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[FR]Shoto Todoroki - Terroriste des Temps Modernes

« Un meurtrier de masse, l’appelait-on. Le terroriste des temps modernes » Je croyais que j’avais de la chance. Que j’étais différent. Que je pourrais vivre ma vie comme je l’entends. Mais les dés étaient joués depuis longtemps. « C’est amusant, tu ne trouves pas ? Je suis devenu tout ce qu’ils ont dit que je serai » -------- PATREON : patreon.com/Nar_cisseFR English version available on my account

Nar_cisse · アニメ·コミックス
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125 Chs

Chapitre 39

Cinq hommes en costume impeccable étaient alignés à côté de notre table.

Ils étaient tous grands, dotés de larges épaules, et surtout armés.

Je me tournai vers la vieille Todoroki qui m'observait, un verre de vin à la main.

- S'ils utilisent leurs armes, est-ce que je peux avoir les miennes ?

Aucun d'entre eux ne réagit extérieurement, pourtant je sentis leur amusement.

- Des armes ? Tu sais donc tirer au pistolet ?

- Je me spécialise dans les armes blanches

Elle but une nouvelle gorgée.

- Tantô, j'imagine ? C'était aussi l'arme préférée de ton père quand il avait à peu près ton âge

Le parallèle me surprit. Et m'inquiéta.

Quel genre de mère laisse un enfant apprendre à manier une épée ?

Mes yeux glissèrent jusqu'à l'immense baie vitrée qui donnait sur le domaine des Todoroki.

Une forêt – que c'est étonnant – d'arbres bien tenus donnait sur une falaise par-delà laquelle s'étendait la mer.

Le soleil se couchait sur Florence, nimbant les nuages de reflets rougeoyants. On aurait dit que la mère était un véritable bain de sang.

Ces eaux – et toute la région – appartenaient aux Todoroki.

Je vais vraiment finir par croire que notre famille baigne dans le crime organisé.

- Pour répondre à ta question, non. Les armes sont prohibées.

Elle sourit derrière son verre.

- Je ne voudrais tout de même pas t'abîmer avant que ton père ne revienne

Je lui offris un sourire désabusé.

C'est ça.

Mes yeux retournèrent sur les cinq mastodontes silencieux. Leurs yeux étaient rivés droit devant eux, fixés sur un point invisible.

Mon chakra s'enroula autour d'eux, jaugeant leurs énergies.

- Celui-ci

C'était celui dont la boule de lumière était la plus grosse et la plus potent.

Il échangea un regard avec ses collègues, passant une main distraite dans sa barbe taillée.

- Agresti, ici

Je ne ratai pas l'effort commun qui était fait pour toujours parler en japonais en ma présence.

Agresti déposa son pistolet sur la table à côté d'une paire de knuckles brace en or.

- Vous partirez chacun d'un côté de la propriété. Agresti aura pour objectif de te capturer en dix minutes et de te ramener ici. Ensuite tu pourras monter à l'étage choisir ta nouvelle chambre.

Elle parlait comme si elle avait déjà gagné.

- Est-ce qu'il y a des caméras dans le jardin ?

- Elles seront éteintes

- Comment être sûr que personne d'autre ne lui dira où je suis ?

Agresti avait l'air offensé que je suggère qu'il triche dans un cache-cache avec un enfant mais son professionnalisme – et le regard appuyé de ce qui me servait de grand-mère – le fit taire.

- Agresti

Il déposa un talkie-walkie et une oreillette sur la table.

- Satisfait ?

Je baissai les yeux sur mon costume tâché de sang de bœuf.

- Est-ce que je peux me changer ?

- Non

*

J'attendis, perché dans sur une branche, que le cache-cache démarre.

Au coup de sifflet je me déshabillai, retirant ma chemise et mon pantalon ensanglantés. L'odeur était si forte que même le pire chien policier n'aurait eu aucun mal à me traquer.

