. En fait, il y avait tellement d'informations qui se chamboulaient dans sa tête qu'elle n'arrivait pas à tous les analyser et les comprendre correctement.

- Maintenant est-ce que vous êtes prête à m'écouter ?

- Je ne sais plus vraiment qui je suis, mais je sais que je n'ai de toute façon pas le choix, alors dîtes-moi ce que vous avez à me dire.

Milly se dirigea vers le miroir et avant d'y plonger elle s'arrêta.

- Nous avons déjà perdu trop de temps et notre planning est rempli, puis elle traversa le miroir.

Emeraude sut directement ce qui se passait. C'était cette bille qui lui avait donné autant d'informations. Les miroirs étaient comme des portes qui permettaient au shujaa de traverser les pièces. La violoniste trouvait ça presque magique.

De l'autre côté du miroir, Emeraude se retrouva dans un couloir éclairé par des balles illuminées et volantes qui était l'équivalent des lumières chez les shujaa.

Dès qu'elle sortit l'atmosphère changea radicalement, déjà il faisait plus chaud et les murs ni le sol n'étaient plus en rose, non au contraire ils étaient brun clair et doré. En fait, toute l'atmosphère de ce long couloir ressemblait à ceux qu'on pouvait retrouver dans les films historiques. Et plus impressionnants encore, la hauteur du plafond était immense, Milly, avec ses grandes jambes, avançait plus vite qu'Emeraude, qui était plus petite. Elle avait presque l'impression qu'elle courait dans le couloir qui n'avait pas de fin. Arrivé au bout du couloir, il s'y trouvait deux grands miroirs. Emeraude savait qu'un des miroirs allaient l'emmener à la bibliothèque ronde et l'autre dans le grand couloir principal du quatrième étage. C'était totalement bizarre de savoir des informations, sans jamais les avoir apprise.

Cette curieuse journée fut passée a visité toutes les pièces du château royal qu'elle aurait la possibilité d'emprunter. Ensemble, les deux jeunes femmes visitèrent la salle ronde qui comprenait une bibliothèque , la salle verte dédiée à la musique où se trouvait un violon au plus grand bonheur d'Emeraude, la salle à manger, la salle de combat qui ressemblait à une salle de gym et la salle des connaissances. Car oui, Emeraude, afin de former à devenir une bonne reine, devait savoir se battre comme c'était usage dans la culture des shujaa, mais devait aussi avoir cours de politique, d'histoire, de langues et de géographie afin de connaître parfaitement ce nouveau monde.