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[FR]Shoto Todoroki - Terroriste des Temps Modernes

« Un meurtrier de masse, l’appelait-on. Le terroriste des temps modernes » Je croyais que j’avais de la chance. Que j’étais différent. Que je pourrais vivre ma vie comme je l’entends. Mais les dés étaient joués depuis longtemps. « C’est amusant, tu ne trouves pas ? Je suis devenu tout ce qu’ils ont dit que je serai » -------- PATREON : patreon.com/Nar_cisseFR English version available on my account

Nar_cisse · アニメ·コミックス
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125 Chs

Chapitre 75

L'oasis ressemblait à un parc naturel en plein coeur d'un désert, avec des arbres aussi hauts que des gratte-ciel et des lianes dispersées ça et là sur leurs branches. Des fleurs rose et violette étaient enroulées comme des sang-sues autour des troncs, leur pistil recouvert d'insectes semblables à des abeilles mais pas exactement pareil. Des oiseaux piallaient haut dans les arbres, leur silhouette visible uniquement lorsqu'ils passaient devant le soleil. Une odeur de fruits frais et sucrés embaumait l'air.

Bakugo siffla, admiratif.

- Yuei a vraiment les moyens

- Nezu a vraiment les moyens, corrigeai-je

Mes yeux suivirent deux oiseaux aux plumes colorées qui volèrent d'un arbre à l'autre en se chamaillant.

- Comment c'est possible ? 'Fin ça me paraît gros, entre les robots géant de l'exam d'entrée, l'USJ et la demi-tonne d'autres terrains d'entraînements à Yuei… la colline là où y'a le bahut est pas censée être privée, aussi ?

- Le contraire m'aurait étonné. Quand on sait que le principal est considéré comme l'être le plus intelligent au monde… avec un tel cerveau, je ne vois aucune raison pour laquelle il ne serait pas multi-milliardaire.

Si je me rappelle bien, Nezu détient le record historique pour avoir été numéro 1 de la liste Forbes des 400 plus riches de la planète sur une période de 22 ans.

Ma grand-mère paie toujours pour être retirée des listes, mais je sais que même si nous sommes censés 'posséder' l'Italie – officieusement, bien sûr – nous sommes tout de même loin de Nezu et ses 298 milliards.

Ca expliquait d'ailleurs pourquoi étudier à Yuei (uniformes, nourriture et profs inclus) était gratuit.

- Bon, Katchan

Je m'assis sur un tronc d'arbre recouvert de mousse, croisant mes doigts sur mes genoux.

- Et si on parlait un peu, toi et moi ?

Il m'observa d'un œil circonspect.

- Parler ? Parler de quoi ?

- De la raison de notre exercice, du pourquoi on s'est fait attaqués à l'USJ et tout ce qui va se passer à partir de maintenant

J'avais eu le temps de réfléchir, pendant le trajet, et j'avais prit ma décision : si Nezu se décidait à jouer contre moi, j'étais foutu. Partant du principe qu'il avait la vidéo, il pourrait me foutre en l'air socialement et révéler mes petits secrets à absolument tout le monde – de quoi me baiser bien profond et bien tordu – mais même avec ça, il ne pourrait jamais gagner contre moi. Il avait beau être la bestiole la plus maligne a avoir jamais marché sur cette terre, il ne savait rien de ce dont j'étais capable : il me suffirait d'encre, de parchemin et de clones et je pourrais réduire ce pays en ruines sans qu'il puisse y faire quoi que ce soit. Le fuinjutsu, vraiment le truc le plus OP depuis l'invention du chakra.

Mais je n'étais pas sûr qu'il veuille jouer contre moi : ce que je savais, en revanche, c'est que toute cette situation, c'était pour me tester. Il voulait voir où siégeait ma loyauté, essayait de voir si j'étais une menace. A mon avis il devait avoir tous les dossiers de mon psy et savait que si on parlait de moralité seulement, je n'avais rien à faire en filière héroïque. Ce qui, par ailleurs, expliquait la situation dans laquelle je me trouvais actuellement.

Shoto Todoroki est-il une menace qu'il vaut mieux enrayer maintenant, ou peut-on se permettre de le garder à nos côtés ?

Je ne voyais aucune raison de ne pas le brosser dans le sens du poil : l'ennemi de fin de jeu, c'était All for One.

