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[FR]Shoto Todoroki - Terroriste des Temps Modernes

« Un meurtrier de masse, l’appelait-on. Le terroriste des temps modernes » Je croyais que j’avais de la chance. Que j’étais différent. Que je pourrais vivre ma vie comme je l’entends. Mais les dés étaient joués depuis longtemps. « C’est amusant, tu ne trouves pas ? Je suis devenu tout ce qu’ils ont dit que je serai » -------- PATREON : patreon.com/Nar_cisseFR English version available on my account

Nar_cisse · アニメ·コミックス
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125 Chs

Chapitre 34 - Le Hangar

Une main jaillit de l'arrière d'une benne à ordure.

Kenzei s'accroupit et abattit son pied sur le genou de l'assaillant. Un bruit d'os qui craque résonna dans la ruelle.

L'homme cagoulé écarquilla les yeux. Kenzei, tel un serpent, se redressa alors que l'homme était en train de s'effondrer.

Kenzei frappa sa gorge de ses doigts tendus, lui écrasant la trachée.

Sa bouche s'ouvrit sur un cri muet.

L'homme s'écroula à terre dans un bruit sourd. Ses yeux bleus s'éteignirent.

Kenzei pointa son silencieux sur la tête de l'homme.

Il me couvrit les yeux.

La seconde d'après et nous étions repartis dans le dédale de la ville fantôme.

Un homme, une arme de poing à la main, sortit d'une boutique, nous offrant son dos.

Kenzei se glissa derrière un muret, tendu comme un arc.

Il y eut un grésillement, comme une radio qui se mettait en marche.

- Equipe Delta. Le bâtiment B12 est clean. A vous.

Bruit d'interphone.

- Commandement. Rejoignez l'équipe Gamma au bâtiment A13, on a plus de nouvelles depuis un moment. A vous.

Si le bâtiment A13 désignait bien le tabac presse par lequel nous venions de passer, ils n'y trouveraient plus personne de vivant.

Mais ça les mettra sur notre piste.

- Vous avez entendu ? En formation diamant et on y va

Des bruits de bottes qui frappent la chaussée.

Trois ? Non, quatre.

Ils s'éloignèrent.

Kenzei attendit quelques secondes de plus, sa poitrine se soulevant et et s'abaissant rapidement. Il essuya la sueur qui coulait sur son front de son avant-bras, lèvres serrées.

Il croisa mon regard et sa bouche se fendit d'un sourire rassurant.

Il était bon, très bon même. Bien mieux que tout ce que j'aurais pu imaginer.

Mais c'était bientôt un octogénaire, et supporter mon poids en plus du sien s'avérait difficile. Il prenait des pauses plus régulièrement, courait moins vite qu'au début... J'avais foi en mon père pour son choix, mais je n'étais pas sûr que nous arrivions au port.

Je pouvais lui dire pour le chakra.

Je pouvais lui dire qu'à pied, j'étais bien plus rapide que lui. Je pouvais lui dire qu'il me suffirait de shunshin quelques fois et que nous aurions quitté la ville.

Je pouvais lui dire.

Je le pouvais.

Mais c'était précisément parce que Touya n'avait pas su que j'étais encore en vie.

Alors je fermai la bouche et lui offrit un glaçon presque à l'état liquide.

Il baissa son masque et le mit dans sa bouche, gratitude visible sur son visage.

Et puis on repartit.

Kenzei avançait lentement, voulant économiser ses forces. Il suait à grosses gouttes mais sa prise sur son pistolet était ferme.

Il s'engagea le long d'une étroite ruelle en pierres.

Les murs étaient si hauts qu'on n'apercevait même pas les toits.

Les cris des mouettes m'assaillirent. Nous étions proches.

Kenzei se hâta, impatient.

Son pistolet toujours bien en main, il se rapprochait du bout de notre rue.

Deux hommes cagoulés, marchant côte à côte, passèrent dans la rue perpendiculaire. Celui de droite – le plus proche – tourna la tête vers nous.

En une seconde Kenzei était sur lui, plantant son couteau dans sa jugulaire. Le second recula et pointa le canon de sa mitraillette sur nous.

Il hurla.

- Ils sont-

Kenzei, la main auréolée de vert, trancha l'arme en deux. Le canon fumant s'écrasa à terre.

