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[FR]Shoto Todoroki - Terroriste des Temps Modernes

« Un meurtrier de masse, l’appelait-on. Le terroriste des temps modernes » Je croyais que j’avais de la chance. Que j’étais différent. Que je pourrais vivre ma vie comme je l’entends. Mais les dés étaient joués depuis longtemps. « C’est amusant, tu ne trouves pas ? Je suis devenu tout ce qu’ils ont dit que je serai » -------- PATREON : patreon.com/Nar_cisseFR English version available on my account

Nar_cisse · アニメ·コミックス
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125 Chs

Chapitre 16 - Guet-Apens

Quelque chose se tramait.

Je le savais parce que pour la première fois depuis des mois Rei et Enji se parlaient sans animosité.

Je le savais parce qu'Enji avait prit une journée de congé un samedi – un des jours où les vilains frappaient le plus.

Je le savais parce qu'ils avaient décidé de nous amener à la fête foraine pour couronner le tout, un lieu public et bondé qui cochait toutes les cases des endroits auxquels Enji refusait qu'on aille pour notre 'sécurité'.

Enji me lança un regard en coin.

- Arrête de me regarder comme ça

Je continuai à l'épier en silence pour essayer de le percer à jour.

Fuyumi avait sauté au plafond quand on lui avait dit qu'elle allait enfin pouvoir faire quelque chose dont toutes ses copines parlaient. Natsuo avait demandé s'il pourrait faire du tir à la carabine. Rei elle-même avait dit oui.

Rei ne laissait pas ses enfants faire des choses un tant soit peu dangereuses. Jamais.

- Ta glace Shoto

J'attrapai le cornet à la vanille, léchant la crème glacée sans détourner les yeux d'Enji. Il avait l'air plus ennuyé à chaque seconde qui passait.

- Tir à la carabine ! Tir à la carabine !

Rei essuya la bouche couverte de chocolat de Natsuo. Il avait gobé sa gaufre en deux bouchées.

Fuyumi, une boite de frites à la main, riposta :

- On avait dit les peluches d'abord !

Natsuo lui tira la langue.

Rei le réprimanda :

- Natsu reste poli, nous sommes dans un lieu public

Dans un lieu public où tout le monde nous regardait avec curiosité.

Enji n'avait même pas besoin de son costume ou de sa barbe enflammée pour que tout le monde le reconnaisse : un géant aux cheveux de feu et aux yeux de glace, il n'en existait pas deux.

Mais grâce à sa réputation du plus 'mauvais' des héros et son air perpétuellement ronchon, personne n'osait s'approcher.

La foule restait à bonne distance, s'ouvrant comme la mer devant nous dès lors que nous avancions. Un autre avantage était que les queues disparaissaient comme par magie dès lors qu'Enji était dans les parages.

Quand certains tentaient de prendre des photos de nous et Rei, il suffisait qu'Enji les regarde droit dans les yeux pour qu'ils rangent docilement leur portable dans leur poche.

Je n'avais pas la stupidité de croire qu'aucune n'atteindrait le net, mais il n'y en aurait que très peu.

Rei, voyant que ses enfants avaient bien mangé, se tourna enfin vers Enji

- Enji, tu veux quelque chose ?

On entendait presque pas qu'elle le lui demandait à contre-coeur.

On aurait presque pu croire qu'elle le lui demandait de bonne grâce.

Il secoua la tête.

- Tout le monde a tout ce qu'il veut ? Personne ne veut rien d'autre ?

Fuyumi désigna timidement sa cannette de coca vide.

- Maman, est-ce que je peux en avoir une autre 

Rei étouffa un soupir.

- Mis à part Fuyumi, rien d'autre ?

Comme personne n'ajouta rien, elle acheta une dernière cannette et paya le vendeur.

Je léchai ma glace doucement, observant Rei donner une autre cannette à la fillette. D'habitude elle n'avait droit qu'à un demi-verre par jour. Qu'est-ce qui était différent aujourd'hui ?

Il se trame vraiment quelque chose.

La formation Todoroki se remit en place : Rei était entre Fuyumi et Natsuo, leur tenant fermement la main pour éviter qu'un des deux ne s'échappe dès qu'elle avait le dos tourné.

Enji me souleva d'une main et me cala contre son torse. Apparemment j'étais 'trop petit' et ils 'avaient peur que je me perde dans la foule'.

A mon avis ils avaient juste peur que quelqu'un ne me kidnappe moi ou un des deux idiots – et comme j'étais la proie la plus 'facile', je devais rester avec le grand méchant loup tout l'après-midi.