Qui sait si notre petit génie ne s'avérerait pas utile dans le combat contre le boss final...

-… tu sais que t'es carrément suspicieux ?

Je soupirai.

Mon attention se tourna vers le soleil, et j'estimai le temps qu'il faudrait aux idiots les plus rapides pour atteindre l'oasis.

… chaque minute me sera précieuse pour convaincre ce cerveau vide que je raconte pas n'importe quoi.

Je tapotai la place à côté de moi.

- Tu devrais t'asseoir

Ses yeux se plissèrent, et il fit deux pas en arrière.

Je retins la bouffée de colère subite qui m'envahit en le voyant faire.

On se calme, on respire, un… deux…. trois….

- Il y a un traître dans la classe, et le principal s'attend à ce que toi et moi arrivions à le débusquer dans l'après midi

Il recula de deux pas de plus, incrédule.

- Quoi ?

- Je me suis dis pareil quand j'ai vu que la seule sécurité qu'on avait était ce foutu pistolet lance-fusée

- Attends, un traître ?

Je balayai sa remarque d'un geste de la main.

- Traître, espion, judas, appelle ça comme tu veux. N'empêche que toi et moi, on est dans une sacrée merde.

L'autopsie de l'alien rose a dû révéler de sacrés trucs pour qu'il se disent qu'envoyer deux ados pas entraînés était la meilleure option qu'ils avaient.

- Attends, attends, recommence depuis le début : un traître ? Comment ça un traître ?

Je me passai une main dans les cheveux, me sentant déjà las de la conversation à venir.

- C'est exactement pour ça que je t'ai dis de t'asseoir, idiot. (J'inspirai, comptai à nouveau jusqu'à dix pour me calmer) Je vais tout t'expliquer depuis le début, mais t'as pas intérêt à m'interrompre, comprit ? Les questions, c'est à la fin

Bakugo s'assit en tailleur face à moi, les yeux écarquillés : il hocha la tête lentement, toujours un peu sonné.

- Bon, on va faire simple : tu te rappelles la bestiole, à l'USJ ? Elle était censée être faite pour tuer All Might – c'est ce que le vilain avec les mains a dit. Aizawa a dit en début d'heure – toujours à l'USJ – qu'All Might n'avait pas pu venir. Hors aucun des élèves n'était au courant qu'All Might devait être un intervenant – on était même pas au courant qu'on prenait le bus pour l'USJ, tu te rappelles ? Mais les vilains, eux, ils étaient au courant : dès l'instant où on a posé le pied là-bas, ils sont sortis du portail. Ca va, tu me suis jusque là ? (Il hocha la tête) Bien, maintenant rappelle-toi, le mercredi de cette même semaine a eu lieu-

- Les élections pour le délégué de classe

Je clignai des yeux.

...j'imagine que Bakugo se rappelle mieux des choses qui le concernent directement.

- Ouais, ça et aussi l'intrusion au lycée. Je sais pas si t'as vu, mais l'entrée est équipée d'un scanner pour cartes étudiantes : après que le mur de protection se soit levé, seuls les élèves devaient être en mesure d'entrer. Hors le mur a été détruit, ce qui veut dire que-

- Soit le traître avait la carte étudiante d'un des élèves, et il a détruit le scanner après être entré pour éviter qu'on sache de quelle carte il s'agissait, soit il a détruit l'entrée et s'est infiltré à ce moment là

Ma main fut prise d'un spasme.

- Arrête de m'interrompre

Ses lèvres se retroussèrent sur ses dents pointues et il me sourit, goguenard.

- Alors arrête de dire des trucs aussi évidents

- T'avais même pas pensé à l'idée d'un traître dans notre classe avant que je te lâche la bombe il y a cinq minutes

Il me fit signe de continuer, et je fis taire mon agacement pour le bien de la mission.

- … et on sait, vu la vitesse à laquelle sont arrivés les profs, que la deuxième option est pas possible. Donc, le traître est entré avant et avec une carte étudiante : il peut l'avoir volée, ou son complice dans le lycée peut la lui avoir donnée. Ensuite, tous les élèves et le personnel ont dû évacuer le bâtiment principal – là où se trouve la salle des profs. L'intrus a dû trouver un moyen d'y entrer et voler un des emplois du temps.

