Chapitre 2 :

La dénommée Niah était une fille des plus particulières. Depuis que je l'avais emmenée dans mon salon privé elle n'avait pas pipé mot. Elle se contentait de me fixer par moments et d'observer la pièce dans laquelle nous nous trouvions. Ce que j'étais sensé faire d'elle, ça, je n'en avais aucune idée. Habituellement je la jetterai dans une des cellules sombres et sinistres avec le reste des intrus attrapés sur mes terres, mais j'étais d'humeur généreuse. Et jeter une fille aussi adorable aurait été un véritable crime. Je soupirais avant de m'appuyer contre le dossier de mon fauteuil en me pinçant l'arrête du nez.-Bien, Niah c'est bien cela? Vois-tu, je me retrouve dans une situation bien compliquée. Personne n'est sensé connaître l'emplacement des pièces ici.Son attention se redirigea vers moi tandis qu'un air renfrogné apparaissait sur son visage.-Donc vous comptez me garder enfermée ici sous prétexte que vous m'avez montré le chemin?Je souris d'un air moqueur. Elle était plus futée qu'elle en avait l'air. C'était en effet mon plan initial, mais il semblerait qu'il serait plus divertissant de la laisser partir en s'assurant qu'elle revienne.-Comment oserai-je tendre un piège si grotesque à une aimable demoiselle telle que vous? Dis-je sur un ton faussement vexé.Un soupir s'échappa de ses lèvres tandis qu'elle continuait de scanner la pièce. Son attention se dirigea vers la bibliothèque qui se trouvait derrière nous. -Ma bibliothèque personnelle vous aurait-elle tapé dans l'œil aimable demoiselle? Son visage pris une teinte rouge et elle s'empressa de le nier. -Pas du tout! Je ne comprends pas ce que vous me voulez mais le fait que vous m'ayez retrouvée dans vos jardins est une erreur. Si vous pouviez avoir l'amabilité de me relâcher je vous en serait infiniment reconnaissante... Je me suis enfoncé dans mon fauteuil. -Je comprends votre point de vue ma chère, mais qu'est-ce qui me prouve que vous ne serez pas poussée par une raison ou une autre de révéler l'emplacement de mon salon qui est, au passage, situé à une porte de ma chambre? J'ai penché la tête sur le côté et ait désignée une porte du bout du doigt. En vérité cette porte menait à un placard à balais. Mais elle n'avait pas besoin de savoir cela pour le moment. Elle haussa un sourcil. -Je ne saurais vous dire pourquoi mais quelque chose me pousse à penser que vous tentez désespérément de me garder ici....Elle se pencha en avant en gardant son air interrogateur et renfrogné. Elle n'avait pas tort, cette fille m'intriguait. Je voulais savoir ce qu'elle faisait vraiment dans mes jardins à une heure pareille. Même si sa supposée honnêteté me poussait à croire le contraire, il était inconcevable que je l'eut crû sur parole. Après tout, elle pouvait être une excellente menteuse plutôt qu'honnête.-Votre estime de moi me désole, très chère. On pourrait penser que je vous traite comme une réelle intruse. Dis-je d'un ton amusé.Avant que la conversation ne puisse se poursuivre quelqu'un toqua à la porte du salon. Si c'était une servante quelconque elle aurait attendu le matin pour me déranger. C'était donc quelqu'un d'important ou un messager apportant une nouvelle importante. Dans les deux cas, mieux valait que Niah ne soit pas vue ici. Je lui jetait un regard en coin en m'avançant vers la porte avant de lui indiquer d'un signe de tête la porte menant à ma chambre. Ayant compris, en l'ouvrant, que le placard que je lui avait désigné n'était évidemment pas ma chambre, elle lança un regard agacé dans ma direction auquel je répondis avec un sourire narquois. Elle grommela quelque chose que je ne compris point avant de rentrer dans le placard et de fermer la porte derrière elle. J'ouvris la porte de mon salon, observant l'individu qui attendant dans l'antichambre menant audit salon.-J'espère pour vous, soldat, que vous avez une bonne raison de me déranger lors d'un moment si inopportun ? La personne se trouvant devant moi n'était ni un noble ni un messager mais plutôt un de mes gardes. -Pardonnez-moi votre majesté, votre dévoué serviteur tâchait simplement de s'assurer de votre sécurité. Les traces d'un intrus ont été découvertes dans vos jardins. Il termina sa phrase en se penchant en avant pour effectuer une révérence. Mon agacement dû être visible sur mon visage car le garde paru devenir nerveux. -Je suis ravi de voir que mes gardes sont efficaces. Ai-je dit avec sarcasme non dissimulé. Heureusement pour vous, pauvre sot, que ladite intruse ne soit pas une menace.Le garde releva la tête avec précipitation. -Sa majesté avait déjà rencontré l'intrus? Dit-il avec un air surpris. J'ai hoché la tête avec un soupir exaspéré. -En effet, il semblerait qu'il y ait urgemment besoin d'un tri dans mes effectifs...-Puis-je savoir ce qu'il est advenu de l'intrus majesté? J'ai reculé et ait indiqué la porte de ma chambre en croisant les bras, agacé tandis que le garde se contenait de me fixer avec de grands yeux ahuris. -Votre majesté, vous n'avez tout de même pas...Je lui ait asséné une tape à l'arrière de la tête avec embarras.-Evidemment que non petit impertinent! Il lâcha un soupir de soulagement et je faillis lui administrer une nouvelle tape derrière la tête mais j'abaissais ma main avant de soupirer bruyamment. Je lui ai refermé la porte au nez avant de lui crier de ne plus me déranger. Allez savoir ce qu'il raconterait aux autres gardes, mais ce n'était pas l'important actuellement. Je me suis dirigé vers ma chambre avant d'ouvrir la porte. Un rictus s'afficha sur mon visage et j'ai laissé échapper un rire en réalisant que la petite souris que j'avais cachée dans cette chambre s'était échappée par la fenêtre je me suis approché de la fenêtre et l'ai observée alors qu'elle courait dans la pénombre de la nuit. -Il semblerait que je vais m'amuser plus que prévu.