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[FR]Shoto Todoroki - Terroriste des Temps Modernes

« Un meurtrier de masse, l’appelait-on. Le terroriste des temps modernes » Je croyais que j’avais de la chance. Que j’étais différent. Que je pourrais vivre ma vie comme je l’entends. Mais les dés étaient joués depuis longtemps. « C’est amusant, tu ne trouves pas ? Je suis devenu tout ce qu’ils ont dit que je serai » -------- PATREON : patreon.com/Nar_cisseFR English version available on my account

Nar_cisse · アニメ·コミックス
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125 Chs

Chapitre 5

Il y avait quelque chose de fondamentalement comique à voir Enji Todoroki - le géant de près de deux mètres au regard de glace et aux épaules de fer – porter un chapeau d'anniversaire rayé à pompons.

Le fil en plastique, qui allait de sous son menton au chapeau, était si tendu contre sa mâchoire qu'il lui rentrait presque dans la peau. On aurait cru qu'il allait expl-

Il explosa.

Je mis mes mains sur ma bouche, incapable de retenir le rire qui m'échappa.

Enji avait l'air ennuyé au possible.

- Rei, c'est le troisième qui se casse. Est-ce que je dois vraiment porter ça ?

Rei, debout devant le miroir de la salle de bain, sourit avec bonne humeur en enfilant ses boucles d'oreilles.

- Bien sûr que tu dois le mettre. (Ils échangèrent un regard à travers le miroir) Garde-le au moins pour les photos.

Endeavor enleva le chapeau et le fit tourner entre ses doigts. Il faisait une tête de quatre pieds de long.

Ses yeux se relevèrent vers moi, assis dans le porte-bébé sur le lit.

- Ne ris pas

Je ris plus fort.

Il avait l'air encore plus ennuyé qu'auparavant.

- Et bien, regardez qui passe une bonne journée

Rei sortit enfin de la salle de bain.

Elle portait une robe-pull blanche et s'était bouclé les cheveux.

Endeavor se leva et passa une main dans le bas de son dos, l'attirant à lui. Elle rit, un peu surprise.

- Tu es très belle aujourd'hui

Il commença à se pencher vers elle avant de s'arrêter, le visage rouge, et de me jeter un coup d'oeil.

- Ne soit pas timide, Shoto ne se rappellera de rien avant au moins ses quatre ans

Enji embrassa la joue de Rei avant de reculer, son visage à nouveau aussi calme qu'un lac.

- Ce gosse est malin, Rei. Il comprend tout ce qu'on lui dit.

Rei avait l'air amusée.

- Fuyumi dit la même chose

Quelqu'un frappa à la porte de la chambre.

- Todoroki-sama ? Nous avons fini les préparations, vous pouvez venir dans le salon

Enji partit pour ouvrir la porte mais Rei l'arrêta d'une main.

- Prends plutôt Shoto

- Tu ne veux pas le prendre ?

Rei attrapa un tube de rouge à lèvres.

- Tu n'as pas remarqué ? C'est un vrai fils à Papa

Je lançai un regard noir à Rei.

Moi ? Fils à Papa ? Cette bonne femme est folle.

- Il est juste un peu collant-

Hé-

- -mais ça ne veut pas dire qu'il me préfère à toi

Rei sourit d'un air indulgent.

- J'ai été la préférée de Touya, Fuyumi et Natsuo durant les trois premières années de leur vie. Crois-moi, je sais de quoi je parle quand je te dis que tu es son préféré.

Enji fronça les sourcils, bras croisés sur le torse. Rei avait sortit un miroir de poche et faisait les dernières retouches à son maquillage.

- Pourquoi seulement les trois premières années ?

- Parce que c'est généralement l'âge autour duquel ils apprennent que tu es un héros, et après ça ils deviennent des versions miniatures de toi – pour un temps, du moins. Mais j'ai l'impression qu'avec Shoto c'est parti pour durer.

Enji me regarda comme s'il me voyait pour la première fois.

Il resta silencieux un long moment, le visage dénué d'expression mais les yeux brillants. Il avait l'air de ne pas savoir comment réagir à ce que lui avait dit Rei.

Et je savais pourquoi : Enji avait beau être mon 'préféré', je n'étais pas le sien. Il me regardait différemment de ses autres enfants, et pas exactement comme un père le devrait. Il m'apparaissait plus comme un collectionneur face à une pièce particulièrement rare qu'un père attendri face à son enfant le plus jeune.