- Ok mais la carte étudiante aurait pu appartenir à n'importe qui, non ? Pour ce qu'on en sait, ça aurait pu être celle d'un type de troisième année en générale. Je vois pas pourquoi ça serait forcément quelqu'un de chez nous.

- Il y a deux raisons qui poussent les enseignants à croire que le traître est de la 1-A : un, le fait que ce jour là comme à l'USJ tous les moyens de communications ont grillés au même moment. Deux, Mina Ashido.

Les sourcils de Bakugo ne firent plus qu'un avec ses cheveux.

- Les communications ? Comment tu sais ça ?

Quand mon clone était dans la salle des profs, Aizawa a fait la remarque que la porte était déjà ouverte : aucune raison que ce soit le cas si ce n'était pour le fait que les installations électriques aient sauté, et que la lecture des cartes (tout comme, oh coïncidence, les caméras) ne fonctionne plus. 

Ensuite, Aizawa avait perdue sa carte ce jour-là : la personne qui s'était introduite l'avait très probablement fait avec sa carte à lui, puis les installations électriques ont sauté et la porte est restée ouverte après qu'il soit partit.

Surtout qu'Aizawa-sensei n'a eu cours qu'avec la 1-A ce matin là...

- J'ai entendu Mic-sensei râler à ce sujet juste après, dans les couloirs, avec Ectoplasme. Et c'était pour ça qu'on a pas pu joindre Yuei depuis l'USJ, la dernière fois.

- Okay okay (il secoua les mains pour me faire taire) Ca tient la route, pour les communications. Mais… Ashido, t'as dis ? C'est censé être quelqu'un de connu, ça ?

Wow, alors son délire d'appeler tout le monde 'extra'… il le fait vraiment pas pour se donner un genre ?

- Tu te rappelles pas d'une personne qui a quitté la classe en début d'année ? Juste après l'USJ ?

Il prit quelques secondes pour réfléchir, un pli se formant entre ses sourcils.

- … ça devrait me dire un truc ? Y'a tellement de faiblards que je peux pas me permettre de me rappeler de chacun d'eux

Il haussa les épaules comme si ça expliquait tout.

Je levai les yeux au ciel, étouffant – encore – un soupir.

Seigneur, donnez moi la force.

- Celle qui a quitté notre classe était Mina Ashido.

- Okay, et c'est quoi le rapport avec cette histoire d'espion ? Me dis pas que c'est elle ?

Je secouai la tête.

- Le truc c'est qu'elle n'a pas quitté l'école : elle est morte à l'USJ.

Ses bras se décroisèrent ; son sourire disparut de son visage.

Il pâlit en un quart de seconde.

- Quand tu dis morte, tu veux dire-

Inconsciemment, Bakugo porta une main à sa gorge.

- Aussi morte que peut l'être quelqu'un qu'on met dans un sac mortuaire, continuai-je sur un ton plus doux. J'ai vu le corps.

Il me dévisagea durant de longues secondes, espérant sans doute que je lui dise que je baratinais juste pour faire passer le temps.

Ses lèvres se serrèrent jusqu'à devenir deux lignes blanches lorsqu'il réalisa que je n'avais rien à ajouter.

- Et ça t'as pas… t'es pas… ?

Je haussai les épaules :

- Je savais même pas son prénom avant que les autres la mentionnent dans le groupe de classe

Bakugo hocha la tête plusieurs fois, ses yeux se tournant vers le sol qu'il fixa d'un air absent. Je ne dis rien d'autre, le laissant digérer le choc des dernières informations.

Le vent se leva, faisant bruisser les feuilles. Le soleil nous parvenait en rayons dorés, baignant les alentours de puits de lumière. L'un d'eux faisait rayonner la chevelure de Bakugo comme un halo doré autour de son visage.

- D'accord, d'accord

Il hocha la tête plus pour lui-même que pour moi, inspira un grand coup par le nez avant de me regarder dans les yeux :

- Et c'est quoi le rapport avec elle ? 'Fin à part le fait qu'elle soit morte

- Tu ne trouves pas ça bizarre ? Le fait que, de tous les élèves de la classe, tout le monde s'en soit sortit indemne sauf une fille qui est morte ?

Il écarquilla les yeux.

