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[FR]Shoto Todoroki - Terroriste des Temps Modernes

« Un meurtrier de masse, l’appelait-on. Le terroriste des temps modernes » Je croyais que j’avais de la chance. Que j’étais différent. Que je pourrais vivre ma vie comme je l’entends. Mais les dés étaient joués depuis longtemps. « C’est amusant, tu ne trouves pas ? Je suis devenu tout ce qu’ils ont dit que je serai » -------- PATREON : patreon.com/Nar_cisseFR English version available on my account

Nar_cisse · アニメ·コミックス
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125 Chs

Chapitre 116 - Janus

Il y avait beaucoup de questions concernant Shoto Todoroki auxquelles la Commission Héroïque pouvait répondre.

D'abord, il avait assisté à une quantité non négligeable de scènes de violence dans son enfance qui avaient dû affecter sa psychée de façon irrémédiable – ça, c'était un mauvais point.

Ensuite, il était très proche de son père, l'un des rares Héros réalistes qui sillonnait le monde en ne s'imaginant pas que pour chaque vie qu'il sauvait il rendait le monde meilleur – ça, c'était un bon point.

Il avait tué trois hommes, récemment. Des vilains. 

Ryota tapota sa feuille de son crayon durant quelques secondes, indécis, puis traça une troisième colonne, 'neutre', au-dessus des deux autres, puis l'y rangea.

Il était dans une école de Héros, la meilleure du pays. Il pouvait le faire pour faire plaisir à son père. Ou pour obtenir sa licence. Pour la gloire, peut-être ? Certainement pas pour sauver des gens.

Ryota rangea la nouvelle information dans la colonne neutre.

Il avait une liaison distante avec la mafia Italienne, à ce qu'ils avaient apprit. Quand à la nature exacte de cette relation, personne n'avait encore réussi à apprendre de quoi il retournait. Peut-être que ça cachait quelque chose de plus sombre. Peut-être qu'il avait plus de sang sur les mains qu'il n'y paraissait.

Ryota barra cette dernière ligne. Faire des spéculations à partir de peu d'informations était le piège dans lequel tous ceux de sa profession se risquaient toujours.

Quand il avait dix ans, sa première psychiatre avait décelé chez lui une dépendance affective pour son père. Le jugement avait été confirmé par son dernier psychiatre en règle, qui le suivait depuis ses 12 ans. Shoto était au moins attaché à une personne émotionnellement parlant. Ca éliminait la case 'sociopathe'. Ca réduisait aussi les chances qu'il pète les plombs et qu'il massacre toute son école un jeudi matin aléatoire. Bon point.

Il se fichait de l'opinion des autres, aussi. Sinon il n'aurait pas tué toutes ces personnes en public tout en ne cherchant pas le moins du monde à s'en cacher. Un bon point si ça voulait dire qu'être un des 'mauvais' héros ne le dérangeait pas. Ou un mauvais si ça voulait dire qu'il se savait déjà tellement supérieur au commun des mortels que l'opinion des insectes ne l'intéressait pas. Il n'avait pas l'air du genre arrogant – sa confiance semblait fondée.

Ryota créa une troisième bulle, tout en bas. Inquiétant.

Mais il avait été approché par les Forces Spéciales et il avait paru intéressé. Peut-être se destinait-il à une carrière militaire, au moins pour un temps, comme son père. Patriotique, donc. Ou cherchant à réfréner ses pulsions en tuant dans un cadre légal. Il y en avait beaucoup des comme ça. Toujours les plus efficaces. Bon point.

Ryota s'arrêta une seconde, prit un peu de recul sur sa liste puis compta :

Deux bons, deux neutres, un mauvais, un inquiétant.

Son crayon tapota la case inquiétante, comme si sa pensée pouvait jaillir de son esprit pour sortir sur sa feuille d'elle-même.

Il ajouta : capacités totales inconnues. Inquiétant.

Défiance de l'autorité. Inquiétant.

Potentielle menace. Inquiétant.

