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Chapitre 10 Il ne nous mangera pas…

Mercredi matin, je me prépare à retourner au lycée, prête à soutenir les yeux de faucon de mes camarades de classe, avides d'informations croustillantes. Je soupire en me rendant compte que venir dans la voiture d'Edward n'aidera pas à ma tranquillité, loin s'en faut… Je me tartine mes toasts et j'ai fini d'en manger un, quand on tape à la porte. J'attrape le toast restant, enfile mes chaussures et une manche de mon manteau et j'ouvre la porte. Edward se tient sur le pas de la porte, éblouissant, comme toujours, face à moi, ébouriffée et à moitié habillée… La grande classe Eowyn !

 

« Mmmmjarrifffdansouneminoute » je marmonne, le toast toujours dans la bouche.

Pardon ? me demande-t-il, hilare. J'arrive dans une minute, je répète en enlevant le toast de ma bouche. »

 

Je me dépêche de finir d'enfiler mon manteau et de lacer mes chaussures. Il referme la porte derrière lui en me disant que je n'ai pas à me dépêcher, qu'il peut rattraper le temps perdu en voiture.

 

« Non ! Edward, non ! Tu ne vas pas dépasser le mur du son, juste pour un foutu cours de gym… je rétorque sur un ton sec… surtout pas pour ça…

Aurais-tu une dent contre la gymnastique ? Non, c'est elle qui en a contre moi ! La gym, c'est pour les gens coordonnés. Tu sais, ceux qui ne trébuchent pas sur leurs propres pieds ! Je commence à comprendre pourquoi Alice m'a dit que je ne devais pas louper ça. Tu vas nous espionner ? je demande, suspicieuse. Pas besoin, il répond avec son sourire tordu signature. Je suis dans ton cours. »

 

Mon choc doit se refléter sur mon visage parce qu'il m'assure qu'il me protègera du vilain ballon de basket. J'attrape mon sac, ouvre la porte et pousse Edward dehors. Tous en fermant je lui dis en fulminant :

 

« Fais-moi penser à passer par un fleuriste en rentrant.

Tu veux acheter des fleurs ? fait-il, intéressé, tandis que je me dirige vers sa voiture et ouvre la porte passager. Pas pour moi, c'est pour un enterrement. »

 

Il fronce les sourcils et je complète ma phrase en m'engouffrant dans la voiture :

 

« Celui de ta sœur. »

 

Je claque la portière. Il rentre à son tour en ricanant, puis démarre la voiture. Il se tourne vers moi :

 

« En parlant de fleurs, je suis curieux. Quelles sont tes préférées Bella ?

Bien curieux, en effet, je le taquine. Eh bien, j'aime les fleurs bleues ou violettes, les myosotis, les pensées, les bleuets… et même ces roses bleues qu'on trouve plus rarement. Tu aimes le bleu ? C'est ta couleur préférée ? Pas vraiment, j'aime toutes la palette de couleur entre le vert clair et l'indigo surtout. Et toi ? Le brun, depuis peu, me dit-il en me regardant. »

 

Je rougis, comprenant le double-sens. Il reprend alors son interrogatoire :

 

« On a parlé de nos compositeurs préférés l'autre fois. Est-ce que tu écoutes beaucoup de musique classique ?

J'aime tous les styles de musique, ça dépend de mon humeur et de mes maux de tête. Tu as souvent mal à la tête ? s'inquiète-t-il. J'en ai eu très souvent, mais moins récemment. »

 

C'est vrai qu'après réflexion Bella ne semblait pas sujette à la migraine. Je ne vais pas m'en plaindre.

 

« De toute façon, la prochaine fois que j'aurai un mal de tête il me suffira de me coller à toi pour aller mieux, Mister Freeze, dis-je malicieusement.

Avec plaisir, fait-il l'air à la fois gêné et heureux. Bon ! Parlons de choses qui fâchent !(*En français ici)

 

Il parut inquiet. Je le rassure :

 

« C'est une expression, Edward. Ça veut dire qu'il faut que l'on revienne aux choses sérieuses.