L'homme tira un couteau de sa poche et fit deux pas dans notre direction.

- Par ic-

Kenzei tira en pleine tête.

Les yeux de l'homme roulèrent dans leurs orbites. Du sang jaillit de son front, tâchant son visage comme une fontaine. Une giclée de cervelle se répandit sur le mur derrière lui.

L'homme s'affala dessus, son corps lourd glissant contre les pierres. Il y laissa une traînée sanguinolente.

Kenzei ne me couvrit pas les yeux. Il n'avait pas le temps.

Il prit la rue à droite, courant à vive allure.

Ma tête tressautait contre son torse.

Mes yeux étaient rivés sur le cadavre au crâne explosé. Un mélange de pisse et d'excréments tâchait son pantalon.

La dernière fois leurs corps carbonisés avaient été si défigurés qu'ils n'avaient eu plus rien d'humain. Aucun n'avait regardé le ciel d'un air implorant, aucun n'avait eu le temps de se vider, aucun-

- Ils sont par là !

Les ombres mouvantes d'un groupe d'homme furent projetés sur les murs de la ruelle.

Kenzei bifurqua à gauche et ils disparurent de mon champ de vision.

Une ombre me masqua le soleil. Je levai les yeux, capturant l'image d'une jambe qui finissait d'atterrir sur un toit.

Une balle lui explosa la cheville.

Kenzei baissa son pistolet.

Il y eut un cri de colère et de souffrance.

- En bas ! Quartier C4 !

Je passai deux doigts sur ma joue.

Du sang, tiède et poisseux, m'avait éclaboussé.

Mes yeux se relevèrent sur les trois hommes qui venaient de tourner à l'angle de notre ruelle. La radio de l'un d'entre eux grésilla.

Kenzei tournoya sur lui-même, me serrant plus fort contre lui.

Il tira sur chacun d'entre eux avec une froideur qui me stupéfia. Sa précision était chirurgicale.

Kenzei pivota à nouveau sur ses pieds. Sans s'arrêter de courir, il jeta sa cartouche vide sur le bas côté et en enfonça une nouvelle dans son Glock.

Kenzei bondit dans une nouvelle rue.

Une volée de balles trou le mur à un cheveu de nos têtes.

Kenzei tira sur notre assaillant et fit marche arrière. Il nous fit bifurquer à gauche dans un cul de sac.

- Ils sont allés là !

Kenzei fléchit les jambes et bondit sur les toits.

Ses chaussures crissèrent sur les tuiles comme de la craie sur un tableau.

Les quatre tireurs postés dans les environs tournèrent la tête vers nous.

Kenzei en abattit deux.

Il sauta sur le toit adjacent et s'enfuit à toutes jambes.

Une balle ricocha contre le bouclier de CRS augmenté de son Alter.

Une véritable armée d'hommes grimpa sur les toits.

Tous pointèrent leurs pistolets vers nous.

Mon chakra crépita sur ma peau.

- Kenzei !

Il sauta du bout d'un bâtiment, pieds levés pour offrir une plus petite cible. Le vent fit claquer sa veste dans son dos. Le soleil me brûlait la nuque.

Autour de nous l'air siffla.

Les tuiles explosèrent, se transformant en shrapnels. Des morceaux de grès et de ciment volèrent dans tous les sens.

Une pluie de balles impacta le bouclier augmenté. Kenzei grogna sous la pression.

Il me força à baisser la tête.

Kenzei chuta.

Le reste des balles filèrent au-dessus de nos têtes. Elles criblèrent le mur peint qui nous faisait face.

Kenzei atterrit lourdement et fit une roulade pour amortir sa chute. Sa main gauche couvrait ma tête et le bras qui tenait son pistolet était enroulé autour de mon corps.

Il me serrait si fort que j'entendais son coeur battre contre mon crâne.

Ma jambe gauche bougea par inadvertance. Kenzei cilla.

Sa cuisse saignait.

- Ça va ?

- Ne t'en-

Il y eut une terrible explosion.

Un champignon de fumée noire et rouge éclata dans le ciel à près de trois cent mètres. Le vent brûlant apporta une odeur de souffre et de brûlé.

Un son aigu, plus proche, résonna. Je tirai le téléphone de ma poche.

