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[FR]Shoto Todoroki - Terroriste des Temps Modernes

« Un meurtrier de masse, l’appelait-on. Le terroriste des temps modernes » Je croyais que j’avais de la chance. Que j’étais différent. Que je pourrais vivre ma vie comme je l’entends. Mais les dés étaient joués depuis longtemps. « C’est amusant, tu ne trouves pas ? Je suis devenu tout ce qu’ils ont dit que je serai » -------- PATREON : patreon.com/Nar_cisseFR English version available on my account

Nar_cisse · アニメ·コミックス
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125 Chs

Chapitre 113

Nezu, pattes croisées sur son ventre rebondi, observait le ciel s'étendant derrière son mur vitré avec désinvolture.

- Le choix est tien, Endeavor. Qu'est-ce que tu décides ?

A l'autre bout de la ligne, le Héros inspira bruyamment – puis silence.

Nezu avait presque de la peine pour lui. 

Sa vie n'était que chaos depuis que son fils avait été révélé comme 'meurtrier'. 

La tension était retombée, depuis, et de nombreux documents officiels 'trouvés' par 'hasard' sur le palier des plus grandes chaînes d'information du pays avaient prouvé que Shoto Todoroki n'était pas novateur en la matière, bien au contraire.

Depuis des jours tout le monde ne parlait que des 'accidents' liés aux Alters, plus fréquents qu'on les croit – surtout chez les très jeunes enfants – et qui causaient un très grand nombre de blessés, voire même des morts dans certaines circonstances.

Le curieux cas de Tenko Shimura était d'ailleurs un de ceux que Nezu trouvait les plus intéréssants…

- Combien de temps avant la publication ?

Nezu pouvait entendre toute la fatigue dans sa voix.

- J'ai bien peur que tu n'aies que jusqu'à ce soir

Nouveau silence.

Le pays avait fini par se ranger majoritairement du côté d'Endeavor et de son fils, ou du moins avait arrêté les hostilités ouvertes.

Les gens avaient beau avoir trop peur du fils d'Endeavor pour aller manifester ouvertement dans la rue en continuant à demander la démission du Héros, ils ne se privaient de rien en ligne.

Les opinions extrêmes étaient minoritaires, mais ça ne voulait pas dire que le grand public y était sourd, bien au contraire. 

La révélation qu'un autre des fils d'Endeavor était un criminel avoué et recherché par les autorités compétentes risquait de ramener la situation à ce qu'elle avait été juste après l'incident au camp d'entraînement.

- Je dois faire de lui un exemple, c'est ça ?

Nezu grignota un biscuit salé.

- Si tu ne fais rien, on t'accusera de faire du zèle. Shoto possède des circonstances atténuantes puisqu'il est un mineur et que les faits qu'on lui reproche ont été accomplis dans des conditions pour le moins stressantes.

Nombreux étaient ceux à l'avoir jugé trop jeune et inconscient pour vraiment comprendre ce qu'il avait fait dans le hangar. Les gens avaient peut-être peur, mais ils éprouvaient aussi de la compassion pour lui.

Ce qui ne serait pas le cas pour l'autre.

- Dabi – Touya, pardon, est un adulte, et a commis la majorité de ses crimes après avoir atteint la majorité. Tenter la même approche médiatique qu'avec Shoto suscitera plus de colère et d'incompréhension qu'autre chose.

Nezu déroula le dossier du vilain sur son ordinateur.

La Commission Héroïque mettait toujours un point d'honneur à être très exhaustive en matière d'informations quand il s'agissait de criminels recherchés.

Appartenance à un groupe terroriste, terroriste, incendies criminels, agression, enlèvement, meurtres.

Niveau de menace : A

Nezu eut un petit sourire.

Qu'est-ce qu'Endeavor donnait à ses fils pour créer de tels monstres ?

- Je ne peux pas envoyer mon fils en prison. Pas après qu'il vienne juste de revenir…

Le Héros se tut, inspira, reprit à nouveau.

- Qu'est-ce que tu me conseilles de faire ?

Nezu lécha les miettes de biscuit sur son museau. 

Il se pencha vers le haut parleur du téléphone fixe, pattes croisées sur son bureau.