La vue de si haut était quand même quelque chose. Les gens avaient l'air de poisson avec leurs yeux exorbités et leurs bouches ouvertes.

L'un d'entre eux goba une mouche et toussa. Sa copine, inquiète, s'arrêta et lui frappa dans le dos. Il tourna au violet.

- La licorne ! Elle est là ! Elle est là !

Fuyumi sautillait d'excitation. Elle tira Rei jusqu'au stand coloré.

Le stand était fait en bois et la pancarte 'FETICHE PELUCHE' était accrochée au-dessus du comptoir.

Il y avait au moins une centaine de peluches suspendues à des fils devant la pancarte et dans le fond du stand.

- Maori m'a dit que c'était la meilleure et qu'elle avait réussi à l'avoir du premier coup !

Un forain à l'air douteux, cigarette aux lèvres, nous regarda arriver sourcils haussés. Il l'écrasa dans un cendrier, s'essuya les mains sur un torchon sale et vint à notre rencontre.

- Messieurs dames, que puis-je faire pour vous ?

Fuyumi pointa la licorne du doigt.

- Je veux celle là !

Le forain rit avec bonne humeur.

- Si tu veux ma super copine Mindy faut qu'tu joues et qu'tu la gagnes

Fuyumi tourna des yeux de chien battu vers Rei. Celle-ci avait déjà sorti sa carte de crédit.

- Juste une partie, s'empressa de dire la petite fille

- T'es bien sûre de toi ma p'tite.

Fuyumi sourit et alla se mettre devant le comptoir. Elle ferma les yeux et tira un fil au hasard.

- Oh, mumura-t-elle

Il n'y avait rien au bout de la corde

- On va reprendre quelques parties, dit Rei en faisant à nouveau passer sa carte.

Fuyumi reprit de l'aplomb et tira sur un fil. Puis un autre. Encore un autre.

Au bout du cinquième essai Rei fit à nouveau passer sa carte. Au dixième, Natsuo se lança l'objectif d'aider Fuyumi à tirer le filon vainqueur.

Ils gagnèrent un poisson vert rayé qui me faisait penser à la version pas chère d'un dessin animé qu'on avait vu une fois.

- C'est même pas le vrai Némo, dit Natsuo

Fuyumi n'en démordait pas.

- Encore !

Le forain se gratta le crâne du bout du doigt, soulevant légèrement sa casquette kaki.

- Je voudrais bien te faire jouer à nouveau moi ma p'tite, mais c'est que t'es là depuis un moment et qu'il y a un paquet d'aut' fillettes qui voudraient bien jouer aussi…

Un attroupement s'était en effet formé à côté du stand. Il y avait cependant autant d'adultes que d'enfants

- Oh, bon, d'accord...

Ses yeux se remplirent de larmes.

Rei mit sa main sur son épaule.

- Ce n'est pas grave Fuyumi, on essaiera de revenir à la fin pour que tu puisses jouer encore, d'accord ?

Les lèvres de Fuyumi tremblaient et elle serrait sa jupe entre ses poings, tête baissée. Natsuo s'approcha à son tour.

- J'ai bien regardé le stand et je suis sûr que la prochaine fois on va réussir à l'avoir, Fu

Fuyumi hocha difficilement la tête.

Enji la regarda quelques secondes avant de tirer son portefeuille de sa poche.

- Combien ?

Le forain se redressa et mit la main sur son coeur, exagérant sa surprise.

- Je crains qu'elle ne soit pas à vendre Monsieur Endeavor…

- Combien ?

- 150 000

Enji sortit une liasse de billets de son porte feuille et la posa sur le comptoir.

Le forain sourit. Il lui manquait une dent.

Il décrocher la licorne et la ramena à Fuyumi. Elle la serra contre elle et sautilla de joie, séchant ses larmes sur le crin synthétique.

- Au plaisir de vous revoir à nouveau, Monsieur Endeavor !

*

- Pourquoi tu croques pas ton cornet ?

Parce qu'en cas d'altercation je pourrai me servir de la pointe pour éborgner quelqu'un.

- Pas envie

Natsuo haussa les épaules et retourna à la pêche aux canards aux côtés de Fuyumi.

Je repoussai la corne de la licorne qui me grattait la joue, irrité. Fuyumi avait demandé à ce que papa la lui porte et depuis la peluche me faisait de la compétition pour envahir mon espace personnel.

Rei barra les manèges sur son plan.

- On a fait les peluches, le train fantôme, la pêche aux canards, les circuits, les auto-tamponneuses-

Enji avait foudroyé tout le monde du regard et personne n'avait osé nous foncer dessus. C'avait été un massacre à sens unique.

