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[FR]Shoto Todoroki - Terroriste des Temps Modernes

« Un meurtrier de masse, l’appelait-on. Le terroriste des temps modernes » Je croyais que j’avais de la chance. Que j’étais différent. Que je pourrais vivre ma vie comme je l’entends. Mais les dés étaient joués depuis longtemps. « C’est amusant, tu ne trouves pas ? Je suis devenu tout ce qu’ils ont dit que je serai » -------- PATREON : patreon.com/Nar_cisseFR English version available on my account

Nar_cisse · アニメ·コミックス
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125 Chs

Chapitre 9

- Maman j'ai un truc super important à te montrer, viens vite !

Rei s'arrêta, bouteille de shampoing en main, tendant l'oreille pour écouter la suite.

- Oui, Fuyumi ? Qu'est-ce qu'il y a ?

Comme la petite fille ne répondait plus Rei soupira avec bonne humeur, reposant la bouteille sur le bord de la douche.

- Faites des enfants, hmm ?

Elle se glissa par la porte entre-ouverte.

- Surveille bien ton frère Touya, d'accord ?

Le petit garçon lui offrit un grand sourire, les yeux brillants.

- T'inquiète Mam, prends ton temps !

Je leur donnai à peine de l'attention, trop occupé à jouer avec la sirène à paillettes dans ma main.

Elle avait une queue d'enfer qui devenait aussi chatoyante qu'un arc-en-ciel sous l'eau : il y avait des reflets colorés, comme des tâches de soleil, qui dansaient sur la surface acrylique de la baignoire.

- Shoto, est-ce que ça te dirait un bain avec plus d'eau ?

Je haussai les épaules.

L'eau m'arrivait à peine aux genoux et j'étais déjà assis dans la baignoire.

Pas comme si je mourrai avec de l'eau jusqu'au nombril.

Le garçon alluma les robinets à fond, sifflotant joyeusement. Ses doigts glissaient sur les bouteilles de produits alignées dans le bac en plastique. Il choisit une bouteille violette.

- C'est pas le jour où je me lave les cheveux, fis-je remarquer

Il sourit comme un petit conspirateur.

- On va quand même le faire comme ça Maman sera contente

Je lui offris une moue dubitative mais décidai de le laisser faire. Il avait l'air de bonne humeur, en ce moment. En fait, depuis qu'il était venu s'excuser à moi la dernière fois, il était toujours de bonne humeur.

Comme nous nous entraînions souvent ensemble sans Enji, j'avais apprit à mieux le connaître et il était remonté dans mon classement des enfants que je détestai le moins.

Touya tapota la baignoire juste devant lui, dos à la porte d'entrée.

- Tiens, assieds-toi là

Je fis comme il me le demandait, ma petite sirène toujours en main. L'attrait de la nouveauté commençait à se perdre et je jouais à peine avec, la faisant vaguement sauter hors de l'eau puis dans les profondeurs du bain.

Touya écrasa la bouteille de shampoing d'une main, se versant le produit dans l'autre.

Il rit aux éclats.

- T'as vu ça ? Ca a fait un bruit de pété

Il appliqua généreusement le shampoing sur mes cheveux et me frotta le crâne avec une intensité qui m'effraya presque.

- Hé, ça fait mal !

Je me dégageai de lui, le fantôme de ses doigts flottant sur mes épaules alors qu'il avait essayé de me maintenir à ma place.

- Pardon (Et comme je le regardai toujours sourcils froncés, il ajouta en haussant les épaules:) Moi je fais toujours comme ça sur moi

Il soupira.

- Allez viens sinon Maman va se fâcher

Je me rassis à contrecoeur, bras croisés contre mon torse. J'avais perdu la sirène dans mon coup d'éclat.

Il se mit à nouveau à me frotter les cheveux mais cette fois-ci avec beaucoup plus de douceur.

L'eau continuait toujours à couler, dans le fond, et de la vapeur s'en échappait. Je me sentis me relaxer contre la paroi de la baignoire, mes épaules se détendant malgré moi.

Mes paupières devinrent tout à coup très lourdes : je me demandais si ça n'était pas l'heure de ma sieste.

Je réalisai à peine qu'il avait posé une de ses mains à la base de ma nuque.

