Désaccord problématique

Ma réponse fut comme un coup de poignard dans le cœur du président des États-Unis. Il ne s'attendait pas à ce que je refuse sa proposition. Il pensait que je serais flatté, honoré, reconnaissant. Il pensait que je serais séduit, convaincu, influencé. Il pensait que je serais soumis, obéissant, fidèle.

Il se trompait.

Je n'étais pas intéressé par ses compliments, ses secrets, ses offres. Je n'étais pas impressionné par son autorité, son urgence, sa générosité. Je n'étais pas touché par sa sincérité, son amitié, sa sollicitude.

Je n'étais pas dupe de ses mensonges, ses tromperies, ses trahisons.

Je n'avais pas besoin de lui, ni de son aide, ni de sa confiance. Je n'avais pas envie de le suivre, ni de travailler avec lui, ni de collaborer avec lui. Je n'avais pas peur de le défier, ni de le contrarier, ni de le combattre.

Je n'avais qu'un objectif à l'heure actuelle. Le donjon de rang S.

Je n'avais qu'un rêve, qu'un but, qu'un désir. Devenir le maître du monde et le changer.

Je n'avais qu'un mot, qu'un choix, qu'une réponse. Non.

- Non ? répéta-t-il, incrédule.

Sa voix trahissait sa surprise, sa déception, sa colère. Il ne comprenait pas, il n'acceptait pas, il n'admettait pas. Il ne supportait pas, il ne tolérait pas, il ne pardonnait pas. Il voulait savoir, il voulait comprendre, il voulait changer.

Il voulait me contrôler.

- Pourquoi non ? demanda-t-il, d'un ton impatient et autoritaire.

Il voulait une explication, une justification, une excuse. Il voulait une raison, une cause, une motivation. Il voulait une faille, une faiblesse, une erreur.

Il voulait me manipuler.

- Parce que non, répondis-je, d'un ton calme et déterminé.

Je n'avais pas à lui donner d'explication, ni de justification, ni d'excuse. Je n'avais pas à lui révéler ma raison, ni ma cause, ni ma motivation. Je n'avais pas à lui montrer ma faille, ni ma faiblesse, ni mon erreur.

Je n'avais pas à lui parler.

- Ne soyez pas ridicule, Aldrick. Vous ne pouvez pas refuser ma proposition. Vous ne pouvez pas vous opposer à moi. Vous ne pouvez pas me défier. Vous savez qui je suis. Vous savez ce que je peux faire. Vous savez ce que je veux.

Il voulait m'intimider, me menacer, me dominer. Il voulait m'humilier, me soumettre, me briser. Il voulait me faire peur, me faire mal, me faire plier.

Il voulait me détruire.

- Je le sais, et je m'en fiche. Vous n'êtes rien pour moi. Vous n'êtes qu'un humain, qu'un politique, qu'un obstacle. Vous n'êtes pas mon ami, ni mon collègue, ni mon partenaire. Vous n'êtes pas mon président, ni mon chef, ni mon maître.

Je voulais lui dire la vérité, la réalité, la fatalité. Je voulais lui dire ma puissance, ma supériorité, ma liberté. Je voulais lui dire mon indifférence, mon mépris, ma haine.

Je voulais le provoquer.

- Vous n'êtes pas sérieux, Aldrick. Vous ne savez pas ce que vous dites. Vous ne savez pas ce que vous faites. Vous ne savez pas ce que vous risquez. Vous faites une erreur, une folie, un suicide. Vous devez réfléchir, vous calmer, vous reprendre.

Il voulait me raisonner, me conseiller, me guider. Il voulait me corriger, me réformer, me sauver. Il voulait me convaincre, me persuader, me convertir.

Il voulait me changer.

- Je suis très sérieux, et je sais ce que je dis. Je sais ce que je fais, et je sais ce que je risque. Je ne fais pas d'erreur, ni de folie, ni de suicide. Je n'ai pas besoin de réfléchir, ni de me calmer, ni de me reprendre.

Je voulais lui affirmer, lui confirmer, lui assurer. Je voulais lui montrer, lui prouver, lui démontrer. Je voulais lui imposer, lui dicter, lui commander.

Je voulais le changer.

- Vous êtes fou, Aldrick. Vous êtes dangereux, Aldrick. Vous êtes un traître, Aldrick. Vous me décevez, vous me trahissez, vous me défiez. Vous me déclarez la guerre, vous me provoquez le combat, vous me lancez le défi.

Il voulait m'insulter, m'accuser, me juger. Il voulait m'offenser, m'agresser, me blesser. Il voulait me combattre, me vaincre, me soumettre.

Il voulait me vaincre.

- Je ne suis pas fou, ni dangereux, ni un traître. Je ne vous déçois pas, ni vous trahis, ni vous défie. Je ne vous déclare pas la guerre, ni vous provoque le combat, ni vous lance le défi.

- Alors, qu'est-ce que vous voulez, Aldrick ? Qu'est-ce que vous cherchez, Aldrick ? Qu'est-ce que vous espérez, Aldrick ?

Il voulait m'interroger, me questionner, me sonder. Il voulait m'écouter, me comprendre, me connaître. Il voulait m'atteindre, me toucher, me capturer.

Il voulait m'avoir.

- Je veux le donjon de rang S.