Agresti, à l'autre bout du terrain, fila vers moi sans attendre. Son énergie ronronnait comme le moteur d'une voiture, excitée.

Je savais que cette vieille peau ne jouait pas fair-play.

Agresti – et les quatre autres hommes parmi lesquels j'avais choisis – devait avoir un Alter adéquat à la traque.

Je déchirai mes vêtements et en accrochai des morceaux sur les branches. Utilisant un shunshin, je filai sur l'arbre suivant et effectuai le même procédé.

Jugeant le procédé trop long, deux clones jaillirent de mon corps et prirent ce qu'il me restait de vêtements.

On se dispersa, chacun se chargeant d'éparpiller mon odeur un peu partout dans la forêt.

L'affaire prit moins d'une minute.

Je sentis Agresti arriver à l'arbre initial sous lequel j'avais démarré. Son énergie palpitait comme une boule de caoutchouc qu'on presse et qu'on détend.

Il prit à gauche, dans la direction de mon clone.

Ravi, je filai par là où il avait démarré.

Perché dans un arbre, j'attendis en silence que le temps tourne. Ma propre odeur était masquée.

- Est-ce que tu ne te sens pas stupide ?

Je sursautai, baissant les yeux sur le géant qui me servait de garde du corps.

Emmett, bras croisés, était adossé au tronc de mon arbre. Il avait l'air suprêmement amusé.

- D'être en caleçon accroupi sur une branche, je veux dire. Y'a de quoi être bien humilié si quelqu'un prend une photo

Je plissai les yeux.

- Personne ne va prendre de photo

- Bien sûr que non. Mais comme tu sais mon frère, Edward, est un télépathe qui aime bien farfouiller dans le cerveau de ses frères et sœurs. Si je te vois comme ça, dis toi bien que lui aussi te vois. Et que l'image est imprimée dans son esprit pour toujours

Je roulai des yeux.

Agresti courait partout comme une poule sans tête.

- Tu sais, si tu voulais tant que ça cet album photo tu aurais pu nous le demander. L'un d'entre nous se serait chargé de le dérober pour toi

- Ne mens pas

Il rit.

- Ah, et bien…

Son regard se perdit dans la forêt. Dans la direction même où se trouvait Agresti.

Je me redressai.

- Pourquoi est-ce que tu es là ?

- Le petit jeu de ta grand-mère était couru d'avance, et tu le savais. Et comme je m'ennuie à mourir...

Agresti tourna les talons et fila vers moi.

- T'empeste les phéromones, gamin. Je te conseille de courir.

Et Emmett disparut aussi vite qu'il était venu.

Je jurai, filant à travers la forêt, un homme de main qui ne voulait pas être la risée de ses collègues sur mes talons.

*

- Et Shoto, comment va-t-il ? Il n'est pas trop énervé, ça va ?

Les yeux de Teka se promenèrent sur la demi-douzaine de photos aériennes du hangar qu'on venait tout juste de lui transmettre.

- Tu peux l'appeler

Enji grogna à l'autre bout du fil.

Teka enchaîna, indifférente à la frustration de son fils :

- Ce n'est pas parce que tu es un échec en tant que père que ça doit t'empêcher de lui parler

Ses yeux flamboyants glissèrent d'un polaroid à l'autre. Elle claqua des doigts et un de ses agents sortit des ombres avec la fameuse clé USB.

Il l'inséra dans l'ordinateur alors qu'elle s'asseyait dans son fauteuil, attendant patiemment que la vidéo se charge.

- Où en es-tu dans ta traque ?

Pendant une seconde, elle cru qu'il ne lui répondrait pas.

- Je vais en finir ce soir

Teka hocha la tête, ses ongles vernis pianotant sur le bureau.

- Et la vidéo ? Tu t'en es bien débarrassé ?

C'est un Enji aussi suspicieux que d'habitude qui lui répondit :

- Qu'est-ce que tu as fais ? Tu l'as vue, c'est ça ?