Que ferait-il si son père était mit en danger ?

Le crayon de Ryota s'immobilisa au-dessus de sa feuille. 

Si jamais Endeavor était en potentiel danger de mort alors, selon son profil psychologique établi, Shoto-

La porte s'ouvrit.

Ryota, crispé au-dessus de sa feuille, se redressa brusquement.

Debout dans l'encadrement se tenait sa secrétaire, un café dans une main et le doigt sur son oreillette de l'autre. Le voyant bleu dessus s'alluma, et Ryota sut qu'elle était en train de prendre un nouvel appel.

- Commission Héroïque, Secrétaire Général des Affaires Inhérentes à la Sécurité bonjour, ne quittez pas

Elle appuya sur son oreillette pour mettre l'appel en pause puis chuchota :

 

- Votre rendez-vous de onze heures monsieur

Puis elle s'effaça et laissa entrer une petite créature qu'on ne présentait plus.

Ryota passa une main sur son visage puis se redressa, glissant la feuille sur laquelle il était en train d'écrire sous une pile d'autres documents.

- Je ne vous dérange pas ?

Les moustaches de Nezu passèrent l'encadrement.

Ses petites babines se retroussèrent sur ses canines de rongeur, et Ryota se sentit soudain très alerte.

- Absolument pas. Je finissais simplement de remplir quelques documents. Entrez, entrez

Nezu entra en sifflotant, pattes derrière le dos, observant les lieux de la même façon qu'il observerait le décor d'un paysage champêtre.

Ryota se leva et fit le tour de son bureau, serrant la petite patte du principal de Yuei. Une de ses griffes lui érafla la peau, et Ryota se demanda s'il l'avait fait exprès.

- Asseyez-vous ici je vous prie

Ryota reprit sa place derrière son bureau alors que Nezu s'installait confortablement, ses petits yeux de fouine jetant un bref coup d'oeil sur le bureau que Ryota savait ne pas être anodin.

Ils travaillaient peut-être pour le même camp, mais Nezu travaillait beaucoup plus pour lui-même que pour les autres.

- Je vous remercie d'avoir enfin réussi à vous déplacer après que vous ayez été si… occupé dernièrement, dit Ryota

Nezu avait l'air au comble du calme et de la maîtrise de lui-même.

- Merci pour votre considération. Il est vrai que les dernières semaines ont été pour le moins tumultueuses et qu'il m'a été impossible de satisfaire votre demande d'entrevue aussi tôt que vous le souhaitiez

Ryota, en parfait diplomate, sourit simplement.

- Il faut donc croire que vos affaires vont bien ?

- Plus que bien, en effet, répondit Nezu avec un sourire qui faisait parfaitement écho à celui de Ryota

Il y eut un instant de silence, mais Nezu ne rajouta rien de plus.

- J'aimerai vous parlez du cas de Shoto Todoroki, si vous le voulez bien

- Il m'est impossible de m'exprimer en son nom, Ryota. Ni en celui de son père.

Ryota balaya sa remarque d'une main.

- Je ne vous demande pas de vous exprimer au nom de qui que ce soit mais simplement d'exprimer votre opinion sur le garçon en tant que principal de Yuei.

Nezu ouvrit la bouche pour parler, mais Ryota leva une main pour le faire taire.

- Je vous rappelle que Yuei n'existe que parce que le gouvernement le veut bien. Votre statut particulier ainsi que celui de votre établissement peuvent vous être révoqués dès l'instant où des soupçons de corruption se retrouvent avérés

Nezu continua à sourire de façon plaisante, mais la demi-canine révélée par sa lèvre supérieure légèrement retroussée montra à Ryota qu'il n'appréciait pas du tout être menacé de la sorte.

- Des soupçons de corruption ? Il n'y a ni favoritisme ni quoi que ce soit d'autre dans mon école, Ryota. J'ai toujours été très impartial et juste. Demandez à All Might, il vous le dira

La petite pique subtile n'échappa pas à Ryota.