*

- Todoroki, on voudrait te parler

Je les avais senti dès la seconde où ils avaient mit un pied dans le bâtiment.

Serviette pendue autour du cou, j'essuyai mes cheveux humides d'une main, scrutant Inaza en silence.

Il n'avait pas l'air le moins du monde effrayé.

- S'il te plaît

Je lui fis signe du menton de me montrer le chemin bien que je savais déjà où il voulait me conduire.

L'espace commun de la section Elite était immense, présentant une cuisine ouverte, un îlot central, et un salon avec quatre canapés réunis autour d'un aquarium incrusté dans le mur, juste en-dessous d'un écran plat.

Une chaîne d'infos tournait à voix basse dans le fond.

Inaza tourna sèchement au pied des escaliers et alla se poster avec les autres, traversant le cercle des canapés avant de se retourner pour me faire face, bras croisés sur le torse.

Je m'avançais à pas lents, presque traînants, m'arrêtant à l'orée du salon.

Tous les élèves de la 1-A originelle – ou ce qu'il en restait – étaient assis ci et là, dispersés en petits groupes et chuchotant sur des canapés formant un 'U'. Toutes les discussions s'éteignirent lorsqu'ils me virent debout devant eux.

Bakugo n'était pas là. 

Et la fille invisible non plus, d'ailleurs.

Mes yeux s'arrêtèrent une seconde sur deku, assis juste à côté du mutant.

Contrairement aux autres il me regardait droit dans les yeux, sans ciller, un éclat déterminé brillant dans ses prunelles.

Je n'aimais pas ça.

- Nous voulions te parler

J'attendis qu'il continue, continuant à m'essuyer les cheveux avec désinvolture.

- A propos de ce qu'il s'est passé au camp d'entraînement

Iida, une main tremblante, retira ses lunettes pour les essuyer du bout de sa manche.

Il était assit dans un fauteuil, sa jambe gauche dans un plâtre.

- Je vous écoute

Inaza me jaugea du regard, une myriade de veines palpitant contre son cou, mais le visage d'une lisseur imperturbable.

- Tu as tué des gens

- Oui

Un frisson d'effroi traversa le groupe. 

Je ne lâchai pas le regard d'Inaza.

- Pourquoi ?

- Parce qu'ils le méritaient

Hoquets de stupeur.

- C'était des gens, nuança Inaza, inflexible. Ils avaient une famille, des amis. C'étaient des fils de, des frères de. En les tuant, tu leur as retiré la possibilité d'avoir une rédemption

Mes yeux se posèrent sur Ochaco.

- Ils ont tué Kaminari, non ?

Elle resta de marbre.

Je regardai à nouveau Inaza.

- Je n'ai fais rien d'autre que leur rendre la monnaie de leur pièce

Un pli barra le front d'Inaza.

- Nous nous entraînons pour devenir des Héros. Pas des assassins.

- C'est la même chose

Inaza fronça les sourcils. 

- Ca n'a absolument rien à voir

- Tu penses qu'All Might n'a jamais tué personne ? Qu'un jour il n'a pas assez retenu ses coups et que quelqu'un n'est pas-

- Les Héros ne sont pas des meurtriers

Une légère brise traversa la pièce, et je su qu'Inaza était en train de perdre patience.

La fatigue que j'accumulai depuis des semaines et la frustration de ma journée s'amalgamèrent en une boule de nerfs qui me chauffa le sang.

- Vous êtes tous bien plus stupides que je le pensai si vous croyez à vos conneries

Je les regardai tour à tour, leurs grands yeux brillants et leur peau lisse qui n'avait jamais eu à verser de sang me débectant comme jamais auparavant.

- J'ai tué, oui. Et alors ?

- Alors tu es un meurtrier, insista Inaza

Je balayai sa remarque d'une main.

- Vous le serez tous un jour aussi, soyez en certains

Inaza secoua la tête, mais ce n'était plus à lui que je m'adressais.

Je lu la peur et l'inquiétude, et je compris que certains doutaient déjà.

