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[FR]Shoto Todoroki - Terroriste des Temps Modernes

« Un meurtrier de masse, l’appelait-on. Le terroriste des temps modernes » Je croyais que j’avais de la chance. Que j’étais différent. Que je pourrais vivre ma vie comme je l’entends. Mais les dés étaient joués depuis longtemps. « C’est amusant, tu ne trouves pas ? Je suis devenu tout ce qu’ils ont dit que je serai » -------- PATREON : patreon.com/Nar_cisseFR English version available on my account

Nar_cisse · アニメ·コミックス
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125 Chs

Chapitre 115

Il prit la télécommande et monta le son de la télévision d'une main, yeux plissés.

Sa cigarette, figée au bord de ses lèvres, se consuma lentement. 

La cendre rougeoyante tomba sur sa peau sèche avant de rouler dans l'eau de son bain.

Il ne s'en rendit pas compte, absorbé par la retransmission en boucle des chaînes d'information.

'… un choc tout autant qu'un miracle que mon fils soit à nouveau de retour parmi nous'

Ses yeux rouges inspectèrent la silhouette d'Endeavor en tenue de Héros et qui lisait son communiqué de presse.

Debout derrière lui, sur sa droite, se tenait le garçon – l'homme – dont le visage était gravé dans son esprit. 

Il avait les cheveux blancs mouchetés de rouge, à l'époque. 

L'homme repoussa ses cheveux humides de la main droite, se penchant en avant pour mieux voir.

L'eau de son bain remua et quelques vagues débordèrent, éclaboussant le sol carrelé.

Son visage était constellé de traces de brûlure, alors peut-être que-

Un sourire de triomphe lui retroussa les lèvres.

Là, juste au coin de sa pommette gauche, se trouvait une cicatrice claire, comme un sillon creusé dans l'un des derniers pans de sa peau qui était encore vraiment de la peau.

Oui, c'était bien le même type qu'il y a onze ans, sans l'ombre d'un doute. 

Il n'oublierait jamais la forme de cette cicatrice si spéciale, presque comme une virgule redressée, qui résultait de son hésitation à crever l'oeil de Touya Todoroki.

Il avait passé les deux étés suivants à regretter de ne pas lui avoir broyé le cerveau, et les huit années suivantes en se consolant avec sa mort.

Mais maintenant…

Il se renfonça dans son bain jusqu'à être dos à la paroi, ses deux bras étendus de part et d'autre de la baignoire.

Une nouvelle volée de cendres tomba à nouveau sur son épaule gauche.

Il ne la balaya même pas et tira de longues taffes.

Pas comme si il pouvait sentir quoique ce soit, de toute façon.

'… extrêmement suivi et en maison d'arrêt. Une enquête judiciaire sera ouverte et il sera puni pour ses délits, n'en ayez pas l'ombre d'un doute'

L'homme pouffa.

N'importe quel Héros avec un tant soit peu de jugeote pouvait dire que 'l'affaire concernant le fils - ancien criminel membre d'une organisation terroriste – d'Endeavor' n'aboutirait jamais.

La corruption courrait profondément, encore plus quand vous étiez le second symbole de la paix.

La conférence prit fin et vint le tour des questions des journalistes.

Tous étaient étonnamment dociles, et leurs questions inoffensives. 

L'homme poussa au deuxième gosse d'Endeavor, celui qui était Yuei et qui n'avait pas été présent lors de la 'chaleureuse réunion familiale'.

Personne ne posa de questions à son sujet.

Il roula des yeux et éteignit la télé.

Il éteignit la cigarette dans l'eau de son bain puis sortit, enroulant une serviette autour de son taille.

Il s'arrêta devant le miroir, ses yeux s'accrochant à son torse comme s'il avait à nouveau dix ans et qu'il s'habituait à l'idée que son corps ne serait plus jamais le même – qu'il ne serait plus jamais le même.

Sa main glissa sur son torse.

Sur tout son côté gauche, du bas de sa cuisse jusqu'à son cou, léchant presque le lobe de son oreille, s'étendaient ses cicatrices.

Il passa une main sur les brûlures et les coutures et la peau rigide et sèche qu'on lui avait greffée, se rappelant les deux années de souffrance passées à l'hôpital en croyant qu'il n'en sortirait jamais.

Ses deux ailes frémirent de colère.

*

L'air était froid même pour un matin d'automne.

L'homme les yeux étrécis, regarda passer les hommes et les femmes en costume qui se rendaient à leur travail, les yeux rivés sur leurs écrans.

