webnovel

Chapitre 3

La princesse était là, debout auprès d'Isril, le regard braqué sur Raira. Elle n'a pas l'air d'avoir tout entendu, mais juste assez pour comprendre la situation.

"Qu'est-ce que sa Majesté n'a pas besoin de savoir ?" Cette fois, la question était dirigée vers Isril. Il avait l'air abasourdi par ce que venait de faire Raira, il ne pensait pas qu'elle s'aplatir et pour si peu, et surtout que la scène dégénère aussi vite. Isril se ressaisit et analyse la situation, s'il ne dit rien la princesse prendra ça comme une offense et Raira aura de sérieux problèmes.

" Eh bien…Voyez-vous… "

La princesse posa son regard sur lui, et il était ardent, il se sentait menacé rien qu'à sa présence, mais ce regard n'était pas une simple menace, il avait l'impression de se faire dévorer. Isril eut une profonde respiration.

"Voyez-vous, j'étais en train de discuter avec cette jeune femme sur notre ville, elle m'a dit avoir apprécié l'apparence de nos plats, alors je me suis permis de lui annoncer le dessert, elle m'a assuré que sa Majesté en raffole, elle m'a donc prié de ne pas le lui révéler pour garder la surprise."

Un long moment de silence s'installa ensuite, et pendant ce moment, une idée traversa l'esprit de tous ceux qui ont écouté cette explication.

Ça n'a pas de sens.

La princesse eut un petit rire, cela apparemment l'amusait.

"Très bien, je vois. Si c'est une surprise, sa majesté ne doit pas en avoir vent. Mais, et moi, dois-je aussi rester dans l'ignorance ?"

"Vous êtes curieuse"

"Très, c'est même l'un de mes plus gros défauts"

"Ah bon ?"

"Oui"

Les deux se sont rapproché, l'un pouvait sentir le souffle de l'autre. Isril dit dans un murmure :

"Vous a-t-on déjà dit que vous êtes magnifique."

Il contempla son visage un moment, avant de mettre ses mains dans ses cheveux.

"Vous exagérez, je ne pense pas atteindre les Shiorienne"

À ses mots, Isril attira la princesse vers lui, ce qui la fit pousser un petit cri.

"Je vous en prie, ne dit pas cela, s'il existait une femme aussi belle que vous, elle sera connue de tous."

La température commençait à monter entre les deux, leurs regards étaient embrasés, brûlant d'envie, l'un ayant envie de l'autre. La princesse s'approcha de ses lèvres dangereusement, elle avait envie, elle ferma les yeux, s'approcha de plus en plus, puis elle entendit un murmure.

"Je ne pense pas que nous sommes censés faire ça ici."

La princesse ouvrit délicatement ses yeux, et se tourna d'Isril pour balayer la salle du regard. Les invités étaient désormais tous tournés vers elle, l'air surpris.

"Oh… Je vois. Je pense en effet que ceci n'est pas l'endroit approprié."

La princesse se détacha d'Isril puis se dirigea vers la foule.

"Très chers invités, ne vous arrêtez pas pour si peu et continuez les festivités"

Rien qu'à sa voix ont peut le voir, elle est troublée, mais et surtout, elle est amoureuse. Personne ici présent ne saura expliquer le comment du pourquoi, mais cette femme est follement amoureuse d'Isril de Shior, et personne ne peut rien y faire. C'est ce que l'on appelle, un coup de foudre.

Isril s'éloigna de la scène et se dirigea vers la porte. La princesse se tourna vers lui, en la voyant l'observer il lui fit un signe et s'en alla, fermant la porte derrière lui. La princesse observa la porte un long moment, puis émet un soupir avant de se diriger vers le centre de la pièce auprès de son père.

