webnovel

[FR]Shoto Todoroki - Terroriste des Temps Modernes

« Un meurtrier de masse, l’appelait-on. Le terroriste des temps modernes » Je croyais que j’avais de la chance. Que j’étais différent. Que je pourrais vivre ma vie comme je l’entends. Mais les dés étaient joués depuis longtemps. « C’est amusant, tu ne trouves pas ? Je suis devenu tout ce qu’ils ont dit que je serai » -------- PATREON : patreon.com/Nar_cisseFR English version available on my account

Nar_cisse · アニメ·コミックス
レビュー数が足りません
125 Chs

Chapitre 41

Une vague s'écrasa sur mon visage, me forçant à fermer les yeux. L'eau s'insinua dans mon nez, faufila jusqu'à ma gorge.

Je toussai, crachant de l'écume.

- En rang face à moi !

Je retirai mes bras de la prise de fer des autres hommes, m'appuyant sur le sable humide pour m'aider à me relever.

J'avais le tournis et une légère envie de vomir. Le soleil éclatant tanguait comme la proue d'un navire en pleine tornade.

Aligné parmi les autres hommes, le doit bien droit et le regard fixant la villa Todoroki perchée au-dessus de la falaise, je repris mon souffle.

Je léchai mes lèvres sèches, mon sang pulsant comme un coeur dans mes oreilles.

Teka nous passa en revue, mains croisées dans le dos, ses yeux bleus flamboyants même derrière ses épaisses lunettes de soleil noires.

- Encore

Je grognai en coeur avec tous les autres, retournant à la plage d'un pas lourd.

Assit fesses dans l'eau, mes bras coincés sous ceux de mastodontes ressemblant plus à des cuisses qu'à des biceps, je me préparai mentalement à la suite.

L'instructeur, sifflet en main, était debout de l'autre côté de notre grillage humain. J'eus la subite envie de le noyer lorsqu'il le porta à ses lèvres.

Aussitôt notre ligne humaine tomba sur le dos, s'écrasant à la limite entre le sable et les tonneaux de vague.

- Qui servons-nous ?

- Les Todoroki !

Une vague nous engloutit, nous bouchant les oreilles et nous enfonçant dans le sable. Les bras qui serraient les miens se tendirent, la prise devenant aussi serrée qu'un étau de fer.

Si je n'avais pas apprit à respirer sous l'eau il y a des années, ça faisait des heures que j'aurai déjà été noyé.

- Comment les servons- nous ?

- Ad vitam aeternam !

Nouvelle vague. Nouvelles inspirations prises à la dernière seconde.

Mêmes questions, même réponses.

Lorsqu'il nous laissa partir, le soleil était haut dans le ciel.

- Vous avez trente minutes

Chacun fila vers son paquetage pour récupérer sa ration en boîte.

Je m'assis à côté des sacs et tapait dans une boîte de haricots rouge au thon puant sans réfléchir.

Le reste de la section s'assit à mes côtés et tout le monde mangea avec voracité.

Hier il y avait eu assez de temps pour discuter, chahuter, et même chambrer un peu.

Et puis l'instructeur s'était pointé avant qu'on se couche pour nous dire qu'on avait un entraînement nocturne. Personne n'avait dormi de la nuit.

- Shoto, viens par ici

Je relevai les yeux vers l'instructeur, réticent à abandonner ma ration de pâtes froides en sauce.

Remontant mon masque – aussi sec que du carton et qui me grattait à en mourir - sur mon visage, j'allais à sa rencontre en trottinant.

Il me donna un sac plastique qui contenait une carte plastifiée et deux livres.

- A lire pour demain matin

Etouffant un grognement, je pris le sac et retournai à ma place en traînant des pieds. Quelques uns me jetèrent des regards amusés, d'autres se moquèrent ouvertement de moi.

- Dur dur d'être le petit fils de la boss

- J'aimerai pas être à ta place

- Aïe, finir ses devoirs pendant qu'on va tous profiter d'une bonne nuit de sommeil…

Les blagues étaient sans méchanceté mais je rétorquai quand même :

- Attendez un peu que je devienne votre patron

Ils rirent avec bonne humeur.

