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[FR]Shoto Todoroki - Terroriste des Temps Modernes

« Un meurtrier de masse, l’appelait-on. Le terroriste des temps modernes » Je croyais que j’avais de la chance. Que j’étais différent. Que je pourrais vivre ma vie comme je l’entends. Mais les dés étaient joués depuis longtemps. « C’est amusant, tu ne trouves pas ? Je suis devenu tout ce qu’ils ont dit que je serai » -------- PATREON : patreon.com/Nar_cisseFR English version available on my account

Nar_cisse · アニメ·コミックス
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125 Chs

Chapitre 11

J'avais décidé de baptiser mon livre magique en tant que 'l'encyclopédie du chakra'.

En la lisant, hier soir, j'avais appris un fait intéressant : une fois le chakra 'débloqué, le corps de son détenteur changeait de façon radicale.

Le chakra s'occupait passivement de la croissance et du développement de l'individu afin qu'il devienne plus fort plus vite et qu'il soit capable d'effectuer des prouesses impossibles pour le commun des mortels.

Par exemple, un enfant qui avait débloqué son chakra était plus rapide et plus endurant qu'un enfant qui ne le débloquait jamais, et ce même si il n'utilisait pas son chakra de façon active.

Un enfant avec chakra débloqué était plus susceptible de sauter du premier étage et d'en ressortir sans une égratignure qu'un enfant sans chakra qui se briserait sûrement la cheville.

Le chakra améliorait passivement le corps de l'individu jusqu'à lui faire atteindre les 'limites' de ce que l'espèce humaine était capable de faire.

Par conséquent, l'entraînement physique que mon père m'avait concocté était correct pour un civil mais totalement obsolète pour un ninja en devenir.

C'est pourquoi j'avais décidé de le multiplier par trois dès à présent.

Mon père ne s'était concentré que sur l'aspect 'endurance', comme j'étais jeune, et m'avait ensuite demandé de réviser des katas ainsi que d'essayer d'utiliser le plus possible mes Alters.

J'avais cru que courir quatre kilomètres à trois ans était un exploit, mais ce n'en était pas un pour un enfant avec du chakra.

Il fallait que j'augmente la fréquence et l'intensité de ces exercices pour pouvoir tirer le maximum de ma jeunesse et de mon temps.

Pour tout ce qui concernait des exercices ciblant des muscles spécifiques, l'encyclopédie du chakra disait que je n'était pas encore prêt.

J'avais aussi pour idée que mes Alters étaient comme des muscles et que c'est uniquement en les utilisant régulièrement et en 'vidant' leur piscine intérieure que je pourrai les faire croître au maximum.

C'était la même chose pour mon chakra : je comptais travailler mon contrôle dès à présent et vider la piscine tous les jours pour qu'elle croisse avec le temps.

Avoir une pauvre quantité de chakra alors que c'était mon cheat code pour ne pas mourir était la chose la plus stupide qui puisse m'arriver.

Comme le contrôle au niveau de mon chakra n'était pas encore à niveau, l'encyclopédie m'avait restreint les accès au Genjutsu, Ninjutsu et Fuinjutsu. Le livre estimait qu'à l'allure où j'allais les premiers niveaux de chacun ne seraient pas déblocables avant trois mois.

N'empêche qu'il me restait le Bukijutsu dont le premier niveau – lancés et tenue de kunais – m'était ouvert.

J'avais aussi accès au tas des 'Compétences de Survie Ninja' qui allaient de commencer allumer un feu de forêt, dépecer un animal ou couvrir ses traces.

Et en plus de tout ça, il me fallait encore dormir treize heures.

J'arrêtai une seconde d'écrire, crayon juste au-dessus de ma feuille.

Ebauche 1 :

7h30 – Réveil et Déjeuner

8h00 – Echauffement

8h15/9h00 – Endurance 1

9h/9h30- Chakra contrôle

9h30/10h15-Endurance 2

10h15/10h40- Goûter et pause

10h40/11h25- Endurance 3

11h25/12h00- Chakra contrôle 2

12h00/14h30- Repas et sieste

14h30/15h30 -Katas

15h30/16h30- Lancé de couteaux vo Kunais

16h30/17h30- Epuisement Alters

17h30/18h45-Compétences de Survie

18h45/20h00- Douche/Repas

20h00/20h30 – Chakra contrôle 3

Je n'avais aucun autre point de comparaison, aussi je ne savais pas si mon planning était trop chargé ou pas assez.

