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[FR]Shoto Todoroki - Terroriste des Temps Modernes

« Un meurtrier de masse, l’appelait-on. Le terroriste des temps modernes » Je croyais que j’avais de la chance. Que j’étais différent. Que je pourrais vivre ma vie comme je l’entends. Mais les dés étaient joués depuis longtemps. « C’est amusant, tu ne trouves pas ? Je suis devenu tout ce qu’ils ont dit que je serai » -------- PATREON : patreon.com/Nar_cisseFR English version available on my account

Nar_cisse · アニメ·コミックス
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125 Chs

Chapitre 12 - Eclats

Les jours se transformèrent en semaines alors que je continuai à m'entraîner d'arrache-pied.

Je n'avais pas revu l'autre sociopathe depuis qu'il s'était lancé à ma recherche l'autre fois. J'avais vite oublié l'idée d'en parler à Enji : il m'aurait interdit d'aller dans la forêt et je n'aurais plus eu la possibilité de m'entraîner seul.

Et si je ne pouvais pas m'entraîner seul avec mon chakra, alors c'était comme si je me présentais sur un plateau pour le jour où Touya déciderait de passer à l'acte.

J'avais croisé plusieurs fois le duo inutile frère et sœur. Ils avaient l'air toujours un peu surpris de me voir, mais contents.

Rei leur avait dit que j'étais malade et que c'est pour ça qu'ils ne pouvaient pas me voir, auquel cas je risquai de leur refiler ce que j'avais.

Je me demandai combien de temps est-ce que ça prendrait à cette fouineuse de Fuyumi pour réaliser ce qu'il se passait vraiment.

Ou peut-être qu'elle ne le réaliserait jamais et que j'accordai trop de crédit à une fillette qui n'avait même pas huit ans.

J'enlevai mes chaussures d'un pied et les laissai traîner sur le tapis de la terrasse.

La fraîcheur de la maison contrastait avec la chaleur ardente de ce début d'été. Le souffle frais qui m'assaillit était bienvenu.

Je traversai la maison en chaussettes, mes mains se mettant automatiquement à faire les 19 signes précurseurs à Jutsus. C'était devenu une habitude pour moi de les faire en marchant : je voulais que mes muscles les mémorisent pour que je n'ai plus jamais à réfléchir avant de les faire.

Mes pensées dérivèrent vers la suite de mon entraînement.

L'encyclopédie avait diminué drastiquement le temps d'attente pour mon accès au prochain niveau de Ninjutsu : dans cinq jours – seulement un mois et une semaine depuis le début de mon entraînement - je pourrais commencer à apprendre les premiers Jutsus de ma vie.

- …je suis toujours sa mère !

Je me figeai, mes doigts sur la poignée dorée menant à la chambre parentale.

- Et quelle mère tu fais, Rei, à l'ignorer pour son frère

La voix d'Enji suintait de cynisme.

Je me mis sur la pointe des pieds pour regarder à travers le verrou.

Rei était toute rouge.

- Tu essaies de me parler de préférences, Enji ? Tu as à peine vu tes trois autres enfants en un mois ! Natsuo passe son temps à me demande où est son père, qu'est-ce que je suis censée lui répondre ?

- La vérité. Que Touya a essayé de noyer Shoto et que si je n'étais pas arrivé à temps il serait mort. Oh mais j'oubliai, tu préfères dire à tout le monde que Shoto est malade.

Enji était assis sur le lit, bras croisés sur le torse, alors que Rei était debout juste devant lui et se tirait les cheveux à deux mains.

- Arrête avec ça, arrête ! Touya n'a pas essayé de tuer Shoto, c'était un accident !

- Tu as vu comme moi les marques de strangulation sur son cou

- Il l'aidait à sortir du bain, c'était- il voulait

- Dis-le clairement, il voulait tuer Shoto.

Rei lâcha ses cheveux pour triturer ses mains.

- Je veux juste que tout redevienne comme avant. Je veux juste… je veux voir mes enfants jouer paisiblement ensemble, je veux les voir heureux. Je veux ce qu'on avait avant. Qu'est-ce qui a changé Enji ? Qu'est-ce qui a changé ?

Elle passa ses mains sur son visage comme si elle essayait de se réveiller.

- Shoto est aussi mon fils, Enji. Si je dis que Touya et lui doivent se revoir, alors ils se reverront.