Mais ce n'était pas grave : grâce aux remarques de Rei, j'avais pu me rendre compte qu'Enji n'était pas encore tout à fait sûr de la démarche à suivre avec moi. Il hésitait, et c'est cette hésitation que je comptais exploiter aujourd'hui.

Si je jouais bien mes cartes il se pourrait même que, dans un futur proche, j'arrive à le faire ployer devant moi.

- Voilà, j'ai fini !

Rei zippa sa trousse de maquillage et ouvrit la porte.

Enji me sortit du porte-bébé et me cala contre son torse, une main sous mes fesses.

Mes poings s'accrochèrent automatiquement à son t-shirt.

Je sais qu'il est fort mais ce type me tient toujours de façon si négligée que j'ai l'impression que je vais tomber dès qu'il fait un pas.

- J'allais oublier !

Rei fila jusqu'à la table basse et récupéra une version miniature du bonnet d'anniversaire que portait Enji.

Elle me l'accrocha avant de reculer, ses lèvres serrées alors qu'elle essayait de contenir son sourire plein de joie.

- Vous êtes trop mignons !

Enji essaya de la contourner mais Rei le repoussa gentiment d'une main sur le torse.

Elle sortit un appareil photo de je ne sais où et le secoua sous ses yeux :

- J'en prends juste quelques unes et on peut y aller

Enji soupira, et je le savais déjà las de la journée à venir.

Mon irritation de porter le chapeau coloré diminua quelque peu en voyant sa mine encore plus renfrognée que la mienne.

Ses yeux se baissèrent vers les miens.

Clic clic.

- Voilà, parfait !

Après les longues et terribles heures passées à s'ennuyer ferme dans la chambre parentale, c'était enfin le moment de sortir.

Je ne pouvais m'empêcher d'être excité en pensant à la suite à venir.

Dites moi que c'est un gâteau au chocolat, par pitié j'ai besoin d'autre chose que cette fichue purée de carottes-

- Todoroki-sama, salua une des servantes.

Une cacophonie de voix se joignirent à la première :

- Todoroki-sama

Une flopée de servantes se tenaient de part et d'autre du long couloir qui nous menait au salon : elles avaient toutes des tabliers et des bonnets blancs attachés par un cordon bandes sous le menton.

Elles s'inclinèrent en nous voyant passer et sans mentir, je me sentais comme la foutue famille royale.

- Tu ne penses pas que tu en as fais un peu trop pour le personnel ?

Rei balaya ses remarques d'un geste de la main.

- Le premier anniversaire n'arrive qu'une fois dans une vie. Je veux que Shoto s'en rappelle pour toujours

- C'est un gamin, il ne se rappellera de rien

- Ce n'est pas toi qui me disais tout à l'heure qu'il était plus intelligent que la normale ?

Enji battit en retraite sans rien ajouter. Si Fuyumi était entêtée, c'est parce que Rei l'était encore plus.

La gouvernante, une main sur la poignée de porte acajou du salon, sourit en nous voyant arriver.

- Quel joli tableau vous faites !

Elle ouvrit la porte sans plus tarder.

Un bain de lumière inonda le couloir obscur. Je papillonnai des yeux, ébloui par la clarté de la pièce.

Les rideaux étaient tirés, dégageant la vue sur le ciel bleu et le jardin recouvert de neige encore tombante.

Il y avait des serpentins suspendus à l'abat-jour, des guirlandes de lumière clignotantes accrochées du plafond aux murs et des ballons disposés un peu partout dans la salle au point où il était difficile d'en voir ses chaussures.

Rei me scrutait avec l'attention d'un loup, son sourire s'agrandissant à mesure que je contemplai les lieux.

Elle se mit sur la pointe des pieds et murmura à l'oreille d'Enji

- Je crois qu'il aime bien

Enji s'avança dans le salon, la mer de ballons se fendant en deux devant lui avant de se refermer sur son passage.

Le salon avait été réarrangé pour l'occasion, les canapés en cuir réunis autour d'une série de tables basses chargée de victuailles. Il y avait des petits fours, des canapés, des mini hamburgers et quelques autres produits que je soupçonnais être uniquement à destination d'Enji et Rei.

Je me sentais… bizarre. Habituellement tous mes anniversaires étaient du genre tiré à quatre épingles avec une montagne d'invités que je n'avais jamais vus de ma vie, mais là…

Debout derrière les tables se trouvaient Touya, Fuyumi et Natsuo.