De mon point de vue ce n'était pas trop mal mais il faudrait que je passe à la pratique pour voir ce qu'il en était.

J'entendis des bruits de pas dans le couloir.

J'éteignis la lampe de chevet, rangeait le crayon dans le tiroir et cachait ma feuille pliée dans mon pantalon.

La feuille grattait un peu ma cuisse mais mieux valait ça plutôt que Rei – ou pire, Enji – tombe dessus et me demande des explications.

*

Tout allait bien jusqu'à ce que j'atteigne l'étape 'Endurance 3'.

Il était prêt de onze heures, j'étais en nage et il m'était impossible de faire un pas de plus sans haleter comme un animal en rut.

Je courais depuis vingt minutes et je n'avais même pas réussi à compléter mon premier tour.

Je sortis ma feuille pour faire quelques modifications.

9h30/10h15-Endurance 2 → 9h30/10h00-Course rapide

10h40/11h25- Endurance 3→ 10h40/11h15- Endurance 2

Il faudrait que je décale tous les horaires mais je m'en occuperai plus tard.

Rangeant mon papier dans la poche, je partis en jogging jusqu'à la forêt.

Je m'affalai sur un rocher en hauteur, arrachant les feuilles d'un buisson avant d'en faire un tas à ma droite.

Je mis le chrono à ma montre et me lançai.

Il m'était facile de sentir mon chakra bourdonner sous ma peau comme je n'avais jamais eu dans l'Avant, en revanche le faire circuler – et coller une feuille à mon front par la même occasion – était une autre paire de manches.

J'arrivais une fois sur dix à faire circuler mon chakra proprement jusqu'à mon front et encore, et je devais en plus l'y faire circuler assez vite pour que le flot soit continu et que la feuille reste collée.

A la fin du temps imparti j'essuyai mon front moite de mon t-shirt trempé. Ca n'en avait pas l'air comme ça mais contrôler du chakra était encore plus difficile que courir comme un poulet sans tête.

Je refuse de me balader partout comme un pauvre qui n'a pas les moyens de gaspiller de l'eau.

Une douche s'imposait.

La seule bonne nouvelle de cette journée était que je mangeais seul ce midi : Rei mangeait une fois sur deux avec moi et une fois sur deux avec l'autre sociopathe, et je n'avais pour l'instant pas revu un seul cheveu de l'inutile binôme garçon et fille.

Je ne sais pas ce qu'on leur avait servi quand ils avaient demandé où j'étais passé, mais je crois qu'Enji essayait de ne pas 'me brusquer' en me tenant un peu à l'écart des autres.

Pas que ça me dérange puisque au moins personne ne me posait de questions.

Le repas était bon mais j'étais affamé : le chef cuisinier avait l'air un peu surpris lorsque je demandai du rab mais m'en servit de bon coeur.

- Todoroki-sama, attendez !

Je me figeai. Avait-il vu ce que je venais de faire ?

Il farfouilla dans le frigo avant de me tendre une boîte en verre.

Il y avait tout un tas de fruits découpés à l'intérieur ainsi qu'une barre de chocolat.

Je relevai les yeux vers le vieil homme qui me souriait.

- Pour votre 'excursion' , cet après-midi

Je pris la boîte et allai dans la chambre parentale pour la sieste habituelle. Je verrouillai la porte après y être entré et m'assurai aussi que la porte menant à ma chambre l'était aussi.

Je pris même le temps de vérifier sous le lit et dans la salle de bain adjacente que personne de mentalement instable ne s'y était caché.

Une fois satisfait je m'écroulai sur le lit en mettant un chrono de une heure vingt-cinq.

J'entendis à peine Enji rentrer puis repartir.

L'après-midi se déroula mieux.

Pratiquer les Katas s'avéra un peu ennuyeux mais vu la façon dont Enji m'avait martelé que je devais pratiquer mille fois chaque mouvement avant de passer à l'étape suivante (entraînement au combat), je n'avais pas trop le choix.

J'alternai entre essayer de faire la combinaison le plus efficacement possible et le plus lentement sans jamais perdre mon équilibre.

Après une heure seulement j'avais déjà l'impression d'être meilleur.

Ensuite arrivait la partie lancé de Kunais.

Ou de couteaux.

