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[FR]Shoto Todoroki - Terroriste des Temps Modernes

« Un meurtrier de masse, l’appelait-on. Le terroriste des temps modernes » Je croyais que j’avais de la chance. Que j’étais différent. Que je pourrais vivre ma vie comme je l’entends. Mais les dés étaient joués depuis longtemps. « C’est amusant, tu ne trouves pas ? Je suis devenu tout ce qu’ils ont dit que je serai » -------- PATREON : patreon.com/Nar_cisseFR English version available on my account

Nar_cisse · アニメ·コミックス
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125 Chs

Chapitre 2 - Braise

Endeavor était un type bizarre.

Je n'avais même pas eu le temps de prendre ma première inspiration dans ce nouveau monde qu'il m'avait arraché des mains du médecin, riant comme un vieux fou.

- Rei, on a réussi ! Regarde-le, regarde ses cheveux : on a réussi !

Il riait si fort que mon minuscule corps de bébé tremblait contre sa poitrine. Sa grosse paluche d'ours était cependant enroulée autour de mon corps avec fermeté et je savais qu'il ne me laisserait tomber pour rien au monde.

Ses yeux d'un bleu vibrant, presque électriques, m'observaient avec une intensité qui m'effraya presque.

- Bienvenue à toi Shoto Todoroki, ma plus grande création.

Si j'avais pu je lui aurai ri en pleine face.

Hélas, je n'étais qu'un nouveau né : je m'endormis dans sa main, tête contre son coeur, du sommeil de celui-qui-sait-qu'il-a-touché-le-jackpot-pour-sa-réincarnation.

*

- Ils sont rentrés, ils sont rentrés !

L'aîné des Todoroki releva ses yeux du livre qu'il avait à la main. Sa sœur fila dans le hall comme une fusée, bras ballants dans son dos. Leur frère, un peu confus, la suivit tout de même au pas de course et manqua de s'étaker sur le parquet brillant.

Touya ferma son livre d'un geste sec.

- Cours pas trop vite, Fuyu

Elle disparut à l'angle du couloir, Natsuo dans son sillage.

Touya soupira avant de quitter sa chambre à pas lents, mains en poches. L'arrivée du bébé était excitante pour eux parce que c'était nouveau, mais c'était déjà la troisième fois pour lui : à l'allure où ça allait, il y en aurait encore trois autres sur les cinq prochaines années.

Il arriva devant la porte d'entrée pile au moment où la gouvernante l'ouvrait.

Leur mère entra la première, un nuage de vapeur quittant ses lèvres. Natsuo et Fuyumi se mirent à sauter autour d'elle et à piailler joyeusement, tirant sur la manche de sa veste pour gagner son attention.

Rei avait l'air un peu surprise de les voir mais elle leur sourit avec affection.

- Bonsoir, Todoroki-sama

Les yeux de Touya scannèrent leur mère de haut en bas : elle avait des cernes aussi longues que son bras et son dos était courbé, comme si elle portait le poids du monde sur ses épaules.

- Oh, Narumi. Je pensais que les enfants seraient au lit depuis longtemps...

La vieille femme lui offrit un sourire contrit.

- Ils étaient tous trop impatients de la venue du bébé pour dormir

Rei retira son écharpe et essaya de l'accrocher au porte-manteau : elle le rata de dix bon centimètres et manqua de la faire tomber. Touya, qui s'était glissé jusqu'à la porte d'entrée avec l'agilité d'un chat, la lui prit gentiment des mains avant de l'accrocher.

- Laisse, je m'en occupe

Un vrai sourire illumina le visage fatigué de Rei. Elle se laissa faire alors qu'il l'aidait à enlever son manteau.

- Mon grand garçon, qu'est-ce que je ferai sans toi ?

Elle lui caressa les cheveux affectueusement. Touya roula des yeux mais la laissa faire.

Il se redressa brusquement en se rappelant pourquoi cette journée était spéciale :

- Où est le bébé ?

- Oh, avec ton père.

Touya était plutôt surpris. Les deux dernières fois que ses parents étaient revenus avec un bébé, c'était sa mère qui les avait tenus en refusant d'en confier la garde à qui que ce soit – pas même à leur père.

- Avec Papa ?

L'expression ahurie de son fils l'amusa.

- J'ai bien essayé de l'arracher de ses griffes mais il n'a rien voulu entendre

Touya scruta l'entrée pavée de leur maison mais il faisait trop sombre pour qu'il y voit correctement

- Comme il y avait trop de neige dans l'allée, il est passé par le garage pour garer la voiture. Et comme je ne voulais pas faire tout le chemin depuis là-bas...

La gouvernante referma la porte avant de se précipiter aux côtés de Rei.