Raira était toujours là où elle était, abasourdi par ce qui vient de se passer, tout est allé si vite, qu'elle a du mal à vraiment comprendre se qui c'est produit. Elle savait que l'amour rendait fous, mais à ce point, elle ne pensait même pas que c'était possible de tomber amoureuse d'un parfait inconnu si rapidement, à vrai dire, elle ne pensait même pas que l'on pouvait tomber amoureux d'un inconnu tout court. M'enfin, cela l'arrange bien, que c'est deux la l'oublie et se concentre sur autre chose, oui ça l'arrangeait vraiment bien, elle n'aurait donc plus à se soucier des conséquences de ce qu'elle a dit à Isril. Sur ses pensées, elle décide aussi de quitter le banquet par la même porte qu'Isril. En direction des quartiers royaux.

* * *

Cela fait plus de deux semaines que le banquet royal, c'est terminé. Entre-temps, Isril de Shior, a élu domicile dans les quartiers royaux sous ordres de la princesse, et bientôt, ils content élire domicile dans la même chambre, avec l'accord du roi bien sûr. Mais pour Raira, rien à changer, la vie au palais est toujours un enfer.

"Je me demande si moi aussi, je pourrai trouver l'amour"

Elle était sur son lit, comme la majorité du temps, elle n'ose pas sortir de sa chambre, elle a trop peur d'attirer l'attention. Chambre qui, d'ailleurs, n'est pas bien différente de celle d'une servante, peut-être même pire. Les murs étaient blancs et vide, aucune peinture, aucun chandelier, rien, les observer trop longtemps pourrait conduire à la folie, si, bien sûr, elle se considère encor saine d'esprit. Sur le sol se trouve un vieux tapis, enfin, le nommer tapis serait un compliment, peut-être même plus, ce n'est qu'un vieux drap, pouilleux, où une colonie de cafards y a pris refuge depuis bel lustre. Et les meubles, des bouts de bois éparpillé un peu partout dans la pièce, pièce qui, d'ailleurs, est juste assez grande pour lui permettre d'y mettre son lit et quelques chaises. En résumer, c'est une misère sans nom.

"Qui aurait cru qu'au sein du palais royal, on pouvait vivre comme ça. Je dois sûrement avoir battu un record"

Elle est prise d'un petit rire, discret, silencieux. Elle essaye de fermer les yeux et d'arrêter de penser, c'est le meilleur moyen de dormir, se concentrer. Et au fil des années, elle est devenue maîtresse de cet art, elle a atteint un point où même une tempête ne saurait la sortir de sa torpeur.

Elle n'arrive pas à dormir. Ce qui n'arrive jamais d'habitude.

"Je… Je ne me sens pas en sécurité"

C'est le message que son cerveau lui transmet, un danger imminent arrive. Cette nuit ne sera pas aussi calme que les précédentes. Elle le sait et c'est tout.

On toqua à sa porte, trois fois, puis, le silence. Raira n'osait pas bouger, elle a peur, personne ne vient jamais la voir, et lorsque ça arrivait ce n'est jamais pour apporter une bonne nouvelle. Puis, elle entendit une voix familière.

"Madame Raira, je suis ici de la part de la princesse. Je vous en prie, ouvrez la porte"

Isril? Mais que fais-tu ici ? Et pourquoi la princesse voudrait me voir ? Ce n'est pas… Logique.

Mais bon, elle se doit d'ouvrir. Car Isril est pour elle ce qui est le plus proche d'un ami. Même après le banquet, il a continué à lui rendre visite, et même en apprenant sa nature de bâtarde, ça n'a rien changé. Enfin, certes, il ne lui a plus parlé depuis une semaine puisqu'il était avec la princesse, mais ça ne change rien. Elle décide alors de descendre de son lit pour se diriger vers la porte. Elle ouvrit en attendant de voir le Shiorien, mais à la place, il y avait quelqu'un d'autre.

"Salutation"

La servante s'inclina devant elle. Elle était petite de taille, les cheveux de couleur noir coupé court, elle avait cependant les yeux bleu ciel, avec une peau blanche. Ses habits étaient particulièrement rudimentaires, même pour une servante, il y avait le minimum requit pour pouvoir appeler ça un habit, juste assez pour cacher les parties essentielles.

Raira était restée debout devant elle, abasourdie. Il était normal qu'une princesse envoie une servante appeler quelqu'un, il n'y avait rien d'impoli là-dedans, non ce n'est pas ça qui la dérange. Ce qui la surprend, c'est sa voix, la voix de cette femme est dangereusement proche de celle d'Isril, on aurait juré entendre la même personne.

