Nouvel objectif
« Qu'est-ce que tu veux alors ? »
Andrew les regarda et directement :
« Un cheval ! »
Quelques mercenaires à proximité sifflèrent.
Puis ils devinrent encore plus excités alors que la nouvelle se propagea rapidement dans le petit groupe.
Maxime regarda la scène éloignée de cette distraction bien qu'il mourait d'envie de les rejoindre.
Cependant les leçons enseignées au lycée interdisaient formellement un tel comportement dans ce genre de situation.
Il attendit une trentaine de secondes puis il claqua des mains afin d'attirer leur attention.
Le bruit et l'ambiance descendit rapidement.
« Nous n'y sommes pas encore, rester vigilant car ils pourraient être bien plus nombreux que ce qu'on pourrait penser. »
« Nous continuerons sur ce chemin puis nous devrons atteindre une montagne. D'après les rumeurs entendues par quelques camarades de Quessoï, la cachette des bandits se trouve sur cette montagne. »
« Donc marchons dès maintenant afin de trouver leur base avant la tombée de la nuit ! »
« Ok chef ! »
Mais caché derrière un arbre, un homme couvert de noir dont également un masque noir sur la bouche eut quelques sueurs froides en entendant tous cela.
Il partit sans un bruit et précipitamment.
Rodrigo qui venait de rire l'instant d'avant entendu le léger bruit des pas sur le sol et cria :
« Ernest derrière l'arbre à 105 degrés en partant du chef devant toi ! »
Comme si c'était un instinct, Ernest pris une flèche de son carquois et décocha une flemme en 2 secondes.
Un bruit sourd se fit entendre l'instant suivant choquant tout le monde.
Le premier à réagir fut bien sûr Rodrigo qui courra à pleine vitesse vers l'intrus.
Maxime et le reste des mercenaires eurent à peine le temps de réagir que Rodrigo était déjà revenu avec l'intrus.
Ce dernier gémissait de douleur à cause de la flèche planté dans son genou.
« Ernest, Rodrigo, bravo pour ce travail, vous serez récompensé de 3 pièces d'or chacun en bonus quand on rentrera. »
« Merci chef ! »
Quelques yeux jaloux se posèrent sur Ernest et Rodrigo, mais la plupart étaient des yeux reconnaissants.
L'information est un élément qui peut changer le cours d'une vie peu importe le monde qu'il soit.
Si cet homme était entré avec succès auprès de ses camarades, peu importe son identité cela aurait porté préjudice au groupe.
« Rodrigo, comment l'as- tu entendu ? » demanda Maxime avec curiosité.
« J'ai toujours eu un don pour repérer les sons au loin. » répondit Rodrigo avec une certaine fierté.
Un don inné ? Non c'est probablement en lien avec son talent élémentaire avec la terre. » réfléchit Maxime en fronçant légèrement les sourcils, l'air pensif.
Peu de temps après, il posa son regard sur l'homme gémissant au sol devant lui.
« Qui es-tu ? »
« Va te faire foutre ! »
L'homme au sol conservait un sourire arrogant malgré la douleur.
Maxime le regarda puis sourit.
« Ernest, donne-moi une de tes flèches. » demanda Maxime tout en conservant son regard sur l'homme au sol.
Ernest réfléchit un instant avant de donner une des flèches au chef.
Mais simultanément une certaine peur parcourut son corps en donnant cette flèche.
Maxime l'a récupéra puis joua légèrement avec la flèche, particulièrement en grattant légèrement le genou indemne de l'homme au sol avec la pointe de la flèche.
« Tu sais, tu ferais mieux de répondre à mes questions. »
Mais l'homme au sol, malgré une certaine peur, s'en ficha.
« Un groupe minable de 30 hommes pensent pouvoir nous menacer ? Vous crèverez tous au final haha ! »
« Mauvaise réponse. »
L'homme au sol cria de douleur alors que des larmes montaient à ses yeux.
Effectivement, Maxime avait planté à mains nu la flèche dans son genou avant indemne.
Piedro qui avait le meilleur mental du groupe avala inconsciemment sa salive tandis qu'Izo qui ne montraient jamais d'émotion ouvrait grand les yeux.
Tous les hommes du groupe eurent différentes réactions, mais la plupart furent intimidés par cette action sans parler de l'homme au sol.
Tuer des hommes sur un champ de bataille était totalement différent de faire de la torture.
Sur le champ de bataille, l'adversaire était armé, il y avait de l'adrénaline et tout le monde mettait sa vie en jeu. Chacun souhaitait également terminer rapidement son combat pour venir aider ses camarades.
Mais ici il n'y avait aucun de ces éléments, le but étant seulement de briser la mentalité de sa victime.
« Je vais répéter encore une fois ma question, qui es-tu ? » demanda froidement Maxime.