- Nous vivons dans une société où les hommes ne naissent pas égaux

Je me demande comment ils réagiraient en apprenant que Nezu savait pour l'attaque et qu'il n'a absolument rien fait pour les protéger.

- 'Tous les êtres humains sont égaux mais certains sont plus égaux que d'autres', murmura Yaoyorozu

Toutes les têtes se tournèrent vers elle, et l'adolescente se renfonça dans son plaid jusqu'au menton, genoux collés contre la poitrine.

Je la pointai du menton.

- Vous voyez ? Vous faites comme si vous ne compreniez pas mais au fond de vous vous savez déjà

- Comment est-ce que tu peux réussir à dormir la nuit ?, dit Inaza du ton le plus ahuri que j'eus jamais entendu, sourcils froncés. Comment est-ce que tu fais pour te regarder dans le miroir ?

La colère bourdonna dans ma chaire comme un million de scorpions essayant de trouer ma peau pour sortir.

- Facile : je me dis que si ça avait pas été eux, ça aurait été moi

Pendant une seconde Inaza ne sut plus quoi dire.

Mais son visage plein de jugement – comme si, depuis sa tour tour d'ivoire, il avait un quelconque droit d'émettre la moindre opinion sur moi ou mes actions ou moi me donna envie de lui arracher les yeux.

- Vous me faites bien rire avec votre 'conseil' soi disant fait pour me juger, crachai-je, mais aucun d'entre-vous a eu la décence de me remercier d'avoir sauvé vos petits culs d'ingrats

Ma peau picotait comme si j'allais m'embraser d'une seconde à l'autre.

- Vous savez qui a tiré Kaminari des putains de dortoirs en train de s'effondrer ? Moi. Vous savez qui a tué le type capable de se cloner à l'infini et qui vous aurait tous tués avant que le héros le plus insignifiant se décidé à se pointer ? Moi. Qui a évité à Kirishima, Sato, Hanta et deku de se faire bouffer ? Qui a sauvé Katsuki alors qu'il pissait de sang dans le désert ? Qui s'est occupé de tenir All for One occupé assez longtemps pour qu'All Might se pointe ? Moi, moi et encore moi.

- Tu ne fais que te justifier, dit Inaza en secouant la tête. Tu aurais pu les neutraliser sans avoir à… à…. (Il inspira brusquement, le visage rouge) Ne nous fait pas croire que tu n'avais pas le choix.

Le puits de colère qui m'habitait s'éteignit comme une bougie soufflée.

- Tu as raison. J'avais le choix. Et j'ai choisi d'enrayer définitivement la menace.

Le visage d'Inaza était grave.

- Et vous, qu'est-ce que vous avez fait ? Parce que visiblement à part chialer et me critiquer, y'a rien eu de plus constructif

- Tu n'avais aucun droit de les tuer, insista Inaza. Ce n'est pas notre rôle d'émettre le jugement. Notre devoir est d'amener les coupables à la justice, et rien d'autre.

- Tu vis dans un conte de fées, Inaza. Le réveil va être dur.

- Si tout le monde agissait comme toi, ce serait l'anarchie

- Enlève les types en costume qui courent dans les rues et je peux t'assurer qu'il ne faudra même pas vingt-quatre heures pour que ce pays soit mit à feu et à sang

- C'est en agissant comme tu le fais que les gens deviennent des vilains

Un silence suivit.

Je restai momentanément hébété avant qu'un rire sec ne me secoue.

- C'est ce que tu penses que je suis ? Un vilain ?

Inaza soutint mon regard férocement. 

- C'est ce que je pense que tu es en train de devenir, oui.

Je scrutai Inaza en silence, incapable de répondre.

Puis un bref sourire contracta mes lèvres, et je me tournai vers les autres.

- C'est ce que vous pensez aussi ? 

La plupart d'entre eux détournèrent le regard.

Kirishima, la voix enrouée, dit :

- Je te remercie de nous avoir sauvés, l'autre fois. Je sais que sans toi je serai pas là aujourd'hui, et je sais que je peux parler qu'en mon nom parce que je sais pas trop ce que les autres pensent mais merci, merci beaucoup. J'étais pas trop d'accord avec les autres pour faire cette réunion comme ça et je suis toujours pas d'accord avec l'idée de te tomber dessus en groupe, mais comprends nous s'il te plaît.