- Tu penses que quelqu'un de la classe l'aurait… ?

Je hochai la tête.

- A mon avis elle était avec quelqu'un d'autre – le traître, en l'occurrence – et elle a entendu quelque chose qu'elle n'aurait pas dû entendre.

Ca, ce n'était qu'une supposition. Il me faudrait voir l'autopsie pour être sûr de ce que j'avançais.

N'empêche qu'il m'était difficile de croire qu'un des vilains présents ait pu la tuer, puisque avec un Alter tel que le sien il lui aurait juste suffit de se couvrir d'acide et courir pour être à l'abri assez longtemps pour trouver de l'aide.

Bakugo hocha la tête. Difficilement, certes, mais il accepta mes explications sans broncher – ce qui me fit tiquer.

- Tu doutes pas de ce que je te racontes ?

Ses yeux rouges se plissèrent.

- Parce que t'es en train d'me mentir ?

- Non, mais si c'est toi qui me l'avait dit, j'en aurai douté.

Les arguments étaient convaincants, mais c'était tout un tas de trucs qu'il ne pouvait pas vérifier.

Pire, il ne se rappelait même pas du 20ème élève originel de notre classe.

Il grogna.

- Je crois pas totalement tes conneries, mais j'te laisse le bénéfice du doute jusqu'à ce qu'on voit Aizawa et qu'il confirme. Et si j'apprends que tu t'es foutu de ma gueule…

Il serra son poing, de la fumée noire s'échappant des interstices de ses doigts.

- … de toute façon ça change rien. On doit espionner les autres débiles sans se faire cramer, et je comptais déjà pas me faire cramer.

Je choisis de ne pas relever sa – oh si subtile – menace, pour le bien de la mission.

Me battre avec Bakugo était vraiment au bas de ma liste des choses que j'avais envie de faire aujourd'hui.

- Ok, des questions ?

- T'as des suspects ?

- Kaminari. Et Aoyama.

- Pour Kaminari c'est plutôt évident. Mais Aoyama… ?

- Sa tête me revient pas

Un fin sourire étira les lèvres de Bakugo ;

- Si on en vient à accuser les types dont la tête nous revient pas, alors Deku est carrément en top de liste

- Je comptais le mettre juste derrière Monoma

A la mention de son nom, Bakugo serra le poing :

- Ce type est carrément déglingué

Nan, parce qu'il y avait un truc qui clochait sérieusement chez lui.

- Je te le fais pas dire

Bakugo et moi échangeâmes un regard de connivence, ce qui était… bizarre.

Lui et moi qui étions d'accord sur quelque chose était- c'était-

J'en perdais mes mots.

Je secouai la tête, chassant ces pensées.

- Mais tu m'as pas posé la question la plus importante

Il haussa un sourcil, croisa ses bras sur son torse.

- Tu sais qui est le foutu traître ?

- Tu crois vraiment qu'on serait là si c'était le cas ?, répondis-je, sarcastique.

- Je vois pas quelle autre question serait plus importante que ça

Je manquai de soupirer.

C'est tellement dur d'être un génie.

- Pourquoi maintenant

- 'Pourquoi maintenant' ?

Il fronça les sourcils.

- Ouais, 'pourquoi maintenant'. Pourquoi est-ce que le principal nous a lancé maintenant dans ce jeu de piste infernale ? Pourquoi ne pas avoir tenté de le faire juste après l'USJ ? Pourquoi pas durant le Championnat ? Qu'est-ce qui a changé, maintenant ?

Il était en pleine réflexion.

- Un indice : à moins qu'on soit dans le mauvais camp, il n'y a aucune raison pour que Yuei se décide à envoyer deux ados au casse-pipe.

Son visage s'illumina brusquement.

- S'ils nous ont lancés ici et maintenant, c'est qu'ils n'ont pas le choix. Le principal a de bonnes raisons de croire qu'on va se faire attaquer à nouveau.

Ou le principal a fait les choses de façon à ce que les vilains aient envie de nous attaquer à nouveau : toi et moi on se prends pour des chasseurs, mais je crois qu'on est rien d'autre que des appâts.

Je tapotai son épaule avec compassion, tout sourire.

Il était sonné.

- Maintenant tu comprends pourquoi j'ai dis qu'on était dans la merde ?