Mais l'homme au sol ne répondit pas, il se sentait même légèrement partir.
Maxime le remarquant prit l'homme par la gorge et le gifla.
Cela le réveilla immédiatement alors que la peur envahissait son esprit.
« Je suis…Je m'appelle Romain…Le chef m'a demandé de rappeler rapidement Jorgi après sa mission. »
Jorgi étant le commandant du groupe de bandit qui avait tendu une embuscade au groupe de mercenaire de Maxime.
« Pourquoi il devait rentrer rapidement ? »
« Parce que…Parce que je devais dire à Jorgi de rentrer vite car le baron Irut…Le baron Irut… »
Romain n'arrivait pas à continuer ses phrases à cause de la douleur bien trop forte.
Il gémissait pendant que ses yeux devenaient de plus en plus étranges.
Maxime sortit sa gourde remplie d'eau de son sac et aspergea le visage de l'homme d'eau froide.
Cela réveilla temporairement Romain alors qu'il fixait Maxime qui se trouvait à seulement quelques centimètres de son visage.
« Continue. » ordonna froidement Maxime.
« Non, de toute façon je vais mourir ! »
« Oui mais soit tu meurs dans d'atroces douleurs soit je t'offre une mort rapide et indolore. »
Romain réfléchissait en serrant les dents.
« Soit, je vais tout vous dire. Mais si vous trouvez notre camp et que vous vainquez effectivement notre groupe de bandit, vous trouverez une petite fille de 7/8 ans aux cheveux noirs. »
« Tu penses vraiment être en position de négocier ? » répliqua Maxime d'un ton froid.
Mais Romain s'en ficha.
« J'espère juste que vous pourrez l'élever à ma place. »
L'ambiance devint étrange et pesante sur les lieux alors que tous les mercenaires regardèrent Maxime.
Mais Maxime ne répondit pas et demanda toujours la même chose :
« Le baron Irut a fait quoi ? »
Romain regarda fixement Maxime mais il finit par dire la vérité.
« Le baron Irut était enragé après la destruction de Quessoï, il a déjà envoyé de nombreuses troupes pour trouver notre base. Ce n'est qu'une question de temps avant qu'il ne la trouve donc nous avions besoin de toute notre force de combat. »
« Je vois, je savais que le baron Irut voulait se venger mais il ne pouvait pas à cause d'une guerre avec un autre baron. Je ne pensais pas qu'il aurait déjà commencé à s'occuper de cette affaire. »
Après ce bref échange, Maxime se leva et demanda à Romain d'un ton détaché :
« Deux questions et je répondrais à ta demande. »
Romain eut les yeux brillants et hocha la tête.
La plupart des tigres à dents de sabre furent également soulagés d'une certaine manière. Voir son chef torturer quelqu'un était une chose et c'était nécessaire pour leur survie et leur succès. Mais encore fallait-il que le chef garde une trace d'humanité sinon comment confier sa vie entre ses mains en toute confiance ?
« Où se trouve votre base et combien d'hommes la défendent ? » demanda Maxime.
« Notre base se trouve tout en bas de la montagne à 5km au sud d'ici. L'entrée est cachée par des plantes qui poussent quelques mètres de haut. » répondit Romain.
« Ces plantes ont la particularité d'attaquer toute être vivant à proximité mais si vous buvez la sève des arbres à proximité alors au lieu de vous attaquer, elles vous ouvriront le chemin vers la grotte qui nous sert de base. » continua-t-il.
« Et concernant le nombre de camarades que j'ai là-bas… »
Romain avait du mal à continuer sa phrase alors que la douleur revenait plus fort. Sous lui, une grande flasque de sang pouvait déjà être aperçue.
Son visage extrêmement pâle montrait son état physique et mental désastreux.
Mais pour sa fille il se mordit les lèvres et dit :
« J'ai au moins une centaine de camarades en poste là-bas, ce sont les soldats des deux autres commandants du même statut que Jorgi. »
Romain prit une profonde respiration et continua :
« Il y a également une dizaine d'hommes d'élite qui sont directement sous la responsabilité de notre chef. Même les commandants n'osent rien leur dire, vous pouvez donc remarquer leur statut dans notre camp. »
Maxime hocha la tête.
« Effectivement votre camp était vraiment bien caché. Nous aurions du mal à le trouver sans quelques jours de recherches. »
« Puisque tu as été si honnête, je te promets de m'occuper de ta fille si je la trouve. » conclut Maxime.
Puis il sortit son épée et décapita Romain.
Dans ses yeux, un air de soulagement et de remerciement pouvait être aperçu.
Mais Maxime ne les verra jamais car il avait déjà le dos tourné à Romain.
« Préparez-vous les gars, nous y serons dans moins d'une heure. »