Le premier était en train de déboutonner sa cravate, mécontent, alors que Fuyumi sautillait joyeusement, sa petite jupe rose à mousseline se gonflant et se dégonflant comme un ballon de baudruche. Natsuo était assis par terre, insensible au monde extérieur, le visage barbouillé de ketchup et les mains pleines de viande émiettée.

- Sho-sho, joyeux anniversaire !

- Bon anniversaire, grommela Touya

Natsuo regarda ses frère et sœur d'un air stupide avant de se tourner vers moi.

Il eut au moins la décence d'avaler ce qu'il avait dans la bouche avant de dire :

- Bon anniversaire

Enji me posa sur le tapis, le seul endroit de la pièce qui n'était pas encombré de ballons.

Je m'approchai de la table basse, salivant déjà à l'idée de m'empiffrer comme un âne. Quoi ? J'étais un bébé, et les bébés ne faisaient jamais rien d'autre si ce n'est faire caca et manger. Dans l'autre sens, de préférence.

Je sentis le regard de Touya se poser sur moi comme souvent en ce moment.

Je ne savais pas ce qu'il avait mais plus ça allait et plus je le trouvais bizarre. Il avait prit la fâcheuse manie de me scruter dès lors que je faisais le moindre geste, de la même façon qu'un chat scruterait une souris qu'il serait sur le point d'abattre.

Je crois qu'il était toujours énervé pour le Monopoly.

Ca remontait déjà à plusieurs semaines, certes, mais je ne voyais rien d'autre qui puisse justifier sa soudaine obsession pour moi.

Mes mains s'accrochèrent au rebord de la table basse alors que je contemplai la panoplie de choix. Par quoi commencer : sucré, salé ? Ou alors un petit jus...

Oh et puis tant pis.

Je raflai tout ce qui me passait sous la main, engouffrant tout ce que je pouvais aussi vite que le pouvais.

- Shoto, n'oublie pas de mâcher, m'admonesta Enji

J'avais l'impression d'être un trou noir dont la seule et unique mission était de dévorer tout ce qui lui passait sous la main.

Tout était beau, tout sentait bon, tout me donnait faim. Et je voulais tout.

Je relevai à peine les yeux pour voir que Natsuo, Fuyumi et Touya s'étaient eux aussi rapprochés de la table et mangeaient en silence.

Mis à part les clic clic et le bruit de notre mastication régulière, il n'y avait plus aucun bruit dans le salon. Touya avait un peu perdu son air froissé et s'attaquait à des mini pizza, les trempant dans la sauce ci et là. Fuyumi buvait cannette de coca après cannette de coca, jetant des coups d'oeil de temps à autre à Rei pour voir si elle allait l'arrêter.

Natsuo avait mit son cerveau en pause et gobait tout ce qui lui passait sous la main sans prendre la peine d'analyser ce que c'était.

Je regardai ces trois enfants s'empiffrer comme s'ils n'avaient jamais mangé à leur faim de toute leur vie, sentant une étrange connexion me lier à eux. Ils étaient tous un peu bizarres à leur façon, mais je crois que je les détestais pas. Ou alors pas trop.

Est-ce que c'est à ça que ressemble une famille fonctionnelle ?

Quand j'étais dans l'Avant…

Je chassai les mauvaises pensées, préférant finir mon mini burger avant de m'asseoir par terre, rassasié.

- Natsu, tu t'en es mis partout, le réprimanda Rei

Elle entreprit de lui frotter le visage à l'aide d'une lingette humide. Il n'avait pas trop l'air d'apprécier.

- Shoto, regarde moi

Enji, accroupit à côté de moi, me tira à lui avant d'épousseter mon t-shirt couvert de miettes.

Je m'emparai d'un nouvel hamburger et le mâchonnai délicatement alors qu'il continuait de me nettoyer.

Il plissa les yeux mais ne fit pas de remarque.

…en fait je crois que j'ai plus très faim.

Je regardai l'hamburger, puis Enji, à nouveau l'hamburger, encore lui.

Je levai le sandwich à peine touché devant son visage.

- Je n'ai pas faim

Je secouai le burger devant sa bouche.

Il me regarda, regarda le sandwich puis soupira.

Je n'eus même pas le temps de cligner des yeux qu'il l'avait entièrement englouti.

En.une.seule.bouchée.

Enji mastiqua avec application et avala tout le sandwich avant de me regarder à nouveau.

Il fronça les sourcils.

- Ne me regarde pas comme ça

Il ferma ma bouche ouverte de son index.