- …- puis encore la pêche au canard et il ne nous reste plus que le tir au plomb

Là-dessus Rei lança un regard anxieux à Enji.

- Et puis nous aurons fini

Je scrutai le visage d'Enji en attendant que n'importe quoi le trahisse, en vain. Ce type avait une poker face incroyable.

- Mangeons ici après. Ce sera mieux pour digérer.

'Digérer', hein ? La grande révélation aura donc lieu tout à l'heure.

Rei replongea aussitôt dans sa carte.

- Il y a un stand de nourriture pas loin...

Fuyumi pêcha assez de canards pour repartir avec une palette à maquillage en forme de papillon ainsi que des talons trop petits avec lesquels elle exigea de marcher.

Rei la laissa à nouveau faire comme elle voulait, ce qui n'était pas exactement dans ses habitudes.

A la plus grande joie de Natsuo nous arrivâmes enfin au stade de tir.

Il y avait tout un tas d'hommes qui essayaient de frimer devant leurs copines, jouant des coudes et parlant fort pour asséner leur dominance sur les autres.

Ils avaient l'air de coq en basse-cour.

Un coin du stand se dégagea et le vendeur nous fit signe d'approcher.

On donna un tabouret à Natsuo pour que sa tête dépasse du comptoir et qu'il puisse tenir la carabine correctement.

Il la cala contre son coude et ferma un œil pour pouvoir viser.

- Attention au recul, dit Enji

Natsuo tira sans plus attendre. Il n'attendait même pas pour viser et tirait juste dans le tas en espérant atteindre quelque chose. On aurait dit qu'il essayait d'imiter une mitraillette.

Le forain lui donna le lot de consolation – un porte clé pingouin – mais Natsuo n'avait pas l'air déçu.

- Tirer c'est trop cool

Rei avait déjà replongé la tête dans sa carte. Elle barra le stand de la liste.

- Et toi Shoto, est-ce qu'il y a quelque chose que tu veux faire ?

- C'est vrai, on a fait que des trucs que moi ou Natsu on voulait faire

- On pourrait repasser au stand de peluche et te trouver quelque chose

Natsuo frappa son biceps de sa main.

- Ou tu pourrais me dire quel jeu tu veux gagner ici et je le gagnerai pour toi !

Fuyumi se moqua de lui.

- T'as failli tuer le monsieur du stand et tu dis que tu peux gagner pour Sho-sho ?

Natsuo vira au rouge.

- Au moins moi j'ai pas pleuré pour une licorne !

Ils commencèrent à se chamailler alors que Rei entreprenait de les séparer

Je promenai mes yeux sur les prix du stand, essayant de trouver quelque chose de pas trop horrible pour que Rei ne me force pas à jouer à la pêche aux canards avec les deux autres énergumènes.

Il n'y avait que des consoles et des pistolets à eau, pas de quoi-

Je m'arrêtai sur une boîte en verre posée au sommet de la pile d'autres cadeaux. Dedans se trouvait un set de huit kunais luisants en parfait état.

Ils avaient l'air vrais.

- Je veux ça

Le forain suivit mon regard avant de secouer la tête.

- Ah ça mon garçon ça c'est notre prix spécial pour les score parfaits. Reviens quand tu seras plus grand, peut-être que tu la gagneras

Enji me posa sur le comptoir. Il tendit un billet au forain.

- Une partie

Il y eut des sifflements parmi la bande de machos. Un attroupement se forma dans la partie gauche du stand, des hommes bras croisés spéculant à voix basse et se mettant des coups de coude.

Aucun n'osait dire à voix haute qu'il n'y arriverait pas mais ça se lisait sur leurs visages à leurs airs supérieurs.

Enji prit la carabine dans ses mains, soupesant son poids et observant sa structure.

Il la cala fermement entre son épaule et son biceps, la tenant de la main droite et se servant de la main gauche pour la soutenir.

Son coude droit était abaissé vers sa hanche et il se tenait légèrement en arrière.

Le vendeur avait arrêté de sourire. Il regardait Enji d'un œil appréciatif.

Enji resta immobile quelques secondes.

Et puis il tira.

Clac clac clac.

J'étais abasourdi.

Enji se redressa, le canon de la carabine fumant.

Il avait eu les cinq ballons dans le même souffle.

Le vendeur applaudit.

- Alors si je m'attendais à ça Monsieur le Héros

Enji lui rendit la carabine et lui désigna la boite en verre.

Les badauds applaudirent à leur tour.