Il inspira.

- Tu t'es… occupé si facilement de tous ces vilains contre lesquels même en groupe on avait du mal, et tu as fais tous ces trucs bizarre et incompréhensibles après… Tu as même aidé All Might et Endeavor à contenir le Géant à Tokyo et tu t'en es sorti indemne. Mais la façon dont tu l'as fait… l'aisance avec laquelle tu utilisais cette épée pour blesser les gens…

Ses jambes tressautaient nerveusement. 

- Tu n'as pas hésité une seule seconde à utiliser tes Alters pour faire du mal aux gens

Je laissai sa remarque me glisser dessus comme de l'eau, haussant les épaules.

- C'est Aizawa qui m'a dit de le faire

- Aizawa ne t'aurait jamais dit de tuer

Je ne répondis rien et Inaza insista, incrédule.

- Regarde-toi. Tu n'es même pas repentant

Je haussai les sourcils.

- Parce qu'il n'y a rien de quoi je devrai me repentir.

- Est-ce que tu te rends au moins compte de ce que t'es en train de dire ?

- Tuer n'est pas une innovation que je viens d'apporter au monde. Ca se fait depuis la nuit des temps, et ça continuera à se faire même si vous refusez d'y croire

- Tu ne comprends pas

- Les héros le font, les soldats le font – merde, même des enfants le font. Les Alters ne sont qu'un outil-

- Ce ne sont pas tes capacités qui nous font peur, Shoto. C'est toi et ce que tu vas en faire qui nous effraie

Je clignai des yeux bêtement, abasourdi.

- Pardon ?

- On pensait tous que tes petits accès de violence, comme au Championnat, était juste dus à une irritabilité excessive, mais là-

- C'est quoi le deal Inaza ? Vous vous êtes tous réveillés ce matin en vous disant 'hé, et si on allait faire chier le type qui nous a sauvé la vie, en lui disant qu'on pense tous que c'est un putain de psychopathe qui va péter les plombs et tous nous tuer' ?

- Ce n'est pas ce que j'ai dis, contra Inaza. Ne déforme pas mes-

- Tu me demandes de descendre, tu me traites de meurtrier et tu me dis que vous pensez que je suis une putain de bombe à retardement et tu crois que je vais bien le prendre ?

Inaza explosa.

- Tu vois ?! C'est ça ton problème ! T'es incapable de te rendre compte que tes actions ont des conséquences et que ouais, si tu te mets à tuer des gens autour de toi, personne sera de ton côté !

Je traversai la distance nous séparant en quelques enjambées.

- Qui parle de 'côté' ?, grondai-je à voix basse, mon front à quelques centimètres de celui d'Inaza. La seule chose qui existe ce sont les gens qui s'écartent de mon chemin ou qui sont contre moi. Dis-moi Inaza, est-ce que tu es contre moi ?

Inaza se rapprocha, un vent rafraîchi par la glace émise depuis ma peau l'enveloppant. 

- Si tu deviens une menace pour les autres, alors oui

Ma main gauche se mit à trembler.

- Est-ce que tu serais prêt à me tuer pour m'arrêter ?

La résolution dans ses yeux flancha une demi-seconde.

- Réponds-moi, Inaza. Est-ce que tu serais prêt à me tuer ?

Il serra les poings, ses lèvres devenant deux lignes blanches et dures. 

Il ne répondit pas.

Je reculai, regardant les autres à tour de rôle.

- Est-ce que qui que ce soit ici serait prêt à me tuer ?

Ils baissèrent la tête, évitèrent mon regard.

- Ouais, c'est bien ce que je pensai

Inaza, tremblant, me regardait de ses yeux exorbités. Des vaisseaux capillaires y avaient explosé.

- Si jamais je deviens un 'vilain', j'espère vraiment pour toi que cette réponse sera oui – parce que si toi – ou qui que ce soit d'autre ici - se met en travers de mon chemin, rien ni personne dans ce pays ne pourra m'empêcher de vous détruire

Personne n'osa rien dire même après que je sois remonté dans ma chambre.