Il resta prostré dans le froid, emmitouflé dans une couverture déchirée, assit à côté d'une laverie où les gens entraient en faisant mine de ne pas le voir.

Les traces de leur passage disparaissaient en quelques secondes, à nouveau recouvertes de neige.

Le sans abri soupira, compta les pièces dans son verre en carton usé. Même pas de quoi se payer un café…

Et c'est alors que, dans un lancé parfait, une grosse pièce en cuivre rougi tomba à l'intérieur.

Il releva les yeux vers l'homme qui disparaissait déjà au coin de la rue.

Le sans-abri se leva, s'assura que sa couverture faisait bien office de Baklava de fortune, prit sa tasse en carton puis s'éloigna, les épaules voûtées.

Les gens s'écartaient de son chemin comme s'il avait la peste, et c'est vrai qu'il avait un jour eu cette maladie mais l'avait rendue à son docteur en échange d'un pouvoir plus prometteur.

Il ne le regrettait pas : terroriser des populations au fin fond de l'Afrique pour qu'ils vous adulent comme un dieu était moins drôle maintenant que la médecine avait fait tant de progrès.

Il rit puis toussa tout à coup. 

Prit d'une violente quinte de toux, il s'arrêta au beau milieu de la chaussée, ses épaules tressautant.

Certains lui lancèrent des regards de travers en le contournant, mais personne ne lui dit rien d'autre en voyant son accoutrement.

Il s'essuya le nom et renfonça la tête dans ses couvertures, avançant à pas lents.

Il s'éloigna du centre ville, remonta la rivière jusqu'à atteindre l'une des zones les plus délabrées de Vladivostok.

Sa mémoire parfaite superposa le plan de la ville d'il y a cinquante ans à ce qu'elle était devenue aujourd'hui, et il se déplaça sans problème.

Il repéra qu'on l'observait depuis une vitre au carreau cassé, dissimulé dans la pénombre.

Il les entendit se déplacer sur les toits, sentit les ondes frapper son corps et disparaître à nouveau pour l'identifier.

Le lui d'il y a quarante ans n'aurait jamais accepté un tel irrespect, d'autant plus dans une ville qu'il avait construite de ses mains.

Le temps l'avait rendu mielleux. Faible.

Peut-être était-il temps qu'il redevienne celui qu'il avait été…

Il s'arrêta.

Du coin de la rue sortirent une demi-douzaine d'hommes en treillis. 

Mitraillettes en bandoulière, ils trottinèrent en deux colonnes de trois avant de se mettre au garde à vous face au SDF.

Un vent froid se leva.

Ceux qui étaient cachés derrière les fenêtres avaient arrêter d'épier.

Un homme vêtu d'une tenue de cérémonie grise, d'un long manteau à fourrure noir et d'une chapka sortit à son tour et traversa la haie d'honneur.

Il s'arrêta face au SDF, bras croisés dans son dos.

- Здраствуйте друг

- Михаил. Кажется, ты прожил дольше, чем я предполагал.

L'homme sourit puis retira sa chapka et son manteau et les donna au SDF.

Dans un Japonais un peu cassé, il dit :

- C'est une sacrée façon de quitter le Japon que vous avez faite monsieur

Le SDF sourit, et la peau où aurait dû être ses lèvres se retroussa.

- Ce n'était qu'un départ temporaire

Le sourire de l'homme s'agrandit, et soudain le SDF revit le garçon à qui il avait donné un peu de soupe en pleine guerre civile en échange d'un transport de colis d'un bout à l'autre du front.

- J'en conclu que vous comptez y retourner ?

Le SDF laissa tomber sa couverture et son pot.

- Tu conclu bien, Mikhaïl. Tu me connais : j'ai toujours eu le sens du spectacle. Il va falloir me préparer un retour digne de ce nom.

Le sourire de Mikhaïl trahissait mal son excitation, et il retourna au Russe sans s'en rendre compte.

- Конечно, Царь

Il était temps qu'il leur rappelle à tous pourquoi on l'appelait le Symbole du Mal.

*

NDA : 

Et on a enfin rattrapé la version anglaise !

Dorénavant compte publier les chapitres hebdomadaires en une seule fois, sûrement le vendredi ou le samedi.

Bref, contente qu'on y soit enfin parvenus. 

Comme d'habitude, on se voit au prochain chapitre tout le monde (et hésitez pas à me laisser des commentaires, la communauté francophone est si silencieuse) !