- Faudrait déjà que tu réussisses l'épreuve de la Sicile

Je tiquai.

- La Sicile ? De quoi vous parlez ?

Ils échangèrent un regard.

Vannucci, celui assit à ma droite, se gratta la barbe.

- C'est l'épreuve finale. Celle vers laquelle on se dirige tous

- Mais je suis là moi aussi. J'irai avec vous

Ils rirent.

Crespi, le plus jeune, à peine vingt quatre ans, termina sa cantine en quelques gorgées puis rota bruyamment.

- Ce que tu as fait ce n'est qu'une fraction de notre entraînement. Nous on est le groupe trois, et on est celui avec le moins de temps d'entraînement

- Trois mois, souffla Ataleo entre deux bouchées.

Crespi claqua des doigts.

- Trois mois, exact. Et t'arrive avec nous alors qu'il nous reste, quoi, huit jours ?

Ataleo, une pâte menaçant de glisser de sa bouche, répondit :

- Neuf

- Voilà, neuf. Donc tu pourras pas aller en Sicile

Je fronçai les sourcils, muet.

Crespi entreprit d'émietter son pain et de le dévorer.

- Fais pas cette tête. Tu reviendras un de ces quatre et tu feras les trois mois du groupe trois. Et ensuite, direction la Sicile

- Je pourrais regarder peut-être ?

Il secoua la tête.

- Pas moyen. C'est confidentiel. La boss te laissera pas.

Vannucci sourit, rêveur.

- Vous réalisez qu'on a bientôt tous fini ? Trois ans qu'on d'entraînement et on va enfin devenir des Made Men

Il y eut une vague de murmures approbatifs.

- Moi la première chose que je fais c'est m'acheter une super caisse

- Je viendrai avec toi. On ira en boîte et…

Ataleo mima deux pastèques devant son torse et haussa les sourcils d'un air suggestif.

- Même avec toute la thune des comptes familiaux aucune fille serait assez bête pour vouloir de toi

- Tu te fous de moi ? On m'appelait Casanova dans mon village

Ils chahutèrent, rirent.

Je mangeai en les écoutant, en profitant pour reposer mes muscles douloureux.

C'était étonnamment facile d'être l'un d'entre eux. J'avais juste à faire ma part des exercices et ils m'avaient intégré comme si j'étais là depuis toujours.

La vieille Teka m'avait jetée ici parce qu'elle en avait eu marre de me voir traîner des pieds dans sa maison, pensant sûrement qu'ils me dévoreraient tout cru, mais ça n'était pas le cas.

Les exercices étaient de haute intensité, mais pas insurmontables : et même sans utiliser mon chakra je n'avais aucun problème à suivre le rythme.

Excepté le manque de sommeil, je ne m'en sortais pas trop mal.

Mes clones devraient bientôt en avoir fini avec le premier set de sceaux anti-gravité.

Je l'utiliserai pour augmenter l'intensité de mes exercices et avec un peu de chance je pourrai enfin accéder au niveau Jonin de chakra.

Mais ma priorité était de régler le problème de vision tunnel occasionné par mes shunshin et chidori.

Mes clones avaient testé le projet avec succès sur un écureuil – je n'avais plus de raison d'attendre.

Peut-être que je me ferai exploser les yeux ce soir, mais si je réussis… à moi la version Fuin du Sharingan.

*

- Tu as mémorisé la carte comme je te l'avais dis ?

- Oui Mamie Teka

Elle frappa le tableau de sa règle en fer, le faisant trembler.

Je me demandai si ça n'était pas dû à l'utilisation de son surnom détesté plutôt qu'à mon incapacité à atteindre le niveau qu'elle voulait que j'aie.

- Alors pourquoi est-ce que tu te trompes encore ?

Je grognai mais ne répondis pas, me massant les tempes de deux doigts.

Il était vingt trois heures, la vieille peau ne m'avait pas lâché depuis le repas et je n'avais toujours pas fermé l'oeil.