Je me sentais glisser peu à peu dans l'eau, à peine conscient de ce qu'il se passait tout autour de moi.

- Hé, Touya, tu trouves pas qu'il y a vraiment, vraiment beaucoup d'eau dans ce bain…

Il faisait tellement chaud que j'en étais tout étourdi. Ma langue était pâteuse, mes bras pesaient une tonne.

- Hmm ? Non, moi je me lave tout le temps avec plein d'eau comme ça. Maintenant prends une grande inspiration le temps que je te rince...

Il poussa gentiment ma tête sous l'eau.

Ses doigts caressèrent mes cheveux un moment pour en retirer le savon.

L'air quitta vite mes poumons mais je me forçai à rester calme le temps qu'il finisse de bien me nettoyer. Je me rappelle m'être senti énervé contre moi-même pour ne pas avoir prit une plus grosse inspiration afin qu'il puisse me rincer une fois pour toutes. Je restai là un moment, attendant qu'il me laisse remonter à la surface.

Mais il ne me laissa pas remonter.

J'essayai de m'asseoir, me sentant à bout de souffle. J'essayai de repousser sa main – il ne me tenait qu'avec une seule – des miennes, sentant mes ongles s'enfoncer dans sa peau.

Mes yeux me brûlaient, maintenant, parce que je les avais ouverts en grand dans ma panique. Il y avait beaucoup beaucoup trop d'eau, tellement que sans sa main sur ma nuque, je serai en train de flotter.

Mes pieds se mirent à battre dans l'eau alors que j'essayai de trouver un appui quelconque pour me soulever – mais j'étais trop petit, trop faible, et la baignoire était glissante.

Tout à coup mon orteil frappa contre un fil, quelque chose qui me fit penser à un collier de minuscules perles.

Je vis une de ses mains s'enfoncer dans l'eau pour remettre le siphon de la douche en place, mais

j'avais deux pieds et il n'avait qu'une main de libre. Il frappa mes pieds de sa main mais je redoublai d'ardeur, frappant sa main aussi fort que je le pouvais et essayant d'accrocher le fil entre mes orteils pour le tirer. Son coude s'enfonça dans mes tibias alors qu'il essayait de m'empêcher de gigoter. Je continuai à frapper aussi fort que je le pouvais, tirant de toutes mes forces sur le fil pour que l'eau s'écoule dans les canalisations.

L'eau coula assez pour qu'en me tournant un peu sur le côté, je réussis à avaler une goulée d'air.

Et puis il alluma à nouveau le robinet.

Je frappai sa main de mes pieds, essayant d'éteindre le robinet en appuyant dessus.

Il en profita pour refermer le siphon. J'essayai à nouveau de l'ouvrir. Il alluma le robinet.

J'avais l'impression de mourir de l'intérieur. Le manque d'air rendait mon esprit brumeux mais l'adrénaline me faisait me battre comme un dément, mes jambes frappant sa main en espérant lui faire assez mal pour qu'il lâche tout.

L'eau roulait d'avant en arrière et quand j'arrivais à le prendre assez au dépourvu j'étais capable de faire sortir une oreille ou un bout de nez au-dessus de la surface. J'entendais l'eau du bain s'écraser avec fracas sur le sol de la salle de bain et j'espérai qu'en bougeant assez fort, je pourrai en faire sortir assez pour pouvoir respirer.

Mais sa main était comme un paquet de briques sur ma nuque. Pour chaque millimètre que je gagnai en me rapprochant de la surface, il me replongeait la tête un centimètre plus profondément. Je sentais ses ongles s'enfoncer dans ma chaire au point où du sang dilué remplaça l'eau mousseuse du bain.

Il me poussa si fort que mon front frappa contre le sol de la baignoire, me désorientant une seconde.

Pendant une seconde j'ai pensé à geler l'eau. Il ne me fallut pas plus de temps pour réaliser qu'il utiliserait son Alter pour me ferait bouillir vivant.

Je me sentais impuissant. J'étais impuissant.

Je sentais la pression sur mes poumons s'accroître au point où je savais qu'ils exploseraient bientôt.

Je me débattais, frappais, griffais. Ma tête avait l'air d'être sur le point d'exploser à cause de la pression.