- Quand à révoquer 'mon statut', vous n'en avez ni le droit ni le pouvoir.

Le sourire de Ryota fut aussi fin qu'il était vrai.

Il faudrait beaucoup pour que le gouvernement Japonais se décide à se séparer de Nezu, l'individu le plus intelligent au monde et dont la fortune personnelle le rendait aussi influent qu'une nation à lui tout seul.

Même si son usine à Héros était la plus performante du continent, le gouvernement arrêterait de fermer les yeux sur la 'subtile' influence qu'il exerçait sur toutes ses pousses de Héros s'il s'avérait qu'il faisait pousser une plante empoisonnée au fond de sa serre.

- Et je n'en ai surtout pas l'envie, croyez le bien, répliqua Ryota d'un ton faussement chagriné. Mais le cas du jeune Shoto Todoroki est concernant et vous le savez tout aussi bien que moi

Nezu scruta Ryota en silence, puis poussa un long soupir et fit mine de se masser les tempes d'une main, un bras sur l'accoudoir.

- J'aimerai vous aider Ryota. Vraiment. Mais je ne peux donner d'informations concernant n'importe lequel de mes élèves à qui que ce soit, à moins d'une autorisation directe donnée par le préfet

L'un des nombreux avantages que possédait Yuei grâce à son statut 'spécial'.

Ryota ne cru pas une seule seconde à la fausse défaite abdiquée par le rat.

- Mais peut-être avez une autorisation, continua Nezu en se redressant, les yeux illuminés. L'avez-vous, Ryota ?

Et à son faux ton empli d'espoir, Ryota comprit que Nezu se moquait ouvertement de lui.

- Vous le protégez car c'est un mineur, continua Ryota, mais il aura bientôt dix-huit ans – et une fois la majorité atteinte, ni vous ni Endeavor ne pourrez nous empêcher de lancer des poursuites judiciaires à son encontre à titre de potentielle menace pour la sécurité intérieure de notre pays

- De grands mots, répondit Nezu. Ce garçon n'est une 'potentielle menace' pour personne. Il a été approché par les Forces Spéciales, et il est très probable qu'il accepte leur proposition. Vous le saviez, non ?

Bien sûr qu'il le savait.

La règle tacite était que le premier de la Commission, du NCB ou des Forces Spéciales à approcher un individu avait le monopole dessus jusqu'à refus par l'individu de poursuivre une quelconque relation avec l'un des trois instituts.

Ryota se rappelait très bien la prise juteuse qu'ils avaient perdue il y a quelques années, le garçon qui pouvait manipuler les ombres qui leur avait filé entre les droits. 

Il est vrai qu'il était parfait pour les Forces Spéciales, mais Ryota regrettait toujours que Gunhee l'ait eu avant lui.

- Vous me l'apprenez à l'instant même

- Il est donc hors limites, répondit Nezu, l'air de celui qui a gagné une partie

- Je crois que vous ne comprenez pas vraiment où je veux en venir, insista Ryota

- Ce que je crois, répliqua Nezu du tac au tac, c'est que vous m'en voulez encore pour All Might, et que ce petit rendez-vous n'a pour but que de me faire perdre mon temps

- All Might est une personne dont personne ne peut se targuer la revendication, contra calmement Ryota. Ce à quoi vous faites référence ne concerne en rien notre discussion

- Vous n'aimez pas qu'il ait préféré rester étudier à Yuei après que vous lui ayez proposé d'intégrer le programme intensif de la Commission pour devenir un Héros plus tôt. Vous n'aimez pas l'influence que j'ai sur lui, et vous n'aimez pas celle que je pourrai avoir sur Shoto, qui pourrait très bien être le prochain All Might. Vous avez peur que mon influence grandisse trop et que je ne devienne une menace pour le pays.

Ryota croisa les doigts sur son ventre, se renfonçant dans son fauteuil.

Il observa Nezu en silence durant un long moment.

Nezu avait mit cartes sur table. Très bien.

