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[FR]Shoto Todoroki - Terroriste des Temps Modernes

« Un meurtrier de masse, l’appelait-on. Le terroriste des temps modernes » Je croyais que j’avais de la chance. Que j’étais différent. Que je pourrais vivre ma vie comme je l’entends. Mais les dés étaient joués depuis longtemps. « C’est amusant, tu ne trouves pas ? Je suis devenu tout ce qu’ils ont dit que je serai » -------- PATREON : patreon.com/Nar_cisseFR English version available on my account

Nar_cisse · アニメ·コミックス
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125 Chs

Chapitre 3

La vie en tant que bébé était franchement monotone.

Vu que j'avais besoin de dormir vingt heures par jour, les mois passèrent comme un rêve brumeux dans lequel je n'arrivai pas à distinguer le jour de la nuit.

Malgré tout, lorsque j'étais éveillé, je faisais de mon mieux pour écouter les conversations autour de moi afin d'apprendre la langue. C'était plus difficile que ce à quoi je m'attendais mais mon cerveau malléable couplé à mon esprit d'adulte me donnaient une capacité de mémorisation effrayante qui frôlait la mémoire eidétique : il ne me fallait que très peu d'efforts pour me souvenir des conversations autour de moi et les rejouer dans ma tête lorsque j'étais seul, me permettant de les décortiquer à loisir.

Je me concentrai uniquement sur cela et n'avait aucun intérêt pour les jouets ou peluches que Rei me glissait, la rendant quelque peu inquiète à mon sujet. Je m'en fichai éperdument : mon objectif était d'être reconnu comme génie et d'être bien mieux que ce qu'Endeavor attendait de moi, afin d'être plus libre à l'avenir.

J'avais aussi du chakra à déverrouiller. Je m'en occuperai à l'occasion, quand garder les yeux ouverts plus de trois minutes ne me mettrait pas dans un état proche du coma.

En parlant du vieux fou, je le voyais presque plus souvent que Rei.

Il semblait veiller à ce que sa machine de guerre ait tout ce qui est nécessaire afin d'optimiser son développement. Ca aurait pu être mignon s'il ne se frottait pas les mains comme le méchant de seconde zone d'un mauvais film.

Rei le calmait toujours lorsqu'il dépassait les limites et, étrangement, il l'écoutait. Peut-être étais-je dans la période où leur mariage n'avait pas encore commencé à battre de l'aile ?

Maintenant que j'y pensais, à partir de quand est-ce que leur mariage était devenu un enfer ?

Je savais que c'était avant le cinquième anniversaire de Sho… mon cinquième anniversaire – quand (et si) j'aurai ma cicatrice - et aussi après ma naissance. Peut-être qu'il y avait eu un facteur déclencheur que j'oubliais – ou peut-être même que ça s'était juste dégradé avec les années ?

De toute façon, je m'en fichais.

La seule personne qui m'importait dans cette famille était Endeavor : c'était lui qui avait le portefeuille et les connections. L'argent et le pouvoir, vraiment rien de mieux.

Et au vu de son comportement de groupie, j'étais à peu près sûr de réussir à me le mettre dans la poche avant mes cinq ans.

D'accord, il faudrait que je patine un peu et que j'essuie quelques échecs, mais j'y arriverai parce que je n'avais aucune autre alternative que le succès. Je refusai d'être le pleurnichard du canon qui court raconter ses problèmes à la première personne qui lui témoigne un peu d'intérêt (c'est à dire la première personne à lui dire bonjour sans bégayer).

J'étais – et je serai – meilleur que le Shoto du canon. Je n'avais aucune raison d'en douter, parce que c'était la seule et unique réalité que je permettais d'envisager.

Les mois passèrent et je percevais de mieux en mieux mon environnement : j'en remarquai même mes frères et ma sœur. Leur existence n'aurait pas dû m'importer en temps normal – ils n'étaient que des personnages de fond et j'étais un choix de premier plan – mais une information en particulier me dérangeait.

Le Shoto du canon n'était pas censé n'avoir qu'un frère et une sœur ?

Le troisième enfant – le plus grand, celui avec des cheveux rouges – était un peu bizarre.

Il se tenait toujours à l'écart des autres et préférait me regarder de loin. Il avait l'air timide, comme s'il ne savait jamais où se mettre dès lors qu'il posait les pieds dans ma chambre.

Je rotai alors que Rei tapotait doucement mon dos, me berçant contre sa poitrine d'avant en arrière.

- C'est très bien bébé, tu es un grand garçon

La petite fille aux couettes blanches se mit à sautiller autour de Rei.

- Dis Maman je peux le prendre ? Je peux ? Je peux ?

Je m'agrippai aussitôt au t-shirt de Rei, me préparant mentalement à la bataille qui allait suivre.

La fillette relevait plus d'un lapin sous coke que d'un enfant : elle passait son temps à sauter partout comme si personne ne lui avait jamais apprit à se déplacer autrement qu'à pieds joints. Elle était aussi très maladroite et passait son temps à se cogner à tous les meubles et portes de la maison : Rei et les enfants n'étaient dans ma chambre que depuis dix minutes et la petite était déjà tombée trois fois et avait faillit casser ses lunettes presque quatre dans ce laps de temps.

 

Si jamais Rei la laissait s'approcher de moi, je n'avais plus qu'à espérer que les démons de l'au-delà me prennent en pitié et m'offrent une réduction de mauvais Karma sur les roues.