Mon cerveau va exploser.

- A ce rythme là tu ne deviendras pas le prochain Patriarche

- Qui a dit que je le deviendrai, marmonnai-je

- Moi. Ton père.

Elle me toisa, ses yeux flamboyants derrière la monture de ses lunettes.

- Et puis ce n'est pas comme si nous croulions sous les candidatures

- Donc je n'ai pas le choix ?

- Exactement. Maintenant récite moi la liste de nos revenus annuels par région et par ordre décroissant.

Je fis comme demandé, mélangeant seulement Basilicata et Calibria.

- Recommence.

Il me fallut réciter deux fois de plus sans erreur pour qu'elle soit satisfaite.

- Mais comment est-ce possible qu'on puisse gagner autant ? C'est presque autant que le PIB de l'Italie

- Certes, mais rappelle toi que ces chiffres correspondent à de l'économie de sous-terrain. De plus, ce PIB ci correspond à notre PIB de production. Enlève à cela les coûts de production, les salaires de nos employés, le prix que nous coûtent les recrues de la Familia à entraîner, loger et nourrir, nos infrastructures à entretenir…

Je fronçai les sourcils.

- Mais qu'est-ce qu'on fait pour gagner autant ? On parle de près d'un milliard annuel, là

Teka entoura l'Italie et la Sicile du bout de sa règle.

- Grossièrement, tout ça nous appartient

Je clignai des yeux. Lentement.

- Quand tu dis que tout ça nous appartient… ?

- Ça nous appartient. Nous sommes propriétaires terriens de l'intégralité de la ville de Florence et de la majorité de la Toscane. Il en va à peu près de même pour le reste du pays, Sicile et Sardaigne incluses. Nos possessions par régions vont de 70 à 75%.

J'étais estomaqué.

- Notre famille possède l'Italie ?

- Officieusement, oui. Bien sûr les autorités font en sorte que ça ne s'ébruite pas. Il y aurait une panique générale si on apprenait qu'une seule famille possède la démocratie d'un pays tout entier – encore plus si c'est un pays occidental.

- Comment est-ce possible ? Il doit bien y avoir des règles pour empêcher ce genre de choses, non ?

Je ne voyais pas comment une telle acquisition de masse avait pu avoir lieu à la barbe d'un gouvernement, surtout d'un gouvernement aussi puissant que celui de l'Italie.

Et le prix d'une telle acquisition me semblait trop faramineuse même pour les familles les plus fortunées de la planète.

Teka tira une chaise de la table ovale, s'asseyant face à moi.

- Tu as entendu parler de l'Âge Noir si je ne m'abuse

Je secouai la tête.

- Vaguement. On avait à peine abordé la Révolution des Alters la dernière fois que j'ai été en cours.

Teka fit claquer sa langue contre son palais, mécontente.

- Dans quel genre d'institution bon marché ton père t'envoie-t-il ? (Elle marmonna une seconde) L'Âge Noir est l'époque survenue après la Révolution des Alters. Il n'a pas eu lieu systématiquement dans chaque pays, suivant la façon dont chaque gouvernement gérait la situation, et l'intensité était aussi très différente d'une zone géographique à l'autre.

Elle appela un de ses deux hommes de main postés à côté de la porte d'entrée.

- Apporte nous une carte de l'Europe

Quand à savoir pourquoi elle a une carte de l'Europe…

Une minuté plus tard et l'homme était de retour avec un planisphère plastifié. Teka le déplia sur le tableau et mit la carte de l'Italie sur le côté.

- En France, en Espagne et au Portugal, l'impact a été moindre. Les Français ont toujours eu le goût du sang et de la révolution mais cette fois là ils ont au moins eu le bon sens de se rendre compte qu'une révolution après l'arrivée des Alters rayerait leur pays de la surface du globe

Je sentis une pointe de fierté à la mention de mes anciens compatriotes et de leur goût à la rébellion légendaire.

- Beaucoup d'autres n'ont pas eu la même chance.