J'avais réussi à en prendre cinq du même set de la cuisine : ils étaient aiguisés au point où toucher leur arrête du bout du doigt m'avait coupé.

C'était sûrement pour ça qu'ils étaient cachés au fond d'un placard obscur et toujours emballés dans leur boite.

Au moins personne ne s'inquiéterait de leur disparition.

Je suivis la méthode de l'encyclopédie à la lettre mais malgré ça je n'arrivai pas à toucher une seule fois le tronc d'arbre qui me servait de cible.

Ma façon de tenir les couteaux était correcte mais j'avais tendance à perdre la forme dès lors où je faisais le mouvement de les lancer.

Le fait qu'ils ne soient pas des vrais kunais ne me dérangeait pas outre-mesure : d'accord, la répartition du poids et l'aérodynamisme étaient différents, mais j'étais sûr que si on donnait un couteau à Kakashi et qu'on lui disait 'lance' il toucherait dans le mille à tous les coups – donc pas d'excuses à ce niveau.

Epuiser mes Alters s'avéra au moins aussi difficile que le chakra contrôle mais au moins je n'avais pas à me coller une stupide feuille sur la face.

Apprendre les 'compétences de survie' ninja était ce que j'avais le plus apprécié dans la journée avant même les katas.

Je me demandai si ce n'était pas dû au fait que dans l'Avant j'étais habitué à ce qu'on fasse tout, tout le temps pour moi et que maintenant j'étais un peu comme une sorte de Robinson Crusoé en entraînement.

Je n'aurai jamais besoin de savoir comment allumer un feu sans briquet mais je trouvais intéressant le fait d'apprendre comment faire.

Je changeai ensuite l'ordre entre 'Chakra contrôle 3' et le 'Douche/Repas' de 20h00.

Je refusai de me doucher une troisième fois pour cause de transpiration excessive.

Après ça je pris quelques minutes pour réarranger le planning de mes journées à venir :

Ebauche 2 :

7h30 – Réveil et Déjeuner

8h00 – Echauffement

8h15/9h00 – Endurance 1

9h/9h30- Chakra contrôle

9h30/10h00-Course Rapide

10h00/10h30- Goûter + entraînement signes

10h30/11h05- Endurance 2

11h05/11h40- Chakra contrôle 2

11h40/14h10- Repas et sieste

14h10/15h10 -Katas

15h10/16h10- Kunais

16h10/17h10- Epuisement Alters

17h10/18h25-Compétences de Survie

18h25/18h55-Chakra contrôle 3

18h55/20h10- Douche/Repas

20h10/20h40– Temps libre

Je regardai mon planning, satisfait.

A part arranger les horaires et rajouter l'entraînement des signes pour les jutsus, je n'avais pas modifié grand-chose.

J'avais pour idée de garder le même planning pour les trois prochains mois et d'aviser lorsque l'encyclopédie débloquerait les prochains niveaux pour le Ninjutsu et le reste.

L'entraînement aux signes m'était d'ailleurs venue comme une illumination mais j'en étais bien content : je voulais être capable, sur le long terme, de faire des signes si rapidement qu'ils en seraient invisibles à l'oeil nu voir même de m'en débarrasser.

Je trouvai ça aussi bête de perdre du temps sur mes premiers jutsus parce que mes mains seraient trop empotées pour se familiariser et aux signes et à la malaxation du chakra en même temps.

Et puis je m'étais vachement ennuyé ce matin lors de cette 'pause' où je n'avais même pas ramené un livre pour m'occuper.

Je rangeai mes couteaux et mon planning dans la boîte puis les cachai dans le trou d'un gros chêne.

Je commençai à m'éloigner, mains en poche, lorsque j'entendis une voix.

Je me figeai, ma semelle suspendue à un centimètre au-dessus d'un tas de feuilles craquantes.

Touya.

Ma respiration se bloqua dans ma gorge. Mes doigts se crispèrent sur le crayon que j'avais dans la main.

Je baissai les yeux vers la mine. Est-ce que ce serait suffisant ?

- Sho-sho ?

Sa voix venait de l'orée de la forêt, dans ma diagonale. Il y avait des arbres aux branches basses et des buissons entre nous.

A cette distance, je ne pouvais pas le voir.

Mais lui non plus.

Les yeux rivés sur l'abondante frondaison nous séparant, je me mis en marche arrière.