Teka posa ses yeux flamboyants sur son écran. Elle chargeait toujours.

- Non. Mais nous savons tous les deux les répercussions qu'un tel enregistrement pourrait avoir sur ta carrière

Teka avait lut les rapports, vu des photos de la scène de crime.

Les documents avaient été falsifiés de façon à ce que la mort du garde du corps soit datée après celle de tous les autres mercenaires massacrés dans le hangar.

Mais lorsque son fils lui en avait parlé, il n'avait jamais dit que c'était le garde du corps qui les avait tués.

Et la seule personne à en avoir réchappé était son petit-fils.

Enji soupira dans le combiné.

- Mon second s'en est chargé. Après que nous ayons visionné le début ensemble.

L'écran de chargement affichait 98%.

- Et ?

- C'est mon fils. C'est tout ce qu'il y a à dire.

Teka n'approuva pas, comme beaucoup des choix qu'Enji avait faits dans sa vie.

Elle se força à ne rien dire, ne voulant pas compromettre la relation fragile qu'ils étaient en train de reconstruire.

Mais s'il voulait se voiler la face en refusant de comprendre comment son cher et tendre Shoto avait pu faire un tel massacre, grand bien lui fasse.

Teka, elle, ne tarderait pas à savoir la vérité.

La vidéo se lança.

L'écran se refléta sur sa rétine.

Elle vit les silhouettes pixelisées du garçon et son garde du corps se précipiter dans le hangar, fermer les portes derrière eux.

La porte se retrouva trouée de balles.

Le garde du corps se jeta sur le bateau le plus proche, arrachant la boite des commandes avec un tournevis qu'il avait ramassé.

Il trifouilla dedans, le garçon penché au-dessus de lui, alors que les hommes entraient en silence par les fenêtres sous les combles.

Le vieillard tomba brusquement à terre.

La balle avait été trop petite, trop rapide, pour que la caméra puisse la filmer correctement.

Le garçon, immobile, observa le corps tombé en silence. Les mercenaires se déversaient comme un bataillon de fourmis par les fenêtres.

Ils pointaient leurs pistolets sur le garçon.

Teka les entendait distinctement crier, mais le son était confus, étouffé. Elle monta le volume à fond.

- A terre ! A terre !

Un des mercenaires, son pistolet toujours braqué sur l'enfant, s'approcha au plus près dans une tentative d'intimidation – ou pour l'immobiliser.

La vidéo se bloqua.

Teka fronça les sourcils et la rembobina un peu en arrière.

La vidéo grésilla au même endroit. Puis, alors qu'elle allait la remettre en arrière pour la troisième fois, l'écran tourna au noir puis se ralluma.

La seconde d'après Shoto poignarda l'homme à coups de tournevis.

- Teka ?

Le garçon frappa, frappa, frappa, comme si c'était sa vie ou celle du mercenaire.

Les autres, paniqués, tirèrent dans le tas.

Une lumière blanche, aveuglante, entoura le garçon. En une fraction de seconde il avait disparu.

Il réapparut à l'autre bout du hangar, transperçant la poitrine d'un homme de sang froid.

Le sang éclaboussa son visage.

Teka cligna des yeux.

- Que disais-tu ?

- Prends soin de mon fils. Le temps que je revienne.

Ses yeux retournèrent sur l'écran.

- Tirez lui dess-

Elle vit les mercenaires tomber tour à tour, du sang et des cris volant dans tous les sens.

L'un d'entre eux rampa sur le dos, son pistolet tranché sur le côté, le regard fou, alors que Shoto marchait calmement vers lui, l'étrange lumière blanche formant une auréole autour de lui.

Il leva un long couteau au-dessus de sa tête.

- Par pitié !

Teka ferma l'ordinateur.

Elle entendit un hurlement puis la vidéo s'arrêta.

Teka retira la clé USB et la réduisit en cendres.

- Bien évidemment

Elle ferait en sorte que personne ne tombe jamais sur cette vidéo.