Elle fit une croix au feutre sur la Suisse.

- Avalé par la Belgique en trois semaines

Elle redéfinit les contours du Royaume Uni et et de la Hongrie.

- L'Irlande est enfin devenue indépendante et l'Autriche a dévoré la moitié de la Hongrie, laquelle est devenue un dominion de la Russie afin d'éviter d'être englouti par un autre pays limitrophe

Elle pointa l'Italie.

- Le contexte socio-économique de l'époque était difficile, après notre sortie de la troisième guerre mondiale. L'arrivé des Alters n'a fait qu'engendrer du chaos et une guerre civile a éclaté.

Teka était solennelle.

- C'était une guerre d'un nouveau genre. Moins organisée, car constituée d'un bon nombre de civils, mais plus meurtrière que tout ce qu'on avait jamais vu. Plus de la moitié de la population y perdit la vie.

Elle s'arrêta une seconde, cherchant visiblement la meilleure façon de continuer sa leçon impromptue.

- Ton grand-père, de cinq générations te précédant, était un homme fortuné et intelligent. Notre famille a eu la chance d'être dotée d'un excellent Alter qui nous offrait défense et protection. Alors que notre gouvernement s'écroulait, il a eu l'intelligence de comprendre que cette guerre, trop violente, ne durerait pas. Il a ainsi racheté des régions entières à un prix dérisoire et le gouvernement récupérait des fonds pour pouvoir continuer sa guerre. Tout le monde était gagnant.

Je l'interrompis.

- Mais il n'a pas pu être le seul à avoir eu cette idée, non ? D'autres ont dû penser la même chose

L'Italie était un pays très riche d'art.

J'imaginai qu'au moins un milliardaire misanthrope devait avoir saisi l'opportunité de s'acheter la chapelle Sixtine.

- Exact. Il n'était pas le seul, et beaucoup d'investisseurs se sont empressés d'acheter aussi. En revanche ton grand-père avait deux avantages : un, il était Italien de souche. Deux, il n'a pas seulement acheté des terres, il a profité du chaos pour construire sa propre milice.

Alors ça.

- Un peuple en guerre est toujours un peuple qui a besoin de se nourrir. Ton grand-père a engagé des hommes et des femmes aux Alters utiles et puissants et les a enrôlés, en échange d'une solde et de nourriture, à notre service.

- Et on continue encore, c'est ça ? Nos recrues, notre Familia… tu veux dire qu'on a notre propre armée ?

Elle secoua la tête.

- Armée ? Bien sûr que non, mon garçon. C'est un terme trop barbare. Disons plutôt qu'ils sont de braves, valeureux, courageux hommes et femmes capables de sacrifier leur vie pour nous si l'opportunité s'en fait ressentir. Vois-les plutôt comme notre garde prétorienne, et nous comme leur famille royale.

Elle sourit de cet immense sourire qui lui fendait le visage en deux.

- Le gouvernement a finit par gagner la guerre, bien qu'une nouvelle constitution ait dû être établie. Ils ont forcé les acheteurs étrangers à leur rendre leurs biens qu'ils qualifiaient de 'volés'. Il y a eu tout un tas de nationalisations d'industries et de reconstructions en masse. Ils ont essayé de forcer la main à ton grand-père pour vendre, mais ils n'ont pas pu à cause de sa petite 'armée'. Un nouveau conflit alors que le pays était aussi instable aurait rayé l'Italie de la surface du globe.

Il y avait une lueur dans le regard de Teka qui me disait que toute cette histoire l'amusait beaucoup.

- Donc nous possédons l'Italie ?

Elle hocha la tête, la fierté clairement visible sur son visage.

- Donc nous possédons l'Italie

Donc apparemment je suis le prince officieux d'un pays parce que mon grand-père le mafieux a mit le gouvernement en échec et mat.

J'avais beau me dire que les arguments avancés étaient plausibles et logique, je n'arrivais toujours pas à y croire.

Teka regarda sa montre.

- Il est tard. Nous continuerons demain. Et cette fois je ne veux aucune faute.