- Hmm, peut-être une prochaine fois, Fuyumi

La petite fois arrêta de sauter et croisa ses bras sur son torse, l'air contrarié. Ses lunettes glissèrent jusqu'au bout de son nez mais ne tombèrent pas, par miracle.

Il existe donc un bouton pour éteindre cette petite sotte.

- D'accord, murmura-t-elle à mi-voix

Le garçonnet aux cheveux blancs qui la suivait partout la dévisagea avant de lui aussi croiser ses bras sur son torse, fronçant les sourcils de façon exagérée.

- Touya, que dirais-tu de tenir ton frère ?

Je me redressai presque aussi vivement que le garçon adossé au mur à côté de la porte.

Ses yeux se baissèrent vers moi avant de revenir à sa mère.

- Je ne suis pas sûr que-

- Tu as toujours tenus tous tes frères et sœurs à chaque fois que nous revenions de l'hôpital

Touya regarda sa mère d'un air implorant, comme s'il ne voulait pas le faire, mais elle n'en démordait pas :

- Allez, Touya, prends-le dans tes bras

Je n'avais pas vraiment d'opinion sur lui.

C'était un enfant silencieux, effacé, mais qui semblait plus fiable que l'autre menace à couettes.

J'avais tout de même des soupçons à son égard – je me rappelai la vague théorie de Dabi qui serait censé être le second frère de Shoto – mais tant qu'il ne faisait rien pour les concrétiser, je le traiterai comme n'importe quel autre enfant qui croiserait ma route : avec mépris et dédain.

Ses bras s'enroulèrent autour de mon corps alors qu'il me berçait maladroitement contre lui.

Ses yeux hésitants faisaient des va-et-vient entre Rei et moi. Il avait l'air aussi mal à l'aise que je l'étais dans ce corps de bébé.

Quelqu'un claqua une porte, au loin. Il y eut un bruit de pas alors que le plancher du hall craquait sous le poids du nouvel individu.

Le visage boudeur de Fuyumi s'illumina :

- Papa est rentré !

Elle fila dans le couloir, le garçonnet la suivant comme son ombre.

Touya eut l'air très soulagé d'avoir une excuse pour me rendre à Rei.

Il me poussa dans ses bras et manqua de me faire tomber. Rei écarquilla les yeux et m'attrapa à temps.

- Touya, fais attention !

- Désolé

Il n'avait pas l'air désolé.

Il courut dans le couloir à son tour pour voir son père. Le géant qui me servait de géniteur franchit la porte, manquant de renverser son fils. Le garçon se redressa alors que son père posait une main sur son épaule pour le stabiliser.

Touya lui sourit, embarrassé, mais l'attention d'Endeavor était déjà ailleurs. Ses yeux se posèrent sur sa femme puis sur moi.

Mes doigts potelés se tendirent dans sa direction alors que je gémissais comme seuls les bébés savent le faire pour capter l'attention.

Le coin de sa bouche se releva durant un instant si court que je cru que je l'avais rêvé : il soupira avant de franchir à grands pas la distance nous séparant.

Rei le laissa volontiers me porter.

- Tu as fini plus tôt ?

Je ne savais pas si c'était un effet secondaire de son Alter mais il dégageait une chaleur agréable.

Je sentis ses yeux sur moi alors que je me calai mieux dans le creux de son coude.

- Les vilains sont calmes en ce moment

Fuyumi – qui détestait les 'conversations-super-méga-ennuyeuses-des-grands' - se glissa entre Rei et Endeavor, sautillant joyeusement.

- Papa, tu sais pas ce que Shoto a fait, hein ? Hein que tu sais pas ?

- Non Fuyumi, je ne sais pas

Elle lui attrapa la main et le tira jusqu'au tapis de jeu disposé dans un coin de la chambre. Il y avait des peluches plus grandes que moi entassées contre le mur et une voiturette en plastique aussi colorée qu'un arc-en-ciel. Laid, l'arc-en-ciel.

Sous la demande de l'enfant terrible, Endeavor me posa sur le tapis devant une boite à formes géométriques.

Endeavor s'assit juste derrière moi, le fantôme de sa main sur mon dos, alors que Rei avait prit Natsuo sur ses genoux.

Je bombai le torse, prêt à montrer mon génie à tous ces mortels qui me regardaient (Fuyumi) avec admiration (toujours Fuyumi).

- Allez Sho-sho, tiens, recommence

J'étais un peu ennuyé par le surnom mais je pris quand même les formes en plastique qu'elle me tendait : j'avais une réputation de génie à créer, et rien ne valait mieux que le présent pour m'y mettre.

Je fis passer chacune des formes qu'elle me tendait avec aisance dans les trous correspondants. Fuyumi mit même la boîte à l'envers pour montrer que je réfléchissais bien et que je ne faisais pas juste une imitation bête et méchante de ce qu'elle m'avait montré plus tôt.

- T'as vu ça ? Sho-sho est genre, super intelligent

Je levai les yeux vers Endeavor dont la tête était juste au-dessus de la mienne. Ses yeux bleus rencontrèrent les miens. Ils brillaient d'une lueur étrange.

Il prit la boîte, la vida et la tourna dans une nouvelle position.

- Recommence

Je me pliai volontiers à ses demandes. Il tourna la boîte trois fois de plus pour me tester alors que, dans le fond, la fillette applaudissait comme une retardée.

Mes yeux se relevèrent par hasard vers la porte entre-ouverte : j'aperçus le dos de Touya alors qu'il s'éclipsait sans un mot.

- Encore une fois

Mon attention retourna au jeu sous l'impulsion d'Endeavor.

*