"Y a-t-il un problème madame ?"

"N… Non… Tout va bien. Patiente un instant que je me prépare."

Raira rentre dans sa chambre en fermant la porte derrière elle. Quelques minutes plus tard, et elle dans les couloirs du palais, accompagnait de cette mystérieuse servante à la voix de l'homme censé être son ami. Maintenant qu'elle y pense, elle ne sait pas grand-chose sur lui, tout ce qu'il lui a dit, c'est qu'il est issu d'une noble famille qui a fait fortune en monopolisant le commerce des crustacés tout le long des côtes, ceux de La Capitale incluent. D'ailleurs, elle ne connait pas son visage, elle sait qu'il a des longs cheveux blonds, mais pas plus. Selon lui, les Shiorien cachaient leur visage jusqu'au jour de leur mariage.

Tu réfléchis trop pour rien. De toute façon, il sera présent avec la princesse. Elle n'a qu'à lui demander. Oui, pas besoin de s'encombrer avec des idées pareilles.

Après un long moment de marche, elles étaient arrivées devant la porte menant à la chambre de la princesse. Une immense porte en bois massif se tenait devant elle, orné de plusieurs symboles et de fresques.

"La princesse vous attend à l'intérieur. Bonne chance"

"Hm ? Que voulez-vous dire par Bonne cha… "

Elle n'était plus là.

"Quoi ? Mais qu'est-ce que… Cette odeur !"

Une odeur similaire au métal provenait de derrière cette porte. Une odeur que tout assassin reconnaîtrait entre mille, et que, selon le contexte et l'endroit, peut signifier fortune ou malheur. Cette odeur est celle du sang.

Raira, resta terrifié devant la porte, l'odeur du sang emplit ses narines. Elle s'avance de quelque pas, doucement, silencieusement. Elle touche le poignet de la porte, et fut horrifié de découvrir qu'elle était entre ouverte. Elle la traversa la main sur le cœur, cœur qui, à chaque pas, bat un peu plus fort. Il fessait sombre dans la pièce, l'odeur de cire des bougies brûlées venait se mélanger à celle du sang. La peur l'accompagnait, sa respiration était de plus en plus lourde, jusqu'à ce qu'elle ressente une goutte lui tomber sur le front. Elle fit alors un pas supplémentaire et glisse sur un liquide sur le sol. Et avant même de voire, elle le sait, c'est du sang, beaucoup de sang. Elle s'arrêta net, assis sur le sol, au bord des larmes. Lorsque soudain une autre goutte viens lui tomber sur le front. Elle leva la tête et la vit, baigner dans les rayons de cette pleine lune. La tête de la princesse accrochée au plafond, la gorge pendante du reste de la tête, se balancent en même temps que le reste du crâne. Raira, resta là, les yeux grand ouvert, paralyser par ce qu'elle est en train de voir. Puis dans un spasme de lucidité, reprend le contrôle et se jette à l'arrière en hurlant de peur, elle se cogna la tête avec une table basse, ce qui la secoua. Elle ressent soudain comme une épaule lui tomber sur le bras. Le reste du corps était là, mutiler par une centaine de coups de couteau, lui aussi recouvert de sang. Raira resta là, encore une fois, à fixer le cadavre. Mais cette fois, elle ne reprit pas le contrôle. Elle se releva en s'appuyant sur la table basse, recouverte de sang, et se dirigea instinctivement ver la porte de la chambre, le regard vide.

"Halte là. On a entendu quelqu'un crier par… B*rdel de merde, mais qu'est-ce que…!?"

Des chevaliers étaient devant la porte, l'un d'entre eux avait retiré son heaume. Et son visage était sculpté par la terreur, il était pris de tremblement si violent, qu'il avait fini par faire tomber son heaume. Il voyait par la porte le corps détacher de la princesse, mais et surtout, cette jeune femme recouverte de sang debout devant la porte, l'indifférence sur son visage.