L'expression d'Enji s'assombrit.

- Shoto est mon fils, Rei. Il porte mon nom, il vit sous ma maison, il mange ma nourriture. Il est à moi.

Sa main droite serra son genou si fort que je cru qu'il allait le briser.

- Quand je dis qu'il ne verra pas Touya, il ne le verra pas

Rei et lui s'affrontèrent du regard.

- Je ne te comprends pas.

Elle dévisageait Enji comme si elle le voyait pour la première fois.

- Qu'est-ce que tu vois en Shoto que tu ne vois pas chez tes autres enfants ?

Enji se leva du lit et se mit à faire les cent pas.

- Arrête avec ça

- Non, Enji, dis-moi. Dis-moi parce que je veux comprendre. Qu'est-ce que Shoto a de plus que les autres ? Eclaire ma lanterne, vas-y

Enji s'était arrêté face à la porte et se pinçait l'arrête du nez de deux doigts. Rei était plus loin derrière lui, sur la droite.

- Tu crois que je n'ai pas remarqué à quel point tu le traites différemment de Natsuo ? De Fuyumi ? (Elle marqua une pause) De Touya ?

Enji expira bruyamment.

- Je ne le traite pas différemment

Rei rit avec mépris.

- Si j'ai pu m'en rendre compte, moi, la mère trophée, demande-toi qui d'autre a pu s'en rendre compte.

Elle était furieuse maintenant.

- Est-ce que tu ne t'es pas demandé une seule seconde pourquoi Touya a fait ce qu'il a fait ?

Elle s'approcha d'Enji et frappa son torse de son doigt.

- Est-ce qu'une seule seconde tu as essayé de penser à quelqu'un d'autre qu'à toi ?

Elle se dévissa presque le cou en le regardant.

- Touya l'a remarqué, Enji. Toute cette situation c'est à cause de toi

Enji secoua la tête.

- Tu cherches un coupable, Rei.

Rei continua sur sa lancée :

- Tu lui donnes plus de temps, plus d'énergie, plus d'amour.

- Tu m'accuses, mais c'est Touya qui tenait la tête de Shoto sous l'eau pendant qu'il se débattait

- Et maintenant qu'est-ce que tu fais ? Tu l'évites, tu le traites comme un paria

Enji hurla :

- Il a essayé de tuer Shoto, Rei !

Elle recula, surprise.

Moi-même je sursautai.

Enji ne criait pas. Jamais.

- Qu'est-ce que tu voulais que je fasse, hein ? Que je le serre dans mes bras en lui disant que Papa serai toujours là pour lui ?

Plus il avançait et plus Rei reculait.

- Tu m'accuses de ce qu'est devenu Touya, mais est-ce que tu as pensé une seule seconde à Shoto ?Son frère a essayé de le tuer ! Il l'a noyé en espérant qu'il meurt !

Enji coinça Rei contre un mur.

- Tu crois que parce qu'il est jeune, il ne se rappellera de rien ? Tu crois qu'il a déjà oublié tout ce qui s'est passé ?

Rei ouvrit la bouche. Enji leva le doigt pour la faire taire.

- Est-ce que tu savais qu'il se balade avec un couteau partout où il va, maintenant ?

Ma respiration se bloqua dans ma gorge.

- Est-ce que tu savais qu'il ne s'endort pas jusqu'à ce que je rentre moi-même à la maison ?

Enji recula et se mit dos à la porte.

- Il verrouille les portes derrière lui, il regarde tout le temps par-dessus son épaule. Ce gosse est terrifié, Rei. A chaque fois qu'il me regarde je me sens coupable parce que je n'ai pas été capable de le protéger

Sa voix était calme, maintenant

- Le forcer à revoir celui qui qui a voulu le tuer... Je ne peux pas faire ça. Je ne peux pas lui faire ça.

Il soupira. Passa sa main sur son visage.

- J'aimerais que ce soit aussi facile que tu le dis. J'aimerais que tu puisses me blâmer si ça permettait d'arranger toute cette foutue situation.

Rei, toujours adossée au mur, prit une grande inspiration.

La brusque colère d'Enji avait l'air de l'avoir calmée.

- On ne peut pas continuer comme ça, Enji. Regarde notre famille, regarde où nous en sommes. Shoto ne m'appelle même plus 'Maman'.