Oh ! dit-il en se détendant. De quoi veux-tu parler ? Les autres lycéens vont me harceler de questions sur le pourquoi je viens avec toi. Qu'est-ce que je leur réponds ? La vérité ? suggère-t-il. Ils vont me demander pourquoi c'est toi, et non Alice, qui est venu. Je ne peux pas leur répondre, que c'est parce que je me suis rapprochée de toi, quand tu m'as consolée, au moment où ta harpie de sœur a voulu me trucider. J'imagine que ce sera peu convaincant en effet, pouffe-t-il. Eh bien tu peux leur dire que l'on s'est rapproché grâce à la musique. Mmmm, j'aime bien ta suggestion, j'acquiesce. Faisons ça ! »

 

Il se gare sur le parking du lycée quand une fenêtre bleue apparait :

 

« Quête secondaire : convaincre Jessica que vous ne sortez pas avec Edward… Récompense : complicité avec Jessica +1… Pénalité : Complicité avec Jessica -1… Commentaire du développeur : Bonne chance ! »

 

Je crois halluciner en lisant les derniers mots. Les créateurs du jeu sont vraiment cinglés. Heureusement, Avec Edward à mes côtés, personne n'ose venir m'aborder. C'est sans compter la détermination sans borne de Jessica pour les potins. Dès qu'elle nous aperçoit, elle court dans notre direction et nous salue :

 

« Hello Bella, Edward, dit-elle en minaudant en direction de mon compagnon. »

 

Il répond à ses salutations avec un sourire crispé. Les pensées de Jessica ne doivent pas être très bonnes. Je décide d'attirer son attention pour le soulager.

 

« Quoi de neuf Jessica ?

C'est plutôt moi qui devrais te poser la question. Vous venez ensemble au lycée maintenant ? Je n'ai plus de voiture pour le moment Jessica, au cas où tu l'aurais oublié. Edward a eu la gentillesse de me proposer de venir me chercher le temps que je vois si elle est réparable. Ah, oui… c'est … gentil, dit-elle avec un sourire narquois. Alice l'aurait bien fait, mais elle termine plus tard aujourd'hui et ça aurait obligée Bella à l'attendre une heure dans le froid, intervient alors Edward, pour me venir en aide. Je me suis alors proposé, puisque nous avons les mêmes horaires. Comme ça nous pourrons travailler ensemble nos morceaux de piano, je complète. Vous jouez tous les deux du piano ? s'exclame Jessica, surprise. Oui, je réponds. Et comme je n'ai pas pu emmener mon piano lors de mon déménagement à Fork, les Cullen m'autorisent à pratiquer sur le leur. Oh ! je vois… »

Jessica semble à la fois déçue et pleine d'espoir. Une combinaison étrange. La cloche sonne au moment où je reçois une notification de validation de la quête… Donc je l'ai convaincue ! Avec l'habileté pour le commérage de Jessica, les rumeurs naissantes sur Edward et moi s'éteindront peut-être plus rapidement que prévu.

 

Le cours de Gym fut encore plus mortifiant que dans mon imagination. Je me pris les pieds dans les jambes d'une fille que je ne connaissais pas et la fit tomber avec moi, ma tête atterrissant dans un endroit où aucune femme ne voudrait voir la tête d'une étrangère. Je me suis relevée rouge tomate voyant Edward se retenir de rire de l'autre côté du terrain. J'ai boudé le reste de l'heure après m'être excusée de longues minutes auprès de la jeune fille, qui me regardait bizarrement.

 

Je retrouve Alice dans le cours suivant. Je m'assois à côté d'elle et la salue avec un sourire crispé:

 

« Bonjour Alice. On ne s'est pas vu ce matin.

Je me suis dit que notre premier contact aujourd'hui devait être le plus publique possible pour le bien de mon intégrité corporelle. »

 

Je plissais les yeux.

 

« Tu as vu et tu ne m'as pas prévenu, je l'accuse en sifflant presque.

J'ai vu et je me suis dit que j'avais une dette à payer à mon frère pour ne pas lui avoir parlé de toi le premier jour et que tu en avais aussi une envers moi pour la même raison. J'ai donc effacé ces dettes en une pierre, deux coups. Ravie de voir que je ne te dois plus rien… Erreur, très chère, me contredit elle. Tu as rendez-vous avec mon père demain soir. Comment ça ? Eh bien pour pouvoir « passer à l'action » le moment venu ! »

 

Je rougis écarlate.

 

« Tu m'as espionnée !

Encore une fois, erreur Bella. Moi je t'ai vu dans une vision qui s'est imposée à moi, c'est mon frère qui t'a espionné hier ! »

 

Je passe de soulagée à effarée. Ne me dis pas que ce stalker a entendu la conversation père/fille que j'ai eu avec Charlie hier !