L'appel venait d'être interrompu.

L'inquiétude m'envahit.

Tout à coup des secousses déchirèrent le sol.

Au coin de la rue, des bennes à ordures tombèrent à la renverse. Des sacs poubelles s'éventrèrent sur le sol dallé, du poisson pourri et du fromage verdâtre en glissant.

Des morceaux de tuiles tombèrent des toits, se brisant comme du verre au contact du sol.

Kenzei me tira jusqu'à une alcôve.

Il y eut un cri de terreur.

Puis un homme s'écrasa à quelques mètres de nous. Les morceaux de tuiles coupantes lui tombèrent dessus comme de la pluie.

Son bras gauche avait été aplanit sous son corps, l'épaule déchirée sous l'impact. Il y avait une flaque de sang grandissante autour de sa tête.

Pour une raison quelconque, il ne portait pas de cagoule. Ses lèvres gercées remuèrent dans un dernier murmure. Ses yeux se relevèrent vers les cieux.

Il se figea.

- Ne restons pas là

Kenzei, une main sur sa cuisse ensanglantée, me souleva à nouveau contre lui. Il me confia son pistolet le temps d'essuyer ses lunettes pleines de sang.

Mes yeux retournèrent au cadavre. Il n'y avait pas besoin de lui mettre une balle entre les deux yeux, à celui-là.

- Je vais avoir besoin de ton aide, Shoto, d'accord ? Je m'occupe de nous tirer d'ici et toi tu surveilles nos arrières

Des fissures se propagèrent sur le sol tremblant. Même si Kenzei me portait, je n'avais aucun mal à sentir la chaleur étourdissante qui s'en dégageait.

- Je ne sais pas tirer

Kenzei s'épongea le front. Ses yeux étaient vitreux.

- Tu ne dois pas tirer juste, tu dois tirer assez pour les effrayer

Malgré le fait qu'il soit en train de pisser le sang dans une ruelle obscure avec un gamin qu'il aurait pu abandonner il y a belle lurette pour sauver sa peau, Kenzei trouva le moyen de sourire.

Je n'arrivais pas à le comprendre.

- Tu es prêt ?

Je tâtai la poche intérieure de ma veste. Le portable y était bien.

- D'accord

Kenzei passa ses mains sous mes jambes et me colla contre son torse. J'enroulai mon bras gauche autour de son cou, tendant le pistolet dans son dos pour viser.

- Ça va aller très vite, dit-il. Accroche-toi bien.

La lumière verte et noire enveloppa ses jambes.

Il jaillit si vite de la ruelle que j'eus un temps d'arrêt, clignant des yeux bêtement.

Mes cheveux volèrent tout autour de mon visage. Le vent glacé refroidit ma peau moite.

Je plissai les yeux, les améliorant au maximum avec mon chakra pour atténuer ma vision tunnel.

Des balles ricochèrent contre le couvercle amélioré.

Kenzei bifurqua.

Je les entendais courir sur les toits.

Je levai mon arme, collant ma peau aux vêtements de Kenzei pour plus de stabilité. Une tête jaillit de derrière un muret.

Je visai et tirai – une, deux, trois. Personne ne se releva.

A gauche une nuée de personnes vêtues de noires sortit d'une maison.

Je tirai dans le tas.

Quelqu'un tomba à terre. Les autre se jetèrent sur le côté.

- On y est presque, souffla Kenzei, dents serrées.

Les ruelles devinrent étroites. Des ombres passaient d'un toit à l'autre au-dessus de nos têtes.

Je tirai dans les airs.

Bientôt la gâchette tira sur du vide. Il n'y avait plus de balles.

Je portai la main au holster de Kenzei, prêt à dégainer ses couteaux.

Kenzei m'interrompit.

- Ne me fais pas perdre mon équilibre en les lançant

Sa peau avait viré au gris cendre. Même sa sueur était glacée.

Sans s'arrêter, Kenzei tira un set de six coutelas de la poche interne de son costard et me les donna. C'étaient de petites lames de la taille de mes doigts.

L'odeur du sel me monta au nez. Les cris des mouettes se firent stridents.

Mes yeux étaient rivés sur les toits. L'un d'entre eux sauta.

