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[FR]Shoto Todoroki - Terroriste des Temps Modernes

« Un meurtrier de masse, l’appelait-on. Le terroriste des temps modernes » Je croyais que j’avais de la chance. Que j’étais différent. Que je pourrais vivre ma vie comme je l’entends. Mais les dés étaient joués depuis longtemps. « C’est amusant, tu ne trouves pas ? Je suis devenu tout ce qu’ils ont dit que je serai » -------- PATREON : patreon.com/Nar_cisseFR English version available on my account

Nar_cisse · アニメ·コミックス
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125 Chs

Chapitre 122 - Ombres

Teka ôta ses gants, ses yeux teintés du mépris qui la caractérisant passant sur chaque membre de notre petit groupe.

Rei échangea un regard avec Enji, lequel avait l'air au comble de l'étonnement.

Touya, confus, jeta un coup d'oeil à Natsuo et Fuyumi.

Ils avaient l'air aussi perplexes l'un que l'autre.

- Excusez-moi, mais qui-

- Ah, grand-mère !

Je me levai de ma chaise d'un geste souple, l'enlaçant avec une affection exagérée.

Elle me laissa faire mais à la façon dont elle me regardait, je su très bien qu'elle avait comprit à quoi je jouais.

- Un jean et un t-shirt, Shoto ?, murmura-t-elle à mon oreille. Vraiment ?

Je souris, content de voir que la longue route qu'elle avait faite n'avait en rien diminué son mordant.

- Content de te voir, mamie, répondis-je sur un ton exagérément guilleret

Je prit son manteau, l'ignorant alors qu'elle me fusillait du regard, et le donnait à un des quelconques domestiques qui traînait dans le coin.

Puis je me tournai vers les autres.

- Comme c'est un repas de famille spécial retrouvailles, je me suis dit qu'il serait dommage que grand-mère ne soit pas de la partie

Mon père me lança un regard appuyé avant de se tourner vers sa mère.

- Teka

- Enji, lui répondit-elle, et elle le salua d'un bref mouvement du menton

Si je ne les connaissais pas aussi bien je croirais presque qu'ils se détestent.

Rei se leva aussitôt, faisant presque tomber sa chaise dans sa précipitation.

- Teka, baragouina-t-elle. Je ne savais pas que vous veniez. Si j'avais su, j'aurai préparé autre chose...

- Elle n'avait avertit personne, dit mon père, ennuyé, un verre à vin empli de ce que je savais être tout sauf de l'alcool dans la main, le contenu rougeâtre roulant comme la houle

- Shoto savait, contra calmement Teka alors que je tirai sa chaise pour qu'elle s'installe

Elle me remercia d'un regard et je m'assis à mon tour.

- Donc vous êtes notre… grand-mère ?, demanda Fuyumi, incertaine

Teka prit son verre avec grâce et le leva sur le côté, ses yeux vibrants se posant sur Fuyumi.

Un des domestiques, une bouteille de vin en main, courra pour le lui remplir.

Teka, impérieuse, régalienne, agissait comme si cette réception était la sienne et que nous n'étions tous que les humbles invités de sa demeure, graciés par le privilège de sa présence.

- Il est impoli de demander à autrui de décliner son identité quand on ne l'a pas fait soi-même

Fuyumi s'empourpra.

Natsuo la pointa du pouce.

- Fuyumi (il se pointa lui-même), Natsuo (il pointa l'autre), Touya

- Touya, répéta Teka, les yeux brillants

Elle but une gorgée de son verre sans le lâcher du regard.

Natsuo se racla la gorge.

- Qu'est-ce que tu fais dans la vie grand-mère ?

- Je-

- Elle travaille dans la finance, la coupa Enji. Très ennuyeux.

Des plats recouverts de cloches en métal furent disposés dans les assiettes. 

D'un même mouvement tous furent découverts.

Teka, le visage impassible, se mit à manger avec toute la grâce d'une reine. 

- Pas plus ennuyeux que le métier de professeur, contra-t-elle. Ou Héros.