Le reste de l'après-midi se déroula à peu près de la même façon.

On mangea, on joua, on mangea encore plus. Rei finit par éloigner Natsuo de la nourriture pour éviter qu'il ne s'induise en coma. Il pleura. Bruyamment.

Vint enfin la partie que j'attendais avec le moins d'impatience : les cadeaux.

Il y en avait quelques une petite pile emballée dans du papier brillant à ma droite. Comme Rei avait décidé de jouer à la paparazzi, c'était Enji qui était chargé de m'ouvrir mes cadeaux au cas où je n'y arrivai pas.

Clic clic.

- Vous pouvez commencer

Je n'arrivais même plus à me donner l'air surpris après avoir déballé ma troisième peluche de la journée. C'étaient des voitures, des oursons, encore des voitures.

Fuyumi m'offrit deux poupées avec lesquelles elle avait plus l'air excitée de jouer que moi. Je soupçonnai d'ailleurs qu'elle avait utilisés les fonds familiaux pour se faire un cadeau à elle-même et qu'elle m'utilisait comme moyen de rendre légaux ses produits devant la police, aka Rei.

Je les mis sur la pile de toutes les choses que je compter brûler le jour où j'activerai mes Alters.

Arriva un autre cadeau, rond et plus lourd que les autres. Il avait la forme d'une pomme enroulée dans du scotch et du papier toilette.

Je balayai l'assemblée du regard, hésitant.

Les yeux de Touya brillaient.

- C'est le mien. Vas-y Sho-sho, ouvre-le

Mes ongles n'arrivaient même pas à trouver une accroche sur le scotch. Enji s'empara du cadeau et l'ouvrit pour moi.

Je clignai des yeux. Lentement.

Fuyumi arrêta même de sautiller, ce qui relevait de l'exploit.

- Un… un caillou ?

Rei baissa son appareil et se tourna vers son fils aîné.

- Touya, tu n'as pas utilisé l'argent que nous t'avons donné ?

Il haussa les épaules.

- Je l'ai perdu

Mais quelque chose dans son regard me dit qu'il mentait. Il me dévisagea, le menton légèrement relevé, l'air d'anticiper une réaction qui n'arriva pas.

Est-ce qu'il s'attend à ce que… je pleure ?

Les traits de son visage durcirent.

Je détournai le regard, faisant mine d'être happé par le nœud violet sur mes genoux.

Rei releva son appareil photo devant ses yeux, resta un instant immobile puis l'abaissa.

- … cadeau suivant

Il y eut tout un tas d'autres cadeaux plus ennuyeux les uns que les autres mais aucun ne se rapprochait de Touya et sa roche.

L'ambiance était devenue un peu bizarre mais personne n'avait vraiment rien dit. Je soupçonnai qu'Enji s'en fichait et qu'il ne faisait même pas attention aux cadeaux, ouvrant ceux que je lui tendait de façon machinale.

J'étais moi-même devenu un de ces enfants du tiers-monde qui travaille à la chaîne depuis si longtemps qu'il en a perdu le goût de vivre.

- C'est celui de ton père !

C'était une BD d'une fillette en robe. 'Princesse Sarah'.

Je relevai les yeux vers lui.

Il regarda le cadeau comme s'il le découvrait en même temps que moi. Ses yeux se tournèrent vers Rei avant de me revenir.

- Ne me regarde pas comme ça

Je clignai des yeux.

- Je t'achèterai une moto quand tu seras plus grand

- Enji !

- En plastique, Rei. Une moto en plastique.

Et enfin, le dernier cadeau.

J'étais excité pour celui-là parce que j'avais vu les employées de maison déposer un appétissant gâteau au chocolat sur la table à manger et que je voulais en finir au plus vite.

Si la pierre était lourde ce n'était rien comparé au triangle emballé dans de la soie. Un nœud doré l'enserrait délicatement, lui donnant l'air d'un 'L' obèse.

- Je ne me rappelle pas de qui ça vient, dit Rei.

Je tirai le ruban et me débarrassai du tissu en un rien de temps

Un pistolet.

Huh. Il fait drôlement réaliste pour un jouet.

Il était froid au touché et avait même l'aspect du métal. Il était aussi reluisant que si quelqu'un venait tout juste de le lubrifier.

Je pris l'arme à deux mains, la soulevant difficilement. Le canon tanguait, pointant tantôt sur Rei tantôt sur Fuyumi.

Il y a aussi une sécurité ?