- Puisque vous semblez pressé d'expédier notre entrevue, je vais vous dire exactement de quoi il retourne : si vous quittez mon bureau sans que je ne soit satisfait quand au cas de Shoto Todoroki, je vous destituerai de vos fonctions et nommerai quelqu'un d'autre à votre place

Il fit glisser un document estampillé au sceau du premier ministre jusqu'à Nezu, lequel le parcourut en silence.

- Je ferai de l'école que vous avez bâtie une ruine et je ferai en sorte que tous les précieux élèves que vous avez soigneusement été rechercher aux quatre coins du pays deviennent tous de bons et loyaux Héros de la Commission

Aucun homme – ou bête -, aussi intelligent qu'il soit, ne devrait avoir autant d'influence sur les futurs piliers de la sécurité interne d'un pays.

- Je vous ruinerai internationalement et je mettrai à jour toutes les petites combines que vous avez manigancées avec votre laquais 

Les autres nations s'empresseraient d'ouvrir leurs portes à Nezu jusqu'à ce qu'ils comprennent la potentielle menace qu'ils laissaient s'infiltrer dans leurs rangs. 

Et puis il y avait une raison pour laquelle Nezu restait au Japon – malgré l'attrait qu'il représentait, c'était toujours une expérimentation animale qui avait tourné au fiasco.

Personne ne voudrait d'une bête de foire qui, l'écume aux lèvres, provoquerait une guerre civile dans votre pays.

Après tout, les animaux resteront toujours des animaux.

- Je n'ai pas besoin de vous rappeler le fiasco de Taïwan

C'était pour ça que malgré son intellect, Nezu n'avait pas été recruté dans l'armée ou la défense. 

Yuei était le joujou qu'on lui avait accordé pour qu'il reste tranquille, mais même là il avait réussi à le tourner à son avantage en inventant ce foutu titre de 'symbole de la paix' et sans lequel les civils croyaient que le pays tout entier s'effondrerait.

Tout le monde était maintenant obligé de jouer selon les règles établies par Nezu en sachant que le prochain symbole émergerait de Yuei aussi 'hasardeusement' que le premier y était apparu.

Nezu, d'un calme mortel, avait arrêté de se dandiner comme un enfant comme il le faisait toujours pour faire oublier aux Hommes qu'il n'était pas un des leurs.

Ses petits yeux noirs brillants se relevèrent vers Ryota et il l'observa en silence si longtemps et si intensément que Ryota se demanda s'il allait lui arracher la gorge avec ses petites dents aussi aiguisées que des couteaux.

- Ca n'a rien à voir avec Shoto Todoroki, n'est-ce pas ?

- Shoto est la goutte qui fera déborder le vase, nuança Ryota. Ou vous vous pliez à nos règles, ou vous dégagez.

Le directeur précédant Ryota avait été beaucoup trop indulgent avec Nezu.

Dans un monde où un enfant pouvait naître avec la puissance nécessaire pour raser un pays à lui seul, laisser un individu tel que Nezu – sans attaches ou loyauté - en charge de leur développement était l'équivalent de se tirer une balle dans chaque pied et de s'arracher les deux yeux ; un suicide à retardement.

- Est-ce une menace ?

La voix de Nezu était basse, grave. Impénétrable.

Mais ses griffes s'étaient enfoncés dans les accoudoirs du fauteuil.

Toujours plus animal qu'homme.

- Une promesse, plutôt. Considérez que la Commission vous a à l'oeil, et que la liberté dont vous jouissiez jusqu'à présent vient de diminuer drastiquement.

- Je n'aime pas les menaces

Nezu regarda Ryota droit dans les yeux sans cligner des yeux si longtemps que Ryota cru qu'il s'était changé en statue.

Puis il posa la feuille sur le bureau de Ryota et sourit, et toute la tension accumulée dans l'air s'évanouit.

- Mais si c'est pour le bien du pays, je peux passez outre. Qu'est-ce qu'il vous faudra ?