Enji fronça les sourcils, s'apprêtant à répliquer, mais Touya s'interposa, visiblement las d'être ignoré à sa merveilleuse soirée :

- Être un Héros est un métier gratifiant

- Et comment est-ce que tu pourrais savoir cela, mon garçon ? Aux dernières nouvelles tu es un criminel recherché pour meurtre et terrorisme

Il y eut un blanc.

Je baissai la tête et fit mine de découper une pomme de terre pour dissimuler mon sourire.

La fourchette de Teka fit un bruit clair contre son assiette.

- Ah, vous ne vouliez pas adresser l'éléphant dans la pièce ? Navrée

Elle n'avait pas l'air le moins du monde désolée.

Rei se racla la gorge.

- Natsuo, s'il te plaît, passe moi le sel

Fuyumi but une longue gorgée de son verre qu'elle fit claquer contre la table.

- Comment est-ce que ça va au restaurant maman ?, dit-elle

Rei prit le changement de sujet pour ce qu'il était et continua :

- Le nouveau chef que j'ai engagé est excellent. Je pense que ce n'est qu'une question de temps avant que nous n'obtenions notre troisième étoile

- C'est génial maman !

Teka picorait son assiette du bout de la fourchette, l'air de celle qui s'ennuie à mourir.

- J'imagine bien qu'il fallait que vous fassiez quelque chose de vox dix doigts avec tout l'argent que vous donne mon fils

- Teka, gronda Enji

Fuyumi s'était mise à boire comme un vrai trou.

- Quoi ? Je ne fais qu'énoncer ce que tout le monde sait déjà. Et ce n'est nullement une insulte quand on sait à quel prix tu as acheté ton épouse

Je fis signe au domestique de m'apporter la bouteille.

- Je te ressers, grand-mère ?

Plus elle buvait plus son niveau de menace décuplait.

Et j'adorais ça.

- Je n'ai pas, bredouilla Rei. Enfin, Enji n'a pas… c'était consensuel…

- Ne soyez pas susceptible, enchaîna calmement Teka. Les mariages d'Alter sont beaucoup plus fréquents que vous ne le croyez. La dynastie des Todoroki en a d'ailleurs été très friande, bien que notre gène soit resté plus fort que ceux rapportés par alliance

- La dynastie ?, murmura Natsuo, incrédule

Cette fois-ci Teka vira à l'Italien :

- Les Todoroki sont une illustre lignée Italienne, mon garçon

Natsuo et Fuyumi clignèrent bêtement des yeux. 

- Ils ne parlent pas Italien, dit mon père

Teka fit claquer sa langue de façon réprobatrice.

- Je ne comprendrai jamais cette volonté que tu as de ternir notre lignée en élevant une progéniture incompétente

Rei s'étouffa en avalant une gorgée.

Touya hésita une seconde puis se mit à lui frapper dans le dos pour la faire recracher.

Teka et mon père se fusillèrent du regard alors que je faisais mine de m'affairer sur mon saumon.

Ce sera un miracle si jamais on arrive à atteindre le dessert.

- Parle moi de ton école, Shoto. Comment se passent tes études Héroïques ?

- Fort bien. Notre classe a été redécoupée en deux sections : je fais partie du programme accéléré.

- Bien, bien. Et tu es toujours enclin à passer l'été prochain à mes côtés si je ne m'abuse ?

Elle avait formulé ça comme une question mais nous savions tous les deux que ça n'en était pas une.

- Bien évidemment

Rei se racla la gorge, et Teka et moi tournâmes la tête d'un même geste vers elle.

Elle pinça des lèvres puis dit :

- Un programme accéléré ? Quel genre est-ce ?

Mes yeux s'accrochèrent à ceux de Touya.

- Trois fois rien. Un stage avec un Héros, l'autorisation d'utiliser mes Alters sur voie publique si le besoin s'en fait ressentir

Rei se triturait les mains et j'eus une vague impression de déjà vu. 

- Ce n'est pas un peu… dangereux ?

- La vie est dangereuse en soit. Tu n'es pas d'accord avec moi, Tou-tou ?

Le garçon avala une gorgée d'eau qu'il fit passer d'une joue à l'autre, ses yeux dans les miens, avant de l'avaler.

