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Chapitre 4 : Highway to hell

Le jour suivant fut à la fois mieux et pire comme l'avait pensé Bella dans le livre. 

 

Mieux parce que j'avais probablement passé les moments les plus critiques hier. Plus décontracté également parce que Jessica avait décidé que j'allais être sa nouvelle meilleure amie et qu'étrangement je ne la trouvais pas désagréable à fréquenter. Son esprit léger me permettait quelques temps d'oublier la situation un peu précaire dans laquelle je me trouvais.

 

Pire parce que Mike me collait comme un pot de glue et que j'avais beau être de plus en plus désagréable avec lui, cela ne semblait pas le décourager. Même Jessica a fini par lui faire remarquer que son comportement était assez lourd à supporter. Pire, parce qu'Edward ET Alice n'étaient pas là. En fait, la famille entière avait déserté le campus et cela m'angoissait au plus haut point.

 

Les mathématiques se sont plutôt bien passées étrangement. Je n'étais pas plus douée que Bella mais au moins la matière ne me rebutait pas et Jessica m'a beaucoup aidé en m'expliquant tout clairement. J'ai d'ailleurs gagné un point de complicité, pour l'occasion. Un nouvel onglet était apparu sur ma fenêtre de statut, je pouvais suivre en temps réel l'évolution de mes relations avec les autres. C'était d'ailleurs la seule chose qui me permettait de ne pas paniquer entièrement, parce que je pouvais constater que ma complicité avec Alice, Emmett et même Edward était toujours stable.

 

Oui, étrangement, malgré le regard noir qu'il m'avait lancé la dernière fois que je l'avais vu, j'avais constaté que ma complicité avec lui, avait augmenté d'un point au cours des dernières 24 heures. Contrairement à Bella je ne crains pas sa réapparition mais sa disparition pure et simple… parce que je sais que cet idiot en est parfaitement capable, s'il pense me protéger…

 

Le lendemain, ne voyant toujours pas la Volvo, je commence à revoir mes plans de shopping. Je pensais en parler à Charlie après avoir défini un horaire avec Alice, mais ne l'ayant pas revue depuis, je pense remettre à une date ultérieure cette destination relativement lointaine et me contenter de Port Angeles en solitaire. Je sais que je pourrais demander à Jessica, mais mes moments de solitude commencent à me manquer. Bon, je sais qu'une bande de violeurs sévit dans le coin, mais si je reste dans les rues les plus animées, il n'y aura pas de problème, n'est-ce pas ?

 

Je préviens donc Charlie que j'irai vendredi, après les cours, faire du shopping à Port Angeles, histoire d'étoffer ma bien maigre garde-robes d'hiver. Je commence à en avoir sérieusement assez de ne pouvoir choisir le matin que des tee-shirts informes et sombres et des jeans délavés. J'ai envie de couleur et de fantaisie. La mode de 2005 n'est pas celle que je préfère mais il y a eu pire comme période.

 

Charlie me propose de m'accompagner. Je bugue, le regardant avec des yeux ronds. Je veux dire, quel père proposerait à sa fille de 17 ans de faire les boutiques avec lui ?! Je cligne des paupières plusieurs fois, mais avant que je n'ai pu lui répondre, il se rend compte du problème et me dit d'oublier ce qu'il vient de dire.

 

« Mais tu es sûre que le réservoir suffira ?

Je t'en prie papa. On est aux États-Unis, pas au fin fond de la Sibérie. Je rencontrerai bien une station-service sur le chemin. D'accord, d'accord. Au fait, je t'ai ramené ce que tu m'as demandé hier soir. C'est vrai ? Tout ? je m'exclame, tout excitée. Oui, tout ! s'amuse Charlie. »

 

Il faut dire que j'ai bondi en direction du sac qu'il m'a désigné. Je vérifie rapidement et constatant qu'il ne manque rien, je me précipite sur lui pour lui faire un câlin.

 

« Merci papa ! T'es le meilleur ! »

 

Il rougit pivoine.

 

« Complicité Charlie +2 »

 

Je lui fais un bisou et file dans ma chambre en emportant plusieurs bouteilles en plastique et un allume-gaz.

 

« Complicité Charlie +1 »

 

«Ne mets pas le feu à la maison ! » J'entends Charlie me crier. 

Dans ma chambre, je vide le sac sur mon lit et me lance dans la création de mon bouquet de fleurs. A l'aide d'une paire de ciseaux pointus je découpe des cercles de 5 cm de diamètre, soit environ 2 pouces sur ma règle. Je savais que mes années de scrapbooking ne seraient pas inutiles ! Je suis une pro de la conversion. Je découpe ensuite des ovales, puis coupe les bords des cercles et des ovales de telle sorte à faire des pétales et des feuilles dentelées. Je les perce d'un coup de poinçon.