Mes couteaux se fichèrent dans son talon d'Achille et dans son artère fémorale.

Une giclée de sang tâcha les murs.

Mes yeux scannèrent les environs.

J'entendis distinctement le changement de terrain lorsque les chaussures de Kenzei frappèrent le ponton en bois.

Je me redressai légèrement, le laissant uniquement soutenir mes pieds.

Un groupe d'hommes armés jusqu'aux dents jaillit d'une ruelle adjacente.

J'injectai du chakra dans le pistolet et le lançai de toutes mes forces.

L'arme frappa un des mercenaires en pleine tête. Il trébucha, ses yeux roulant dans leurs orbites. Il tomba en arrière, s'écrasant sur les pistolets de ses camarades.

Kenzei ne courait plus, il bondissait.

A chaque saut de géant il creusait des trous dans les planches en bois des docks.

Une armada d'hommes cagoulés arriva sur les toits. Je lançai mes couteaux sans m'arrêter, voulant les empêcher à tout prix de se poster.

L'un d'entre eux, un couteau dans gorge, chuta de l'immeuble.

Un véritable bataillon d'hommes armes jaillit de ma gauche. J'oubliai les tireurs sur les toits pour ralentir les nouveaux arrivants.

C'est alors qu'une nouvelle nuée de mercenaires sortit de la ville par là où nous étions arrivés.

Mon coeur tambourinait dans ma poitrine.

Je n'avais plus de couteaux.

- Kenzei !

Une balle fila à un cheveu de ma tête.

Kenzei fit glisser une porte coulissante. Je cachai ma tête dans mes bras, me renforçant de chakra.

Quelqu'un hurla.

- Ne les laissez pas entrer dans le-

La porte claqua derrière nous.

Un essaim de balles troua la porte en bois.

Kenzei me posa à terre et fit tomber un meuble rempli d'outils devant, condamnant l'issue.

J'expirai bruyamment, mes yeux se promenant sur l'intérieur du hangar à bateaux. L'endroit avait plus l'air d'une étable, avec ses deux hautes fenêtres. Et les bateaux étaient ceux de pêcheurs.

Je retournai mon attention sur la porte barricadée. Ils avaient arrêté de tirer.

Kenzei était déjà au côté d'un petit bateau à moteur, essayant de connecter deux fils de l'engin.

Je me précipitai à ses côtés.

Il prit un instant pour vérifier que j'allais bien, me souriant gentiment.

De la sueur perlait sur son front. Il repoussa ses lunettes du bout des doigts.

- On y est arrivés, tu vois ?

Je hochai la tête alors qu'il se penchait en avant, réajustant mon masque autour de mon visage.

- Bien, maintenant tu-

Il y eut un bruit sourd.

Kenzei avait ses yeux encore plongés dans les miens lorsqu'il s'écroula à terre.

Dans sa tête, il y avait un trou. Je touchai distraitement mon front, mes yeux ne quittant pas les siens.

Sur mon front il y avait son sang.

Comment… ?

- A terre !, hurla quelqu'un, J'ai dis à terre, mains sur la tête !

Kenzei entrouvrit la bouche. Ses yeux se relevèrent sur la charpente en bois

Les deux fenêtres à l'étage supérieur.

- A terre !

La balle était logée entre ses deux sourcils.

Un sang noir roula sur son nez, glissant jusqu'à sa cornée. On aurait dit une larme de sang.

- A terre ou on tire !

Je les regardai.

Ils étaient nombreux. Beaucoup trop nombreux. Toutes leurs armes pointaient sur moi.

Je me sentais vide.

Une mouche tournoya au-dessus de Kenzei. Elle se posa sur son œil vitreux.

- A terre !

La mouche marcha sur ses cils. S'arrêta sur la larme de sang. Elle but.

Sa main était comme un paquet de briques sur ma nuque.

Ils s'avançaient.

C'était comme si je n'étais plus moi. Que je n'étais plus qu'un spectateur de mon propre corps. De ma-

De ma propre volonté.

Il ouvrit la porte.

Ma main gauche fut prise d'un spasme.

- A terre !

La chaleur grimpa.

Le chakra crépita sur ma peau.

Des arcs de foudre firent danser mes cheveux.

Si je meurs, tu meurs avec moi.

- Vous mourrez tous avec moi