- Je sais que t'es là, allez viens

Le soleil se couchait derrière la maison. Je me demandai si quelqu'un viendrais me chercher avant que Touya ne me tues.

- Je te promets que je te ferai pas de mal, d'accord ? Je veux juste parler, alors s'il-

Une brindille craqua sous ma chaussure.

Je me mordis les lèvres jusqu'au sang. Mon coeur battait si vite que je le sentais pulser dans ma gorge.

- Sho-sho ?

Sa voix était plus proche.

Mon dos heurta le chêne.

J'enfonçai mon bras dans le trou, ma paume s'éraflant contre l'écorce dans la précipitation. Ma main se referma sur la boîte.

Et puis elle me glissa des doigts.

- Je sais que je n'aurai pas dû faire ce que j'ai fais, d'accord ? Mais c'était juste un accident

Les feuilles se froissaient sous ses semelles.

- Je voulais pas le faire, Sho

J'essuyai ma paume moite contre mon t-shirt avant de la renfoncer dans le tronc.

- J'étais juste un peu énervé contre toi, mais je sais que j'aurai pas dû faire ce que j'ai fais

Mes doigts s'agrippèrent à la boîte comme si leur vie en dépendait.

- Ca arrive à tout le monde d'être énervé

J'écarquillai les yeux.

La tâche de ses cheveux blancs apparut sous une branche.

Sa tête était tournée ailleurs. Il ne m'avait pas encore vu.

- Papa aussi il s'énerve de temps en temps

Je me jetai au sol, me faisant aussi petit que possible. La boîte était coincée entre mon coude et mon torse. De la terre humide et des feuilles rentrèrent dans mon t-shirt.

Il avança encore.

- En ce moment il est un peu fâché avec moi…

Je roulai sur le côté et me mis à l'abri derrière l'arbre.

- Tu pourrais lui dire que je suis venu ? Que je me suis excusé ?

Mes doigts tremblaient tellement que je n'arrivai pas à retirer le couvercle.

C'était comme dans la baignoire quand je n'avais plus la force de tirer le fil du bouchon, quand mes muscles étaient trop douloureux pour que je continue à me débattre, quand ma gorge me suppliait de laisser l'eau entrer pour me soulager.

Je me giflai, me forçant à reprendre mes esprits.

Le bruit sec résonna dans la forêt silencieuse.

Je l'entendis pivoter. Il se dirigeait vers moi.

- Shoto ?

J'arrachai le couvercle. Mes doigts se refermèrent sur la poignée d'un couteau luisant.

Il s'arrêta.

Sa silhouette sombre se différenciait à peine de l'arbre derrière lequel elle était à dissimulée aux trois quarts.

Ses cheveux étaient comme de la neige pure à l'aspect inaltérable.

Ses yeux clairs étaient grands ouverts, emplis de toute cette innocence hypocrite derrière laquelle les enfants se cachaient pour commettre des atrocités.

Il était de l'autre côté de mon arbre, à moins d'un demi-mètre de moi.

Je pivotai sur mes chevilles, couteau serré entre mes mains tremblantes. Mon sang battait violemment contre mes tempes.

Sa bouche s'ouvrit.

- Shoto ?

Et c'est accroupi, terrifié, caché derrière un buisson et un couteau qui n'avait jamais servi entre les mains que j'eus la plus froide réalisation de mon existence.

Si c'était lui ou moi, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que ce soit lui.

Graduellement mes mains arrêtèrent de trembler.

J'attendis.

Il continua à scruter la forêt.

Plus je le regardai qui essayait de me débusquer désespérément et plus ma résolution devenait ferme.

D'abord je frapperai sa jambe pour l'empêcher de courir.

Une brise froide se leva.

Ensuite je frapperai sa poitrine pour qu'il ne puisse plus jamais me faire de mal.

Il leva sa main pour empêcher ses cheveux de lui voler dans le visage.

Il attendit encore.

Et puis il s'en alla.

Je restai accroupi les yeux écarquillés jusqu'à ce que je ne sois plus capable d'entre le bruit de ses semelles qui couinent.

Ensuite je comptais jusqu'à mille.

Il n'y avait plus que des ombres, dans la forêt. Tout un tas de silhouettes obscures et menaçantes qui ressemblaient à des hommes.

Mais Touya ne revint pas.

Je rangeai à nouveau la boîte de couteaux dans le tronc.

Mais cette fois j'en gardai un avec moi.