- Je suis d'accord avec toi, Rei. On ne plus continuer comme ça. Mais je refuse de mettre mon fils en danger pour que ton rêve de petite famille modèle s'accomplisse.

Rei flancha un instant, blessée. Et puis ses sourcils se froncèrent et sa bouche devint une ligne dure et froide.

- Touya aussi est ton fils

Enji serra ses mâchoires. Une veine apparut sur son cou.

- Ne joue pas sur les mots. Tu sais très bien ce que je veux dire.

- Ah oui ? Et qu'est-ce que tu veux dire ?

- Que Touya est dangereux. Tu le sais, je le sais, son psy aussi le sait.

- Il n'est pas dangereux, il est juste un peu… un peu différent. Il a besoin de beaucoup d'attention, c'est tout.

Enji roula des yeux.

  - Arrête de te voiler la face. J'ai vu tout un tas de gens comme Touya qui étaient censés être 'un peu différents' et ils ont tous très mal fini

- Ha, c'est la meilleure !

Rei sortit du champ de vision du verrou. Enji la suivait des yeux.

- Tu es en train de comparer notre fils à tous ces, tous ces meurtriers !

- Ne les appelle pas des meurtriers. C'était… ils avaient des problèmes, et ils n'ont jamais voulu les voir en face. C'est pour ça qu'ils ont mal fini.

- Et qu'est-ce que tu veux qu'on fasse, hein ? Qu'on l'envoie à l'asile en espérant que les médicaments avec lesquels ils le drogueront feront assez effet pour qu'il change de personnalité ?

Enji resta silencieux.

Rei entra à nouveau dans le champ. Elle attendit qu'Enji parle, qu'il continue sur sa lancée, mais il ne dit rien d'autre. Peu à peu, à mesure que les secondes s'égrenaient, le visage de Rei passa de colérique à abasourdi.

- Dis moi que je rêve, Enji. Dis moi que tu n'es vraiment pas en train de suggérer qu'on envoie notre fils à l'asile.

Enji s'approcha de Rei. Il mit ses mains sur ses épaules.

- Rei, regarde-moi. S'il te plaît, Rei.

Elle regardait obstinément le sol. Enji la força à relever le menton vers lui.

- Touya a besoin d'aide. Notre fils a besoin d'aide.

Elle commença à pleurer.

- C'est notre rôle de parents de l'aider, Rei. Il le faut. J'en ai discuté avec son psychiatre et-

Rei le repoussa et quitta à nouveau le champ.

Il y eut un bruit de verrou.

Enji était à la limite même de mon champ de vision, le front posé contre la porte de la salle de bain.

- Ce ne serait pas pour très longtemps, juste l'affaire de quelques mois. Une fois qu'il ira mieux...

J'hésitai à ouvrir la porte. Si je parlai, est-ce qu'ils m'écouteraient ?

Quelques mois… si j'avais juste quelques mois pour m'entraîner...

- Tu veux que notre famille se reforme à nouveau, non ? C'est notre meilleure chance

Enji ferma les yeux. Il avait l'air épuisé.

- Rei, s'il te plaît. Parle-moi.

Elle déverrouilla la porte.

Enji recula pour la laisser sortir. L'inquiétude était claire sur son visage.

Je ne pouvais pas voir l'expression de Rei mais la voix froide et indifférente avec laquelle elle parla était aux antipodes de tout ce que j'avais jamais entendu d'elle :

- Je crois qu'on devrait divorcer

Enji recula de quelques pas comme si elle l'avait giflé.

J'écarquillai les yeux.

Mes chaussettes glissèrent et je manquai de m'affaler sur la porte.

- Je-

Une main attrapa le col de mon t-shirt et me tira en arrière.

Je repoussai la main et titubai avant de tomber sur les fesses.

Le coeur battant, j'enfonçai ma main dans ma poche, mes doigts se refermant autour du couteau glacé.

Une main ferme et ridée m'attrapa par le coude et me remit sur pied d'un seul mouvement. La gouvernante me faisait les gros yeux, un doigt sur la bouche pour me dire de me taire.

Je lâchai le couteau.

Elle se pencha puis regarda à travers le verrou. Elle resta immobile quelques secondes avant de se redresser, le visage fermé.

- Viens avec moi

Elle me traîna dans le couloir alors que je regardai, impuissant, la porte s'éloigner.

*