- Si, bien sûr

- Répugnant, murmura Teka à ma droite

- Papa est au courant, de toute façon, dis-je en coulant un regard à l'intéressé

Lequel répondit par un grognement désintéressé, toute son attention portée sur Teka comme si c'était une bombe à retardement dont il devait à tout prix empêcher l'amorçage. 

Fuyumi se pencha en avant.

- Dis, Shoto, pourquoi est-ce que tu n'enlèves pas ton m-

- Et quel genre de vie dangereuse as-tu vécu, mon garçon ?, demanda Teka, ignorant complètement Fuyumi

Touya releva des yeux surprit vers elle, ne s'attendant visiblement pas à ce qu'elle lui adresse la parole.

Mon père, sur ma gauche, se tendit.

Je me renfonçai dans mon siège pour profiter du spectacle.

- Ne l'antagonise pas, dit mon père

- Est-ce que tu te sens antagonisé ?, lança Teka du tac au tac, ses yeux n'ayant pas quitté une seconde la forme prostrée de Touya.

Lequel, voûté, se redressa. 

- Pas vraiment

Et il sourit de toutes ses dents, et je fus surprit de constater qu'il ne lui en manquait aucune.

- Tu vois ? Tu es beaucoup trop excessif Enji. Un garçon qui a pu vivre, que dis-je, survivre dix ans-

- Onze, glissai-je

- Onze ans seul dans la rue doit être beaucoup de choses mais certainement pas soupe au lait. Tu n'es pas soupe au lait, n'est-ce pas mon garçon ?

Touya sourit poliment, mais je voyais le vernis de son masque s'effriter un peu plus à mesure que Teka continuait à s'adresser à lui comme à un enfant.

- Je ne suis pas soupe au lait, non

- Donc, je disais – avant qu'Enji ne m'importune à nouveau (coup d'oeil appuyé) – quel genre de vie as-tu mené pendant toutes ces années ?

Il haussa les épaules.

- Pas trop mal. La plupart du temps j'avais un endroit ou dormir

- Oh, Touya

Rei avait l'air au bord des larmes et le malaise que je lu sur le visage de Touya avait l'air d'être tout sauf feint.

- Et pourquoi est-ce que tu n'es pas revenu ?

- J'avais…

Il se gratta la nuque, baissa les yeux vers son assiette, inspira un grand coup puis laissa retomber ses mains sur ses cuisses, ne croisant le regard de personne.

- …je pensais que plus personne ne voudrait de moi ici après que j'ai mis le feu à la maison

- Et c'est peu de le dire, dis-je en secouant la tête

- Hmm, un peu faible comme argument, dit Teka, pas le moins du monde impressionné. Nous avons connu notre lot de dégénérés dans la famille

- Mon fils n'est pas un dégénéré !, s'écria Rei, le visage rouge de colère et les poings serrés, de légères engelure recouvrant ses phalanges

Je fis les yeux et regarder tout le monde à tour de rôle, surprit par la tournure drastique de la conversation.

- Tout ce pouvoir, ça finit par vous monter à la tête, finit calmement Teka, faisant mine de ne pas entendre Rei, ou peut-être ne l'entendant vraiment pas, toute perchée dans sa tour d'ivoire qu'elle était

Elle me faisait ça aussi des fois quand j'étais un gosse, faire semblant de ne pas m'entendre quand elle n'en avait pas envie.

- Tenez par exemple, quand j'étais petite fille, mon cousin Léonardo a simulé sa mort 

- Pourquoi est-ce qu'il aurait simulé sa mort ?, demanda Natsuo, l'air de celui qui regarde un documentaire sur les dieux grecs et qui décide d'arrêter de se poser des questions sur leur santé mentale

- Pour échapper à son fils qui avait lui même tenté de l'assassiner pour épouser sa mère et prendre la tête de notre lignée

Il y eut un blanc.

- C'était une blague, bien sûr

Un léger sourire soulagé fleurit sur les lèvres de Fuyumi.

- Ah, je me disais bien que ça ressemblait trop à Oedipe

- Mon père les a tués tous les trois avant qu'on ne se retrouve avec une guerre interne sur les bras

Nouveau silence.

Puis Natsuo éclata de rire.

- Carrément fou mamie. En fais t'es scénariste, c'est ça ?

Teka ne rit pas. 