Quelqu'un l'interpella :

- Hé Endeavor, vous avez pas été dans l'armée par hasard ? Parce que mon cousin Junho aussi il a fait un score parfait au stand de Tokyo l'autre fois…

Enji me cala contre son torse et prit la boite de l'autre main.

- Merci

Il croisa mon regard et je vis l'ombre d'un sourire planer sur ses lèvres.

La foule s'ouvrit en deux pour nous laisser passer. Le groupe de machos avait tourné les applaudissements en un concours pour être le plus bruyant.

- Wow Papa c'était génial comment t'as tenu le pistolet et après t'as fait pfiou pfiou

Natsuo se lança dans l'imitation de son tir alors que Fuyumi agissait comme la cible sur laquelle il tirait.

Rei fronça les sourcils.

- Ne jouez pas comme ça c'est morbide

Fuyumi arrêta de faire la morte et se redressa.

- C'est quoi morbide ?

Natsuo tira la manche d'Enji.

- Où est-ce que t'as appris à tirer comme ça ?

- Je n'ai pas toujours été un héros, tu sais

S'il continue à dire ça je vais croire qu'il a eu une carrière de vilain.

Natsuo serra ses mains pour le supplier :

- Tu pourrais m'apprendre ? Je te jure que je serai super sage et que j'arrêterai de me battre avec Fuyu

- Si ta mère est d'accord, peut-être

Enji Todoroki ou l'art de se dédouaner en une seconde.

*

Natsuo avait oublié toutes ses questions à la seconde même où il avait été mit face à un hamburger.

Fuyumi avait utilisé sa licorne comme siège et mangeait en silence, savourant la nourriture grasse.

J'oeillais mon burger dégoulinant de fromage et d'oignon frits avec suspicion, me tournant ci et là pour jeter un coup d'oeil par la porte entre-ouverte de l'échoppe mobile.

Je rêve où le vieux vient de se curer la fesse ?

Et il avait remit ses mains dans la pâte à pizza juste après.

C'est exactement pour cette raison que je ne mange pas de nourriture préparée par des pauvres.

- Tu ne manges pas Shoto ?

- Si si

Rei picorait des frites ci et là et s'assurait que tout le monde mange à sa faim.

Enji lui-même avait un hamburger plus gros que ma tête et le mangeait avec appétit.

J'ouvris mon sandwich pour en inspecter l'intérieur. Ni cafard volants ni mouche morte.

Et le steak, est-ce que ce ne serait pas plutôt du cheval ?

En tout cas il avait la même odeur que les poneys de l'école.

Je posai le burger et mangeait les frites en silence – si Rei n'était pas en train de m'épier comme une chouette, je n'aurai même pas bu l'eau.

Je poussai mon burger vers Enji.

Je l'aimais bien mais il me fallait un sacrifice pour éviter de manger la chose gluante - et de nous deux il était le seul à avoir l'estomac assez solide pour survivre une diarrhée.

Il mangea le burger sans me poser de question et Rei tourna enfin son attention vers l'autre duo d'enfants terribles.

A la fin du repas ils nous proposèrent de prendre des boissons. Puis des desserts.

Même Natsuo le glouton dû refuser. Fuyumi, elle, avait une main sur son ventre ballonné et était allongée en position foetale sur le banc. Elle avait de l'écume aux lèvres.

Visiblement boire quatre cannettes de coca d'affilée pouvait vous mettre dans un état proche du coma.

Rei échangea un regard avec Enji. Elle avait l'air nerveuse.

- Vous avez bien mangé ?

Ils hochèrent la tête lentement.

- Personne ne veut rien d'autre ? Pas même un dernier tour de manège ?

Je me redressai.

J'allais enfin savoir pourquoi ils avaient tenté de nous acheter tout au long de la journée.

Fuyumi gémit et ferma les yeux :

- Est-ce qu'on peut rentrer ?

- Bien sûr Fuyumi, mais avant nous aimerions poser une question à ton frère

Natsuo secoua la main.

- Déso Maman, je suis pas état de te dire comment j'ai fais le trou dans mon matelas

- Quel trou ?

- Quoi ?

- Quoi ?

Natsuo fit mine de s'endormir face la première contre la table.

Rei et Enji se tournèrent tous les deux vers moi.

Je fronçai les sourcils, n'aimant pas la tournure que prenait les choses.

- Si tu es d'accord, Shoto…

Rei serra ses mains l'une contre l'autre.

Elle était un peu pâle et des rides étaient visibles sur son front.

- Nous aimerions aller rendre visite à Touya

*