Inspirer était la solution facile. Ouvrir la bouche, laisser l'eau entrer…

Mes poumons le voulaient. Ma gorge me suppliait de le faire

Un sort pire que la mort.

J'ouvris la bouche.

Pendant une fraction de seconde, inspirer l'eau me soulagea. Mes poumons se gonflèrent, ma gorge arrêta de brûler…

J'écarquillai les yeux en réalisant que mes poumons étaient bien en train de gonfler et que ma gorge avait bien arrêté de brûler. Il ne me fallut inhaler que deux fois avant que mes poumons soient pleins.

Après ça je n'étais même plus capable d'inspirer l'eau.

Je sentis mes muscles se relâcher. Ma bouche était ouverte, ma gorge contractée. Mon torse était vouté de façon à ce que mon nombril touche la baignoire mais que mes bras et mes jambes flottent comme si j'étais dans l'espace.

Mes yeux regardaient droit devant eux, transperçant la surface miroitante de l'eau.

Son visage était penché était au-dessus du mien.

Les contours de sa silhouette étaient flous. L'ampoule, derrière sa tête, créait un halo angélique autour de ses cheveux blancs et obscurcissait son visage.

Je pouvais voir les pics imprécis de ses cheveux se confondre dans le plafond immaculé avant de reprendre du relief, mais je ne pouvais pas voir son expression. L'eau était une barrière mouvante qui rendait les contours de son visage incertains, comme s'il était en train de fondre dans le décor avant de brusquement se réassembler.

Il se mouvait, se confondait, se reformait, fondait encore.

Il ne ressemblait plus à un humain.

J'exhalai une bulle d'air, une bulle que je ne me savais même pas voir.

Je la regardai avec envie tournoyer librement dans l'eau, grimpant et grimpant et grimpant.

Je levai un doigt pour l'attraper. Pour qu'elle m'emmène avec elle. Elle s'immobilisa, roulant autour de mon index comme si elle contemplait l'idée de vraiment me prendre avec elle. J'essayai de refermer mon poing sur elle. Elle glissa par l'interstice de mes doigts et s'échappa sans jamais plus se retourner.

Je la regardai jusqu'à ce qu'elle crève la surface.

Ensuite je fermai les yeux.

J'étais juste tellement, tellement fatigué.

Sa main gauche était toujours sur ma nuque. Elle tremblait.

L'eau était froide dans mes poumons mais au contact de ma peau elle était chaude, réconfortante.

Mes paupières étaient alourdies par des pierres. Mes bras étaient aussi durs que du marbre. Mes pensées étaient effilochées, aussi légères et inconsistantes que le vent.

C'est la deuxième fois qu'on meurt noyé.

Mes yeux roulèrent dans leurs orbites.

Et puis une main m'attrapa par la peau du cou et me tira hors de l'eau.

Je recrachai aussitôt toute l'eau que j'avais avalée, vomissant un peu au passage. On me frappa dans le dos pour m'aider à éjecter tout ce que je venais d'ingurgiter.

Un goût acide remonta le long de ma bouche. Mes narines me brûlaient et mes yeux me piquaient.

Je vis Touya dos au mur carrelé de la salle de bain, le plus loin possible de moi, les yeux écarquillés. Il avait l'air terrifié.

Je me mis à pleurer.

Quelqu'un hurla.

- Regarde ce foutu bain, Rei ! Regarde-le et dis moi qu'il voulait juste jouer avec son frère !

Je ne l'avais même pas vue revenir.

La bouche tremblante, elle posa des yeux troublés sur la baignoire.

- Touya, pourquoi est-ce que tu as mis autant d'eau ?

Du coin de l'oeil je vis le garçon tourner son visage ver moi. J'étais physiquement incapable de croiser son regard.

Il se mit à pleurer aussi.

- Shoto a dit que je pouvais, et-et- (sa voix était tremblante) en plus je voulais que tu sois contente qu'il soit tout propre…

Je fermai les yeux, me forçant à ignorer tout ce qu'il se passait autour de moi.

Je réalisai que j'étais en train de trembler seulement quand la main stable et réconfortante de mon père s'enroula autour de moi.

- Ferme-là

Il n'y eut plus aucun bruit.

Enji me serra plus fort contre lui. Il quitta la salle de bain.

Je pleurai toujours en silence.