Je jetai un coup d'oeil à mon père qui, les épaules voûtées, semblait au bord du gouffre psychologiquement parlant.

Donc c'est vraiment arrivé ? 

- C'est tout de même étrange qu'un enfant de quoi ? Dix ans ? Ait disparut de la sorte du jour au lendemain

- Les adolescents fuguent tout le temps, dit mon père

- On a quand même retrouvé un crâne d'enfant-

- Une mâchoire, corrigeai-je, l'air de rien

- Une mâchoire d'enfant dans l'incendie, non ? Qu'est-ce qu'une mâchoire d'enfant ferait au beau milieu de votre forêt ?

Elle se tournait vers mon père.

- Enji, aurais-tu bâti ta maison sur un cimetière ?

- Non, je…

Touya se tut, déglutit, expira par le nez.

- Il y avait quelqu'un. Un homme. Il a dit qu'il allait m'aider et… il m'a kidnappé

Rei retint son souffle.

Fuyumi serra l'épaule de Natsuo, lequel était plus rigide qu'une statue.

- Il a dit qu'il avait entendu parler de mon Alter et- comme j'étais épuisé...

Teka, elle, n'avait pas l'air le moins du monde impressionnée.

- Si enfant à kidnapper pour ses pouvoirs il y avait vraiment eu, ce ne serait certainement pas à toi qu'ils s'en seraient prit

Et elle but une nouvelle gorgée de vin alors que toute le monde me regardait de façon plus ou moins discrète.

Rei prit sa main dans la sienne, et Touya se crispa, ses mâchoires se serrant. 

L'air chauffa, et j'étais sûr que je n'étais pas le seul à m'en être rendu compte.

- Est-ce que tu te rappelles de son visage ? De quoi que ce soit de notable ? Nous pourrions peut-être essayer de le retrouver...

Elle regarda Enji, lequel avait les yeux rivés sur Touya.

- C'était… c'est All for One

Hoquets de stupeur. Mouvements de reculs.

Je regardai mon père, lequel était impassible, et je me demandai s'il y croyait vraiment où s'il voulait faire semblant d'y croire pour éviter de comprendre ce que les ramifications d'un tel mensonge impliqueraient.

Teka, elle, n'était pas le moins du monde émue.

- Amusant comme ton ravisseur se révèle être une personne disparue, potentiellement morte, et auprès de laquelle nous ne pourrons certainement jamais vérifier tes dires

Touya sortit de sa torpeur, ses yeux vagues redevenant acérés. 

- Qu'est-ce que vous êtes en train d'insinuer ?

- Qu'est-ce que tu crois que j'insinue ?

- Vous pensez que je suis un menteur ?

- Je pense que ta soudaine réapparition est pour le moins douteuse

- Elle n'a pas tort, glissai-je, l'air de rien

Touya agrippa les rebords de la table. 

- Qu'est-ce que tu va dire ensuite ?n enchaîna Teka. Que maintenant que le grand méchant vilain a disparu tu t'es senti assez en confiance pour reprendre ta vieille identité ?

Une veine palpitait sur le cou de Touya et il se releva, la chaleur grimpant brusquement.

- Ca suffit !

Rei, Fuyumi et Natsuo sursautèrent

Les hommes de main de Teka s'étaient approchés sans un bruit, deux d'entre eux à un pas seulement de Touya.

Teka finit son verre avec grâce, ses yeux brillants d'un air de défi alors qu'elle scrutait Touya.

- Teka, dans mon bureau

Teka roula des yeux puis tapota sa bouche à l'aide d'un mouchoir brodé qu'elle jeta négligemment dans son assiette.

- Si dramatique

Elle se leva, et les quatres hommes postés aux quatre coins de la salle à manger se mirent en action.

- Toi aussi Shoto

- Oh non, j'avais vraiment très envie de manger le dessert

Le sarcasme qui suintait de ma voix n'échappa à personne. 

Mon père me lança un regard d'avertissement et je poussai un soupir, faisant grincer les pieds de ma chaise contre le sol en me levant.

Je quittai l'assiette à laquelle je n'avais pas touché à regret, suivant la procession mains en poches.

Le dîner a été écourté...

Je souris.