- J'ai préparé votre chambre comme vous me l'avez demandé, Madame. Il y a la camomille, les bouillottes sous la couverture et le bain est encore fumant…

Touya regardait la porte fermée, déconcerté. Il était presque sûr que son père n'avait jamais autant insisté pour s'occuper de l'un d'entre eux après l'accouchement au point que sa mère les lui 'abandonne'.

Touya chassa le sentiment de malaise qui l'envahit avant de suivre sa mère au pas de course, ses frères et sœur courant juste devant lui.

C'était juste un peu différent d'habitude. Pas de quoi s'inquiéter.

*

Touya se redressa en entendant la porte du garage s'ouvrir.

Un sourire joyeux illumina le visage du petit garçon lorsqu'il vit son père entrer dans la maison, siège auto en main.

Il retira son écharpe d'une main et enleva ses chaussures d'un bref mouvement de pied, les laissant traîner sur le tapis menant au garage.

Il marcha dans la maison à grands pas, ses yeux faisant des va-et-vient ci et là entre la nacelle et là où il mettait les pieds.

Touya sortit de la pénombre des escaliers, triturant nerveusement ses mains dans son dos.

Il se balança d'avant en arrière sur ses pieds, attendant que son père le remarque – ce qui ne tarda pas.

- Touya, tu es encore debout ?

Il avait l'air légèrement fatigué mais pas autant que sa mère.

- Je-

Le bébé remua dans son siège auto.

Aussitôt toute l'attention de son père se tourna vers la petite créature aux joues rosies par le froid. Ses petits poings gantés frappèrent le vide dans son sommeil.

Enji sourit. Enji souriait rarement.

Touya sentit les coins de sa bouche se tourner vers le bas, son excitation retombant comme un soufflé raté.

Il regarda son père s'arrêter pour arranger la couverture du bébé avec une délicatesse étonnante.

Ses yeux bleus se relevèrent vers son fils. Son sourire perdit de sa douceur.

- Tu voulais me raconter ton match de foot, c'est ça ?

Le petit garçon sauta au bas des escaliers, le bébé déjà totalement oublié.

- C'était super facile l'équipe adverse était genre-

- Moins fort, le bébé dort

Touya jeta un coup d'oeil légèrement irrité à la petite chose mais obéit tout de même à son père.

Celui-ci l'écouta patiemment alors qu'ils traversaient la maison pour atteindre le coin des chambres à coucher.

- … et puis pile à la dernière minute Kenzo m'a fait la passe mais comme j'étais à l'autre bout du terrain il fallait que je cours et tu sais moi quand je cours je vais vraiment super vite du coup je cours et apr-

Son père ouvrit légèrement la porte adjacente à la chambre parentale.

- C'est vraiment très intéressant, Touya, mais il est minuit passé, la journée a été longue et il faut encore que je mette le bébé au lit.

Touya sortit de sa transe et regarda autour de lui, surpris qu'ils soient déjà arrivés à destination.

Il bafouilla :

- Oh, euh, oui d'accord, je te dirai tout demain alors

Son père lui offrit un petit sourire.

- Bonne nuit

Il s'engouffra dans la chambre sans allumer la lumière. Touya le regard depuis le seuil de la porte alors qu'il retirait le bébé de son siège et le posait dans son berceau. Ses gestes étaient d'une délicatesse infinie, comme s'il avait peur de le briser en étant trop brusque.

Dos à Touya, Enji se redressa et contempla un moment le bébé, les yeux perdus dans le vague. Distrait, il dégagea du bout du doigt une mèche de cheveux qui lui était retombée sur le front.

Il franchit la porte communicante à la chambre parentale sans se retourner, présupposant non sans raison que Touya avait déjà dû aller se coucher.

Touya le regarda alors qu'il laissait la porte entre-ouverte, ses yeux sombres retournant automatiquement au bébé.

Il y avait quelque chose… ce bébé, il avait quelque chose de différent.

Touya ne sut pas trop combien de temps il resta debout dans l'obscurité de la maison endormie à observer le bébé remuer à travers les barreaux de son berceau.

Il se sentait un peu fâché et déçu que son père ne l'ait pas écouté jusqu'au bout, oui, mais il y avait autre chose. Il sentait comme… un malaise. Et aussi..

Touya lécha ses lèvres sèches, sourcils froncés, essayant de mettre des mots sur ce qu'il ressentait.

Aussi, il se sentait un inquiet. Oui, c'est ça, le bébé le rendait un peu inquiet. Il n'était pas sûr de comprendre pourquoi, mais il se sentait inquiet.

Touya partit après un long moment passé à scruter la nouvelle addition à leur famille.

Il n'était pas sûr d'aimer ça.