 

Je découpe ensuite un morceau de 30, 5 cm (12 pouces) de fil d'aluminium, que je plie en deux après avoir mis une perle au centre. Je glisse ensuite le fil dans le trou au centre des cercles, puis entortille le fil d'aluminium avant de rajouter deux feuilles. Je procède de la même façon pour tous les cercles et les ovales.

 

Après 5 ou 6 blessures (note à moi-même : pensez à laisser à portée de main du désinfectant et des pansements dès que je bricole dans ce corps), j'emporte les fleurs à la fenêtre et allume le briquet. Je le passe sur chacun des pétales et des feuilles en tournant uniformément. Le plastique se rétracte et la vraie forme des fleurs apparait. Je rassemble celles-ci en bouquet et le fixe avec un ruban.

 

Fière de moi, je suis sur le point de le montrer à Charlie quand je m'aperçois de l'heure. Mince ! Minuit ! Charlie doit déjà dormir et je ferai bien de faire pareil. Je pose mon bouquet sur mon bureau, redescends l'allume-gaz dans la cuisine (On ne sait jamais avec ma maladresse) et ouvre ma fenêtre de statistiques avant de me coucher. Je voulais voir si ma dextérité avait augmenté. Concrètement, je voulais savoir si les statistiques pouvaient être améliorées.

 

« Caractéristiques du joueur :

FORCE : 50

DEXTERITE : 20 (+5)

INTELLIGENCE : 150

CONCENTRATION : 200 (+10)

FORME : 50 »

 

Je souris face aux chiffres qui s'affichent… Bella… Il est temps de faire subir à ton corps un entrainement sportif adéquat. Je ferme les yeux et me réveille au son strident de mon réveil. A peine mes paupières levées, je sursaute. Alice me regarde d'un air désapprobateur les mains sur les hanches à côté de mon lit.

 

« Alice ! Je m'exclame.

Bella tu n'échapperas pas à la virée à Seattle samedi, réplique-t-elle, implacable. Je ne comptais pas y échapper, mais je n'avais pas de tes nouvelles. Je ne savais pas même pas si je te reverrai ! Tu penses que je vais me défiler alors qu'on me propose une journée shopping ! »

 

Je lui fais un regard en coin et un sourire narquois.

 

« Non ! Définitivement pas ! Mais pourquoi tu n'es pas venu au lycée hier ? »

 

Elle prend un air sérieux et s'assoit sur le lit en posant des vêtements sur mon lit, neufs et certainement pas à ce corps. Je commence à m'habiller devant elle. Non, je ne suis pas gênée et elle ne semble pas l'être non plus. Elle me répond après un long soupir.

 

« On empêchait Edward de faire n'importe quoi. 

Attends ! Je ne comprends pas. Il n'est pas parti en Alaska voir les Denali ? »

 

Elle me regarde, surprise.

 

« Tu es au courant pour eux ? Eh bien, non. Quand nous sommes rentrés mardi, il s'est réfugié dans sa prairie et n'en a pas bougé pendant des heures. Je suis allée le trouver quand j'ai eu une vision de lui, venant te rendre visite en pleine nuit. »

 

Je suis surprise. Dans le livre, il part en Alaska toute la semaine, pour finalement décider qu'il est plus fort que sa compulsion meurtrière. Alors pourquoi n'est-il pas parti ?

 

« Je peux voir ta confusion Bella. Il n'était pas censé resté ici mardi soir, c'est ça ? demande Alice.

Il était censé partir toute la semaine et ne revenir que dimanche soir. C'est étrange… Au fait, tu sais pourquoi il serre ce mouchoir contre son nez en permanence ? »

 

C'est à mon tour d'être surprise.

 

« Un mouchoir ? Non, je ne vois p… »

 

Je m'interrompe et fais la moue en me souvenant de ce moment de faiblesse.

 

« Ah ben si, visiblement, tu le sais, fait-elle, amusée.

J'ai essuyé mes larmes avec mardi. Il t'a fait pleurer ! s'exclame-t-elle, se fâchant. Non ! Je pensais juste à … à … dit-elle, curieuse. On peut garder ça pour notre temps à Seattle ? Honnêtement je n'ai ni le temps, ni la force d'évoquer ça avec toi avant d'aller en cours. Tu as raison, il faut te préparer. On a si peu de temps. »

 

Elle m'entraine vers la chaise de bureau, m'assoit et sort du maquillage de son sac à main.

 

« Alors tu viens aussi ?