« Ça va Bella ? Tu es toute pâle, s'inquiète Alice.

Je suis juste en train de me demander comment ton frère, qui est ce qu'il est vis-à-vis de la gente féminine, ne s'est pas enfuit en courant loin de moi, de peur que je ne lui saute dessus. Enfin, mais tu te souviens ce que j'ai dit à mon père !? Oui et c'était un très beau discours. C'est presque comme si tu étais déjà passé par là ! »

 

Oula ! Terrain glissant ! Je dois faire attention. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai envie que ce soit Edward qui comprenne mon secret en premier. C'est juste important pour moi, j'y tiens vraiment.

 

« J'ai déjà eu cette conversation avec ma mère, mais c'était elle qui l'avait initié en me demandant de venir la voir au cas où j'aurais envie d'aller plus loin avec un garçon.

Et à ce moment-là, tu n'as pas demandé la pilule, complète Alice. A ce moment-là j'avais neuf ans ! Ouah ! Ta mère s'y est prise tôt ! Et je ne pensais pas du tout aux garçons de cette façon-là. Et tout a changé quand tu as rencontré Edward… »

 

Je ne réponds pas, me contentant de rougir, tandis qu'Alice fait un sourire narquois. Le professeur nous rappelle à l'ordre et je me concentre sur le cours, espérant faire passer mon rougissement. En art, je sors mon bouquet de fleurs en plastique et lorsque vient mon tour d'expliquer mon choix, je me lève et dis :

 

« J'ai choisi de représenter le printemps sous la forme d'un bouquet de fleurs. Elles représentent la renaissance de la nature après l'hiver. J'ai choisi de les faire en plastique pour donner une seconde vie aux bouteilles en plastique. 

C'est très intéressant Bella, me remercie le professeur. »

 

Emmett me souffle alors à l'oreille :

 

« Le bouquet symbolise aussi la naissance d'un nouvel amour. »

 

Je roule des yeux, me penche vers lui et lui murmure :

 

« Je ne vois pas de quoi tu parles. Je n'ai pas d'amoureux.

Mon frère n'est pas assez bien pour toi ? Ton frère n'a montré aucun intérêt amoureux envers moi je te signale. Juste de la gentillesse. Si tu l'avais connu avant, tu comprendrais ce que je veux dire. Dans tous les cas, je ne suis fan de mettre la charrue avant les bœufs. S'il veut vraiment sortir avec moi, ce dont je doute fortement, il trouvera un moyen de me le faire comprendre. Ou bien, tu pourrais prendre les devants… suggère-t-il, en haussant les sourcils rythmiquement. Premièrement, je suis plutôt vieille école et je préfère laisser le garçon faire le premier pas… et deuxièmement, il a certes attiré mon attention, mais j'aimerai le connaitre davantage avant d'aller plus loin, savoir si on est compatibles ou non. Je comprends pourquoi il te donne la trentaine. T'es sûre que t'as dix-sept ans ? Mon physique devrait te suffire à t'en convaincre, je dis en bottant en touche. »

 

Bon sang, je réagis tant que ça comme une trentenaire ?! Heureusement, Emmett laisse tomber et notre conversation s'arrête là. Au moment du déjeuner, j'ai l'agréable surprise de voir des tomates cerise et des choux fleurs. Quel changement ! Je me tourne vers la table de Jessica, mais elle me fait de grands gestes en désignant une autre table, où Edward me faire signe de le rejoindre. Je lance un dernier regard vers Jessica qui lève ses pouces en l'air, le regard envieux et je me dirige vers Edward.

 

« Tu veux bien me rejoindre ? demande-t-il avec un léger sourire.

Avoue que tu veux mes tomates. Je préfère en voir la couleur sur tes joues que dans ma bouche, répond-il du tac-au-tac. »

Je m'assois et nous commençons à discuter de nos préférences en matière de voyage, de pays et de culture. Je picore mes légumes après les avoir trempés dans la sorte de crème donnée avec. Je me concentre sur mon plateau quelques minutes avant de me rendre compte qu'Edward a arrêté de parler et fixe mes doigts portés à ma bouche. Je lui demande s'il va bien et il se secoue la tête en m'assurant que oui. Quand la cloche sonne, je crois l'avoir entendu soupirer : « Le repas est vraiment une torture !»