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Chapitre 1 :

Il existe une théorie qui implique que rien n'existe sans son contraire.

Niah n'y croyait pas. En fait elle ne voulait pas accepter que, quelque part, quelqu'un vivait la vie qu'elle rêvait d'avoir. Elle avait grandi dans un coin reculé d'Elderan toute sa vie et parfois, quand elle était au plus bas ; elle en voulait à ses parents de l'avoir mise au monde dans une telle misère.

Niah n'avait jamais eut grand chose pour elle, ses possessions de résumaient à un simple couteau se repliant sur lui-même. Dessus était gravé un dessin de la femme qu'elle supposait être sa mère.- Elle possédait également quelques vêtements usés jusqu'à la corde, où elle avait caché une bourse contenant des maigres économies (à peine cinq sous) qu'elle gardait jalousement à l'abris des regards indiscrets.

Niah n'était pas laide, elle était simplement maigre et couverte de crasse. La rivière la plus proche était à environ cinq kilomètres, et faire le voyage plusieurs fois par jour n'était pas dans ses projets. Elle s'autorisait à y aller une fois par semaine pour maintenir un minimum d'hygiène. Tomber malade ne l'aiderait guère.

La pauvre enfant avait été seule toute sa vie et s'était jurée que, si elle retrouvait ses géniteurs, elle les tueraient. La vie n'avait pas été tendre avec elle et cela se voyait. Elle se démenait pour que la tente miséreuse qui lui servait de maison ne s'effondre par au moindre coup de vent.

Ses journées se résumaient à : marcher jusqu'au bazar le plus proche, dérober les possessions du premier fortuné qui passait à portée de main (après tout, elle en avait plus besoin, pas vrai?), et vérifier les fixations de sa tente.

Mais un soir de nouvelle lune, alors qu'elle avait pris son premier bain depuis le début de la semaine. Elle décida de s'aventurer plus loin qu'elle n'avait jamais été. Elle échoua dans un endroit où elle n'étais certainement pas sensée être.

Cet endroit était le jardin privé du premier prince d'Elderan. La malheureuse enfant n'était, bien entendu pas informée de cela. Il faut admettre que se glisser à l'intérieur fût une tâche assez aisée. Le prince d'Elderan avait la garde royale en horreur et l'avait postée le plus loin possible de ses jardins. Cette décision ne fût pas sujette à débats, mais, après tout. Qui oserait contredire le prince héritier?

Elle se balada un moment à observer les camélias qui poussaient près des hortensias. Le jardin entier était plongée dans une légère lumière blanche provenant de la lune. Niah était émerveillée par toutes ces fleurs, les odeurs et les couleurs qui s'en dégageait. Elle était plongée dans son observation et sursauta alors quand elle entendit quelqu'un se racler la gorge.

-Tiens ? On ne m'avait pas prévenu de l'arrivée d'un invité dans mon jardin. Dit un homme d'une voix intriguée.

Niah tourna la tête, voulant voir qui était cet inconnu qui s'était glissé derrière elle, et eut le souffle coupé. Beau était un faible mot pour décrire ce qui se dégageait de lui. Il donnait une impression de pouvoir, de grandeur, mais curieusement il émanait également de lui une tendresse que Niah ne reconnu pas ; n'aillant jamais rencontré ce sentiment. Il avait des cheveux soyeux, d'un brun foncé. Des yeux pareils à deux lacs gelés, et son physique n'avait rien à envier au commandant de la garde royale lui-même.

Ne voyez rien de pervers dans le fait que ce fût la première chose que Niah remarqua. Dans un monde où il faut se démener pour survivre, il était normal qu'elle veuille évaluer ses chances de battre son adversaire en cas de confrontation. Dans le cas présent, ses chances était faibles, pour ne pas dire nulles.

-Et bien demoiselle égarée ? Comptez-vous me dire qui vous êtes ou dois-je appeler un de mes gardes ? Demanda-t-il, haussant quelque peu le ton.

-Niah. Ce fût tout ce qu'elle dit.

-Je vois, demoiselle Niah. Puis-je avoir l'honneur de savoir ce qui amène une jeune fille aussi charmante dans mes jardins à une heure aussi tardive?

-Je pourrais également vous demander ce que vous faites ici aussi tard.

-Eh bien voyez-vous contrairement à vous je ne dois d'explications à personne quant à ma présence sur ma propre propriété.

Un ange passa et Niah commença à regarder autour d'elle, cherchant un endroit où fuir. Son anxiété devait devenir palpable car le jeune homme s'agenouilla et le regarda dans les yeux.-Ne soyez pas effrayée.

-Si vous m'expliquiez clairement ce que vous faites ici et comment vous êtes entrée il y a une possibilité que je vous laisse repartir saine et sauve. Cette offre, bien sûr, a une durée limitée. Faites votre choix demoiselle Niah.

-Je ne vous connais pas et je ne veux pas savoir qui vous êtes. Je suis entrée ici par le trou dans le mur Est et je suis là purement par curiosité. Si la vôtre est satisfaite je vais repartir d'où je viens, ne jamais revenir et vous oublier. Je vous prierais de faire de même.L'homme fit la moue. Il ne paraissait pas convaincu.-Vous ne me connaissez pas? Vivez-vous dans une grotte, Niah?-Plus ou moins. Et qu'est-il arrivé au "demoiselle"?

-Il a pris congé.

Niah leva les yeux au ciel. Qui était donc cet homme qui se moquait d'elle si ouvertement !

-Je sais que j'ai dit ne pas vouloir connaître votre identité mais, que puis-je faire? Ma curiosité ne sera pas satisfaite sans cela et vous risqueriez de me revoir le soir prochain. Dit-elle d'un ton taquin. Même si elle n'était pas sûre de pouvoir se le permettre.

-Qui suis-je ? Ah ! Bonne question Niah. À votre avis qui suis-je ?

-Est-ce une question rhétorique?

-Non, c'est une vraie question.

-Sûrement un noble.

-Je vous prie de ne pas me comparer à ces horribles snobs. Mais puisque vous tenez tant à savoir qui je suis je vais vous le dire. Mon nom est Archibald Elderan. Fils aîné du roi d'Elderan et héritier du trône.

Le sang de Niah de glaça et elle se figea sur place. Elle avait affaire au prince héritier ?! Elle tenta tant bien que mal de masquer sa surprise pendant qu'Archibald, alias le prince, souriait avec un air qui rappelait un serpent. Cet homme était connu pour tout sauf sa merci et Niah n'avait pas hâte de découvrir le châtiment réservé à ceux qui entrait illégalement sur sa propriété.