J'ai promis à Edward de te garder en sécurité et à Jasper de te garder à l'œil. Je crois que j'ai compris qui veut le plus me tuer entre les deux. N'en veux pas trop à Jasper. Tu lui as vraiment fait peur mardi ! J'imagine que sans ton message, j'aurais fini vidée dans la forêt. … Tu veux vraiment la réponse ? »

 

Je soupirais.

 

« Non pas vraiment… Mais pourquoi Edward t'as demandé de me garder en sécurité ?

Il a vu la scène avec Mike devant chez toi. Tu as eu une vision de ça ? Non, non, il l'a vu de première main et crois-moi, ça l'a remué. »

 

Je tremblais de peur. Alors il était là à m'attendre. Je suis passée plus près le ma mort que je ne l'imaginais. Je sens la main d'Alice sur la mienne.

 

« Bella, ce n'est pas ce que tu imagines. Après t'avoir vu pleurer sans raison apparente en biologie, puis lui sourire une heure plus tard, malgré son impolitesse, il était complètement perdu et t'as suivie.

Il sait que je sais ? je demande, sentant la panique monter. Il sait que tu es différente, mais non, il ne sait pas que tu es au courant pour les vampires. Je ne l'ai même pas dit à Jasper. Pourquoi ? Parce qu'il ferait tout pour me protéger, y compris dire à Edward que notre famille est en danger. Je commence à croire que l'ignorance est une bénédiction, dis-je en grimaçant. »

 

Alice me sourit et je lui rends son sourire, le perdant dès qu'elle me parle d'achat de talon haut… Alice reste Alice visiblement.

Alice rentre chez elle et je me mets en route, habillée avec un magnifique haut péplum bleu foncé orné de dentelle mettant en valeur mon décolleté. Je me sentais sexy et bien dans ma peau, jusqu'à ce que je me rende compte que Mike prenait ce choix de vêtement pour une invitation à la drague. Comme si une fille ne pouvait pas juste bien s'habiller pour son bien être personnel !

 

Ce Mike est un homme de Cro-Magnon. Je n'arrive pas à croire qu'aucune fille ne lui a mis un coup dans les parties. Je veux dire, si une quête implique de « semer Mike avant qu'il ne pose sa main sur votre décolleté » apparait, c'est que ce garçon a de sérieux problèmes de self –contrôle ! Vous ne croyez pas ?

 

Ma journée s'est résumée à un gigantesque cache-cache et je n'ai même pas pu manger mes baby-carotte et mes brocolis sans recevoir un regard lubrique de Mike… Je me serais bien réfugier sur un sandwich, mais le pain américain me déprimait… Ma baguette Tradition me manque. Je payerais cher pour un bon jambon-beurre dans une baguette toute fraiche et croustillante sortie du four… Je me demande si on peut acheter son levain ici… parce que je vais demander une machine à pain pour mon anniversaire… Si j'arrive à survivre jusque-là… Bon sang ! Que ma vie est devenue compliquée ! 

 

Au moment de partir du lycée, Alice me glissa un portable préhistorique, mais probablement dernier cri pour 2005, dans la main.

 

« J'ai préenregistré mon numéro et ceux de la famille. Appelle-moi quand tu seras prête samedi.

Merci Alice. »

 

Je lui souris, reconnaissante et pars pour Port Angeles. J'ignore si Alice m'a vu là-bas, mais elle a dû comprendre que j'avais besoin de ce temps en solitaire pour me retrouver… Deux heures plus tard, je regrettais de ne pas lui avoir demandé de venir avec moi… Quatre hommes se tiennent autour de moi, dont un avec un couteau. Je sais qu'ils n'en ont pas après mon portefeuille, mais je tiens mon sac à main fermement contre moi. Je me remémore les gestes d'autodéfense en espérant qu'Alice a reçu mon appel à l'aide.

 

Je me concentre sur le plus dangereux, l'homme au couteau. Il fait le premier pas et mon corps bouge tout seul, moins bien que mon précédent corps, mais suffisamment pour le déséquilibrer et le désarmer. Je récupère le couteau et le plante dans sa jambe. Il hurle et essaye de m'attraper quand une voiture fait irruption dans la ruelle. Je sens une petite main fraiche m'attirer vers la voiture et entend un grondement sinistre, suivi de cris et de craquements. Lorsque je lève les yeux vers la ruelle, une vision horreur me submerge. Les hommes, tels des pantins désarticulés sont étalés sur le trottoir. Ironiquement, une chanson d'ACDC passe à la radio de la voiture: Highway to Hell. Je lève mes yeux vers Alice, puis Edward et me mets à pleurer.