Je fis glisser mon pouce sur la protubérance noire, un petit 'clic' se faisant entendre dans la pièce.

- En-enji, murmura Rei.

Je me demande si un drapeau rouge sort du canon quand on appuie sur la gâchette ?

Je n'eus jamais le temps d'essayer puisque Enji m'arracha le pistolet des mains.

D'un coup de pouce expert il ouvrit le barillet : il n'y avait pas de cartouches.

Il trifouilla le tas de tissu à mes pieds et en tira un sachet transparent empli de balles.

Je le regardai faire, ahuri, ne comprenant rien à ce qui était en train de se passer.

Attends, c'est vraiment un vrai ?

- Enji, tu m'avais dis qu'elle arrêterait…

Il se leva d'un bond, pistolet et balles en main. Il avait l'air furieux.

- Je vais l'appeler

Il quitta le salon en trombe. Rei avait l'air secouée.

Fuyumi se glissa à mes côtés comme une ombre. Elle extirpa une de ses poupées de la pile des décombres et brossa les cheveux synthétiques du bout des doigts.

- T'inquiète pas Sho-sho, ils sont pas fâchés contre toi. C'est juste qu'ils aiment pas quand grand-mère nous fait des cadeaux.

Elle s'arrêta un instant, contemplant sa poupée. Ce qu'elle vit ne dû pas lui plaire puisqu'elle se servit d'un ruban bleu pour lui faire une queue de cheval.

- Moi elle m'avait offert un super couteau, une fois. Mais après Papa et Maman l'ont prit et j'ai jamais pu le récupérer.

Hein ? Quoi ?

Touya et Natsuo n'avaient pas non plus l'air choqués outre-mesure.

Enji revint quelques minutes plus tard mais sans le pistolet.

Rei attendit qu'il lui parle mais comment il n'en fit rien elle se décida à frapper dans ses mains pour capter notre attention :

- Bon, qui veut du gâteau ?

*

J'étais sur une chaise haute, les pieds battant dans le vide et mon gâteau sous le nez.

Comme la famille Todoroki finit de me chanter 'joyeux anniversaire', je me préparai mentalement à débuter la première étape de mon plan spécial marionnettes.

Je levai mes grands yeux innocents vers Endeavoir, lui même debout derrière Rei et chantant sans réellement y mettre du coeur. Il avait l'air aussi énervé qu'ennuyé.

Tout le monde applaudit et j'en profitai pour tendre mes bras vers lui en secouant mes petits doigts potelés.

Il fit mine de m'ignorer.

J'insistai, gonflant mes joues.

Rei se pencha vers lui.

- Fais un effort, Enji. C'est son anniversaire...

Il hésita, en plein dilemme.

Dès lors que je t'aurai asséné le coup de grâce c'est toi qui me poursuivra partout en voulant mon attention.

Il me prit dans ses bras et me cala sur son coude.

Je posai mes petites mains sur son visage, tâtant maladroitement les contours de sa barbe. Ses yeux ne quittèrent pas les miens alors qu'il me regardait faire en silence, sa bouche pincée d'un air incertain.

Je savais exactement ce qui lui passai par la tête : il ne savait pas s'il devait me voir comme son fils ou son arme. Comme je ne voulais pas qu'il parvienne à une conclusion de lui-même, je lâchai ma bombe :

- Je t'aime, Papa.

Il tressaillit, surpris, et j'essayai d'enrouler mes bras autour de son cou dans un câlin, collant mon oreille contre sa poitrine. Son coeur battait à vive allure.

C'est ça, creepy Endeavor. Tu croyais que j'étais ton arme ? Laisse moi rire, tu es juste mon outil. Je vais t'user jusqu'à ce qu'il ne reste rien de toi.

- Oh mon dieu, s'exclama Rei en frappant dans ses mains. Est-ce qu'on a bien entendu ça ? Est-ce que Shoto vient tout juste de dire ses premiers mots ?

Elle criait comme si c'était la chose la plus extraordinaire qui soit.

A mon étonnement Enji mit une autre main sous mes petites jambes pour mieux me tenir.

Il se balançait d'avant en arrière, me berçant doucement contre son torse.

Clic clic.

Il ne me fallut que quelques secondes de ce cirque pour sentir mes pensées devenir brumeuses. Je n'avais pas fais de sieste, aujourd'hui.

Je battis des cils une dernière fois, capturant l'image de Touya renversant le gâteau à terre. Personne ne remarqua à rien.

Il s'éclipsa sans que personne ne s'en rende compte.